GAZ ET ELECTRICITE. - Extension de l'éclairage intensif par fluorescence de la Ville d'Alger.
"Bulletin municipal, novembre 1953 - collection B.Venis

mise sur site le 22-6-2008

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Extension de l'éclairage intensif par fluorescence de la Ville d'Alger

GAZ ET ELECTRICITE. - Extension de l'éclairage intensif par fluorescence de la Ville d'Alger.

M. BÉNAIM, Adjoint. Mes chers Collègues,

L'éclairage intensif est indispensable aux grandes villes et plus particulièrement à celles qui désirent être citées en exemple. Son utilité se justifie par de nombreux avantages :

1°) Les piétons traversent la chaussée avec plus d'assurance, des vies sont sauvegardées, les accidents de la circulation sont diminués ;

2°) Les agissements des malfaiteurs sont entravés, les vols, les crimes sont moins fréquents ;

3°) La propreté des rues est maintenue par la suppression des vespasiennes occasionnelles ;

4°) Les effectifs de la Police d'Etat peuvent être réduits ou mieux répartis, la surveillance étant grandement facilitée ;

5°) L'embellissement est incontestable et constitue un attrait pour les touristes français et étrangers ;

6°) L'animation des artères est plus grande, même à des heures tardives, les commerces de détail, brasseries et cafés, salles de spectacle y trouvent un grand profit.

Ce développement commercial augmente le budget communal par l'accroissement des impôts et des taxes diverses.

Le mode d'éclairage intensif le plus employé est actuellement la fluorescence, les essais effectués par la Ville d'Ager sont concluants et ont été accueillis favorablement par la population. Plus de 180 lanternes à 3 tubes fluorescents de 1 m. 20 ont été installées :
- avenue du 8 Novembre ;
- rue Charles Péguy et rue Michelet ;
- au Forum ;
- au Champ de Manoeuvre ;
- place Guillemin ;
- place Mermoz ;
- au centre de nombreux carrefours.

Alger, ville pilote, se doit d'étendre ce mode d'éclairage à ses grandes artères, tout en ne négligeant pas celui des rues déshéritées de la périphérie et des rues dont l'éclairage est insuffisant.

Un programme a été établi et, en 1954, 130 luminaires pourront être installés comme suit :
- 11 place Bresson et trottoirs du square Aristide Briand ;
- 13 rue Dumont d'Urville ;
- 7 rue Henri Martin ;
- 43 rue d'Isly et place Bugeaud ;
- 56 rue Michelet.

Le matériel nécessaire à une telle réalisation comprendrait 130 candélabres de 9 m. de hauteur équipés d'une ou deux consoles avec ou sans gaine diffusante à
3 m. 50 de hauteur protégeant un ou deux tubes fluorescents de 0 m. 60 allumage instantané.

150 lanternes à trois tubes fluorescents de 1 m. 20 (chiffre plus important pour tenir compte des avaries dans le transport et des remplacements éventuels).

L'E.G.A., concessionnaire de l'éclairage public, étant tenu contractuellement d'assurer l'entretien des lanternes, il est logique qu'il soit appelé pour son choix.
Deux concours distincts doivent être lancés, le premier pour les lanternes, le second pour les candélabres devant supporter les appareils luminescents choisis.

Une Commission devrait être constituée pour choisir des candélabres esthétiques ; elle pourrait comprendre :
- le Président de la Commission des travaux ;
- l'Adjoint délégué à l'éclairage public ;
- l'Adjoint délégué à la circulation ;
- l'Adjoint délégué aux Beaux- Arts ;
- l'Ingénieur des Ponts et Chaussées chargé de l'entretien des artères ainsi éclairées.

Evaluatlon du projet

Compte tenu des précédents achats et des frais d'installation de la rue Michelet, la dépense peut être évaluée comme suit :
- 150 lanternes à trois tubes fluorescents blanc nacré à 69.500 frs : 10.425.000.
- 130 candélabres avec embase et fût en acier, console fonte avec gaine diffusante à 114.000 frs : 14.820.000.

Pour l'installation des candélabres et l'alimentation en circuits aériens, la dépense serait de l'ordre de :
75.000 x 130 x 50/100 = 4.875.000 francs, compte tenu que la part de l'E.G.A. est de 50 %.

Economie réalisée par le projet

L'éclairage actuel des rues susvisées est assuré par 75 lanternes axiales incandescentes de 500 watts de puissance unitaire, formant une puissance totale voisine de 38 kws.

Le nouveau dispositif envisagé consommera de 23 à 26 kws, selon le nombre de tubes fixé pour l'éclairage des trottoirs.

L'économie annuelle de courant serait de 57.450 kws ou 45.900 kws représentant une somme variant de 833.000 frs à 666.420 frs.

D'autre part, pour obtenir un éclairage aussi puissant et aussi bien réparti par l'incandescence, la Ville d'Alger devrait payer en plus à l'E.G.A. la somme de :
130 (600 - 200) 3.830 x 14,5 = 2.887.820 francs
diminuée de la ristourne annuelle de 10 %, soit 2.600.000 frs environ. La dépense est donc amortissable en moins de 12 ans.

Financement du projet
La dépense qui s'élève, pour le l matériel utilisé, à 10.425.000 + ' 14.820.000, soit 25.245.000. serait prélevée sur le chapitre XII, article 6, du budget primitif de 1953 qui présente des disponibilités suffisantes:
a) 19.000.000
c) 6.245.000

Les travaux d'installation ne pouvant être exécutés qu'en 1954, la dépense, de l'ordre de 4.875.000 francs, sera inscrite au B.P. de 1954.

Nous vous demandons, en conséquence :
1°) d'entériner les propositions qui précèdent et d'adopter les deux cahiers des charges destinés à servir de base aux concours ;
2°) d'autoriser le Maire à signer les marchés conclus à l'issue des concours avec les différents fournisseurs et entrepreneurs ou à traiter de gré à gré au mieux des intérêts de la Ville en cas d'insuccès de ces compétitions ;
3°) de décider le prélèvement de la dépense afférente à la fourniture du matériel sur les disponibilités de l'article 6, du chapitre XII, du B.P. de 1953 . " Eclairage des voies publiques " ;
4°) de décider l'inscription au B. P. de 1954 d'un crédit de 4.875.000 francs destiné à couvrir les travaux d'installation.

Avis favorable de la 5ème Commission.

Votre Commission des Travaux et des Finances a accueilli favorablement ce projet.

Toutefois, considérant que l'acquisition des candélabres ne présentait aucun caractère d'urgence, la réalisation de l'éclairage ne devant intervenir qu'en 1954, alors que les difficultés budgétaires n'avaient pas permis de mettre à la disposition du service des Immeubles vétustes un crédit de 12 millions de francs destiné à faire face à des dépenses dont l'impérieuse nécessité ne peut être discutée, cette Assemblée vous propose de limiter le crédit affecté à l'acquisition de ce matériel, par prélèvement sur les disponibilités de l'article 6 du chapitre XII du B.P. de 1953, à 13.245.000 francs.

Le complément de 12 millions serait inscrit au B.P. de 1954, ce qui porterait le crédit global à inscrire pour la réalisation du projet au dit budget à 16.875.000 francs.

M. Bouchakour, Adjoint. - Le rapport que vient de nous présenter notre collègue, M. Bénaïm, laisse apparaître un intérêt certain pour le centre de la Ville, mais je tiendrai à faire remarquer que, depuis plusieurs années déjà, les travaux de ce genre sont essentiellement réservés à cette partie d'Alger. Aussi, demandons-nous que les quartiers populeux et les extrêmités de la Ville soient honorés de ces travaux.

Le Champ de Manoeuvre, le Ruisseau, Notre-Dame d'Afrique n'ont pas d'éclairage fluorescent ni d'éclairage intensifié qui est
pourtant d'un intérêt capital au point de vue propreté et sécurité pour notre population.

M. Bénaïm, Adjoint. - Le premier candélabre avec lampe fluorescente que j'ai fait installer est au Beau-Fraisier. Venait ensuite le tour du boulevard de Provence, de la place Desaix, du Gouvernement Général, du Champ de Manoeuvre, du carrefour Lafayette, de la place Jeanne d'Arc. Dans quelques jours, la place Mermoz sera équipée de 14 candélabres.

Vous voyez donc que je m'empresse de donner satisfaction dans tous les quartiers.

J'ai fait installer plus de 250 lampes en quatre mois et je continue au Beau Fraisier où 8 lampes vont être installées à la demande d'un de nos collègues. Un nouveau programme intéressera les rues de la Lyre et Rovigo.

M. Bouchakour, Adjoint. -
Nous prenons acte de ces déclarations, mais je tiens à signaler notre collègue qu'il nous a cité dans son programme d'éclairage des places publiques et des carrefours ; or, nous demandons plus de lumière pour les rues.

M. Jacques Chevallier, Député- Maire. - J'attire votre attention sur le fait qu'il y a les lampes fluorescentes et les autres. Pour certains quartiers à grand débit, les lampes fluorescentes s'imposent, mais on n'est pas obligé d'en mettre dans les autres rues, parce que cela revient extrêmement cher.

M. Bénaïm vous a d'ailleurs dit qu'on a installé 225 lampes.

Soyez assuré qu'il est tenu compte de vos observations afin de procéder à une répartition équitable.

Pas d'autre observation ? Le rapport est adopté.