sur site le 08-08-2003
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Légion étrangère
Une œuvre injustement méconnue

auteur : Renée Lignez
extrait de la revue du gamt, n°78, 2è trimestre 2002...adhérez !

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Une œuvre injustement méconnue1

-----A l'occasion du vingtième anniversaire de Généalogie Algérie Tunisie Maroc, pour l'assemblée générale nous avons eu le grand plaisir d'écouter la riche et très intéressante conférence de l'adjudant Emilio Condado-Madera, conservateur du musée de la Légion étrangère, à Aubagne. Tous les participants ont tenu à rendre hommage à l'action de cette dernière, en particulier celle trop peu connue de bâtisseur exemplaire.
-----Pour prolonger cette reconnaissance, nous sommes heureux de publier ce texte de notre adhérente Renée Lignez (n° 1743). La Légion, ce fut son enfance et sa jeunesse, puisque son père a servi dans cette arme de 1928 à 1951. En souvenir de lui, elle a voulu elle aussi témoigner ici. Renée Lignez a notamment effectué des recherches au Service historique de l'armée de Terre (SHAT) à Vincennes, en particulier dans les journaux de marche. Ils illustrent bien son propos.
Merci à tous deux.

Création de la Légion

-----Au cours de mes recherches dans les bulletins des lois, pour compléter les pensions, de 1830 à 1866, puis jusqu'en 1900, j'ai trouvé " l'ordonnance du roi relative à la formation de la Légion étrangère " (Bulletin des lois, année 1831, numéro 1313).
" A Paris, le 10 mars 1831, Louis Philippe, roi des Français, à tous présents et à venir, salut, vu la loi du 9 mars 1831,
Sur le rapport de notre ministre secrétaire d'Etat au département de la Guerre.
Nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit
Article 1 er Il sera formé une légion composée d'étrangers : cette légion prendra la dénomination de Légion étrangère.
Art. 2. Les bataillons de la Légion étrangère auront la même formation que les bataillons d'infanterie de ligne française excepté qu'ils n'auront point de compagnie d'élite...
Art. 3. L'uniforme sera bleu, avec simple passe-poil garance et le pantalon de même couleur : les boutons seront jaunes, et porteront les mots Légion étrangère...
art. 9. notre ministre, secretaire d'etat au département de la Guerre est chargé de l'exécution de la présente ordonnance. Signé : Louis Philippe.
Par le Roi, le ministre secrétaire d'Etat de la Guerre. Signé : Maréchal duc de Dalmatie.
"
C'est ainsi que la Léglon a été présente en Algérie dès septembre 1831.

JOURNAUX DE MARCHE

-----" En mars 1831, la Légion étrangère est définitivement formée. Elle comprend 7 bataillons ayant chacun 8 compagnies.
-----Après leur formation, tous ces bataillons se réunissent à Toulon, où le dépôt a été définitivement installé, et à la fin du mois d'août 1831, ils s'embarquent pour l'Algérie. En 1832, la Légion étrangère occupe les points suivants: Alger, Oman, Bône ; les légionnaires font partie de l Armée d'Af nique. Ils sont occupés à l'assèchement des marais, à la construction des redoutes et à ouvrir des routes. Par traité conclu entre la France, l'Angleterre, l'Espagne et le Portugal en date du 28 janvier 1835, la Légion étrangère tout entière est cédée à l'Espagne. L'ordonnance du Roi du 29 juin 1835 prescrit que la Légion étrangère cesse de faire partie de l'armée française.
-----Le 30 juillet 1835, une escadre de 10 bâtiments embarque à Alger la Légion à destination des îles Baléares.
-----En 1836, l'ordonnance royale du 11 août, prescrit la formation d'une nouvelle légion. De nombreux engagements étant contractés, six nouvelles compagnies sont organisées le 1 er octobre et deux autres le 21 novembre. Le bataillon quitte Pau le 5 décembre 1836 et embarque le 11 à destination d'Alger. "
-----Quelque temps après, il est envoyé au camp de Kouba construire la route de l'oued Kermal.

Légionnaire soldat et bâtisseur

-----" En 1832, le deuxième bataillon de la Légion sous les ordres du capitaine Drouault, partit du camp de Mustapha; établit entre Douéra et Boufarik une route qui reçut le nom de " chaussée de la Légion ".
-----Les travaux avaient été poussés avec tant d'ardeur que, en moins de deux mois, ils étaient terminés. On vit sortir du fond des marais infects et souvent impraticables, une chaussée élevée à deux mètres au-dessus du sol, bordée de fossés larges et profonds de deux rangs de peupliers et de fontaines ".
Roger de Beauvoir (2.)

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" A partir de 1837, la Légion réalise un grand nombre de travaux d'utilité publique dans les provinces d'Oran et d'Alger.
-----L'activité bâtisseuse est telle qu'en 1838 le général Rulhière, conclut dans son rapport d'inspection que le maniement des armes a été oublié, conséquence de la diversité des tâches confiées aux légionnaires "(1)

Construction de la route de l'Edough

-----Extrait de l'ordre de la subdivision de Bône le 16 janvier 1842:
-----" M le Gouverneur général a décidé qu'une route serait ouverte dans l 'Edough afin de pouvoir parcourir librement la montagne : il a chargé de ce travail les troupes de la subdivision de Bône. Cette opération commencera demain lundi 17 dans l'ordre suivant chacun des deux régiments d'infanterie commandera 400 travailleurs qui seront formés en quatre divisions, etc... En ouvrant la route de l'Edough, les troupes de la subdivision auront puissamment contribué au bien de la colonie, et afin que le souvenir ne s'en perde pas des bornes militaires indiqueront le nom des régiments qui auront pris part à cet utile travail et le nombre de jours qu'ils y auront employés, etc... La Légion étrangère prendra la partie la plus élevée du tracé de la route dont le général Randon a entrepris la construction pour donner accès à ce pays difficile et parvenir à l'exploitation des forêts "'.
-----" A peine vient-il d'être créé que le deuxième régiment étranger se forge déjà une vocation d'unité du génie. Les légionnaires deviennent terrassiers et sont employés au profit du général Randon, qui a entamé l'ouverture d'une piste longue de 19 kilomètres. Une colonne de 4 mètres de hauteur, élevée à la sortie de Bône, commémorait la fn du chantier de la route de 1 Edough "(3)
-----" En 1842, fin janvier, un convoi de ravitaillement pour le général de Lamoricière opérant autour de Mascara, revenant vers Mostaganem est surpris par une tempête de neige et perd un certain nombre d'hommes ; au printemps ce sont des pluies torrentielles qui assaillent la colonne"'.
-----"En novembre 1843, le 3é Bataillon du 1er Etranger reçoit l'ordre d'installer un de ces relais en un lieu dont le nom Sidi Bel Abbès désigne alors un marabout assez mal entretenu II s'agit seulement d'abord d'établir là un magasin de vivres clos par une enceinte. Mais bientôt, une garnison permanente va s y installer, qui édifiera un plus vaste ensemble fortifié sur une superficie d'un hectare comprenant tentes et ambulances pour les militaires, baraques pour les approvisionnements.
-----Fin 1843, la Légion crée un poste à SidiBel Abbès qui sera surnommé " biscuit ville".
-----Tout autour, la région est un mélange de déserts et de marécages. La végétation y est pauvre et rabougrie : elle se réduit à quelques palmiers nains. Mais les légionnaires vont se mettre au travail. Ils vont ouvrir des routes, assécher les marais, planter des arbres.
-----Bientôt, une ferme permettra d'entreprendre des cultures sur des surfaces de plus en plus importantes. Et autour du fortin militaire, comme à Boufarik dix ans plus tôt et dans tant de bivouacs d'Algérie, les civils affluent, attirés par les perspectives d'un fructueux commerce. Depuis qu'il y a des troupes en campagne, le repos du guerrier fait le bonheur du marchand.
-----En quelques années, la Légion va planter quarante mille arbres, établir plusieurs fermes, tracer des rues et des jardins. C'est une véritable cité qui surgit de terre et des mains de la Légion.
-----Elle est ceinturée par des murs de pierre rouge qui s'élèvent jusqu'à cinq mètres de hauteur, coupés seulement par quatre portes monumentales qui permettent de pénétrer dans la ville.
-----En 1850, le général Pélissier, en visite à Sidi-Bel-Abbès, dira en ces termes son étonnement et son admiration
-----" D'un camp, vous avez fait une ville florissante, d'une solitude, un canton fertile, image de la France. Les routes carrossables, les barrages, les canaux, les ponts qui ont changé l'aspect du pays, vous sont dus. C'est sur vous que les colons reconnaissants reporteront le mérite de ces grandes œuvres "(4)
-----" En 1849, le 1 E régiment continue les
travaux de colonisation à Oran, à Sidi Bel Abbès au Sig et sur l 'Isser. Les compagnies font les barrages et les travaux du Sig, ceux de l'Isser et des Ouled Mimoun, la plupart des fontaines, des puits et des abreuvoirs d'Oran ; elles construisent en outre les routes de Bel Abbès à Oran, de Mascara de Tlemcen et de Daya ; les ponts de la Tenira et de l'oued Sarno ; les postes de télégraphie aérienne depuis Oran jusqu'à Lamoricière "'.

Une œuvre archéologique unique

-----C'est là un autre aspect important de l'oeuvre de la Légion étrangère. J'emprunte ici une partie de l'article de l'adjudant Emilio Condado-Madera, conservateur du Musée, paru dans la revue Képi blanc de décembre 2001:
-----" Dans le domaine scientifique, les légionnaires ont également prouvé leur savoir-faire. Les travaux les plus célèbres demeurent les fouilles de Lambèse, au nord de l'Aurès et les découvertes géologiques au sud de l'Oranais.
-----En 1848, à l'initiative du colonel Carbuccia chef de corps, les légionnaires du 2éme régiment de la Légion étrangère s'adonnent à une ambitieuse entreprise scientifique et réalisent des prospections archéologiques dans les ruines romaines de la subdivision de Batna . Carbuccia était un officier d'une très grande curiosité intellectuelle et avait un constant souci d'approfondir ses connaissances, notamment en archéologie, alors qu'il n'avait aucune formation dans ce domaine. Pendant six mois, il repère l'implantation romaine dans les Aurès, aidé parles légionnaires qui ont utilisé leurs loisirs de garnison ou leurs marches en colonne dans l'intérêt de la science.
-----Dans son rapport au général Herbillon, il adresse des éloges à ses subordonnés, entre autres au lieutenant Vient et au sergent Steffert ancien professeur de mathématiques à l'Ecole militaire de
Berlin et très habile dessinateurs (5); il demande avec insistance un témoignage de satisfaction pour tous ses soldats, qui ont travaillé avec zèle et bonne volonté. En réalité, la main-d ceuvre qualifiée ne lui a jamais manqué.

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-----J'avais dans mon régiment - écrivait Carbuccia - des architectes, des ingénieurs, des artistes. Quand j'avais besoin d'un savant, d'un écrivain, d'un peintre, je le demandais par la voie de l'ordre(6).
-----Le 31 août 1849, il envoie au ministre de la Guerre la première partie de ses travaux, pour communication à l'Académie des Inscriptions et Belles lettres .Il reçoit les félicitations du secrétaire perpétuel M Walckenaer. Le 25 juillet 1851, Carbuccia reçoit la médaille d'or du concours des Antiquités. Il rédige alors une lettre de remerciements pour l'honneur qui vient d'être décerné au
2ème régiment de la Légion étrangère en sa personne.
-----Grâce aux fouilles des légionnaires, Lambèse (actuellement Tazoult) est devenue le symbole de la grandeur romaine en Algérie. Le maréchal de Saint
Arnaud qui visite ces ruines en 1850, écrit dans une missive adressée à son frère : (..)
-----" Quelles ruines ! Quatre lieues de pierres énormes, gigantesques, une via sacra de deux kilomètres, menant au temple de la victoire admirablement conservée (...) ; un temple d'Esculape, sur les marches duquel je suis resté
absorbé une heure, pendant que la musique de la Légion me jouait des valses de Strauss. "

-----Le choléra emporte Carbuccia le 17 juillet 1854, alors qu'il débarque à Gallipoli pour y servir à la tête de la Légion. Son rapport, intitulé Archéologie de la
subdivision de Batna, est conservé à la bibliothèque de l'Institut de France.

Découverte de charbon

-----La pénétration dans le sud algérien a nécessité l'amélioration des pistes pour faciliter la mobilité et la construction de postes afin d'assurer le ravitaillement et le repos des colonnes. Mais le vrai problème dans ces confins a toujours été le ravitaillement en eau Ainsi, en 1907, la 24è compagnie montée du 1er régiment étranger est chargée de l'exécution de forages de puits à Douifa et à Gueltet Ahmed Ben Salak
-----Le capitaine Maury, âgé alors de 38 ans, est à la tête de l'unité. Cet ancien instituteur de Vannes va révéler aux autorités militaires la présence de houille dans la région du Guir.

Visitez le musée de la Légion étrangère.
2, route de Marseille 13400 AUBAGNE - Tél, :04 42 84 04 23 / www.legionetrangere.fr
Le Musée d'Aubagne regroupe les souvenirs les plus importants de l'histoire de la Légion étrangère. Ce musée, ouvert au public, attire chaque année plus de 18 000 visiteurs. Il fait également partie de la vie du légionnaire. Celui-ci y commence et y termine sa carrière : c'est dans la salle d'honneur du musée que le candidat retenu reçoit officiellement son acte d'engagement, c'est là également que lui sera signifié dans quel régiment il va aller servir au sortir de son instruction.

-----Le 15 juin, il adresse un premier rapport au sujet de ses recherches géologiques: à Douifa il remarque la présence de fossiles végétaux de la période carboniférienne et à Gueltet Ahmed ben Salah il trouve même des traces de charbon. Il fait également part de ses découvertes à M.Flammand, géologue, et au général Jourdy, qui dès 1902 avait annoncé la probabilité de gisements de houille dans le sud oranais. En novembre 1907, Maury fut chargé d'aménager une piste entre Béchar et Ménourar par Gherassa .Attiré par la profusion des fossiles épars aux environs du camp de Gherassa il récolte encore des échantillons. Je fus puissamment secondé dans mes recherches - écrit-il- par plusieurs caporaux et légionnaires de ma compagnie qui s'intéressaient à la question et qui, en dehors de leurs heures de travail grattaient le sol.

" Je n'ai pas besoin de vos baïonnettes, j'ai besoin de vos bras armés de pelles et de pioches "
(Lyautey, aux Légionnaires)

-----C'est dans la séance du 16 mars 1908, que la Société géologique de France fera part des trouvailles de la Légion .Le général Jourdy y apportera un échantillon provenant des environs de Haci Ratla en un point que le capitaine Maury avait appelé pour la circonstance Djorf El Feham, le rocher du charbon en langue française.
-----Nul ne doute de l'ampleur des travaux réalisés par la Légion sur toute l'étendue du territoire marocain .En portent pour témoignage non seulement les journaux de marche et opérations conservés aux archives d 'Aubagne, mais aussi les récits de Pechkoff, Ward Price, Jean Martin, Antoine Sylvère ou du prince Aage, qui ont vécu l'aventure légionnaire sur ces terres.
-----En 1907, les troupes françaises avancent sur Oujda et Casablanca c'est le début de la pénétration au Maroc. Dès l'année suivante, le général d'Amade remarque déjà dans son rapport que les légionnaires fournissent souvent au Génie des auxiliaires habiles, ardents à la besogne et se passionnant pour leur tâche. Ainsi, le 28 avril 1908, ils participent aux terrassements d'une voie de chemin de fer entre Casablanca et Ber-Rechid .La 3è compagnie montée du 1er Etranger s'occupe de l'aménagement de pistes d'Aglad-Cedra, de Moul El Bacha, de Zavourit..., tandis que les autres unités du régiment construisent des postes comme ceux de Taourit, de Maharidja
ou de Safafat.
-----Des lignes télégraphiques sont installées aussi par les légionnaires, le 3è bataillon réalise en mars 1911 la ligne de Taourirt-Moul El Bechar. Auparavant, la compagnie de discipline avait tracé pendant trois mois celle d' Al Aioun .La compagnie du capitaine Rollet bâtira en 1913 le poste sur l'Oued-Tihili, au col de Zegottta .Curieusement, de retour au Maroc après la Grande Guerre, le lieutenant-colonel Rollet, qui prépare le projet de réorganisation de la Légion sur le territoire émettra ses réserves visà-vis de la formation d'un bataillon de Génie Légion. Néanmoins, le gouvernement en décidera autrement.
-----En 1921, des unités de la Légion à vocation Génie parcourent l'Afrique du Nord .Ce sont les compagnies de sapeurs pionniers (CSP) dont chaque régiment a été doté. Le 1er REI compte deux unités de ce type. La 1è CSP opère en Algérie où elle construit la ligne de chemin de fer entre Tlemcen et Beni-saf, puis contribue à l'embellissement de la Maison mère de Sidi-Bel Abbés. En 1929, près du village d'Oued-Chouly, au lieu-dit Sidi Hamza ses légionnaires seront chargés d'extraire d'une carrière l'onyx nécessaire pour revêtir le monument aux morts.
-----La 2è CSP participe à l'agrandissement de la gare de la Sénia avant d'être dirigée en 1925 sur le Maroc pour prendre part aux combats du Rif. Les sapeurs pionniers du 2è Etranger, stationnés au Maroc, participent à la construction de nombreux ponts et ouvrages d'art dans le cercle de Beni Mellal. C'est la CSP du 3ème REI qui est sans doute la plus connue de ces compagnies car elle a laissé son empreinte dans la percée du célèbre tunnel du légionnaire.
-----Entre le 24 juin 1927 et le 4 mars 1928, les 39 gradés et légionnaires de l'adjudant Michez perceront dans un éperon rocheux un tunnel de 62 mètres de longueur et 6 mètres de largeur, ayant une hauteur à la clef de voûte de 3 mètres. Marcel René Michez, originaire de Cumières, serrurier de profession s'était engagé à la Légion étrangère pour la durée de la guerre en 1915. Ancien du RMLE, il rengage en 1919 et il est dirigé sur Tlemcen au sein du 3è Etranger. Le 27 août 1927, l'adjudant Michez est affecté à la CSP puis mis à la disposition du génie pour terminer le tunnel de Foum Zabel. A l'entrée, un légionnaire a gravé: " La Montagne nous barrait la route, ordre fut donné de passer quand même. La Légion l'exécuta " A l'autre bout, " l'énergie de leurs muscles et leur indomptable volonté furent leurs seuls moyens. " 1927-1928.
-----Enfin le 24 août 1926 à Marrakech, est constituée la CSP du 4ème REI qui réalise l'extraordinaire route de Tizi N'Tichka longue de 220 kilomètres. Toutes ces unités de sapeurs pionniers sont successivement dissoutes.
-----Les dernières à survivre sont la CSP du 3è REI, dissoute en 1940 après avoir construit le poste de d' Assoul et la lè SCP du 1er Etranger, qui cesse d'exister le 1er novembre 1940. La piste du Ziz, qui relie Midelt à Ksar es Souk est aussi l'une des grandes constructions auxquelles ont participé les unités de la Légion Elle a été réalisée dans les années 1927-1928, puis des travaux d'amélioration ont été poursuivis dès 1929.
-----Lors de l'installation d'une ligne téléphonique entre Kerrano, Ksar es Souk et Erfoud, le commandant Von Borziskowski, alors légionnaire à la 2e compagnie montée du 2e REI, garde le souvenir d'un hiver très froid ayant rendu particulièrement pénibles les travaux à la barre à mine pour préparer les trous d'implantation des poteaux de ligne(7).
-----L'épopée marocaine de la Légion ne doit pas faire oublier que des compagnies ordinaires ou parfois de sapeurs pionniers ont œuvré sur tous les territoires où elles ont été engagées, en Afrique, en Syrie et au Tonkin. "
-----La légion étrangère s'est installée en France fin 1962. La maison mère est à Aubagne, près de Marseille.

Renée Lignez

-----GAMT renouvelle ses plus vifs remerciements à l'adjudant Emilio Condado-Madera, notamment pour les photographies qui illustrent ce texte.(note du site : je ne les ai pas incluses...le lecteur s'en sera aperçu!)

-----Sources
1) SHAT Vincennes. Les journaux de marche
2) Livre d'or de la Légion étrangère
3) Képi Blanc, décembre 2001, article de l'adjudant Emilio Condado-Madéra
4) Mémorial de la Légion étrangère
5) Dondin-Payre Monique, Antiquités africaines, CNRS, Paris 1997
6) De Beauvoir Roger, La Légion étrangère, Didot Pans (1997)
7) Soulte Pierre, La route du ZIZ (archives de la Légion)


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