sur site le 29/05/2002
-les parachutistes français en Indochine
pnha n°57
Auteur : ???

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-------C'est maintenant un hommage qui est rendu à tous ceux qui, sous cet uniforme, sont "restés sur la Piste sans fin", offrant leur jeunesse, leurs espoirs, leur courage, leur sang parfois si loin de la métropole, là où la France engageait son Armée.
-------Des combats de la Seconde Guerre Mondiale au raid sur Kolwezi, en passant par les opérations d'Indochine et les combats d'Algérie, l'Epopée Parachutiste est une et indivisible dans sa grandeur.
-------Regroupée autour de "l'esprit para" qui s'est,forgé en plus de cent actions, et qui s'est légué de générations en générations avec ses idées fortes... Courage... Force... Foi..., l'Histoire de l'Armée Parachutiste s'est faite aux quatre coins du Monde et nous apparut souvent comme une moderne Chanson de Geste.
-------Chevalerie des Temps modernes, inspirée par le patronage d'un Saint, Archange Preux et combattant, les Troupes Aéroportées sont pourtant au-delà de leur Légende, un fait d'hommes accompli par des hommes pareils aux autres, c'est à dire qui souffrent et meurent, qui luttent et espèrent avec sans doute un sens plus grand de la disponibilité, du don de soi, du refus de l'adversité, du goût du risque et de l'effort. Et c'est finalement parce que cette Histoire est surtout une histoire d'hommes qu'elle reste si attachante. Ces gravures qui rappelleront tant de choses à certains, son dédiés à tous ceux qui selon l'expression légendaire du Général Bigeard "sont restés sur la Piste sans Fin...", en 42 années d'accomplissement total de missions souvent réputées impossibles et toujours très belles.

Parachutiste en tenue d'opération Indochine 1950

para

-------A l'arrivée des premiers "paras" en Indochine, l'uniforme "panaché" est très courant : béret anglais porté à la française", veste U.S. ou smock Denison, bottes de saut U.S., pantalon de treillis vert olive, armement U.S. ou britannique parfois français comme sur cette gravure - il s'agit du Mas 36 CR 39-qui restera longtemps en service dans les Unités aéroportées.
-------Le panachage des tenues continuera malgré la mise en place des tenues françaises jusqu'à la fin de la campagne d'Indochine. Certaines pièces, comme le casque, resteront en vigueur jusqu'à la fin de l'Algérie. Les documents d'époque qui ont inspiré ce personnage, sont très révélateurs de ces faits.
-------Sur le plan des opérations, les Bataillons Paras vont être immédiatement engagés sur les points névralgiques, dès leur arrivée en Extrême-Orient. A cause de cela et de la disponibilité permanente de ces Unités, il faudra bientôt instituer le système des relèves, rendues nécessaires par l'usure des hommes. -------La France pour y faire face devra mettre sur pied de plus en plus d'Unités Parachutistes et disposera d'un Corps d'Intervention très puissant. -------Hélas cette guerre particulière, les rudes conditions de vie, auront raison des magnifiques Bataillons d'Indochine, qui pourtant ont oeuvré avec efficacité, courage et vaillance.
-------Le parachutiste représenté ici, porte la veste de jungle U.S. et le pantalon de treillis U.S. Le poignard est américain, mais l'équipement de toile et les cartouchières sont français.
-------Le sac " bergam" contenant le paquetage de combat et sur lequel est enroulé la toile de tente est équipé du fameux crochet pour le fixer sur le harnais du parachute.
-------L'homme replie la crosse de son fusil, il le fixera sur son parachute ventral pour le saut. La bretelle de toile de l'arme s'enroule automatiquement dans la crosse creuse en aluminium.
-------Les bottes de saut sont américaines.

Sous-officier porte-fanion en tenue coloniale modèle 1951

para

-------Avec l'intensification de la guerre à partir de 1947, se déclenchent les opérations de Cochinchine, du "Réduit national" au nord et d'Annam.
-------Considérablement renforcé par le camp communiste, le Vietminh passe dès 1951 à l'attaque, mais se voit contenu, fixé, bousculé et souvent décimé par les actions du Général de Lattre de Tassigny.
-------A partir de 1952, les Parachutistes omniprésents disputaient le terrain - rizières et jungle - aux Unités Vietminhs et affirmaient à chaque occasion leur suprématie et leur supériorité tactique.
-------Nghia-Là, Bac-Kan, Laos, That-Khé, la R.C. 4, Phu-Doan, HoaBinh, Na-San, Lang-Son et Dien-Bien-Phu sont autant de hauts lieux de l'Épopée Parachutiste pendant ces 7 ans de guerre d'Indochine ; autant de symboles de la détermination des Parachutistes français.
-------Si difficiles que furent les missions imparties, elles ont toujours été remplies avec courage, souvent au prix de grandes souffrances, parfois jusqu'au sacrifice suprême ; et il fut des défaites aussi glorieuses que des victoires dont le prix fut élevé pour l'ennemi.
-------Image parfaite du Parachutiste d'Indochine, ce Sergent-chef porte-fanion peut représenter n'importe quel Bataillon Colonial ou Métropolitain. En Indochine, en effet, toutes les Unités portent le béret rouge à l'exception des Légionnaires parachutistes qui ont conservé le képi Blanc.
-------Il porte la tenue coloniale pour parachutistes 1951 non camouflée qui comporte sur l'arrière une patte de saut et des poches à grenades et de chaque côté du dos une fermeture éclair servant à aérer les épaules et les reins.
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------Ici en tenue de parade, le sous-officier porte ses décorations - Médaille Militaire et Croix de la Valeur Militaire.
-------Autour de son épaule est enroulée la fourragère grise et rouge des T.O.E.
-------Son fanion fixé sur un Mas 36, porte l'insigne du Brevet Parachutiste. Ce fanion volontairement ne dénote aucune Unité en particulier. C'est ainsi une façon de rendre hommage à tous les " Paras" des Bataillons d'Indochine.

Parachutiste doté du survêtement 42 en tenue de sautpara

-------La guerre d'Indochine a connu la plus intense activité aéroportée
française. Pendant les 7 années que dura ce conflit, 198 sauts opérationnels furent réalisés soit pour accomplir des raids, renforcer des garnisons
assiégées, pour prendre des points particuliers, couper la retraite d'Unités ennemies, soit encore pour livrer bataille à des Divisions qui s'infiltraient.
-------Mais les sauts les plus marquants resteront ceux des volontaires allant rejoindre Dien Bien Phu.
-------Au début, le manque de moyens ne permet que le parachutage d'une Compagnie. Avec le temps, l'infrastructure offre la possibilité de parachuter un Bataillon puis tout un Groupement fort de plusieurs Bataillons et d'Eléments sanitaires, d'appui et des Services.
-------Le "Para" représenté ici est très caractéristique de cette guerre d'Indochine. Il porte la tenue camouflée 42 britannique composée d'un anorak à capuchon et quatre poches et d'un pantalon avec une poche plaquée sur la cuisse gauche.
-------Prévu à l'origine pour être porté sur le battle-dress, il a été rarement porté par l'Armée Britannique au cours de la Seconde Guerre Mondiale, sauf en Extrême- Orient. Les lots de tenue 42 furent rachetés par la France pour équiper ses Parachutistes.
-------Le casque, les bottes de saut et l'arme - une carabine automatique Winchester US M 1 A 1 pour Parachutistes - sont américains.
-------Le parachute, lui est français, il remplace le modèle américain T 7 utilisé au début.
-------Il faut noter à propos de la tenue 42, que plus tard en Algérie, le Colonel Bigeard fera "retailler" l'anorak en un élégant blouson, le capuchon servira à la confection d'une casquette camouflée et le pantalon perdra son ampleur, moulant la jambe.

Parachutiste en "tenue camouflée pour parachutiste modèle 51

"para

-------Dien Bien Phu ! C'est à la fois Camerone, Bazeilles et Arnhem.
-------Sacrifice total à une mission accomplie "jusqu'au bout", trop loin d'une Métropole qui ne sait pas ; dans une cuvette des hauts plateaux qui est aussi un bout de la France, les Bataillons vont pendant cinq mois, résister sans esprit de recul, sur des points d'appui aux noms de douces compagnes : Béatrice, Huguette, Eliane, Dominique, Claudine, Isabelle, Gabrielle et Anne-Marie.
-------Là où l'ennemi perdit entre 20 000 et 30 000 hommes (*), dont 10 000 tués, les Parachutistes avaient engagé dans ce combat de titans les 2/1 R.C.P., 1er et 2è B.E.P, 1er B.P.C., 6è B.P.C., 8è Choc, 5è B.P.V.N., C.E.P.M.L., 17è G.C.A.P. et G.M./35è R.A.P. Parachutistes Métropolitains, Coloniaux et Légionnaires firent s'il en était besoin, la preuve qu'ils formaient bien un Corps d'Elite.
-------Les Unités décimées, renforcées sans cesse par des volontaires qui effectuaient parfois leur unique saut pour venir "aider les copains", finirent par être submergées, le 7 mai 1954, à bout de munitions, de forces, écrasées par les milliers d'obus ennemis et les vagues d'assaut lancées inlassablement.
-------Les combattants de Dien Bien Phu donnèrent au monde "une ultime leçon de courage".
-------Le parachutiste qui évoque cette page porte la tenue camouflée pour parachutiste modèle 1951. la veste est inspirée largement par la smock Denison des Air-borne britanniques, dont elle conserve jusqu'à la patte de saut.
-------Le pantalon s'inspire de la tenue U.S. pour parachutistes modèle 42. Mais le tissu camouflé est d'invention française et sera depuis sa création copié par de nombreux pays.
-------L'homme porte le casque U.S.M1C pour parachutistes avec mentonnière.
les bretelles de toile sont un modèle français, mais le ceinturon, les cartouchières et le poignard sont U.S.
-------Son arme est une carabine automatique U.S.MI A1. Elle était en dotation dans les Divisions Aéroportées U.S. et parfois chez les S.A.S., pendant la deuxième Guerre Mondiale.
(*) La guerre du Vietnam, André Teulières, Lavauzelle 1978, p248.