Alger, Algérie : documents algériens
Série économique : agriculture
Stations expérimentales du Sud algérien
6 pages - n°45 - 10 avril 1948

-Les Stations expérimentales du Palmier-Dattier dans le Sud Constantinois
Station expérimentale d'élevage ovin de TADMIT

mise sur site le 2-03-2005
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Les Stations expérimentales du Palmier-Dattier dans le Sud Constantinois

----------La prospérité des oasis sahariennes étant fondée sur la culture du dattier, deux Stations expérimentales ont été créées dans des régions de grande production dattière, posant des problèmes agricoles différents
----------La Station expérimentale d'AIN-BEN-NOUI, aménagée dans une palmeraie de la région des Ziban (Commune mixte de Biskra).
----------La Station expérimentale LOUIS TRABUT, à El-Arfiane,. créée dans l'Oued-Rhir (Commune mixte de Touggourt).
----------Dans chacun de ces deux Etablissements, la Direction est assurée par un Ingénieur des Services agricoles, secondé par un Ingénieur adjoint, un Chef de culture et des auxiliaires agricoles.
----------L'Ingénieur des Services agricoles, Chef de la Station expérimentale d'El-Arfiane, est chargé de la coordination de l'expérimentation agricole dans les deux Stations.

STATION EXPERIMENTALE D'AIN-BEN-NOUI (Ziban)
----------Cet établissement, situé à proximité de Biskra. sur la route de 'Tolga, comporte trois palmeraies totalisant 1.600 palmiers en production.
----------Les plantations, faites en terrain gypseux, sont typiquement celles de la région des Ziban, où une roche de déshydratation en bancs continus (deb-deb), généralement à faible profondeur, doit être défoncée pour y planter les rejets de palmier dans le sol cultivable sous-jacent,- qui comporte souvent assez d'humidité pour permettre le développement de ces plantations.
----------La mise en valeur de terres de cette nature pose des problèmes très particuliers portant notamment sur
----------- La préparation du sol ;
----------- L'action des irrigations et du drainage sur le comportement de la roche gypseuse et sur les possibilités de culture (dessalage) ;
----------- Les cultures vivrières secondaires (légumières, fruitières) ;
----------- Les cultures fourragères et l'entretien d'un cheptel sédentaire.
----------En ce qui concerne la production dattière en particulier, les recherches sont orientées sur
----------- La maturation complémentaire en chambre chaude des fruits immatures ;
----------- Le conditionnement des dattes par pasteurisation et désinsectisation ;
----------- La lutte contre les parasites du dattier et de ses produits. Les essais entrepris ont montré
----------- qu'en terrain gypseux l'utilisation rationnelle de l'explosif agricole est à retenir comme moyen puissant de défoncement et de fissurage du sol, établissant la perméabilité requise pour le développement des plantations et l'action utile des eaux d'irrigation ;
----------- que l'application méthodique des irrigations a un pouvoir dissolvant sur la roche gypseuse, intensifié par la culture des plantes à enracinement puissant et profond, telles que la luzerne ;
----------- que les irrigations de surfaces appliquées concurremment avec un drainage assez intense permettent l'exportation assez rapide de l'excès de sels contenu dans les couches superficielles du sol qui, par dessalage, acquièrent des aptitudes nouvelles aux diverses cultures d'appoint.

----------Parallèlement, l'enrichissement en humus (engrais animal, engrais verts, fumier artificiel), augmente ces aptitudes, ce facteur se comportant comme antidote et rétenteur des matières salines.
----------Les dattiers cultivés à AIN-BEN-NOUI appartiennent aux variétés commerciales des Ziban
----------Deglet-Nour, qui produit les fruits recherchés pour l'exportation ;
----------Rhars et Mechi-Degla. Ces deux dernières variétés donnant respectivement les dattes communes molles et sèches qui constituent le fond de l'alimentation des populations du pays.
----------Quelques autres variétés estimées sont aussi représentées, ainsi que des dattiers mâles de qualité, utilisés pour la fécondation artificielle des inflorescences des dattiers femelles.
----------Pour le moment, l'expérimentation a du être suspendue à AIN-BEN-NOUI, les ressources en eau, qui atteignaient 1.300 litres-minute en 1930, étant tombées à 430 litres en octobre 1947.
----------Dans un avenir prochain, un réaménagement de la source et un forage artésien sont prévus aux fins de doter cette Station d'un débit normal. La poursuite des essais et des recherches sera alors reprise, en ajoutant au programme des travaux l'étude de la valeur génétique des principales variétés locales qui comportera des pépinières d'observation des lignées et de multiplication des formes sélectionnées.

STATION EXPÉRIMENTALE D'EL-ARFIANE (Oued-Rhir)
----------Cette Station agricole, desservie par la voie ferrée, est situé à 150 kilomètres au sud de Biskra,. entre M'Raier et Djamaa, en pleine vallée de l'Oued-Rhir, qui constitue en Afrique du Nord, avec la région tunisienne du Djerid, un milieu d'élection pour la production des dattes fines d'exportation.
----------Fondée en 1923, la Station d'EL-ARFIANE comporte actuellement, sur une dizaine d'hectares irrigués par deux puits artésiens, une palmeraie de très belle venue comprenant un millier de palmiers en production.
----------En 1930, un bâtiment assez spacieux a été construit à l'usage de logement et de bureau.
----------Au cours de l'année 1947, une partie du programme d'extension des constructions, portant sur des magasins et ateliers de désinsectisation, séchoir à dattes et logement du personnel agricole, a été réalisée. Les travaux seront poursuivis en 1948.
----------Les recherches expérimentales entreprises à EL-ARFIANE ont eu pour premier objet
----------- de déterminer les meilleures conditions d'établissement d'une palmeraie par dessalage préalable des terres ;
----------- d'utiliser rationnellement les ressources en eau d'irrigation et d'organiser le drainage des plantations ;
----------- de rechercher les meilleures formules de fertilisation des sols ;
----------- de lutter efficacement contre les ennemis du dattier.
----------Depuis quelques années ces recherches ont été menées avec une méthode plus rigoureuse par l'observation du comportement individuel de chaque palmier faisant l'objet d'un fichier numéroté où tous les renseignements culturaux et expérimentaux sont indiqués, ainsi que le nombre, le poids et la qualité des régimes de dattes récoltés.
----------Le programme expérimental proprement dit comporte les différents ordres de recherches suivantes

1 ° Génétique
----------- Sélection des dattiers les plus productifs en vue de leur multiplication intensive par la voie asexuée (Rejet ar. djebar).
----------- Poursuite des essais d'hydratation en vue de la fixation de certaines formes et de leur multiplication par semis.
-
----------- Etude écologique des différentes variétés de palmier-dattier.
2" Fertilisation (en liaison avec le Service agrologique)
----------- Recherche des formules d'engrais chimiques optima ;----------
----------- Influence des oligo-éléments (Mn, Bo, Cu, S.) ;
----------- Fumier artificiel ;
----------- Engrais verts ;
-----------Emploi des Phytohormones.
3" Irrigation (en liaison avec le Service de la Colonisation et de l'Hydraulique)
----------- Mesure précise des quantités d'eau utilisées au moyen de jaugeurs, déversoirs, partiteurs ;
----------- Etude du mouvement des eaux dans le sol par sondages piézométriques ;
----------- Réglage de l'intensité du drainage ;
----------- Réutilisation des eaux de colature ;
----------- Systèmes d'irrigation ;
----------- Périodicité et débits optima ;
----------- Limite de tolérance aux concentrations salines.
4° Parasitologie (en liaison avec le Service de la Protection des Végétaux)
----------- Lutte contre les parasites et maladies du dattier (baioud, acariose, pourriture des régimes)
----------- Lutte contre les parasites des cultures vivrières (courtilières, hétérodères, aleurode, fourmis) ; - Emploi d'insecticides nouveaux.
5° Technologie (en liaison avec le Laboratoire de Technologie de l'Institut Agricole d'Algérie) -
----------- Influence du pollen sur la qualité des fruits ;
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---------- Etude technologique de la datte (conditionnement, conservation) ;
----------- Maturation artificielle des régimes de dattes par les rayons solaires.

6° Cultures vivrières et Plantes utiles diverses
----------- Recherche des meilleures variétés, de légumes cultivables en terrains salés ; Adaptation d'essences fruitières ;
----------- Acclimatation d'essences et d'espèces végétales utiles.

7° Amélioration des méthodes de culture
----------- Taille rationnelle des palmes ;
----------- Fécondation mécanique des inflorescences femelles ;
----------- Limitation des régimes ;
----------- Application mécanique des traitements antiparasitaires ;
----------- Prélèvement rationnel des rejets (djebar) ;
----------- Multiplication du dattier en pépinière ;
----------- Application de la motoculture à la création et à l'entretien des palmeraies.
----------Les notations effectuées sur les études et essais entrepris jusqu'ici permettront, dans un avenir prochain, de tirer des conclusions et de préciser les meilleures formules à employer quant à la fertilisation des cultures et aux modes d'irrigation. Toutefois, les doses annuelles suivantes d'éléments fertiles ont été déterminées pour l'entretien_ des palmiers en production : Azote (N) 300 grammes, Acide phosphorique (P' 00) 300 grammes, Potasse (K` 0), 6oo grammes.
----------En ce qui concerne la fécondation du dattier, opération délicate dont dépend la récolte à venir, une amélioration importante vient d'être apportée à la pratique primitive, toujours en usage, qui consiste à monter sur les palmiers pour fixer dans chaque inflorescence femelle, par un lien léger, un rameau d'inflorescence mâle. Ce travail, long et pénible, est, par surcroît, une cause d'affaiblissement pour le système foliaire, surtout lorsque des intempéries, survenant après une première fécondation. celle-ci doit être renouvelée pour assurer la récolte.
----------Après des essais concluants effectués en 1946 sur de jeunes palmiers, la fécondation a pu être réalisée en grand, pour la campagne 1947, sur 300 palmiers adultes de 7 à 8 mètres de hauteur.
----------Le pollen, élément mâle, a été appliqué mécaniquement du sol au moyen d'une poudreuse à double effet alimentant une tubulure d'aluminium très fin de 2o millimètres de section. L'extrémité de cette tubulure est coudée à 120° et terminée par deux lèvres parallèles pour assurer la dispersion du produit.
----------C'est ainsi que 2.331 inflorescences ont été fécondées avec 1.905 grammes de pollen, soit environ i gramme par unité, c'est-à-dire le double de ce que l'on emploie en fécondant à la main.

----------La proportion de dattes non fécondées dans l'essai n'a été que de i % tandis qu'elle a atteint 4,4 % chez les témoins.
----------Il est à présumer que ce procédé va trouver rapidement son application dans la pratique courante en raison de la rapidité d'exécution et de l'efficacité qu'il confère aux travaux de fécondation. Il permet en outre la protection des jeunes régimes exposés en été à l'acariose qui, chaque année, déprécie une notable partie de la production.
----------En ce"qui concerne les productions vivrières, les principaux légumes susceptibles d'être cultivés dans les terrains salés ont été essayés et les variétés les plus productives ont fait l'objet d'un travail dont la publication est envisagée.
----------Enfin, la sélection des pieds-mères des principales variétés de dattiers destinés à la multiplication intensive par rejets, inscrite au programme, retient particulièrement l'attention en vue de répondre aux besoins des plantations nouvelles à effectuer dans le cadre du plan de Paysanat musulman en voie de réalisation.

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Station expérimentale d'élevage ovin de TADMIT

----------La création de cette Station expérimentale remonte à 1918, époque à laquelle elle fut installée sur le domaine de l'ancien pénitencier agricole de Tadmit, qui tire son nom de l'oued qui le traverse.
----------Cet établissement est situé dans l'Atlas Saharien, à 1.030 mètres d'altitude et à 7o kilomètres au sud-ouest de Djelfa (Sud algérois), dans les parcours du " Pays du Mouton ", où évoluent les tribus pastorales qui vivent de l'élevage transhumant.
----------La Station est dirigée par un Ingénieur des Services Agricoles qui applique le programme zootechnique précisé par l'Inspecteur Chef du Service Algérien de l'Elevage. Il est secondé par un ChefBerger qui suit les troupeaux dans leurs déplacements et par un Chef de culture.
----------Le programme à réaliser est le suivant :
----------1° Créer et entretenir un troupeau d'ovins, le plus nombreux possible, composé d'animaux choisis parmi les meilleures variétés du pays ;
----------2° L'améliorer par la seule sélection ;
----------3° Fournir aux éleveurs des géniteurs de valeur ;
----------4° Etudier tous les problèmes qui touchent au perfectionnement de l'industrie ovine
----------5° Diffuser les méthodes d'amélioration compatibles avec les conditions pastorales du Sud.
----------Dès le début, il a été convenu que les produits de ce troupeau ne devaient pas être obtenus par un " élevage en chambre " et que les ovins de la Station étaient à maintenir dans les conditions d'existence habituelle de l'élevage transhumant, c'est-à-dire nomadiser du Sahara aux Hauts-Plateaux.

CONSTITUTION DU TROUPEAU
----------Le troupeau initial du pénitencier fut réduit à 250 animaux par élimination de non-valeurs. Les achats successifs et la reproduction élevèrent son effectif à 2.200 têtes en 1922 et à plus de 4.000 têtes en 1928, malgré, la mortalité exceptionnelle des agneaux provoquée par l'hiver rigoureux de 1926-1927.
----------Parallèlement, il avait été vendu au commerce, pendant cette période, 1.780 moutons ou brebis réformés et livrés aux Syndicats d'élevage ; aux Commissions pastorales et aux particuliers 783 béliers sélectionnés.
----------Les animaux qui constituent le troupeau correspondent à trois variétés
----------a) Les descendants du troupeau initial de la Station, dite " variété de TADMITT ", qui se distingue par la finesse de la laine.
----------b) La variété des Ouled-Aïssa, connue sous le nom de " Raimbi ", caractérisée par la couleur fauve clair de la tête.
----------c) La variété dite des " Zahrez " qui présente le meilleur type du mouton des Ouled-Naïl, dont l'aire géographique s'étend de l'Annexe des Ouled-Djellal à la région de Chellala.
----------Ce troupeau constitue par son homogénéité et sa valeur un des plus beaux ensembles que l'on puisse rencontrer en Algérie.

RESULTATS DE LA SELECTION
----------A la base des remarquables résultats obtenus se place une sélection étroite et méthodique qui porte sur la conformation au point de vue boucherie et sur les qualités de la laine.
----------Les éliminations se font par mensurations, pesées et examen individuel des laines.
----------Compte tenu de l'âge et du sexe des animaux, il est procédé à la règle à curseur à la mesure de la longueur du corps de la pointe de l'épaule à la pointe de la fesse et de la largeur de la poitrine et de la croupe. Tout animal dont les mensurations n'atteignent pas. ces moyennes est réformé comme reproducteur et, par la suite, destiné à la vente.
----------A ces données s'ajoutent les caractères inhérents à l'abondance et à la finesse de la toison.
----------En outre, les animaux qui présentent un garrot saillant et des gigots trop longs et trop minces, indices d'un squelette trop développé et d'insuffisance musculaire, sont éliminés du troupeau de sélection comme inférieurs pour la boucherie.
Sur une période de cinq années, de 1922 à 1927, l'application de la méthode des mensurations a fait ressortir les améliorations suivantes
----------AMPLEUR. - Chez les béliers de deux ans, la longueur du corps moyenne a augmenté de plus
de 7 centimètres ; la largeur de la poitrine s'est accrue de 2 cm. 2 et celle de la croupe de 1 cm.
----------Chez les brebis de deux ans, la longueur du corps a augmenté de 2 cm. 4, les largeurs de poitrine et de croupe se sont accrues l'une de près de 1 cm. 9 et l'autre de 1 cm. 6.
----------POIDS. - Le poids moyen des béliers et des brebis, après douze heures de jeûne, a révélé une augmentation respective de 4 K. 100 et 5 K. 6oo.
----------LAINE. - Le poids moyen des toisons a augmenté pendant cette période de 204 grammes chez les béliers et de 200 grammes chez les brebis.
----------Quant à l'amélioration de la finesse des laines, le classement méthodique des toisons permet de traduire l'efficacité de la sélection par les chiffres suivants

 
prime
fine
1/2 fine
commune
1922
0%
20%
30 %

6o %

1927
4 %
56,8%
26,9 %
13 %

----------Les effets de la sélection se sont d'autre part traduits par un pourcentage élevé des naissances (95 %e en moyenne) et des survivants (9o % à l'ADMIT, 70 % chez les nomades) ; en outre, la résistance à la disette, aux intempéries et à la maladie ne s'est traduite à TADMIT, pendant le dur hiver 1926-1927, que par 7 % de pertes sur les adultes contre 30 % chez les nomades, montrant bien l'efficacité de la méthode appliquée.

CESSION DE BELIERS SELECTIONNES
----------Ces animaux font l'objet d'un choix particulièrement minutieux puisque chacun d'eux est appelé à féconder une cinquantaine de brebis par saison.
----------C'est ainsi qu'en 1928, sur les 530 jeunes mâles qui, dès leur naissance, avaient été remarqués, 142 seulement ont été jugés aptes à devenir des reproducteurs de qualité.

ETUDE DES PROBLEMES OVINS

----------Parmi les problèmes relatifs à l'amélioration ovine étudiés à TADMIT, il convient de citer
----------1° Le dispositif d'une baignoire pour traiter la gale des moutons, affection dont la répercussion économique est considérable. Ce dispositif, réalisé avec un souci de stricte économie en eau et de réduction du prix de revient, permet de baigner 2.400 moutons par jour avec 3 Mètres cubes de liquide et une dépense de quelques francs par tête. Ce type de baignoire, dit de " TADMIT ", a été adopté par de nombreuses unités administratives.
----------2° L'amélioration de la récolte de la toison a été réalisée par l'emploi de tondeuses mécaniques à l'utilisation desquelles les ouvriers locaux s'habituent assez rapidement. La tonte mécanique a pour avantages de donner plus de régularité à la coupe, d'éviter les blessures et d'augmenter le poids de la laine recueillie. D'autre part, le classement des toisons en quatre catégories : prime, fine, demi-fine et commune se traduit par une plus-value notable par rapport aux prix obtenus pour les laines en mélange " indigène ou colon ".
----------3° La sélection n'acquiert sa véritable efficacité qu'à condition d'empêcher, par la castration, les mauvais béliers de reproduire. A TADMIT, on utilise la pince Burdizzo qui procède par écrasement des vaisseaux sanguins à travers la peau, sans hémorragie et sans blessure. Ce procédé s'est déjà largement vulgarisé.
----------4° Une pratique que la Station tend également à répandre parmi les éleveurs est l'amputation de la queue. ----------Cette opération, sans aucun danger lorsqu'elle est effectuée dans la première semaine de la naissance, supprime un organe inutile et évite la salissure de la toison par les excréments liquides abondants pendant l'hiver et le début du printemps, alors que les herbes sont aqueuses. Par ailleurs, cette amputation favorise l'accroissement des gigots et facilite les accouplements, contribuant ainsi à augmenter le pourcentage des naissances.
----------5° Un problème qui paraissait très intéressant pour l'élevage ovin a retenu l'attention dès 1924 préciser l'influence de la greffe testiculaire sur la production lainière et le développement corporel des ovins.
----------Les jeunes issus de greffés accusaient plus de poids et donnaient plus de laine que les individus fils de béliers normaux, mais il ne semble pas que la transmission héréditaire de ces caractères soit possible.
----------6° Depuis les grandes années de mortalité de 1930 et 1931, la production et le stockage de fourrage d'appoint sont entrée dans la pratique courante à TADMIT, où la réalisation d'un programme de travaux hydrauliques est poursuivie pour permettre les cultures irriguées nécessaires.
----------Concurremment, la mise en défense et la régénération des pâturages a été mise à l'étude avec le concours de l'Université d'Alger.

DIFFUSION DES METHODES D'AMELIORATION

----------Chaque année, des démonstrations sont faites sur les opérations de sélection : castration, amputation de la queue, bain antigaleux, tonte et classement des laines. A la seule baignoire de TADMIT, 20.000 ovins de la région subissent le traitement antiparasitaire. Cette propagande en faveur des méthodes rationnelles d'élevage portera encore mieux ses fruits lorsque le facteur dominant d'amélioration, qui réside dans l'alimentation de complément, pourra être résolu.
----------A cet égard, il est permis d'attendre un grand progrès de l'organisation de Secteurs d'Améliorations Rurales d'Elevage où l'on s'attachera à résoudre dans leur ensemble les problèmes propres à pallier les disettes périodiques, cause première de précarité de l'industrie pastorale dans sa forme ancienne. Dans ce sens, la Station de TADMIT constitue un centre de diffusion et de formation qui a déjà reçu de nombreux stagiaires et qui est à même d'entreprendre l'initiation des moniteurs d'élevage qui seront indispensables.