|  
        
        L'évolution de la production 
        d'énergie hydroélectrique en Algérie 
      -----------L'importance 
        prise en Algérie par la production d'énergie électrique 
        d'origine hydraulique est récente. 
        -----------Avant 
        la guerre de 1939-1945, les réalisations faites dans ce domaine 
        se bornaient à quelques centrales de moyenne et petite puissance, 
        fonctionnant au fil de l'eau, principalement en Grande Kabylie (chutes 
        d'eau de Boghni-amont, de Maillot) dans le département de Constantine 
        (chute d'eau de l'Oued Berd, Usine du Rhummel, à Constantine), 
        ainsi que quelques aménagements de petite importance dans le département 
        d'Oran (Ain Fekkan, Oued Tiaret, Négrier, Tafna) et dans la vallée 
        du Chélif. La production totale de ces centrales était de 
        l'ordre de 40 millions de kwh, il s'agissait d'énergie au fil de 
        l'eau, donc de faible valeur, émise pendant l'hiver et le printemps. 
        -----------En 
        outre. il avait été reconnu intéressant d'utiliser 
        à produire de l'énergie électrique, au fil des irrigations, 
        l'eau accumulée dans les grands barrages construits, par le Service 
        de la Colonisation et de l'Hydraulique : les irrigations étant 
        pratiquées pendant l'été, il était possible 
        d'avoir, durant cette saison, une production d'énergie hydroélectrique 
        non négligeable. 
        -----------En 
        1940 un programme d'aménagements hydroélectriques était 
        élaboré, il comprenait d'une part, de nouveaux aménagements 
        au fil de l'eau de moyenne puissance (chutes de Boghni-aval, de Souk-et-Djemaa 
        près Michelet, du Gouriet près Maillot) d'autre part, la 
        construction de centrales au pied des bar-rages d'irrigation (barrages 
        d'Oued Fodda, du Ghrib, du Hamiz département d'Alger, de Bakhada. 
        Bou-Hanifia, Béni-Bahdel département d'Oran, de Ponteba, 
        de Perrégaux et d'Ain-Témouchent, sur les canaux ou les 
        conduites alimentées, par les dits barrages.  
         
      
       -----------La 
        réalisation de ce programme devait conduire à une production 
        supplémentaire de 120 millions de kwh environ. 
        -----------En 
        1942, un nouveau pas devait être franchi dans un sens complètement 
        différent : la production sur une vaste échelle, d'énergie 
        hydroélectrique régularisée par de grands barrages. 
        C'est cette année, en effet, qu'un plan d'équipement électrique 
        de l'Algérie pour les vingt prochaines années était 
        élaboré,, et que, dans le cadre de ce plan, était 
        envisagée la réalisation de l'aménagement hydroélectrique 
        de l'Oued Agrioun. dans la région de Kerrata (département 
        de Constantine) décrit par ailleurs. 
        -----------Depuis 
        cette date, les travaux, tant du barrage principal que des aménagements 
        aval de l'Oued Agrioun. se sont poursuivis : l'usine de Darguinah a été 
        mise en service en 1952 (provisoirement au fil de l'eau), et le barrage 
        de l'Iril Emda a permis, dès 1953, l'accumulation d'une tranche 
        de 40 millions de m3, et sera totalement achevé en 1954 - sa capacité 
        atteignant alors 150 millions de m3. 
        -----------Par 
        ailleurs, le programme de moyens et petits aménagements hydroélectriques 
        s'est poursuivi par 1 achèvement des travaux déjà 
        entrepris au programme de 1940, ainsi que par la construction de la centrale 
        de Tessala (près d'Ain-Témouchent) sur la conduite d'alimentation 
        en eau de la ville d'Oran issue du barrage de Béni Bandel, complétée 
        par celle de la petite centrale d'Aïn Beida et d'autre part par la 
        construction de la centrale du barrage de Foum-el-Gherza (Sud Constantinois). 
        Dans un tout proche avenir, il est prévu de réaliser l'aménagement 
        de l'Oued Djen Djen Supérieur (en Petite Kabylie) pouvant dans 
        un premier stade, donner une production de 138 millions de kwh qui serait 
        susceptible d'être portée à plus de 300 millions de 
        kwh par la dérivation de différents oueds. Cet aménagement 
        comprenant un grand barrage de régularisation interannuel, produira 
        une énergie de haute qualité ; en outre, il sera possible 
        d'augmenter de 80 millions de kwh environ, la production des usines de 
        l'Oued Agrioun par dérivation dans le bassin de cette rivière 
        du cours supérieur de l'Oued Bou Sellam, au mayen d'une galerie 
        d'une vingtaine de kilomètres de longueur. 
        -----------Le 
        programme de moyens et petits aménagements hydroélectrique 
        sera d'autre part poursuivi, notamment par la construction de l'usine 
        de Zébaïr, sur la galerie d'irrigation du barrage de Béni-Bahdel. 
      
        
           
             
              Barrage Beni-Bahdel
               2-8-2011  
           | 
         
       
       
        -----------Cette 
        liste ne clot d'ailleurs pas les possibilités algériennes 
        de production hydraulique d'énergi électrique. 
      Les grands aménagements 
        hydroélectriques 
        de petite Kabylie 
      -----------La Petite 
        Kabylie (département de Constantine) est la région d'Algérie 
        la plus favorisée sous le rapport des précipitations atmosphériques 
        : en certains points, la précipitation totale annuelle atteint 
        2.000 mm ; une partie de ces précipitations a lieu sous forme de 
        neige, qui, sur les hauts sommets (Monts Babors) persiste durant plusieurs 
        mois et contribue ainsi à une certaine régularisation naturelle 
        du débit des rivières. D'autre part, la région est 
        accidentée et les hautes altitudes n'y sont pas rares. La Petite 
        Kabylie remplit donc les conditions optima pour l'équipement de 
        chutes d'eau : forts débits, grandes dénivellations. 
        -----------Aussi 
        ces conditions ont-elles permis la réalisation de grands aménagements 
        hydroélectriques régularisés, à l'échelle 
        de ceux de l'Europe. 
      L'AMENAGEMENT DE L'OUED AGRIOUN 
        voir 
        profil en long 
        -----------La 
        première réalisation de ce genre a été l'aménagement 
        de l'Oued Agrioun, actuellement en voie d'achèvement : c'est un 
        complexe de trois chutes, situées sur le territoire des communes 
        de Kerrata et Oued Marsa mixte. 
        -----------Aux 
        environs de Kerrata, l'Oued Agrioun est formé de la réunion 
        de quatre rivières (Oued Berd, Oued Atteba, Oued Embarelç, 
        Oued Takarboust) de régimes hydrologiques différents : l'ensemble 
        du bassin versant couvre 652 km2. Les apports liquides annuels sont en 
        moyenne de 180 millions de m3. 
         
        -----------L'Aménagement 
        Amont. 
        -----------Une 
        première chute est essentiellement constituée par un grand 
        barrage, situé à l'Iril Emda, à 2 km en amont de 
        Kerrata et par une usine souterraine creusée en puits au pied du 
        barrage. 
        -----------Le 
        barrage de l'Iril Emda est un ouvrage de type " souple ", en 
        raison du terrain sur lequel il est fondé (schistes s'altérant 
        superficiellement et ayant tendance au gonflement). Le corps du barrage 
        (c'est là sa particularité) est constitué de pierrailles 
        extraites d'un important pierrier voisin de l'ouvrage, composé 
        de matériaux homogènes. La hauteur totale de la retenue 
        est de 72 mètres (75 mètres en crête), la largeur 
        en crête de 575 mètres. L'inclinaison des talus amont et 
        aval est respectivement de 1/1,6 et 1/1,5. 
        -----------Sur 
        le parement amont, est appliqué un masque d'étanchéité 
        en béton bitumineux, protégé par un revêtement 
        en béton armé. Ce masque se prolonge sur les berges et en 
        amont du barrage sous forme de tapis ; des injections de ciment latérales 
        complètent l'étanchéité, le drainage étant 
        assuré par un ouvrage important. 
        -----------L'étanchéité 
        de la cuvette (6,5 km2 environ) est naturellement satisfaisante (schistes 
        et marnes). 
        -----------Dans 
        la partie centrale du barrage se trouve l'ouvrage d'évacuation 
        des crues, prévu pour un débit de plus de 2.500 m3 par seconde 
        et constitué par un bloc de béton noyé presque entièrement 
        dans les enrochements et dont la partie supérieure est formée 
        de trois pertuis de déversement de 10 mètres de largeur 
        et 12 mètres de hauteur, se prolongeant par trois galeries inclinées 
        déversant l'eau en aval du barrage. 
        -----------Mais 
        le seuil de déversement se trouvant à la cote (520), il 
        a été installé dans chacun des trois pertuis une 
        vanne basculante de 10 mètres de largeur et 12 mètres de 
        hauteur, maintenant normalement le niveau de la retenue à la cote 
        maxima (532), et s'abaissant, en cas de forte crue, pour livrer le passage 
        à celle-ci. 
        -----------Les 
        apports solides de l'Oued Agrioun sont importants aussi a-t-on dû 
        prévoir des ouvrages de chas-se et de dégravement en conséquence 
        : ceux-ci consistent en trois galeries blindées, de large section, 
        établies au pied du barrage et pourvues, en amont, de vannes avec 
        dispositifs permettant une manoeuvre très rapide dans toutes les 
        éventualités possibles. 
        -----------La 
        capacité totale du barrage est de 150 millions de m3 permettant 
        la régular cation totale du débit annuel. 
        -----------Le 
        corps du barrage a nécessité la mise en place de 6 millions 
        de tonnes de pierrailles, au moyen d'engins mécaniques puissants 
        et particulièrement adaptés à ce travail. 
        -----------La 
        pierraille a été compactée, après mise en 
        place par un procédé spécial. Les terrassements sont 
        au total de l'ordre de 1 million de m3. 
        -----------La 
        prise d'eau, pourvue de grilles, vannes et batardeaux se prolonge par 
        une conduite forcée de 2,80 mètres de diamètre, placée 
        dans la partie inférieure d'une très large galerie traversant 
        le corps du barrage (galerie dont la partie médiane est subdivisée 
        en trois galeries qui sont les galeries de chasse et de dégravement 
        ci-dessus mentionnées). Les vannes de prise d'eau et de chasse 
        sont manoeuvrées à partir d'une vaste chambre des vannes 
        immergée, où on accède de l'aval, en empruntant la 
        partie supérieure de cette même galerie. 
        -----------L'usine 
        est constituée par un puits de 18 mètres de diamètre 
        et 40 mètres de profondeur, creusé à partir d'une 
        plateforme aménagée immédiatement à l'aval 
        du barrage à la cote (472) et comportant plu-sieurs étages 
        (excitratrice, alternateurs, turbines, aspirateurs). Deux groupes à 
        axe vertical, comprenant chacun une turbine du type Francis de 30 m3 /sec. 
        de débit maximum, à charge variable, et un alternateur, 
        d'une puissance unitaire de 12.000 kw, équipent l'usine. 
        -----------Du 
        fond d'un puits d'expansion de 10 mètres .de diamètre voisin 
        de l'usine et relié à celle-ci par une galerie part, sous 
        la rive gauche de la rivière, une galerie de fuite souterraine 
        de 3,60 mètres de dia-mètre et de 2 km environ de longueur 
        débouchant immédiatement à l'amont du barrage du 
        Chabet-el-Akra. 
        -----------On 
        réalise ainsi en ajoutant la hauteur de retenue du barrage de l'Iril 
        Emda à celle du puits de l'usine, une chute maxima de 96 mètres 
        et une chute moyenne de 79 mètres, correspondant à une production 
        annuelle de 30 millions de kwh de haute qualité (énergie 
        de pointe). 
        -----------Le 
        puits-usine est surmonté d'un vaste bâtiment abritant d'une 
        part le décuvage des transformateurs et où est aménagé 
        d'autre part, le poste de transformation et d'émission à 
        60.000 volts (deux transformateurs principaux 10/60 kv de 15.000 kva). 
        Une ligne à 60.000 volts transporte le courant au poste de Darguinah 
        ; en outre, la ligne 60 kv Darguinah-Sétif passe en coupure dans 
        ce poste. Un poste de distribution à 30.000 volts dessert le réseau 
        régional. 
        -----------Les 
        installations de l'usine sont commandées à distance, à 
        partir de l'usine de Darguinah. 
         
        -----------L'aménagement 
        aval, ou haute chute de l'Agrioun. 
        -----------Les 
        eaux restituées par le canal de fuite de l'usine de l'Iril Emda 
        sont retenues dans un barrage de dérivation et de régularisation 
        journalière, construit dans les gorges du Chabet-el-Akra, immédiatement 
        en aval de Kerrata : c'est un barrage voûte de 35 mètres 
        de hauteur (côte de la crête passerelle : 441,30) retenant 
        environ 900.000 m3 d'eau. La crête forme déversoir à 
        la cote (435,30) et est divisée en 5 pertuis de 9 mètres 
        de largeur et 4 mètres de hauteur, couronnée d'une passerelle 
        et pourvue chacun d'une van-ne basculante, normalement fermée et 
        s'abaissant en cas de crue. La chasse et le dégravement sont assurés 
        par deux vannes de fond. 
        -----------Une 
        prise d'eau latérale, sur la rive droite de l'Oued dont les vannes 
        et divers organes sont action-nés à partir d'un poste de 
        manoeuvre situé à l'extérieur du barrage et commandant 
        également les vannes de fond et de déversement, précède 
        la galerie souterraine. 
        -----------Celle-ci, 
        d'un diamètre moyen de 3 mètres et d'une longueur totale 
        de 8.370 mètres traverse des terrains divers, dont certains ont 
        nécessité, lors de l'exécution, des précautions 
        particulières. 
        -----------A 
        l'extrémité aval de la galerie, une cheminée d'équilibre 
        a été aménagée. Elle est suivie d'une chambre 
        des vannes des conduites forcées : celles-ci, au nombre de deux, 
        ont une longueur de 590 mètres et un diamètre de 1,65 mètre. 
        Elles aboutissent directement aux deux turbines principales installées 
        dans l'usine souterraine ': cette dernière, creusée sous 
        une boucle de l'Oued Ahrzerouftis, est une nef de 67 mètres de 
        longueur, 20 de largeur et 22 de hauteur au profil voûté, 
        le radier étant à une profondeur de 60 mètres sous 
        le sol à la cote (63,50). On y accède par un puits, équipé, 
        d'ascenseur et monte-charge, tan-dis que le matériel iburd y est 
        descendu par une galerie inclinée desservie par un chariot. 
        -----------L'Usine 
        renferme les deux groupes principaux de 33.000 kw constitués chacun 
        par une turbine Pelton d'un débit maximum de 21,2 m3/sec. pour 
        une hauteur de chute maxima de 374 mètres et d'un alternateur à 
        axe vertical produisant de l'énergie électrique à 
        12.000 volts. 
        -----------Un 
        canal de fuite souterrain de 3.40 mètres de diamètre et 
        de 1.650 mètres de longueur, comportant en amont un puits-reniflard, 
        restitue l'eau à l'aval dans l'Oued Agrioun. 
        -----------Au-dessus 
        de l'usine, dans la boucle de l'Ahrzetouftis dont la dérivation 
        a été assurée par une très large galerie souterraine 
        de 7 mètres de diamètre, a été aménagée 
        la plateforme du poste de transformation, coupure et émission, 
        comprenant deux transformateurs accolés aux groupes 12.000/150.000 
        volts de 40.000 kva. 
        -----------Du 
        poste 150 kv partent deux lignes 150 kv, une se dirigeant vers Alger et 
        l'autre vers Bône. Au poste 150 kV est accolé un poste 60 
        kV et à ce poste 60 'kV un poste 30 kV. 
        -----------Le 
        Poste 60 kV reçoit l'énergie fournie par l'usine de l'Iril 
        Emda et alimente une ligne 60 kV se dirigeant vers Sétif. 
        -----------Le 
        Poste 30 kV permet une alimentation de la région (Bône-Didjeili). 
        -----------Plusieurs 
        bâtiments abritent le tableau de commande des usines, le décuvage 
        des transformateurs, les ateliers, etc... 
        -----------La 
        production annuelle de l'usine est de 146 millions de kwh de grande valeur 
        (énergie de forte charge). 
         
        ------------La 
        chute de l'Oued Ahrzerouftis. 
        -----------L'Oued 
        Ahrzerouftis est un affluent de l'Oued Agrioun caractérisé 
        par un débit relativement abondant : 30 millions de m3 d'eau annuels, 
        drainés dans un bassin versant de 44 km2. La rivière est 
        captée à la cote (204) par un petit barrage-voûte 
        de 27 mètres de hauteur; à crête déversante 
        de 59 mètres de développement. La retenue, d'une capacité 
        utile de 290.000 m3 permet une régularisation journalière. 
        -----------La 
        galerie souterraine, de 2.10 mètres de diamètre, a une longueur 
        de 1.960 mètres et comporte, à son extrémité 
        aval, une cheminée d'équilibre et une chambre de vanne de 
        la conduite forcée. Celle-ci, d'un diamètre de 1,20 mètre 
        et de 240 mètres de longueur, aboutit à l'usine souterraine 
        principale et alimente un groupe de 5.200 kw, formé d'une turbine 
        Francis d'un débit maximum de 3,8 m3/sec. pour une hauteur maxima 
        de chute de 171 mètres et d'un alternateur à axe vertical. 
        -----------La 
        production annuelle de la chute est de 10 millions da Kw ayant la valeur 
        d'énergie de base.  
         
        ----------Les 
        possibilités d'extensions prochaines de l'Oued Agrioun. 
        -----------" 
        Electricité et Gaz d'Algérie " prévoit l'accroissement 
        de la production des usines de l'Oued Agrioun tsar augmentation du débit 
        turbiné, en dérivant dans le bassin supérieur de 
        l'Agrioun un important cours d'eau voisin, l'Oued Bou Sellam, affluent 
        de la Soummam, dont le cours supérieur pourrait être barré 
        dans les gorges du Guergour (près de Lafayette) : en ce point, 
        la distance aux affluents de l'Agrioun (Oued Embarek, Oued Atteba) n'est 
        que d'une vingtaine de kilomètres. La superficie du bassin versant 
        est considérable (2.400 km2), et un débit de 80 à 
        100 millions de millions de m3 serait dérivé dans une galerie 
        vers l'Oued Embarek : l'aménagement pourrait comporter un barrage 
        de retenue, ainsi qu'une chute intermédiaire dans les gorges du 
        Guergour. La production supplémentaire des usines de l'Oued Agrioun 
        serait de l'ordre de 80 millions de kwh.  
      L'AMENAGEMENT DE L'OUED DJENDJEN 
        voir 
        profil en long 
        -----------Le 
        nouveau programme d'équipement d' "Electricité et Gaz 
        d'Algérie " comporte, au cours des prochaines années, 
        la réalisation d'un nouvel aménagement hydroélectrique 
        de même échelle que celui de l'Oued Agrioun : l'Oued Djendjen 
        Supérieur, dont les études et les travaux préparatoires 
        (cités du personnel routes, réseau électrique, tension, 
        galeries de reconnaissances, etc...) sont actuellement achevés, 
        et les travaux de l'aménagement proprement dit prêts à 
        démarrer. 
      
       
        -----------L'Oued 
        Djendjen est une rivière dont les affluents supérieurs prennent 
        leur source dans la région la plus arrosée d'Algérie 
        (Monts Babor et Tabador) , Au confluent de ceux-ci (Oueds Bahra et Bou 
        Lebssat), au lieu dit Merdj ez Erraguène, le bassin versant de 
        133 km2 reçoit un débit annuel moyen de 106 millions de 
        m3. L'Oued Djendjen, dont le cours est d'abord dirigé dans le sens 
        ouest-est, parallèlement à la côte s'incurve bursquement 
        vers le nord au voisinage de Texenna pour se jeter dans la mer à 
        l'est de Djidjelli ; à Merdj ez Erraguène, la distance à 
        la mer, à vol d'oiseau n'est que d'une douzaine de kilomètres 
        : d'où l'intérêt de dériver directement, en 
        ce point, les eaux vers la mer, au village de Ziama-Mansouria : une longueur 
        de dérivation de l'ordre de 13 km permet de réaliser une 
        chute de 650 mètres environ. 
        -----------L'aménagement 
        projeté comporte un grand barrage sis à Medj ez Erraguène 
        : celui-ci du type barrage à voûtes multiples, sera établi 
        sur des schistes de qualité satisfaisante, et sera formé 
        de voûtes de 35 mètres de portée, d'épaisseur 
        décroissant de 2,50 m à 1,20 m, reposant sur des contreforts, 
        appuyés eux-mêmes sur des butées dites " actives 
        " c'est-à-dire munies de vérins permettant de créer 
        les réactions de poussée nécessaires à la 
        stabilité de l'ouvrage. 
        -----------L'ouvrage 
        sera construit en béton précontraint. Sa hauteur sous couronnement 
        (cote 677) sera de 83 mètres, pour une hauteur de retenue de 81 
        mètres, la longueur en crête de 543 mètres. Sa capacité 
        est de 250 millions de m3 : c'est donc un barrage de régularisation 
        interannuel. 
        -----------L'évacuateur 
        de crue, calculé pour un débit de 1.500 m3/sec. est formé 
        d'un bloc central comportant trois passes équipées chacune 
        d'une vanne segment de 10 mètres de largeur et de 8,80 mètres 
        de hauteur. Le profil du déversoir est en " saut de ski ". 
        Les vidanges de fond sont au nombre de 2. 
        -----------Au 
        pied du barrage sera logée, entre les contreforts du bloc central 
        et sous le profil déversant, une première usine et son poste 
        de transformation. L'usine comprendra deux groupes turbine-alternateur 
        à axes verticaux, d'un débit de 25 m3/sec. sous 65 mètres 
        de chute moyenne et d'une puissance de 13.500 kw. Elle sera en outre équipée 
        d'une station de pompage comprenant deux groupes, refoulant chacun 4 m3/sec. 
        sous une hauteur variant de 40 à 75 mètres. 
        -----------Le 
        poste comprendra deux transformateurs de 5.500/60.000 volts de 16.500 
        kwa, un départ 60.000 volts et les auxiliaires. Une ligne 60.000 
        volts assurera le transport de l'énergie au poste de Darguinah. 
        -----------Les 
        eaux turbinées seront reprises dans un bassin de compensation, 
        fermé par un barrage-poids de moyenne hauteur (30 mètres 
        et 210 mètres de longueur en crête), situé à 
        2 km environ en aval et retenant 1.600.000 m3 d'eau. 
        -----------Une 
        prise d'eau implantée à 500 mètres en aval du barrage 
        principal précède la galerie d'amenée souterraine 
        d'une longueur totale de 13.500 mètres (siphon compris), dont le 
        tracé, qui traverse des terrains variés et parfois difficiles, 
        a été déterminé après des études 
        et des travaux de reconnaissance très poussés. Son diamètre 
        intérieur est de 3,80 mètres. Elle comporte la traversée 
        d'un col (col de Djemaa), un siphon d'une longueur de 1.800 mètres 
        et d'une charge maxima de 205 mètres et d'un diamètre de 
        3 mètres, lui-même placé en souterrain, dans une galerie 
        préalablement creusée. 
        -----------La 
        galerie est protégée contre lés surpressions par 
        une cheminée d'équilibre entièrement souterraine 
        et non déversante à deux chambres reliées par un 
        puits, creusée dans le Djebel Breck. 
        -----------La 
        chambre de la vanne de la conduite et la conduite forcée sont elles-mêmes 
        ,souterraines. La conduite, de 940 mètres de longueur et de 2,90 
        mètres de diamètre, aboutira à un collecteur de répartition 
        aux turbines. 
        -----------L'usine 
        proprement dite, entièrement souterraine et creusée dans 
        les falaises du Djebel Breck, est située au voisinage immédiat 
        du village de Ziama Mansouria, donc pratiquement au bord de la mer. On 
        y accédera par un tronçon de route conduisant à une 
        plateforme à la cote (10) et par une galerie. 
        -----------La 
        salle des machines de l'usine, de 86 mètres de longueur et 12,50 
        mètres de largeur abritera deux (et ultérieurement trois) 
        groupes turbine-alternateur, de 50.000 kw, composés chacun de deux 
        turbines de type Pelton, d'un débit unitaire de 10 m3/sec. pour 
        une hauteur de chute brute de 600 mètres encadrant un alternateur 
        qui débite directement sur son transformateur de 12.500/150.000 
        volts. 
        -----------Un 
        poste d'émergence à l'air libre comportera deux départs 
        150.000 volts. Deux lignes à 150.000 volts transporteront le courant 
        au poste de Darguinah. 
        -----------La 
        production totale annuelle de l'aménagement sera dans ce premier 
        stade de réalisation, de 138 millions de kwh ; il s'agit d'énergie 
        de haute qualité (très forte charge). 
        -----------Ultérieurement., 
        la production des usines de l'Oued Djendjen pourra être fortement 
        accrue, par dérivation, dans la cuvette du barrage, d'affluent 
        aval ou de bassins versants voisins, soit par gravité, soit par 
        pompages. 
        -----------Une 
        deuxième tranche de travaux comportera la dérivation de 
        l'Oued Zentout Supérieur, rivière dont le bassin confine 
        à l'Ouest à celui du Djendjen : 20 millions de m3, dont 
        12 par gravité et 8 par pompage, pourront accroître la production 
        des usines du Djendjen de 28 millions de kwh. 
        Une troisième tranche permettra de dériver les affluents 
        du bassin central du Djendjen, en aval du barrage, dans le bassin de compensation 
        ; on pourra ainsi dériver par gravité 50 millions de m3, 
        sur un bassin versant de 62 km2 et augmenter de 63 millions de kwh la 
        production totale. 
        -----------Enfin, 
        une quatrième tranche de travaux aura pour but la dérivation, 
        dans le barrage principal, des eaux de cinq affluents de l'Oued Kébir 
        Supérieur, au Sud du Djendjen ; cette dérivation portera 
        sur 60 millions de m3 annuels et donnera une production supplémentaire 
        de 81 millions de kwh. 
        -----------Ces 
        travaux d'extension nécessiteront alors l'installation d'un troisième 
        groupe turbine-alternateur de 50.000 kw, dont l'emplacement a été 
        d'ores et déjà prévu à l'usine de Mansouria. 
        La production totale de l'aménagement atteindra alors 310 millions 
        de kwh. 
      LES MOYENS ET PETITS 
        AMENAGEMENTS HYDROELECTRIQUES 
      -----------Ces divers 
        aménagements, de moyenne et petite puissance comprennent : 
        -----------1°) 
        Les hautes chutes au fil de l'eau de Grande Kabylie de Boghni-aval, de 
        Souk el Djemaa (près Michelet) et du Gouriet (près Maillot). 
        -----------Leurs 
        caractéristiques sont les suivantes (voir 
        tableau) 
        -----------L'usine 
        de Tessala, près d'Aïn-Témouchent (département 
        d'Oran) est une usine de rupture de charge de la conduite d'alimentation 
        en eau de la ville d'Oran, issue du barrage de Beni-Bandel, sur la Tafna. 
        Elle fonctionne suivant les besoins en eau de la ville d'Oran. La hauteur 
        de chute nette de 246,50 mètres a permis l'équipement de 
        deux turbines Pelton, à axe horizontal, de 3.470 CV, avec alternateurs 
        de 3.000 kVA. Elle possède un poste de transformation à 
        30.000 V. La production actuelle, de 8 milions de kWh pourra, dans un 
        certain avenir, atteindre 20 millions de kWh environ. 
        -----------L'usine 
        de Foum-el-Gherza (sur l'Oued el Abiod, près de Biskra) aménagée 
        au pied du barrage et fonctionnant au fil des irrigations, est une usina 
        souterraine, équipée d'un groupe turbine-alternateur de 
        412 CV/350 kVA turbinant 0,750 m3/sec. saus 58 m de hauteur de chute et 
        d'un groupe de 1.110 CV/1.000 kVA turbinant 1,875 m3/sec. sous 55 m de 
        chute, avec poste de transformation à 30.000 V. Le fonctionnement 
        de l'usine est entière vent automatique. 
        Le prochain programme d'équipement prévoit la construction 
        d'une nouvelle usine, également tributaire du barrage de Béni-Bandel 
        : l'usine du Zéba'ir, située sur la galerie d'irrigation 
        de la plaine de Marnia, utilisant un débit de 1,50 m3/sec. sous 
        une chute de 145 m. Elle sera équipée d'un groupe de 2.000 
        kVA et d'un poste de transformation à 30.000 et 60.000 volts. Sa 
        production sera de 6,5 millions de kWh environ. 
        -----------D'autres 
        petites usines seraient susceptibles d'être construites (aux pieds 
        des barrages des Zardezas, du Ksob, par exemple) mais les études 
        faites ont montré que les prix de revient de l'énergie se-raient 
        trop élevés. 
      LES ETUDES ET RECHERCHES 
        HYDOELECTRIQUES 
      -----------En dehors 
        des jaugeages et études générales des rivières 
        dont l'aménagement hydroélectrique est envisagé, 
        la question du dévasement des barrages a fait l'objet d'études 
        poussées, tant en laboratoire que dans la réalité 
        : un petit barrage d'étude de la sédimentation a été 
        construit à cet effet dans le bassin de l'Oued Djendjen. 
        -----------Divers 
        problèmes, tels que les propriétés mécaniques 
        des sols, les écoulements souterrains, la résistance d'ouvrages 
        de génie civil sur modèles réduits, ont également 
        fait l'objet d'études intéressantes, en laboratoire et sur 
        le terrain. 
       
       
      |