Beni-MessousAlger, ses alentours :
Souvenirs algériens : la surprise de Beni-Messous

En 1832, des émigrants alsaciens qui s'étaient rendus au lisavre, avec l'intention de s'embarquer pour le Brésil, furent invités par le ministère de la Guerre, à renoncer à leur idée de se rendre en Amérique et à venir coloniser les territoires nouvellement conquis des environs d'Alger.

Ces colons alsaciens furent répartis, par le duc de Rovigo, entre deux points choisis pour ce premier essai de colonisation, à Kouba et à Dely-Brahim.

A ces émigrants officiels étaient venus se joindre quelques colons volontaires orisinaires du Midi de la France, et l'admiInstration de la guerre avait favorisé ces pionniers en leur accordant l'aide de soldats en congé semestriels qui, en emportant avec etux chez les patrons où ils allaient servir leurs armes et des munitions, devaient contribuer à assurer la défense de ce village d'avant-poste du Sahel, en cas d'attaques subites des terribles cavaliers Hadjoutes de la Mitidja.
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Echo d'Alger du 6-6-1913 - Transmis par Francis Rambert
mise sur site : février 2015

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Souvenirs algériens : la surprise de Beni-Messous

Cette organisation, très bien conçue, ne devait pas donner, dans la pratique, les résultats heureux qu'on en attendait.
Sur l'emplacement occupé actuellement par l'asile départementale de Beni-Messous, Lanternier, avait acquis de ses deniers des terres qu'il exploitait pour leur fourrage, marchandise alors plutôt rare et très demandée par les services de l'intendance.
Le 5 juin, vers 5 heures du soir, plusieurs groupes d'arabes maraudeurs étaient parvenus, en se glissant de ravin en ravin, jusqu'à proximité d'un champ de Beni-Messoue, où un certain nombre de colons aidaient la famille Lanternier, propriétaire du lieu, à botteler des fourrages.
Avant que nos compatriotes se soient doutés de la présence des ennemis, ceux-ci faisaient une décharge générale de leurs armes, tuaient trois des travailleurs et en blessaient grièvement un quatrième, mettant les autres en fuite.
Cinq de ces derniers, poursuivis par les Arabes, étaient faits prisonniers et emmenés. C'étaient quatre femmes et un homme ; Lanternier père, sa femme et sa fille, âgée de dix-sept ans, et deux autres jeunes filles de colons alsaciens, Mlles Langue et Brizard.
Aussitôt que les habitants de Dely-Brahim entendirent les coups de feu, ils prirent leurs armes pour courir au secours de leurs concitoyens, mais vainement. Les Arabes, montés sur de rapides chevaux, ( emportant leurs captures couchées sur le devant de leur selle, ftirerit vite hors d'atteinte des Français.
Le père Lanternier ne resta pas longtemps prisonnier. Il fut compris dans un échange de prisonniers français contre 4 des prisonniers arabes, mais sa femme, sa fille et les deux jeunes alsaciennes prises en même temps, furent emmenées au Maroc et internées dans des sérails.
Mlle Lanternier, convertie à l'islamisme, sous le nom de Dagia, devint la femme légitime du fils du Sultan. On assure que le souverain déchu, Abdul-Haziz, est l'arrière-petit-fils de la jeune fille capturée à Beni-Messous.
Gaston Marguet