L'ÉGLISE
SAINT-LOUIS
L'extension que prenait le
quartier de Bab-el-Oued décida l'autorité ecclésiastique
à envisager la création d'une nouvelle paroisse dans un
foyer qui devait, plus tard, prendre la forme d'un véritable village.
Tandis que l'urbanisme mettait en chantier les imposants immeubles "
à bon marché ", l'épiscopat faisait édifier
dans ce milieu ouvrier une chapelle que Mgr Teuillères, vicaire
général, bénit en 1936.
Cette époque rappelle sans doute quelques mauvais souvenirs. En
effet, la maison de Dieu, si petite et si pauvre, n'échappa point
aux effets du sectarisme et, quelques jours après, les vitres de
la chapelle volèrent en éclats. A l'hostilité succéda
l'indifférence. Mais Mgr Leynaud avait connu des periodes plus
tristes et sa confiance fut bientôt couronnée par une belle
manifestation.
Sur un terrain, situé rue Léon-Roches, Son Excellence posa
la première pierre de la future église le 6 mars 1942, c'est-à-dire
le jour du 25e anniversaire de son sacre et du jubilé épiscopal
du pape Pie XII.
Alors que les travaux continuaient à travers la tourmente, la modeste
chapelle servait en même temps d'abri pendant les bombardements.
Enfin, avec la victoire alliée. une nouvelle lumière devait
rayonner sur cette immense agglomération le premier dimanche de
l'Avent 1945 : ce jour-là, S. Ex. Mgr Leynaud procéda à
la bénédiction du nouveau sanctuaire et Mgr Dauzon y célébra
la première messe.
Dans cette église, de 33 mètres sur 22 mètres, aux
lignes modernes.,formée de voûtes paraboliques légères
que domine un clocher haut de 22 m. 50, un millier de personnes peuvent
aisément prendre place.
Le jeudi 7 novembre 1946, pour la première fois et conformément
à la volonté du cardinal Lavigerie, un service funèbre
eut lieu à la mémoire des militaires morts à l'hôpital
Maillot et qui reposent dans les cimetières d'Alger. Mgr l'Archevêque
évoqua avec émotion la pieuse pensée du cardinal
qui, aprés avoir institué à N.-D. d'Afrique les prières
perpétuelles pour les marins, les instituait " pour l'armée
dans une église où tout rappellera le souvenir d'un de ses
chefs les plus nobles, les meilleurs, les plus chrétiens, dans
une paroisse qui portera son nom, prés des lieux où tant
de braves viennent demander à la science et au dévouement
le rétablissement d'une santé compromise dans les batailles
et dans les rudes labeurs de la vie de soldat ".
Malheureusement, ajouta Son Excellence, l'église que désirait
le cardinal ne put être bâtie que seize ans plus tard, c'est
l'église Saint-Joseph où n'ont pas été établis,
dès le commencement, le service religieux et les prières
demandés dans sa lettre pastorale.
" Ce que le grand cardinal prescrivait alors, et qui a été
trop oublié, je le prescris à mon tour pour être fidèlement
observé, maintenant que la nouvelle église de Saint-Louis
est terminée. "
Et cette église, qui paraissait trop grande à l'époque,
semble déjà trop petite pour la laborieuse
population du quartier.
SAINT-PAUL - SAINTE-RITA
Dans sa simplicité,
l'église Saint-Paul de Belcourt a aussi son histoire. Résumons-là
avant que ce
lieu de prières ne disparaisse pour laisser place - sur l'autre
coté du boulevard Auguste-Comte - à un sanctuaire plus grand,
plus moderne et mieux adapté aux besoins de la paroisse.
Celle-ci fut fondée le 21 avril 1935 pour répondre aux exigences
de cette partie du quartier de Belcourt, située entre Saint-Bonaventure
et Saint-Pierre, qui se développait avec rapidité. Le culte
fut célébré pour la première fois dans un
ancien garage de la rue d'Ornans, le jour de Pâques, sous la présidence
de Mgr Leynaud et en présence du chanoine Salles d'illustre mémoire.
Il fut transféré,
le 26 juin 1938, boulevard Auguste-Comte dans les locaux d'une vieille
ecole qui fut utilisée ensuite comme gymnase et comme salle de
boxe.
Le 11 novembre 1941, M. l'abbé Roux prit la direction de la paroisse,
étendit la dévotion à sainte
Rita et anima le projet de construction de la future église qui
sera placée sous le vocable de Saint-Paul-Sainte-Rita.
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