sur site le 13-02-2003
-Alger, Birmandreïs
les Sources ...de Birmandreis
extrait de " aux échos d'Alger, mars 1999, n°64

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LES SOURCES … de BIRMANDREIS
M. Gilbert TALES

-----Le lotissement était situé sur deux collines séparées par un vallon, dans lequel se lovait la rue principale entre le Ravin de la Femme Sauvage et la route du Vieux Kouba ou de BIRMANDREÏS.
-----J'habitais sur l'une des collines (nous avions l'habitude de dire les Sources d'en haut...) qui me paraissait comme un promontoire, lieu paradisiaque où j'avais d'un seul coup d'oeil, vue sur un coin de mer, avec le Cap Matifou qui limitait l'horizon et sur l'Atlas Tellien, recouvert de neige en mars, et plus loin encore, vers l'Est, le Djurdjura et ses neiges éternelles, retardait l'apparition du soleil levant.
-----Les Sources ? Oui, il y en avait un certain nombre; qui se souvient de la source qui suintait le long des marches de l'escalier, en face de chez FABRE ? Les sources de la maison BOIRIE ? Et les sources d'en bas, dans l'ancienne propriété AVELIN, ou celles qui verdissaient les cultures chez JUAN? De ces sources jamais taries " jaillirent " les premières constructions vers 1932. Les entreprises avaient pour nom MERCADAL et BOIRIE. Les habitants qui s'installèrent étaient essentiellement des citadins algérois qui fuyaient, déjà, les encombrements et la pollution de la ville, pour trouver l'air pur, la quiétude de la campagne...
-----Très vite alors, des familles vinrent prendre possession de leur maison, très vite des enfants apparurent, cherchant les uns et les autres à trouver le camarade, le copain, l'ami; très vite ils étaient tout cela en même temps, et nous avions fait vite, non seulement de connaître leurs prénoms, mais aussi d'associer le nom de la famille àla villa villa HUDE, villa GRAMOND, etc.
-------Les noms surgissent encore dans ma mémoire qui ne se souvient des familles BANULS, BELLAPART, BERENGUER, BOIRIE, CLIMENT, GRAMOND, FABRB, FERRER, JAOUL, FORNASERO, HEILIGENSTEIN, HUDE, HERBER, MUSCAT, ORIOL, OUDOT, QUILES, SALOMON (les deux), SINTES, TENT, WALCH et votre serviteur.
-----Qui n'a pas goûté au " sélecto " des épiceries BELLAPART, OUALID ou SALOMON? Qui ne se souvient pas du garage BERENGUER, situé au bas du lotissement? Ou M. BARRES, alors président du syndicat des propriétaires, qui nous interceptait lorsque nous dévalions la " pente " avec nos carrioles à roulements à billes, dans un fracas étourdissant pour ceux qui se reposaient...? Qui ne se souvient de la " cueillette " des fruits, chapardés dans les vergers JUAN ou MERCADAL?
-----Qui a pu oublier les matches de foot mémorables pourtant, des sourciers contre les autres lotissements, du Mont-Riant, de la Sapinière, sur le stade de Vieux Kouba ? il y eut, à une époque, une association (non officielle) qui s'était appelée " Olympique Sources " (0.S.)! Qui a pu oublier les bals organisés sur la placette d'en bas! avec le concours de musiciens bénévoles Mrs Laurent et Jean-Pierre SINTES, POMPINI, José QUILES, avec l'aide et les conseils de M. FERRER?
-----Peut-on oublier ce que fut la placette d'en haut, sur laquelle tant d'activités se succédèrent, depuis 1942-1943, l'installation du " truck-port américain, dépendant de l'organisation d'un ensemble de six batteries de D.C.A. commandées par le Captain Max DEVERT, du New-Jersey. Combien étions-nous heureux de faire le tour du lotissement dans un Doodge décapoté avec le sergent Jams (Promenade Sergent!) Dès 1944, cette place commune nous servit pour la pratique de différents sports collectifs le mini foot avec la participation de Camille GRAMOND, l'initiation au volley-ball, en utilisant une simple corde, tendue d'un olivier à une perche plantée au sol, et le dimanche, les concours de boules avec nos parents respectifs et la présence d'un prêtre que nous aimions particulièrement, le chanoine Georges HEILIGENSTEIN.
-----Je n'ai pas oublié, non plus, que le lotissement eut même son lot de champions:
-----En cyclisme : Claude FORNASERO fut plus qu'un honorable coureur régional; nous eûmes souvent l'occasion de l'encourager le long des parcours empruntés. Toujours en cyclisme, Hubert FERRER fut champion de France militaire. Il participa plusieurs fois au Tour de France dans des équipes conduites par Raymond POULIDOR ou H. ANGLADE (1952 et la suite).
-----En volley-ball: Slimane ARROUDJ, Georges BELLAPART, Jean BALAZUC, Claude HEILIGENSTEIN et Robert SALOMON ont contribué à étendre la notoriété de l'O.C.B. (Olympique Club de BIRMANDREÏS) dans le championnat algérois. Ce club était présidé par le regretté M. BALAZUC père de notre ami Jean et beau-père de notre concitoyenne Anne-Marie HEILIGENSTEIN, elle-même coéquipière de l'équipe féminine de ce même club, avec Colette BELLAPART et Jacqueline BALAZUC. Il convient de noter que le président BALAZUC ainsi que Rémy, alors secrétaire général de la Ligue d'ALGER de volley-ball (première de France) furent décorés (en 1960) de la médaille d'honneur de la jeunesse et des sports, par M. SIGALA délégué aux sports au gouvernement général.
-----En athlétisme : Georges BELLAPART, dont nous nous souvenons les séances d'entraînement au 200 m haies, sur la " piste " difficile de la rue principale, discipline où il fut champion académique (ALGER, ORAN, CONSTANTINE) en 1946, ainsi que ses bonnes performances au saut en hauteur, selon la technique dite rouleau californien. PETITPIERRE, coureur de fond, qui donnait du fil à retordre à PUJAZON, lorsque celui-ci venait courir à ALGER. Jean Claude MUSCAT (fils de l'excellent joueur de boules de l'équipe communale) fut champion d'Afrique du Nord Universitaire avec l'équipe du 4 x 60 m du Collège du Champ de manœuvres. Louis HEILIGENSTEIN participa (en 1940 et 1941) au stade municipal, à différentes courses universitaires de demi-fond.
-----Pour toutes ces raisons, pour d'autres aussi, car tous les sourciers n'ont pas été inscrits dans le " Guinness " des records, et afin de pouvoir évoquer ces années-là, années vécues avec notre jeunesse et notre fougue, je m'investissais en 1990, dans la recherche de tous les sourciers répartis au gré de circonstances amères, sur l'ensemble de l'hexagone. Le " téléphone arabe " aidant, nous partîmes je ne sais combien d'ALGER, mais nous nous retrouvâmes une bonne cinquantaine en arrivant à Pau (9 mai 1991).
-----Et c'est ainsi qu'en 1992, nous créâmes l'association " La ReSource " et mes compatriotes sourciers me firent l'honneur de m'accorder la charge de président.
-----Depuis, tous les ans, nous nous réunissons à Pau au cours du week end de l'Ascension.

M. Gilbert TALES