
EN PRÉSENCE DE M. ROGER LÉONARD
ET DE NOMBREUSES PERSONNALITÉS
AIN-TAYA, SURCOUF et SUFFREN ont célébré le centenaire
de leur création
Vignes, vergers et importantes agglomérations ont remplacé
marais broussailles et palmiers nains
Le 1er avril 1854, un
groupe de familles françaises s'installait à proximité
« de la charmante petite source ». Aïn-Taya ! Dautres
sétablissaient à Cap-Matifou, Suffren et Surcouf.
Il y a cent ans.
Par la volonté de son maire, M. Burkhardt, conseiller général
et de lUnion française, le gouverneur général
Léonard et les personnalités qui laccompagnaient,
ont fait, samedi, un retour sur le passé et jeté un regard
sur lavenir.
Le passé !
Cest dans ses grandes lignes, celui dune multitude de communes
algériennes. Une terre aride. Un décor inhospitalier le
plus souvent. Une soixantaine de « feux » où régnait
un grand enthousiasme, mais peu dexpérience. Désespoir
et renoncement. Une minorité de tenaces. La vie, finalement,
simplante, s'épanouit. Un village naît. Le triomphe
de la foi.
Il nous est difficile aujourdhui d'imaginer cette époque.
On a parlé, écrit sur les pionniers. Ils sont devenus
colons.
Pour, le centenaire dAïn-Taya, de Surcouf et de Suffren -
Cap-Matifou ayant été après la grande guerre érigée
en commune - larmée dAfrique a été
associée aux cérémonies. Car, comme la proclamé
M. Burkhardt - dont les ancêtres vinrent ici en 1832 - leur histoire
: celle des colons et de larmée ne pouvait être détachée.
LAlgérie daujourdhui est née de leurs
souffrances communes.
En parcourant les rues abondamment décorées et illuminées
où. se pressait une foule souriante, on ne pouvait sempêcher
de songer aux trois fontaines, au lavoir mis par lAdministration
à la disposition des défricheurs et que reliaient à
Alger deux routes.
Regard sur lavenir ! M. Burkhardt et son équipe municipale
ont voulu aussi montrer et prouver leur foi en demain, car cest
en bâtissant que se réalise la communauté des peuples.
Les manifestations
Dans le hall de la mairie, M. Roger Léonard a tout dabord
découvert une plaque commémorant le souvenir des premières
familles installées dans la région. Puis le cortège
sest recueilli au monument aux morts où deux détachements
de zouaves et de marins, en tenue dépoque, rendaient les
honneurs.
M. Roger Léonard a ensuite inauguré le
nouvel escalier menant à la plage et dont la seconde partie
est en cours de construction. 
Collection
B.Venis
Une réalisation quapprécieront les nombreux estivants.
Le gouverneur a également posé la première pierre
de la cité H.L.M. du centre Siroco qui comprendra 107 logements.
La première tranche porte sur 40 appartements et six villas.
A Surcouf, M. Léonard a contemplé du belvédère
la mer et les côtes voisines avant de se rendre à la tribu
des Houraouas où il a posé la première pierre de
huit logements.
Il a également parcouru une école type de quatre classes
et trois logements qui est revenue à treize millions Très
moderne de conception, elle est composée dune charpente
métallique habillée de briques.
A Aïn-Taya, à la mairie, après une allocution du
maire qui a remercié le gouverneur pour sa visite « en
ce jour anniversaire » et évoqué les origines du
centre érigé en commune de plein exercice en 1870, M.
Roger Léonard a notamment déclaré :
« Je ne connais pas de manifestation plus émouvante et
plus évocatrice que ces centenaires de la naissance dune
cité. Cest vrai partout, mais cest encore plus vrai
ici où les Français ont dû tout créer parce
que rien nexistait.
Je crois sincèrement quaucun peuple au monde naurait
pu réussir une uvre de civilisation comparable à
celle accomplie ici grâce à son universalisme et à
son respect de la dignité humaine. »
En terminant, le gouverneur a rendu hommage au travail de la municipalité
Burkhardt « qui veut faire dAïn-Taya un de ces villages
français où il fait bon vivre ».
Dans la soirée, aux Tamaris, un banquet a réuni de nombreuses
personnalités autour de M. le préfet Trémeaud.
Nous avons noté : MM. Bélaïche, président
du Conseil général ; Halimi, Jamilloux, délégués
à lAssemblée algérienne ; Montaldo, Coste,
conseillers généraux ; Lavaysse et Roche, secrétaires
généraux de la Préfecture ; Me Rime, représentant
la municipalité ; Pons, premier adjoint dAïn-Taya
; Wacheux, directeur de la Caisse de solidarité des communes,
ainsi que le général Pardes et le colonel Besanger.