sur site le 6/12/2002
-L'Armée d'Afrique Française sauve la France et l'Europe
pnha n°72, octobre 1996

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LE MARÉCHAL PHILIPPE PÉTAIN QUI EST-CE ?

-----Fils de paysan, né en 1856, Philippe Pétain rassemble des qualités qui, selon les milieux et les hommes qui les décèlent et les dévoilent, sont innombrables. Comme tous ceux qui bénéficièrent de tels attributs, il est aimé, envié, encore que les jaloux sont peu nombreux et que les autres, qui ne peuvent se compter, l'admirent. -----Assez grand, 1,78 m, les cheveux blond, les yeux gris, la moustache longue - mode de l'époque - beaucoup de charme, fort physiquement, de la force d'un "Maître" à l'épée, excellent tireur, bon cavalier, calme, froid, d'un aspect et d'un maintient distingué, beaucoup de sang froid face à l'adversité, secret, impénétrable.
-----Surnommé de son jeune âge "Précis le sec et Pétain le bref". Pince sans rire, indépendant, parle assez bien l'anglais et l'allemand.
Tant d'attributs ne pouvaient favoriser son avancement, surtout à cette époque, alors qu'il ne possédait aucune fortune.
-----Commandant de compagnie, il n'hésite pas à punir de prison un député - militaire sous ses ordres - qui s'est absenté sans permission pour prononcer un discours à la Chambre.
-----Sorti de l'école militaire de Saint Cyr en 1878, il entre à l'école supérieure de guerre en 1888.
-----Ses conceptions d'attaques et de défenses qui échappent à la doctrine officielle font que dans ses notes on retrouve toujours "Intelligence, esprit d'initiative, consciencieux, sérieux, réfléchi, distingué, doué, travailleur, froid, gagne à être connu" malgré ces notes flatteuses ses promotions ne se font qu'à l'ancienneté.
-----Professeur de guerre à l'école de guerre en 1901, il n'est toujours que Commandant.
-----Le Ministère de la Guerre, Général Porcin, impressionné par ses conceptions sur le rôle du fantassin et ses tactiques de combat, lui demande de prendre le commandement de l'Ecole de Tir de Chalon. Pétain répond qu'il ne peut accepter, qu'ordinairement l'école a à sa tête un Lieutenant-colonel, que lui -même n'est que Commandant, que l'Ecole compte plusieurs officiers du même grade plus ancien que lui. Qu'à cela ne tienne, on allait lui accorder une promotion immédiate. Philippe Pétain refuse, " il ne veut pas de passe droit" - il ne sera nommé Lt Colonel que quatre années plus tard.
-----Note de Général Porcin : "d'une fermeté de caractère et d'idées qui lui permet de n'être l'esclave d'aucun milieu".
-----En 1902, au cours d'une revue à l'Ecole de Guerre, les officiers sont présentés au Ministre de la Guerre - Général André - Pétain avance d'un pas, salue le Général- ministre, mais semble ne pas voir la main qui lui est tendue.
-----Quand on lui demande le nom des officiers subalternes qui vont à la messe, il répond : " je suis toujours assis au premier rang, j'ignore ce qui se passe dans mon dos".
-----En 1906 nommé Lt Colonne], il devient Chef d'Etat Major du Général Porcin, inspecteur général de l'armée.
-----En 1910, note de Foch Général ,Commandant l'Ecole Supérieur de Guerre : Pétain "d'une élévation de sentiments, d'une droiture de caractère peu ordinaires, d'une intelligence très nette et très précise, d'une méthode rigoureuse, d'une conscience à toute épreuve, d'un sens tactique très juste et d'une connaissance profonde de son âme. Pétain développe à l'école un enseignement de premier ordre à tous points de vue" Pétain est nommé Colonel.
-----En 1911, il déclare dans un ordre à son régiment : "Si vous êtes bien convaincu du caractère idéal et désintéressé du commandement, l'obéissance, bien loin de vous paraître humiliante, vous grandira à vos propres yeux."
-----En 1914, Philippe Pétain reçoit le commandement d'une "Brigade": mais malgré les notes, les appréciations des Généraux Foch - Joffre- Franchet d'Espérey pour qu'on le fit passer Général, il est toujours Colonel . Le Général Guillaumet, chef de cabinet d'un ministre de la guerre, qui n'a jamais brillé aurait juré que "Pétain ne passera jamais général".
-----En 1914 Mars. Déclaration de Guerre de l'Allemagne.
-----1914 Août. Général de Brigade titre temporaire il reçoit le commandement d'une division. Pétain ne se ménage pas mais ménage ses troupes
-----1914 Septembre. Général de division à titre temporaire.
-----1914 Octobre. Il reçoit la rosette de la légion d'honneur et le commandement d'un corps d'armée.
-----1914 Novembre. Le Président de la République Raymond Poincaré ici visite au quartier général demande Pétain ce qu'il pense de la situation il répond : "pas grand chose de bon Nous ne sommes ni commandés, ni gouvernés".
-----1915 Avril. Il est nommé Généra de Division.
-----9 Mai 1915. Attaque de la Xème armée française. Le corps d'armée d Pétain est le seul à réussir la percée Il est nommé Commandeur de la Légion d'Honneur.
-----1915 - 21 Juin. Il reçoit le commandement d'une armée, adjoint a Général Castelnau commandant un groupe d'armées.
-----1916 - 25 Février. Il est appelé défendre "L'ensemble de la zone fortifiée de Verdun" où les allemand viennent de faire de 20 000 tués prisonniers, et menacent de prendre 1 ville.
-----Cette effroyable bataille sera gagnée, grâce entre autres décisions celle d'avoir fait réaliser la construction d'une route - qui prendra le nom de "voie sacrée" - sans cesse remis en état, qui permit, ce que Pierre Miquel, auteur de plusieurs ouvrages sur la grande guerre, appelle " La Noria" de camions qui de jour et de nuit transportèrent des troupes fraîches sur le front et ramenèrent au repos celles usées par le rudesse des combats.

 

-----En 1917, l'armée est en crise. De graves mutineries éclatent en plusieurs points du front qui se traduisent par des refus de combattre, des désertions, et des voies de fait sur des officiers. Le général Pétain remet de l'ordre, le calme est rétabli et la confiance retrouvée.
-----Guy Pédroncini, Professeur à la Sorbonne, Président de l'Institut des Conflits Contemporains, écrit : "Pétain est le sauveur de la victoire de cette guerre ".
-----Le général De Gaulle, président de la république, dans une allocution prononcée en 1966, lors de la commémoration du cinquantenaire de la bataille de Verdun, replace lui -même le Maréchal Pétain aux valeurs qui lui sont dues.

CES DONS DE CHEF, PÉTAIN LES POSSÈDE

-----"Dans ces conditions, qu'il s'agisse de mettre en ligne, .sur des positions continuellement détruites, des troupes sans cesse renouvelées, combattant ou veillant le jour, cheminant ou travaillant la nuit, au milieu des débris, des entonnoirs et des cadavres : ou d'installer des batteries en perpétuelle mutation ; ou de rétablir indéfiniment les réseaux interrompus de communications, de transmissions, d'observation ; ou de remanier sans relâche et déclencher à tout instant les plans de feux, de renseignements, de liaisons, établis à chaque échelon ; ou de porter vers l'avant la masse incroyable de matériels, de munitions, d'approvisionnements que consomme le front de combat et qui, pour les Français, vient de l'arrière par la seule route Bar -le -Duc - Verdun ; ou de faire en sorte que, du haut en bas, responsables et exécutants soient entraînés dans l'engrenage irrésistible des missions claires, des ordres précis et des contraintes calculées, l'art militaire a pour traits essentiels : la prévoyance, la méthode, l'organisation, puis, quand l'action n'est pas déclenchée avec son flot habituel d'alarmes et de faux-semblants, une sérénité silencieuse que ne doivent ébranler ni les secousses, ni les mirages, et à laquelle, du fond de leur angoisse, les subordonnés répondent par leur propre abnégation.
-----Ces dons de chef, Pétain les possède par excellence".

-----Déclaration en contradiction avec le comportement qu'il eut de juin de 1940 à 1951 : ses accusations, le procès fabriqué, les conditions de détention inhumaines.
-----Quel est le véritable vainqueur de Verdun ? Pétain ou le Poilu ?"
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"Dans la France de 1918, il ne fait pas de doute que Pétain est l'artisan de cette victoire. Aujourd'hui, tous dans un même hommage, sont indissolublement associés, le courage des poilus, résistants à l'extermination, à l'opiniâtreté de leur chef, lumineux dans sa stratégie".
-----Ces quelques lignes, relevées dans Historia n°590 de février 1996 résument parfaitement l'entente qui régnait entre les poilus et leur chef.
-----1918, Maréchal de France
-----1920, Vice-président du Conseil Supérieur de la guerre
-----1922, Inspecteur Général de l'Armée
-----1931, il fait son entrée à l'Académie Française où il est élu à l'unanimité.
-----À cette époque, le Maréchal Pétain aurait pu être aussi bien élu à la Chambre des Députés qu'au Sénat, voire même à la Présidence de la République à une large majorité.
-----Ce n'était ni ses intentions ni son désir. Il aspirait à la retraite dans le sud de la France où il avait acquis une propriété.
-----Au sujet de cette propriété, il est utile de préciser que l'expert comptable chargé par la Haute-Cour de controler sa fortune devait déclarer : "Propriété de peu d'importance meublée très simplement où il a mené l'existence très modeste d'un officier général sans fortune personnelle".
-----On est loin des affaires connues ou en cours de ces dernières années où de nombreux élus sont ou seront impliqués.
-----Le Maréchal mène une vie d'enfer faite d'honneurs, de réceptions, d'invitations dans le monde de la politique, de la littérature, de la science, nationales et internationales, dans le monde des Chefs d'Etat, de la noblesse, de la haute bourgeoisie et aussi dans celui des plus humbles.
-----II parcourt la France pour d'innombrables conférences dont les thèmes principaux sont ceux qu'il reprendra quand il sera Chef de l'État, préconisant le respect de l'autorité, le culte de la famille et celui de la Patrie, pour que ces dispositions soient entretenues par l'Éducation Nationale.
-----A propos de sa santé Herbert R. Rottman raconte une anecdote amusante " peu après la guerre pour se remettre d'une laryngite, il se rendit chez un médecin qui ne le connaissait pas, qui après l'avoir examiné l'aurait trouvé en bonne santé et lui dit
"Vous, vous n'avez pas dû vous fatiguer beaucoup pendant la guerre
".

(à suivre...peut-être)
Roger Dhostie