Cap-Caxine sur la côte turquoise à 12,5 km d'Alger
La forêt de Bainem
Afrique illustrée du 13-9-1924 - Transmis par Francis Rambert

LA FORÊT DE BAÏNEM

Alger moderne s'est étendu du côté de Mustapha ; la ville a déchiré ce burnous blanc étalé dans la verdure à quoi la comparaient les poètes arabes ; elle monte à l'assaut des coteaux et s'allonge sur le littoral jusqu'à Hussein-Dey qu'elle englobera, comme elle a englobé l'Agha.

Aussi, à ces itinéraires toujours très attrayants mais désormais trop fréquentés et envahis par les constructions nouvelles : Télemly, ColonneVoirol, Boulevard Bru, Birmandreïs, El-Biar, etc.. les amateurs de longues promenades préfèrent-ils les environs opposés d'Alger qui leur offrent des chemins tout aussi pittoresques en leur laissant l'impression de se trouver en pleine campagne. De ce côté de la ville, libre à eux, selon leur fantaisie, de couper à travers champs, de suivre la crête d'une colline pierreuse, ou le sentier qui zigzague le long d'un petit ruisseau. L'un de ces derniers chemins et l'un des plus pittoresques aussi est celui qui traverse la forêt de Baïnem laquelle a été récemment encore dévastée par un incendie. Et, c'est pour nous rendre compte des dégâts causés et présenter ces photographies à nos lecteurs que nous venons de refaire cette promenade bien connue.

*** La médiocre qualité des photos de cette page est celle de la revue. Nous sommes ici en 1924. Amélioration notable plus tard, dans les revues à venir. " Algeria " en particulier.
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mise sur site octobre 2021

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La forêt de Bainem

LA FORÊT DE BAÏNEM

Alger moderne s'est étendu du côté de Mustapha ; la ville a déchiré ce burnous blanc étalé dans la verdure à quoi la comparaient les poètes arabes ; elle monte à l'assaut des coteaux et s'allonge sur le littoral jusqu'à Hussein-Dey qu'elle englobera, comme elle a englobé l'Agha.

Aussi, à ces itinéraires toujours très attrayants mais désormais trop fréquentés et envahis par les constructions nouvelles : Télemly, ColonneVoirol, Boulevard Bru, Birmandreïs, El-Biar, etc.. les amateurs de longues promenades préfèrent-ils les environs opposés d'Alger qui leur offrent des chemins tout aussi pittoresques en leur laissant l'impression de se trouver en pleine campagne. De ce côté de la ville, libre à eux, selon leur fantaisie, de couper à travers champs, de suivre la crête d'une colline pierreuse, ou le sentier qui zigzague le long d'un petit ruisseau. L'un de ces derniers chemins et l'un des plus pittoresques aussi est celui qui traverse la forêt de Baïnem laquelle a été récemment encore dévastée par un incendie. Et, c'est pour nous rendre compte des dégâts causés et présenter ces photographies à nos lecteurs que nous venons de refaire cette promenade bien connue.

Partis par la vallée de la Skakena, qui remonte à partir de Bab-el-Oued, une route à lacets, nous atteignîmes Bouzaréah, un des plus jolis villages, sans nul doute, des environs d'Alger. Ce point culminant du Sahel commande une admirable vue sur toutes les collines voisines, sur les ravins dégringolant vers la mer, sur la grande plaine et l'Atlas.

Le village dépassé, voici la roule tracée à même une terre rougeâtre qui serpente entre des touffes de ronces et de lentisques. On chemine à travers une lande étrange développée sur une large croupe dénudée. De chaque côté, un panorama splendide se déroule à perte de vue ; au sud : la Mitidja jusqu'au Zaccar ; au nord : la mer.

Quelques fourrés, les premiers peuplements qui deviennent vite assez denses et maintenant les eucalyptus, les pins d'Alep, les chênes-liège nous entourent.
A la vérité, pour être presque régulièrement incendiée chaque année, et nos photographies permettent de juger des derniers ravages, cette forêt reste quelque peu clairsemée. Tous les moyens d'action ne sauraient, en effet, empêcher que ces arbres et ces fourrés, comme d'une façon générale, tous les boisements algériens ne fussent, pendant la longue saison des chaleurs et de la sécheresse, un champ tout préparé pour l'incendie, un milieu où la moindre étincelle suffit à déchaîner l'élément dévastateur.

Mais, à défaut de grands arbres, cette forêt de Baïnem est, au printemps, couverte de fleurs : cyclamens aux pétales rose pâle, bruyères, lavandes, etc.. et c'est son principal charme avec ses échappées de vues merveilleuses.

Par des éclaircies ouvertes sur le versant on aperçoit - miniatures aux aspects irréels - Guyotville, le village de la Pointe Pescade. le hameau des Bains Romains, au loin à nouveau et toujours la mer.

On descend ensuite par la roule carrossable, sur les Bains Romains, ou bien si l'on ne craint pas les pentes trop roides, par les ravins broussailleux qui viennent aboutir au littoral du côté de Saint-Eugène.