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       ------Comme l'ensemble 
        de l'Armée d'Afrique, sa cavalerie est née en 1830 des Zouaves, 
        soldats issus de la tribu kabyle des Zouaoua, depuis longtemps au service 
        des Deys d'Alger. Dès 1831, partant des Zouaves à cheval 
        ou Chasseurs Algériens, deux régiments de Chasseurs d'Afrique 
        sont créés, le 1er à Alger, le 2è à 
        Oran. Ils donneront naissance en 1832 au 3è à Bône, 
        en 1838 au 4è, dissous puis reconstitués en 1867 à 
        Mostaganem, et enfin en 1887 au 5è à Alger et au 6è 
        à Mascara. 
        ------La gestation de ceux qu'on appelle 
        pour un temps dans les bivouacs "les chasse-marée" s'effectue 
        entre deux campagnes, voire entre deux combats. En Algérie, en 
        Italie, en Crimée, au Mexique, les Chasseurs d'Afrique sont présents 
        partout, et si certains avaient, sous le taconnet, la tête un peu 
        chaude, tous étaient, au plus fort des mêlées d'hommes 
        et de chevaux, de redoutables manieurs du sabre à la lame courbée 
        pour la moisson des têtes. Confronté en 1867 aux Lanciers 
        de Durango à San Pablo Del Monte, le 1er Chasseurs d'Afrique lui 
        enlève son Etendard, méritant au sien la Croix de la Légion 
        d'Honneur : "Ubique primus" ! 
        -----Trois ans plus tard, le 1'1 Septembre 
        1870, les le', 3° et 4' Chasseurs d'Afrique chargent à Illy 
        et Floing plusieurs fois à fond, prêts à recommencer 
        "tant qu'il en restera un", pour l'Honneur. 
        -----En 1914, la cavalerie française 
        compte six régiments de Chasseurs d'Afrique, dont deux sont au 
        combat au Maroc. Dès le 22 août, le 3e est décimé 
        à Rossignol et les 55è et 6è se battent à 
        Charleroi, alors que le 4è, entré en Alsace, fait boire 
        ses chevaux dans le Rhin. Deux escadrons du 1er venus du Maroc, sont au 
        combat sur l' Ourcq en septembre. 
        -----Plus tard, et dès la création 
        de l'Armée d'Orient, les 1er et 3è Chasseurs d'Afrique sont 
        du détachement d'exploitation du Général Jouinot-Gambetta. 
        Le 20 septembre 1918, la cavalerie est lancée de Florina et, trente-deux 
        jours après, ayant enlevé Uskub de vive force le 29, escaladé 
        la montagne ; parcouru 600 km en combattant, le 1er Chasseurs d'Afrique 
        atteint le 24 octobre Mosnar sur le Danube en même temps que les 
        spahis marocains, alors que le 4è, réduit à 172 sabres, 
        enlève Mitrovitza et Novibazar ! Dès la prise d'Uskub, la 
        Bulgarie a demandé l'armistice. 
        -----A la même époque, les Anglais 
        ayant confié au Général Allenby la mission d'aller 
        vers les pétroles de Mossoul, un petit détachement français 
        dont deux escadrons du 4° Chasseurs d'Afrique, lui est adjoint sous 
        les ordres du Colonel de Piepape.  
        -----Le 19 septembre 1918, les cavaliers 
        se distinguent à Tull Keram, et le 21, l'escadron Guichard atteint 
        Naplouse, Q.G. bien défendu de la 7è Armée Turque. 
        Sans hésiter, sabre à la main, les Chasseurs attaquent, 
        bousculent l'artillerie et traversent la ville qui se rend. Enfin, franchissant 
        le Jourdain, nos cavaliers enlèvent Kuneitra le 28 et arrivent 
        devant Damas le 30, coupant la retraite à l'ennemi après 
        avoir franchi 700 km de désert en 11 jours. Murat n'eut pas fait 
        mieux à Uskub et la prise de Naplouse pourrait être signée 
        Lassalle. 
        -----Le Maréchal Pétain, en 
        inspection à Saumur, a dit un jour : "Sans 
        rien perdre de ses traditions de gloire passée la cavalerie doit 
        vivre avec son temps". 
         
        -De 1933 à 
        1939, les Chasseurs d'Afrique ont vécu avec leur temps, et à 
        la veille de la guerre, les 5 régiments stationnés de Tunis 
        à Rabat ont tous un groupe d'escadrons motorisé ou blindé, 
        et après l'armistice de 1940, ils vont paradoxalement proliférer 
        se multipliant par des Groupes autonomes allant jusqu'en Afrique noire. 
        Ainsi 1942 ne les surprend pas, mais c'est encore avec du vieux matériel 
        que le 4è Chasseurs d'Afrique tiendra à Medjez El Bab où 
        il a tiré le 19 novembre 1942 le premier coup de canon du rebondissement 
        français dans la guerre, que le 3è se bat sur la dorsale, 
        pendant que les escadrons de la Brigade Légère Mécanique 
        (2è, 5è et 9è) manoeuvrent les blindés allemands 
        autour de Pichon. 
        -----En 1943, dix régiments de Chasseurs 
        d'Afrique équipés pour la reconnaissance, en chars ou en 
        chasseurs de chars entrent dans la composition des trois divisions blindées 
        réarmées. Leurs épopées se confondent. De 
        grands noms et de rudes combats les jalonnent 
        -L'Italie (7e et 9e Chasseurs d'Afrique) ; 
        - Libération de Paris le 26 août 1944 par la 2e DB ; 
        -Bataille de Provence, prise de Marseille et de Toulon, 19-28 août 
        1944 ; 
        - Combats pour la libération de Lyon, lère DB, septembre 
        1944 ; 
        -Arrivée au Rhin, 5e Chasseurs d'Afrique (lère DB) 19 novembre 
        1944 ; 
        - Prise de Strasbourg, 2è DB, 24 novembre 1944 ; 
        - Bataille et libération de Colmar, 5è DB, février 
        1945 ; 
        - Franchissement du Rhin et campagne d'Allemagne, Berchtesgaden, mars-avril 
        1945 (1è, 2è et 5è DB). 
        -----Ils ont ainsi généreusement 
        ajouté à la gloire de leurs anciens, qu'ils aient compté 
        à la 2è DB ou combattu dans les rangs de la 1ère 
        Armée Française. 
        -----De nouvelles victoires sont inscrites 
        sur la soie de leurs Etendards, celles qui jalonnent 1 500 km parcourus 
        pour la libération du tiers de la France et l'invasion de 80 000 
        km2 du territoire allemand après l'anéantissement de 2 armées 
        et la capture de 3 000 prisonniers. 
        -----1962. L'Armée d'Afrique est morte, 
        et sa cavalerie avec elle. Drapeaux et Etendards reposent aux Invalides. 
        Dieu fasse que beaucoup de jeunes Français viennent méditer 
        sinon prier devant eux. Ils le méritent comme ils méritent 
        que dans leur coeur, les pèlerins de la gloire renouvellent la 
        promesse 
        -----"Tant 
        que vous voudrez, Madame la France, 
        Tant qu'il en restera un !" 
        -----Encore faut-il que ce "un" 
        -là ne soit jamais le dernier. 
      Général 
        de C.A. Lecoq 
         
         
        
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