sur site le 12-04-2003
-les Berbères :
Saint Aït-Hala
pnha, n°105, octobre 99

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--------Qui connaît ce bienheureux ? La réponse à cette question est sans doute aussi simple que rapide : personne.
--------C'est pourquoi il apparaît utile et juste de donner une explication sur ce sujet... kabyle.
--------Mais avant d'entrer dans le vif du sujet, il serait problablement salutaire d'éclairer le terrain. Si les Berbères ne savent pas que leurs ancêtres ont compté plus d'un millénaire de christianisme catholique, pour lequel ils ont payé un lourd tribut à titre de contribution pour les assises de cette religion en Occident. Il faut qu'ils l'apprennent et qu'ils le gardent en mémoire. Par ailleurs, il n'est pas inutile de leur préciser qu'au temps des Evêques et des Papes Berbères, l'Islam n'existait pas encore et le peuples des Arabes restait fondu dans celui de ses racines sémites. De plus, il est important d'ajouter qu'un nom commençant par AT, ou NAT, ou NAÏT, a de fortissimes chances d'être d'origine kabyle.
--------Or donc, voici que dans sa marche vers l'Ouest le christianisme n'arrivait pas à s'installer en Europe. Il convient de rappeler qu'à Rome, où les propagateurs de ce dogme voulaient fonder leur capitale, quiconque s'y convertissait était jeté aux lions. Heureusement pour ce nouveau courant de pensée qu'il y avait l'Afrique du Nord et les Nord-Africains. C'est ainsi que Carthage fut érigée en bastion de mission évangélique et les Indigènes africains en Martyrs de la Foi Chrétienne. Cela a duré plus d'un demi-millénaire d'action offensive et efficace avec une pratique contre vents et marées étendue sur plus d'un millénaire.
--------Mais pourquoi donc a-t-il cessé ? Voilà une bonne question à poser à ces deux Institutions qui ont pour nom : l'Eglise et la France... Quoi qu'il en soit, et pour revenir à notre Saint-Aït Hala, il faut savoir que le diocèse de Kabylie avait un double siège :V'Gayet et Djemaa-Sahridj. V'Gayet était le nom aborigène de ce qui est devenu Saldae pour les Romains, puis Bedjaya pour les Arabistes, et Bougie pour les Francistes. Cette cité littorale était le siège épiscopal, alors que Djemaa-Sahridj, situé dans l'arrière-pays, était le centre de coordination des Missions.
--------C'est là que s'opérait tout ce qui se rapportait à la catéchèse. Lorsque les catéchumènes en arrivaient au stade de la conversion, le baptême se déroulait en cette vallée située en amont de Tizi-Ouzou, dans ce cours d'eau devenu le Jourdain de la Kabylie et, dès lors, connu sous le nom de Assif Aisii. Assif veut dire : rivière ; Aïsii signifie : de foi chrétienne;Aïssa étant le nom de Jésus-Christ, donc = adepte de jésus.
--------C'est sans aucun doute de ces lieux qu'est originaire ce Saint-Aït Hala. En effet, quiconque a circulé sur la route qui va de Tizi-Ouzou (Wuzu) à Larbâa Nat-Iraten (ex Fort-National), est forcément passé par ce village si pittoresque des Aït-Heli dont le site domine la vallée de l'Assif Assii et la plaine de Tizi. C'est là qu'il faut situer la conversion de ce centurion parti combattre en Mésopotamie avec les armées romaines et qui connut la même mésaventure que celle de son compatriote et autre centurion, Saint-Marcel.
--------Au jour du 22 avril fixé pour sa fête, ayez une pieuse pensée pour ce martyr dont personne ne parle, et surtout pour cette Institution qui le compte dans ses rangs et ses statistiques comme tant d'autres sur lesquels elle a abattu la lourde chape du silence et de l'oubli.
--------Quelle honte !

Wynna Nat-Iraten