Biskra,
GUIDE VERT MICHELIN 1956

Bâtie sur la rive droite de l'oued au lit caillouteux qui porte son nom, Biskra, station hivernale et climatique située à la limite Nord du grand désert, est une des oasis sahariennes les plus visitées. Occupée dès l'antiquité romaine sous le nom de Vescera, elle fut, avec Négrine, la seule oasis à avoir été chrétienne avant de devenir musulmane.

La renommée universelle de Biskra et la vogue touristique qu'elle connut entre les deux guerres sont dues au développement de ses ressources hôtelières et aux séjours qu'y firent Fromentin en 1848 et surtout André Gide en 1896. Guéri à Biskra d'une maladie pulmonaire, ce dernier invita ses amis parisiens à venir passer avec lui des heures enchanteresses dans cette oasis. Et nous retrouvons les échos de ce réveil à la vie dans certaines pages célèbres d' " Amintas " et des " Nourritures terrestres ".

sur site en avril 2012

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* - Carte Michelin n° 172 - plis 17 et 18 - Schéma p. 64.
BISKRA

Bâtie sur la rive droite de l'oued au lit caillouteux qui porte son nom, Biskra, station hivernale et climatique située à la limite Nord du grand désert, est une des oasis sahariennes les plus visitées. Occupée dès l'antiquité romaine sous le nom de Vescera, elle fut, avec Négrine, la seule oasis à avoir été chrétienne avant de devenir musulmane.

La renommée universelle de Biskra et la vogue touristique qu'elle connut entre les deux guerres sont dues au développement de ses ressources hôtelières et aux séjours qu'y firent Fromentin en 1848 et surtout André Gide en 1896. Guéri à Biskra d'une maladie pulmonaire, ce dernier invita ses amis parisiens à venir passer avec lui des heures enchanteresses dans cette oasis. Et nous retrouvons les échos de ce réveil à la vie dans certaines pages célèbres d' " Amintas " et des " Nourritures terrestres ".

Les palmeraies de Biskra et des Ziban produisent les fameuses dattes " Deglet-Nour " dont le nom arabe signifiant doigt de lumière, évoque ce fruit translucide sous le soleil saharien.

Biskra occupe un site éminemment touristique au pied de la chaîne de l'Aurès qu'embrase le soleil couchant, à proximité des verdoyantes oasis des Ziban, et en bordure Nord des chotts de l'oued Rhir dont la surface se trouve par endroit à 31 m. au-dessous du niveau de la mer. Cette oasis a pris de l'importance dans la vie de l'Algérie moderne au moment de la construction de la voie ferrée vers Touggourt.

LA VILLE MODERNE

La Biskra moderne au plan régulier, aux rues larges, rectilignes et parallèles où se groupent les administrations, les hôtels et les commerces vaut surtout par le spectacle animé et curieux qu'offre son marché, le matin surtout. Tout près les rues Arcelin et Lapeyrousse abritent quelques cafés maures où, le soir venu, les Ouled-Naïl viennent danser en public leurs danses étranges et attrayantes (p. 79). Les squares fleuris et agréables contribuent à donner à cG quartier son atmosphère propre.

Jardin Landon. - Visite provisoirement suspendue. Cet enclos de 10 ha, encore connu sous le nom de " Maison Bénevent ", est l'oeuvre du comte de Landon de Longueville qui avait entrepris d'y acclimater des essences méditerranéennes et tropicales. Une promenade dans les allées sablées de ce jardin, au milieu des cassies ou acacias de Farnèse, tamaris, cyprès, lauriers roses et blancs, belombras, hibiscus rouges, bougainvilliées violacées, ficus, palmiers et fougères, est à la fois reposante et agréable.

LE VIEUX BISKRA

Le Vieux Biskra compte l'ensemble des ksour qui groupent leurs maisons aux murailles croulantes dans la célèbre palmeraie de 150.000 palmiers. Les villages disséminés dans l'oasis sont bâtis en " toube " (brique de terre et de paille foulée et séchée au soleil).

La meilleure façon de visiter en auto le Vieux Biskra et de parcourir les parties les plus intéressantes de sa palmeraie est de suivre l'itinéraire indiqué sur la carte ci-contre.

le vieux biskra

Vieux fort turc. - Ce fort, en terre séchée, s'écroula sous les obus français lors de la prise de Biskra en 1844. Mais, plus que la guerre, l'eau tombant là, en averses aussi violentes que rares, nivella ses murailles jusqu'à en faire le plateau de terre crevassée qu'il est de nos jours.

ENVIRONS

Les dunes: paysages désertiques. 18 km en auto AR. Quitter Biskra par la sortie n° 3 du plan et prendre à droite après l'aérodrome une piste bien tracée (rouler très prudemment: cassis) - franchir la voie ferrée, aussitôt après apparaissent les dunes. Ces dunes qui n'ont ni la hauteur ni la majesté de celles des grands ergs sahariens intéresseront le touriste qui ne pénétrera pas plus au coeur du Sahara.

Sidi-Okba : ville sainte de l'Islam mogrebin. 34 km en auto AR plus 1 h. de visite. Quitter Biskra par la rue Lazerge et la sortie n° 2 du plan. Après avoir traversé l'oued Biskra, prendre à droite une piste goudronnée qui traverse les petites oasis d'El-Alia,,,cle Filiache, puis parcourt pendant 15 km le désert sablonneux en vue du massif de l'Aurès, à gauche, avant d'atteindre la palmeraie et la ville de Sidi-Okba.
Description p. 136.

Cañon de l'oued El-Abiod** : succession d'oasis dans le fond du canon. Description p. 66.

Branis : oasis de montagne. 44 km en auto AR plus 1/2 h. de visite. Quitter Biskra par la sortie n" 1 du plan. La route s'élève d'abord vers le col de Sfa d'où se révèle un large panorama sur le désert au Sud. Au pied du col de Sfa, sur le versant Nord, prendre à droite le D 54 étroit et goudronné sur 4 km. 6 km plus loin, on pénètre dans la montagne et la route atteint les premiers contreforts de l'Aurès.

Bientôt, à droite de la route, apparaît l'oasis de Branis dans son cadre de montagnes très colorées. Sa palmeraie s'étend, bien irriguée, dans la vallée de l'oued qui décrit là un méandre à l'intérieur duquel s'élève le village.

Les oasis des Ziban : bel ensemble d'oasis dont les villages et les palmeraies sont intéressants à parcourir. 76 km AR plus 2 h. de marche ou de visite. Quitter Biskra par la sortie n" 4 du plan. Le D 31, goudronné, procure une vue d'ensemble de la vaste palmeraie de Biskra puis longe à droite les collines desséchées des monts du Zab avant de pénétrer, à hauteur de Bouchagroun dans les célèbres oasis des Ziban.

environs de biskra


Lichana. - A 1,5 km de la piste. Vaste ksar pittoresque, la palmeraie alentour produit d'excellentes dattes.

Zaatcha. - A gauche de la route, s'élève un monument à la mémoire des officiers, sous-officiers et soldats tombés là au cours de la campagne d'Afrique. Le ksar et la palmeraie ont été rasés à la suite de l'insurrection de 1849.

Farfar. - Village pittoresque et coloré. Sa palmeraie verdoyante s'étend au bord de la route. Tolga. - C'est la plus importante oasis des Ziban. Ses rues très animées offrent un spectacle pittoresque. Sa mosquée est intéressante.Du haut de son minaret, que l'onatteint par un escalier s'élevant autour d'un massif pilier carré, on jouit d'une vue d'ensemble sur l'oasis. Sa palmeraie abrite de vastes jardins arrosés par l'eau de puits artésiens dont on voit les larges conduits modernes.