sur site le 20-11-2003
-La Vigne

Brochure :Les grands secteurs de l' Agriculture algérienne
Édité par le Gouvernement Général
Revu et augmenté par les soins de l'office Algérien d'Action Économique et Touristique
OFALAC - 40 rue d'Isly - Alger
anc.Imp.V.Heintz
document adressé par Jean Soler

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------OFALAC : La vigne est une plante spécifiquement méditerranéenne. Aussi, dès l'antiquité, l'Afrique du Nord produisait-elle déjà des vins qu'elle exportait dans les territoires bordant la Méditerranée. Cinq siècles avant l'ère chrétienne, dit-on, les vins de la colline de Byrsa à Carthage étaient déjà célèbres. On a trouvé, en Algérie, des traces certaines de cet ancien vignoble nord-africain, notamment dans les ruines de Cherchell et de Tipaza, où des mosaïques antiques représentent le déchaussage et le sarclage de la vigne, le foulage du raisin.
------Dans la période qui suit la chute de l'Empire Romain, la viticulture régresse progressivement au point de presque disparaître. Après la conquête de l'Afrique du Nord par les Musulmans, auxquels leur Livre Saint interdit la consommation du vin, les populations indigènes ne s'intéressent plus à la vigne que pour la production du raisin frais, qu'elles apprécient particulièrement.
------À l'arrivée des Français en Algérie, en 1830, la vigne ne couvre plus que 2.000 ha. Les premiers colons, dont certains étaient originaires du Midi, plantent de la vigne. Mais, s'ils sont encouragés par les résultats obtenus grâce aux conditions extrêmement favorables du milieu en ce qui concerne la production du raisin, ils se heurtent à des difficultés toutes particulières, et qui paraissent alors insurmontables, en ce qui concerne la vinification en pays chauds : les vins obtenus sont médiocres ou mauvais, se conservent mal. Le Maréchal Bugeaud, alors Gouverneur Général de l'Algérie, doute lui-même de l'avenir viticole du pays. Il estime que - du fait des difficultés de vinification - la vigne ne pourra jamais y fournir autre chose que du raisin de table pour les populations locales. En 1861, plus de trente ans après l'entrée des Français à Alger, la vigne ne couvre encore que 6.500 ha.
------C'est grâce aux découvertes de Pasteur sur les fermentations alcooliques (1857) qui permettent dorénavant de vinifier en pays chauds, puis à l'invasion phylloxérique en France (1864) qui, en détruisant systématiquement le vignoble métropolitain, en réduit la production, que le vignoble algérien peut prendre son essor jusqu'à devenir l'un des éléments prépondérants de la mise en valeur et de la richesse du pays.
------C'est, en effet, à partir de 1870 seulement que le vignoble s'étend 30.500 hectares sont déjà plantés en 1881 ; 125.000 ha. sont recensés en 1888. De plus, des modifications heureuses sont apportées dans l'encépagement ; on délaisse l'Aramon et les Terrets pour planter Carignan, Cinsault et Mourvèdre, que l'on commence à savoir correctement vinifier malgré les fortes chaleurs d'août et septembre.
------Dans la décade suivante, de 1890 à 1900, le vignoble continue à s'étendre, mais on note un ralentissement dans sa progression. C'est que le vignoble métropolitain est maintenant en grande partie reconstitué, que la mévente des vins se manifeste déjà, et que l'Algérie, à son tour, est, depuis 1885, envahie par le phylloxera.
------La loi du 23 mars 1899 ouvre l'ère de la reconstitution du vignoble algérien sur plants américains. Mais la crise de mévente du vin complique la situation des colons, et certains d'entre eux doivent abandonner la production viticole.
------Malgré ces périodes d'épreuves - que les agriculteurs de tous les pays connaissent bien - les surfaces s'étendent encore et, en 1914, 181.000 ha. de vigne en production existent en Algérie. Ces surfaces régressent à 170.000 ha. en 1920, pour passer à 271.000 ha. en 1930 et atteindre leur plafond en 1935 avec 396 000 ha.
------La production moyenne annuelle de la période quinquennale qui précède l'ouverture des hostilités est de 17 millions 1/2 d'hectolitres.
------Les vins algériens sont alors d'excellente qualité.
------L'Algérie possède, tant pour la préparation des vins rouges que pour celle des vins rosés, des vins blancs et vins de liqueur, une gamme de cépages bien adaptés aux milieux et susceptibles de satisfaire à toutes les exigences de qualité. Pour les vins rouges et rosés, ce sont surtout le Carignan et le Cinsault. Ils donnent des produits bien constitués et agréables nu goût. En montagne, on y trouve en outre, en mélange : Pinot, Cabernet, Grenache, Mourvèdre et Syrah. Le teinturier utilisé est ]'Alicante Bouschet. Pour les vins blancs, ce sont les Clairettes, Merseguéra et Maccabéo qui dominent. Les vins de liqueur sont principalement à base de Grenache et Muscat.

-----Les vignes à raisin de table, surtout encepagées en Chasselas et subsidiairement en Muscat et variétés kabyles, couvrent 6.700 ha. et donnent une production de l'ordre de 25:000 à 30.000 tonnes, dont 4 000 à 7.000 tonnes de Chasselas précoce pour les exportations de juillet.
------Les méthodes modernes de vinification, mises au point dans les laboratoires œnologie, notamment ceux de l'Institut Agricole d'Algérie, rationnellement appliquées dans de puissantes caves coopératives, permettent l'obtention de vins parfaits et de bonne conservation.
------Pendant la période des hostilités, la situation est profondément modifiée. Les moyens réduits de production dont dispose l'Algérie coupée de la Métropole : carburants, engrais, produits antiparasitaires, sont réservés par priorité aux cultures vivrières. La vigne périclite et les surfaces régressent. En 1947, il ne reste plus que 340.000 ha. dont 333.000 en production, la récolte n'est plus que de 9 millions d'hectolitres.
------Le vignoble algérien est au plus bas, un effort considérable de reconstitution est à faire.
------Il est fait au cours de la période 1946-1952 : 112.000 ha, de vigne sont replantés, la taille de rajeunissement est largement étendue et rationnellement appliquée, l'équipement des exploitations est modernisé. Des dizaines de milliards sont investis dans cette régénération de la viticulture.
------Fin 1952, la vigne couvre à nouveau près de 400.000 ha. du territoire algérien, mais 367.000 ha. seulement sont en production, et il faudra attendre plusieurs années encore pour que le potentiel de production 1938 soit complètement reconstitué. Il aura fallu dix ans d'efforts et des dépenses se chiffrant par dizaines de milliards, pour effacer les redoutables conséquences de la guerre.
------Cependant, l'on peut dire que d'ores et déjà la vigne a repris toute son importance économique et sociale d'autrefois.
------Les résultats obtenus par la viticulture algérienne montrent que les techniques culturales sont au point. Mais cela ne veut pas dire qu'il ne reste rien à faire en la matière. Des améliorations sont toujours possibles. Aussi, les Pouvoirs Publics et la Section Algérienne de l'Institut Technique du Vin, représentée par la Confédération Générale des Vignerons Algériens, ont-ils établi un important programme de recherche et d'expérimentation ayant pour objet d'améliorer encore les techniques viticoles ainsi que la qualité des produits et de réduire - si possible - les prix de revient. À cet effet, en outre des travaux de laboratoire exécutés à l'Institut Agricole d'Algérie, 38 champs expérimentaux et vignes-pilotes ont été créés au cours des trois dernières années.

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