BOUFARIK dans la plaine de la Mitidja - un village algérois
1.-Salle des fêtes, théâtre en chantier - 1921
Afrique du nord illustrée du 21-12-1921- Transmis par Francis Rambert

Salle des fêtes de Boufarik Nous avons eu le plaisir de visiter les chantiers de la nouvelle salle des fêtes. Guidé par notre ami Bettoli, architecte de la ville, auteur du projet, dont les Chantiers Nord-Africains ont déjà fait paraître quelques vues, nous avons parcouru les différentes parties de cet édifice, qui paraît plutôt appartenir à une grande ville qu'à un petit centre. Bâtie sur rez-de-chaussée, où se trouvent de grands magasins pour la voirie communale, une vaste buvette, une grande salle de répétition pour la musique, elle possède, sur une rue très large, une entrée monumentale de belle allure. On accède à la salle par deux beaux escaliers, aboutissant à de vastes dégagements. La salle qui servira de théâtre a une superficie de 380 mètres carrés. Couverte par un dôme en ciment armé, possédant une galerie circulante, elle pourra contenir 800 places confortables. Un foyer de 30 mètres de long sur 7 mètres de large existe à l'étage. La scène, de 20 mètres de long sur 9 mètres de profondeur, permettra la réalisation de représentations à grand spectacle. Les loges d'artistes, très vastes et très claires, nous éloignent de certaines loges de théâtres similaires et paraissent plutôt d'élégants boudoirs. Le ciment armé règne en maître et l'auteur du projet , qui a tenu compte des expériences faites dans les nouveaux établissements de ce genre, nous dit qu'il espère une sonorité et une acoustique non encore égalées. La Municipalité de Boufarik peut être fière de son œuvre, conçue dans un style très sobre, d'une grande élégance de ligne, par un architecte communal qui a déjà donné d'ailleurs de multiples preuves de son activité et de son talent de constructeur.

2.-La ville de Boufarik a inauguré son théâtre. 1931
Afrique du nord illustrée du 14-3-1931 - Transmis par Francis Rambert
sur site : mars 2021

La ville de Boufarik a inauguré son théâtre.

La coquette ville de Boufarik vient d'être dotée d'une salle de spectacles en tous points digne d'être remarquée. Ses lignes sobres et élégantes à la fois ont été conçues par M. Bettoli, architecte, qui a réalisé un ensemble parfait. L'exécution très soignée de la maçonnerie fut menée à bien grâce à la compétence et à l'esprit artistique de MM. Sorel père et fils qui surent conserver à la façade l'aspect net que lui donnait la maquette.

A l'extérieur, la silhouette de l'édifice, tout blanc sous le beau soleil d'Algérie, se détache nettement sur le fond de verdure qui l'encercle, de cette belle végétation, riante et fraîche, qui est l'un des nombreux attraits de Boufarik. Dès l'entrée, le spectateur est frappé par la sobriété des lignes dont l'ensemble géométrique ne peut que flatter l'œil. Loin d'aller à l'encontre de l'effet artistique recherché, cet immeuble simple et d'un goût délicat est celui qui convenait parfaitement. La salle, aux voûtes romanes, aux sièges bien alignés, est vaste et la scène cachée par un superbe rideau de velours grenat. Des loges confortables se trouvent au-dessous des balcons et de chaque côté du plateau s'ouvrent les avant-scènes aux balcons incurvés. Quant à l'orchestre, une place choisie pour l'acoustique lui est réservée, comme dans tous les théâtres à l'avant de la scène. Moderne, confortable, dégagée de tous les piliers encombrants des anciennes salles, le nouveau théâtre de Boufarik est l'un des plus beaux de l'Algérie.

Quant aux aménagements intérieurs, il faut féliciter MM. Arminato père et fils d'avoir su harmoniser à l'ensemble les tons et les traits de leur peinture mise en valeur par la minutieuse installation électrique exécutée et mise au point pal M. Domergue. La décoration des accessoires et de certaines parties de la salle et de la scène est due à la palette de M. Pierre-Louis Philip, tandis que les sculptures sont l'œuvre de M. Carra. Les délicates menuiseries ont été fautes par M. Tridan Paul. Quant aux sièges, ils furent conçus et placés par M. Eugène Desessart. M. Thomas, machiniste, assura l'organisation des dessous du plateau, tandis que MM. Relans Émile, ferblantier, et Jean Uguet, ferronnier, mettaient la dernière main à cette œuvre charmante.

Nous sommes heureux de voir Boufarik posséder un théâtre vraiment parfait, œuvre d'artisans du terroir, et nous espérons que les habitants de cette coquette cité, si joliment baptisée la " Reine de la Mitidja ", auront bientôt l'occasion d'y applaudir des spectacles de choix. La proximité d'Alger doit offrir en effet à ses directeurs la possibilité de faire appel aux brillants éléments artistiques dont dispose la grande capitale algérienne.