sur site le 01/04 /2002
-l'Afrique du Nord
Son histoire (texte n°4)
-Carthage, malgré ses défaites, demeure une grande ville et un port de commerce international important. De plus, elle est héritière de la civilisation phénicienne en Occident et dans l'ensemble des comptoirs tout au long des côtes méditerranéennes de la Berbérie, d'Espagne méridionale, de l'Ouest de la Sicile, des Baléares et du Sud de la Sardaigne. Les comptoirs établis le long des côtes
Gaston Bautista
pnha n°53 janvier 1995

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La RÉSURRECTION DE CARTHAGE

-------Carthage, malgré ses défaites, demeure une grande ville et un port de commerce international important. De plus, elle est héritière de la civilisation phénicienne en Occident et dans l'ensemble des comptoirs tout au long des côtes méditerranéennes de la Berbérie, d'Espagne méridionale, de l'Ouest de la Sicile, des Baléares et du Sud de la Sardaigne. Les comptoirs établis le long des côtes atlantiques ont également une civilisation phénicienne.
-------En fait Carthage était un véritable Empire qui disposait de nombreux points d'appuis pour développer son commerce et ses armateurs en avaient le monopole.
Le troc fut longtemps la base de ce commerce avec l'Afrique, l'Espagne, la Sicile et la Sardaigne. Les produits tels que l'or, l'ivoire, les peaux d'animaux, l'huile, le vin et l'argent d'Espagne tout comme le cuivre de Sardaigne servaient de monnaies d'échanges. L'esclavage faisait aussi partie du commerce international.
-------L'agriculture, bien que peu développée, avait grande réputation grâce non seulement à la qualification des instruments aratoires fabriqués pour son développement, mais aussi aux conseils, sur la culture et l'élevage, prodigués aux indigènes. Nombreux étaient ceux qui travaillaient le sol pour le compte de propriétaires de vastes domaines où l'on cultivait l'olivier, l'amandier, le grenadier, le figuier et, bien sûr, la vigne.
-------Les céréales dont notamment du blé étaient cultivées par des indigènes dans la partie Ouest de la Numidie, voisine de la Maurétanie, partie Ouest de l'Afrique du Nord, habitée par des Maures.
mulets, boeufs, moutons, chèvres et et de défense. volailles diverses.
-------Il ne faut pas omettre l'apiculture pour la production du miel tort apprécié et qui se développa aussi grâce à l'enseignement phénicien.
-------Carthage n'occupa donc pas le Maghreb. Mais son influence et sa puissance s'exercèrent jusqu'aux frontières de l'actuelle Tunisie et, nous l'avons dit sur les villes du littoral méditerranéen et atlantique. La civilisation carthaginoise pénétra tout de même dans le Maghreb par l'intermédiaire des Berbères eux-mêmes, ceux qui servirent soit dans les Armées, soit dans les domaines agricoles, voire les industries. En prévision d'une troisième guerre Punique, Carthage réorganisa sa défense en érigeant 34 kilomètres de remparts hauts de 13 mètres et 575 tours de guet

ORGANISATION POLITIQUE SOCIALE ET ÉCONOMIQUE

Les royaumes
-------Trois royaumes se partageaient la Berbérie
o Le royaume des Maures issu du Maroc septentrional, qui s'étendait jusqu'au Nord?Ouest de Constantine, à l'embouchure de l' Ampsaga (oued El-Kébir).
o Le royaume des Masaesyles, capitale Cirta (Constantine), était situé sur le plateau rocheux entouré de falaises au pied duquel coule le Rummel.
o Le royaume des Massyles, de petite superficie, qui se rétrécit ou s'agrandit suivant les fluctuations du territoire de Carthage, au cours des guerres. A l'Ouest, il avait une frontière commune avec le royaume de Masaesyles.

L'administration - La justice- Le Droit
-------Les rois étaient essentiellement des chefs de guerre ; l'organisation politique est propre, nous l'avons dit, à' chaque tribu et le roi se faisait aider par sa famille et des serviteurs pour administrer les tribus autour d'un conseil d'anciens qui rendait la justice. Le droit était coutumier.
-------Entre tribus, le droit était souvent celui des armes.
-------Dans la famille, le patriarche a la toute puissance.
-------Les Romains débarquèrent avec leurs lois, lors de la conquête. Jusque là, l'administration de la Berbérie demeura aussi archaïque malgré l'essai du roi Masinissa de civiliser les Berbères lorsque son royaume, grâce à l'appui de Scipion l'Africain, s'étendait sur le territoire des Maseasyles et qu'il devint maître de toute la Maurétanie
jusqu'à l'oued Moulaya, à l'Ouest.
-------Les conflits entre sédentaires qui payaient l'impôt et les nomades qui l'évitaient, se transformèrent, assez vite, en anarchie, après le triomphe des tribus nomades.
La religion
-------Les Numides avaient le culte de la divinité royale que Masinissa leur avait inculqué. Le temple de Thugga (Douga) en témoigne.
-------Les nobles et les princes donnaient à leurs enfants une éducation grecque.

 

LA RENAISSANCE DE CARTHAGE MARQUE SON EFFONDREMENT

-------Carthage redevient une puissance maritime et commerciale après l'écrasement de son armée à Zama.
Suivant la voie tracée par Hannibal, elle est à nouveau prospère. Mais cette prospérité inquiète Rome qui va encourager le roi Masinissa dans ses revendications. Celui-ci mène quelques actions guerrières pour reprendre les territoires que Carthage avait conquis sur ses ancêtres.
-------Carthage reconstitue son armée mais celle-ci est battue par celle de Masinissa et Rome intervient en force pour donner le coup de grâce aux Carthaginois qui devront abandonner leur cité et la rebâtir une quinzaine de kilomètres plus loin.
-------Par la suite, Carthage s'opposa avec frénésie aux assauts de Scipion Emilien, le petit-fils adoptif de Scipion l'Africain.
-------Au printemps de l'an 146, avant JésusChrist, après cinq jours et six nuits de combats des plus meurtriers, Carthage et la civilisation phénicienne s'écroulent avec l'effondrement des murs de la cité.
-------C'est le début de l'occupation romaine en Afrique. Mais avant de nous séparer, un mot sur l'actualité.

ACTUALITÉ

-------Les graves événements qui se déroulent en Algérie depuis notre lâche abandon, marquent bien la rivalité millénaire des chefs de guerre ou des rois à laquelle vient se greffer un grave problème religieux lié à la tolérance, ou l'intolérance, dans l'application des règles concernant la foi et la discipline imposées par la religion islamique, dominante au Maghreb.
-------Il est facile de dire, pour justifier le largage de l'Algérie française, que les Français d'Algérie subiraient aujourd'hui les mêmes problèmes si l'Algérie était demeurée française. C'est faux, car la présence française apportait une civilisation occidentale qui ne s'opposait pas à la civilisation orientale. Toutes deux s'enrichissaient réciproquement à leur contact. La démographie y serait moins galopante et l'économie des plus florissantes. La religion musulmane n'a jamais fait l'objet de quelque restriction de la part de la France qui s'était engagée, par traité signé, en 1830, avec le Bey d'Alger, nous le verrons plus tard, à ne pas s'opposer à sa pratique.
-------I1 eut fallu prévoir cette évolution et trouver la vraie solution au problème, par la concertation de tous les hommes concernés, tant de souche européenne que maghrébine, de toutes tendances, alors que le pouvoir, prenant une lourde responsabilité devant l'Histoire, n'admit autour de la table de négociations, à Evian, que les seuls terroristes ou leurs représentants, excluant de l'Algérie profonde toutes les couches saines de sa
population.
-------II fallait certes du courage et de la détermination pour conserver, au sein d'une Algérie française, des Etats maghrébins quelque peu différents en raison des particularismes culturel, cultuel et linguistique de leurs peuples. Les individus auraient pu demeurer citoyens français sans renoncer à la religion de chacun. Il fallait, par la concertation, dresser des règles d'accommodement avec notre Constitution, affinant celles déjà édictées. Cela aurait fait honneur à l'engagement de la France de maintenir dans une Paix fraternelle, et sous son drapeau, symbole de la Patrie et de la Liberté, ses provinces d'Algérie. Elles étaient, en 1958, en bonne voie de prospérité grâce au labeur, à la sueur et aux sacrifices de tous ses enfants, depuis cent trente années. Toutes leurs offrandes sur l'autel de la Patrie turent balayées en quatre années de politique, trompeuse, "de gaulliène".
-------Ceci doit être écrit afin que nos enfants apprennent l'Histoire, telle qu'elle a été et non pas comme le "Pouvoir" souhaite la transcrire en l'accomodant, et la faire ainsi perdurer. Cela afin non seulement de justifier l'action politique de l'époque, mais aussi pour se servir de l'homme providentiel, à l'esprit visionnaire, qui s'est fait appeler pour sauver l'Algérie française et qui la sacrifia à sa politique, pour le plus grand malheur de son peuple.
-------En effet, la misère, la peur, le terrorisme ont une croissance exponentielle depuis que nous avons été assez lâches, tel que l'avait dit le général de Gaulle, pour abandonner quatre-vingts pour cent de notre territoire national.

Gaston Bautista