mise sur site le 10-08-2003
-L'Algérie touristique : chapitre 4
LA CHASSE ET LA PÊCHE EN ALGÉRIE
Cahiers du Centenaire de l'Algérie, n°V
Publications du Comité National Métropolitain du Centenaire de l'Algérie
Alger, février 1930

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CHAPITRE IV

LA CHASSE ET LA PÊCHE
EN ALGÉRIE

1. - La Chasse

----a) Dans l'Algérie du Nord. - Dans la partie septentrionale de l'Algérie, la chasse se pratique dans les mêmes conditions et d'après les mêmes lois que dans la Métropole. Il faut ajouter que, grâce à la diversité de ses cultures, grâce à son sol accidenté, grâce à la douceur de son climat, au boisement de ses coteaux, à l'abondance de ses forêts, l'Algérie constitue un pays de chasse idéal. La faune est très variée et abondamment représentée.
----Le lièvre se rencontre un peu partout. Dans les steppes du Sud, on peut le chasser en battue, soit avec le lévrier, soit au faucon. Quand les grands chefs indigènes veulent faire honneur à leurs hôtes, ils organisent ces sortes de chasses, qui leur permettent de déployer une fastueuse hospitalité.
-----Le lapin pullule dans le département d'Alger ; il est rare dans celui de Constantine. Le renard fréquente les berges des oueds. Les chacals existent partout. La hyène se trouve plutôt dans le Sud, mais comme elle ne sort que la nuit, on la rencontre rarement. Le sanglier est extrêmement abondant, surtout dans les forêts de Kabylie. On rencontre encore quelques panthères ; le plus souvent elles évitent l'homme et se contentent de ravager les troupeaux.
----Le principal gibier à plume est la perdrix. On la trouve dans toute l'Algérie. La caille, au moment des migrations, est très abondante; les bécasses également Il y a beaucoup de palombes, surtout dans la forêt de Yakouren. La tourterelle se voit dans toutes les régions ; vers la fin du printemps et au commencement de l'été, elle fréquente les abords des puits et des points d'eau.
-----On trouve des quantités de bécassines dans les marais. Les canards, sarcelles, hérons et grues cendrées abondent. Le lac de Fezzara, de réputation mondiale, abrite à peu près toutes les espèces connues de canards et de sarcelles. Les grives sont fort nombreuses. Tous les ans, en Kabylie, on en fait de véritables hécatombes. Elles constituent d'ailleurs un véritable fléau pour un pays où l'on cultive l'olivier de façon intensive. Les vanneaux sont très abondants, ainsi que les pluviers et les étourneaux.
-----Quand on fait une excursion dans le Sahara algérien, on a souvent l'occasion de chasser l'outarde, la poule de Carthage, le canga. Dans les montagnes qui avoisinent El Kantara, dans le massif de Mettlili, par exemple, on trouve la gazelle et parfois le mouflon ; mais la chasse en est momentanément suspendue.
-----Toutes les armes et toutes les munitions se trouvent dans les principaux centres de l'Algérie, à Alger notamment. Les permis de chasse généraux, délivrés en France, sont aussi valables pour l'Algérie. Le prix des permis délivrés en Algérie est le même que celui des permis délivrés en France.

 

------b) Territoires du Sud. - Dans les territoires du Sud, la chasse est autorisée dans les mêmes conditions que dans l'Algérie du Nord. En conséquence, chaque année, intervient un arrêté du Gouverneur général, agissant en tant que Préfet des territoires du Sud, qui fixe les dates d'ouverture et de fermeture de la chasse dans les territoires. Les dates en question se rapprochent le plus possible de celles adoptées dans le Tell, par les Préfets des départements. Toutefois, pour protéger le jeune gibier, notamment les perdreaux, qui, en août, ont encore le vol difficile et vivent autour des sources, il a été admis, depuis 1929, que, dans les territoires du Sud, l'ouverture de la chasse serait un peu retardée et fixée, chaque année, vers le 15 septembre. Par contre, la fermeture, dans ces mêmes régions, ne serait prononcée que dans la deuxième quinzaine de janvier, au lieu de la première. Il convient d'ailleurs de faire remarquer que le gibier tué pendant les fortes chaleurs est inutilisable.
------Un arrêté du Gouverneur général, en date du 17 janvier 1928, interdit, de façon absolue, tant dans les territoires du Sud que dans l'Algérie du Nord, la chasse à la gazelle pendant une période de trois ans, à compter du 1er octobre 1927. Un autre arrêté étend l'interdiction de la chasse, à toutes espèces d'antilopes, ainsi qu'au mouflon. Comme conséquence, il est interdit, pendant ladite période de trois ans, de vendre, d'acheter, de transporter ou de colporter les corps de ces animaux ou leurs dépouilles.
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Un autre arrêté étend l'interdiction de la chasse, à toutes espèces d'antilopes, ainsi qu'au mouflon.
-----Comme conséquence, il est interdit, pendant ladite période de trois ans, de vendre, d'acheter, de transporter ou de colporter les corps de ces animaux ou leurs dépouilles.
-----Pour éviter la disparition du gibier dans les Territoires du sud, le Gouverneur général a institué, à titre d'essai, dans certaines régions de ces territoires, appartenant au domaine de l'État et pour une période de trois ans, des réserves de chasse, où le gibier sédentaire est à même de se réfugier et de se reconstituer. A la suite des résultats satisfaisants obtenus, plusieurs de ces réserves ont été ouvertes à la chasse, avant l'expiration des délais prévus.
-----I1 existe, dans les territoires du sud, les mêmes variétés de gibier que sur les Hauts-Plateaux de l'Algérie du Nord ; à ces variétés s'ajoutent les gazelles du Sahara et les mouflons des montagnes.
------Les permis de chasse sont délivrés par les commandants militaires des Territoires du Sud, dans les mêmes conditions que par les préfets de l'Algérie du Nord :
-----1 ° permis valables dans l'ensemble du territoire algérien;
-----2° permis départementaux. Ces derniers sont valables non seulement dans le territoire pour lequel ils ont été délivrés, mais aussi dans le département limitant au nord ce territoire. Inversement, les permis de chasse délivrés par les préfets de chaque département sont valables dans le territoire qui prolonge ce département au sud.
-----La création d'un permis spécial pour la chasse des gazelles, notamment, et ne s'appliquant qu'à la mise à mort d'un nombre limité d'animaux, est actuellement à l'étude.

II. - La Pêche

-----En Algérie, la pêche fluviale est pour ainsi dire inexistante. On trouve bien des barbeaux dans les ruisseaux ou rivières, mais le régime particulier des cours d'eau n'est pas favorable à la reproduction du poisson. Seule la pêche côtière pourrait être pratiquée en Méditerranée, dans les mêmes conditions que sur les côtes de France. Jusqu'ici, rien n'a été organisé dans cet ordre d'idées.