sur site le 17 -1-2003
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CONSEILS AUX ÉMIGRANTS EN ALGÉRIE
extraits transmis par Philippe Bourgeois.

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in "La Magasin Pittoresque" - 1844 -12° année Extrait par Philippe Bourgois

-----Les familles qui désirent s'établir en Algérie, comme colons concessionnaires, dans les centres de population et villages agricoles que le gouvernement y fonde, doivent s'adresser au ministre de la guerre par l'entremise des préfets.
-----A la demande doivent être annexés des certificats authentiques constatant la moralité des pétitionnaires, leur profession,, leur âge, le nombre et l'âge de leurs enfants , la quotité des ressources pécuniaires dont ils pourraient dis poser à leur arrivée en Algérie.
-----Cette quotité des ressources n'est pas limitée : elle doit être proportionnée à la composition de la famille, et suffire aux dépenses de premier établissement et d'entretien, en attendant la première récolte. Pour une famille peu nom­breuse, il faut au moins 1200 à 1500 francs au moment de la prise de possession.
-----Si les demandes sont jugées admissibles, le directeur de l'intérieur à Alger, à qui elles sont transmises, comprend les pétitionnaires parmi les concessionnaires d'un village et il leur réserve des lots.
-----Il est alors délivré au concessionnaire, par le département de la guerre , un permis de passage gratuit de Marseille ou de Toulon à Alger pour lui, sa famille et les per­sonnes qu'il veut associer à son entreprise.
-----A son arrivée dans la colonie, le concessionnaire est mis immédiatement en possession, par les soins du directeur de l'intérieur, d'un lot à bâtir dans le village qui lui est assigné, et d'un lot à cultiver qui est de 4 à 12 hectares, selon les ressources du colon et le nombre des membres de sa famille.
-----Le concessionnaire trouve un abri provisoire sous des baraques que l'administration fait élever, en attendant que les nouveaux habitants puissent se construire des maisons.
-----Il est de plus aidé dans l'établissement définitif de son habitation, quand il est reconnu qu'il ne dispose pas de ressources pécuniaires suffisantes, par des secours en matériaux à bâtir pouvant s'élever de 3 à 600 francs.
-----Pour la culture de ses terres, il-peut lui être prêté temporairement des bêtes de labour. Des semences et des instruments aratoires peuvent aussi être mis à sa disposition, tantôt à titre de don gratuit, tantôt à charge de rembour­sement. Il participe, enfin, à des distributions de plants et de graines provenant des pépinières de la colonie.
-----Aussitôt qu'il s'est établi sur son lot, il lui est délivré par la direction de 1'intérieur, un titre provisoire de concession.­
-----Quand le colon a satisfait aux conditions imposées pour la construction des bâtiments et la culture, ce titre provisoire est changé en titre définitif, qui le constitue propriétaire incommutable.
-----Les concessions rurales comprises dans le périmètre des villages en cours d'établissement, sont faites à titre gratuit. Elles donnent lieu à une redevance légère après cinq années écoulées.
-----Jusqu'à présent, les terres de toute nature appartenant aux Européens, ou exploitées par eux en Algérie ont été exemptes de tout impôt foncier.
-----Les villages sont placés dans des localités salubres et pourvues d'eau. Ils sont entourés d'enceintes défensives, protégés par des brigades de gendarmerie et les camps. Les habitants sont armés et organisés en milices.

In Le magasin pittoresque –1859 – 27° année Extrait par Philippe Bourgois

----- Arrivez en Algérie à l'époque du beau temps et des travaux, depuis avril jusqu'en septembre. A cette époque, pourvu que vous ayez 20 francs en poche pour vous donner les moyens d'aller chercher du travail, vous êtes certain de gagner de 2 à 6 francs par jour, suivant votre savoir-faire, pendant toute la saison d'été, grâce aux fauchaisons, aux moissons, aux cultures du tabac et du coton. Avec ce salaire, il vous sera facile de vous procurer des ressources d'existence pendant l'hiver.

----- Que si, au contraire, vous arrivez en automne ou en hiver, le travail est plus rare, surtout après la saison des labours; de janvier en mars vous épuisez vos ressources et tombez à la charge de l'administration on du public, c'est-à-dire dans la misère.

----- Ne vous inquiétez pas. des chaleurs et de l'acclimatation. Avec une. simple ceinture de flanelle vous passerez votre temps d'acclimatation: sans aucun danger, pourvu que vous évitiez tous. les excès, surtout en boisson et les refroidissements du matin et du soir. Du reste, si vous avez des habitudes régulières, vous n'avez absolument rien à y changer.

----- A la première menace de fièvre, prenez quelques pilules de quinine, et vous eu serez quitte pour la peur, à moins que vous ne débutiez par une localité enfiévrée, comme il en reste un petit nombre encore. Mais c'est une chance qu'on peut généralement éviter.

----- Une famille un peu nombreuse dépense, pour se rendre aux États-Unis, des sommes qui suffiraient, dans la plupart des cas, pour assurer son avenir dans nos possessions d'Afrique. (')

----- Il est prudent de ne point partir de France avec des projets irrévocablement arrêtés sur tel on tel établissement agricole ou industriel à fonder. Il vaut mieux passer plusieurs mois, un an même, sur le sol de l'Algérie, en y vivant de son capital ou de salaire, afin d'examiner attentivement quelles sont les meilleures chances de réussite.

----- (') voyez l'ouvrage intitulé : l'Algérie, tableau historique, descriptif et statistique, avec une carte de 1a colonisation algérienne, par M. Jules Duval, ancien magistrat, secrétaire du conseil général de la province d'Oran; Paris, 1859.

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