Alger, Algérie : documents algériens
Série économique : agriculture
le tabac en Algérie
8 pages textes et tableaux - n°63 - 30 juin 1949

De toutes les cultures industrielles, actuellement pratiquées en Algérie, celle du tabac est de beaucoup la pus importante ; elle occupe une superficie de 25.000 hectares environ ; elle compte un nombre de planteurs considérable variant de 8 à 22.000 suivant que l'année est plus ou moins favorable aux opérations culturales, La production qui oscille aux environs de 150.000 quintaux a pu atteindre à certaines années favorables le chiffre de 297.000 quintaux (en 1925 notamment) ;

mise sur site le 21 -03-2005
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-----------De toutes les cultures industrielles, actuellement pratiquées en Algérie, celle du tabac est de beaucoup la pus importante ; elle occupe une superficie de 25.000 hectares environ ; elle compte un nombre de planteurs considérable variant de 8 à 22.000 suivant que l'année est plus ou moins favorable aux opérations culturales, La production qui oscille aux environs de 150.000 quintaux a pu atteindre à certaines années favorables le chiffre de 297.000 quintaux (en 1925 notamment) ; elle donne lieu chaque année à des transactions commerciales suivies, tant à l'intérieur du pays qu'au dehors, avec la Métropole et à l'étranger. L'importance (le cette culture s'accroît du fait qu'elle revêt un caractère essentiellement familial et qu'elle intéresse au premier chef la population musulmane qui, soit directement soit en métayage. exploite presque en totalité les superficies cultivées en tabac.

HISTORIQUE DE LA CULTURE DU TABAC EN ALGÉRIE.

-----------On ne possède que des renseignements assez vagues sur cette culture au temps de la domination turque. Bien que certains monarques de l'Orient aient condamné l'usage de priser et de fumer, sous le prétexte que le Coran défend de s'enivrer et que le tabac produit une sorte d'ivresse, l'habitude de fumer se répandit en Orient aussi vite qu'en Occident. Des tribus algériennes cultivèrent certaines variétés originaires croit-on du Levant' et du type Samsoun ( Tableau de la situation des Etablissements Français dans l'Algérie, 1845-1846.) ; variétés sans doute peu productives niais qui donnaient un tabac de qualité supérieure. très parfumé et par suite fort estimé des Musulmans.
-----------La région située à l'Est d'Alger, au voisinage de la Kabylie. fournissait au marché d'Alger le type dit Khachna ; les environs de Bône étaient réputés pour leur Arbi, vendu à Bône et à Constantine. La production suffisait à peine à la consommation.
-----------Ces renseignements quoique fort limités avaient leur valeur ; ils attestaient la possibilité (le pareille culture, et désignaient deux parties de l'Ancienne Régence comme susceptibles de permettre la récolte d'un excellent tabac. C'est d'ailleurs là qu'aujourd'hui la plantation est lit plus développée, là que les feuilles cueillies sont le plus estimées. Après 1830, le problème devait changer (le termes, il était bien question d'assurer la consommation locale mais il s'agissait aussi de fournir à la Régie française une partie de son ravitaillement en tabac exotique. Ce fut elle en effet qui prit, dès 1843, la direction (les mesures propres à créer d'importantes plantations de tabac en Afrique.
-----------Les premières exploitations européennes se développèrent dans les environs (l'Alger et plus particulièrement dans le Sahel. La province d'Alger resta d'ailleurs celle où le nombre des planteurs fut le plus grand et les surfaces plantées les plus étendues. Bientôt la culture se porta (lu côté de la Kabylie où les Musulmans se livraient (le temps immémorial à la plantation de petits champs de tabac et la qualité s'améliora. La province de Constantine, à son tour, se livra surtout en milieu indigène, à des plantations aux environs de Bône et de La Calle où, non loin du littoral, existaient des sols excellents. Enfin, et le fait est à noter, en ces premières années, la province d'Oran ne resta pas en retard sur celles du centre et de l'Est. Les Européens, en majorité espagnols, furent séduits par les bénéfices à réaliser. Malheureusement par suite d'arrosages abondants ils n'aboutirent qu'à produire des tabacs très aqueux, dont le feuilles séchaient mal et qui, au surplus, étaient sans saveur et brûlaient difficilement. Ce fut là une première raison à l'abandon de cette culture en Oranie : il s'y ajouta la qualité des eaux fort chlorurées sur certains points.
-----------L'histoire de la culture du tabac, pendant toute la fin du siècle dernier, fut dominée par le conflit latent qui s'est élevé entre les planteurs et la Régie française : celle-ci, forte de l'appui qu'elle avait donné aux premiers colons, prétendit rester maîtresse du marché algérien en diminuant ou en augmentant ses achats, en les suspendant au besoin, ou en abaissant et relevant ses prix. Cette situation se prolongea avec des crises plus ou moins aiguës jusqu'en 1905. C'est à ce montent que l'établissement d'un impôt sur le tabac consommé en Algérie modifia la situation, puis les années de guerre la bouleversèrent plus radicalement encore.
-----------Devant les statistiques annuelles (voir tableau : Annexe 1), force est de se rendre à l'évidence. La taxation des tabacs (1906) n'a nullement entravé la culture ; elle lui a été plutôt favorable. - (Le nombre des planteurs passa de 6.974 en 1905 à 13.529 en 1913). - De même la guerre de 1914, en créant des besoins nouveaux, apporta des raisons nouvelles d'accroître la production. Le maximum fut atteint en 1926, avec 33.000 hectares de superficies cultivées.
-----------De 1939 à 1942, les superficies cultivées se sont à peu près maintenues. A cette date les planteurs se sont trouvés devant des conditions de culture et d'existence de plus en plus difficiles. Sur le plan agricole, ils manquaient fréquemment de moyens de labours et d'engrais ; sur le plan des conditions d'existence, il devenait souvent pour le cultivateur plus intéressant de s'adonner aux cultures vivrières plutôt qu'aux plantations de tabac. Ces cultures vivrières leur permettaient tout d'abord d'assurer la subsistance d'une famille en général nombreuse (la culture du tabac étant surtout pratiquée par (les Musulmans) et d'écouler utilement le surplus de leurs productions. C'est ainsi qu'en 1945, année catastrophique, les récoltes de tabac tombèrent à 42.500 quintaux seulement.
Cette situation critique ne manqua pas d'échapper à l'Administration, intéressée pour des raisons fiscales au maintien et même au développement de la culture algérienne du tabac.
-----------C'est pour cela qu'en 1946 le Gouvernement Général de l'Algérie prit la décision d'attribuer aux planteurs un kilo de blé par kilo de tabac livré aux organismes stockeurs.
-----------Cette mesure gouvernementale a eu des résultats intéressants et la récolte de 1946, compte tenu aussi des facteurs moins défavorables que les années précédentes, a atteint le chiffre approximatif de 170.000 quintaux, chiffre qui s'est maintenu en 1947.

LES RÉGIONS DE CULTURES ET LES VARIETES DE TABACS.

-----------La petite Kabylie (Ouest de Bougie) et la plaine de Bône produisent la plus grande partie des tabacs à priser d'Algérie. Quelques plantations de tabac à priser sont faites, chaque année, aux environs de Tlemcen et de Mascara, ainsi que dans les Oasis, situées à l'Est de Touggourt : El-Oued, Guémar, Debila, Tarzout, où l'on cultive une variété de tabac nommée Soufi, qui sert à préparer une poudre à priser, la Neffe, à odeur très pénétrante, en faveur auprès des indigènes.
-----------Il existe plusieurs variétés de cette espèce dans les lieux indiqués ci-dessus, ainsi que plusieurs sortes commerciales nommées suivant les régions de production
------------ Bersili, clans la plaine de Bône ;
------------ Babori ou Batori, des monts Babors ;
------------ Khentira, de Tlemcen et Mascara Soufi, des oasis d'El-Oued.
-----------Les tabacs à fumer proviennent des plantations de la Grande Kabylie, de la région de l'Alma et des Issers, des plaines de la Mitidja et de Bône.
-----------L'Algérie, en raison de la dispersion de ses plantations dans plusieurs régions des départements d'Alger et de Constantine produit des tabacs de qualités variées, convenant plus particulièrement à la fabrication (les cigarettes et des tabacs à fumer.
-----------Les produits de la Grande Kabylie, de la région des Issers et du Djendel, par exemple, sont recherchés par les industriels en vue (le la confection (les cigarettes. Certains tabacs (le ces régions sont légers et parfumés.
-----------Les produits de la Mitidja, les tabacs dits Chebli notamment, bien connus conviennent à la fabrication (les tabacs empaquetés, utilisés pour la pipe et pour la cigarette.
La plaine (le Bône donne d'excellents tabacs, variés comme couleur souvent jaune clair ou orange, aromatiques, désignés sous les noms de Tabac colon, Safi, H'Sfeur, Namra. et dont quelques-uns peuvent être employés avantageusement en mélange avec certain., tabacs étrangers.

LES TABACOOPS.

-----------La culture (lu tabac a donné naissance à des manifestations heureuses de la coopération dans le domaine du magasinage, du classement et (le la vente en commun des produits.

-----------Il existe actuellement trois " Tabacoops "
------------ La Tabacoop de Bône,
------------ La Tabacoop kabyle,
------------ La Tabacoop de la Mitidja.
-----------La première nommée est la plus ancienne. Pour faciliter les opérations de réception, de triage, de classement et de livraison des tabacs, cette coopérative a construit des docks très importants à Mondovi et à Bône. Elle a organisé l'exportation des tabacs en feuilles, créé des marques commerciales correspondant aux crus spéciaux de la région, encouragé les planteurs par des primes et de plus, favorisé la culture des tabacs à feuilles larges, à tissu fin et léger, à côtes minces.

EXPÉRIMENTATION. - CLASSIFICATION DES TABACS.

-----------Il faut ajouter que la création de la Station expérimentale de Barral a permis d'étudier comparativement les variétés de tabac de la région de Bône et d'améliorer l'une des variétés faisant partie des mélanges cultivés dans cette région. Cette variété, désignée sous le nom de tabac Cabot, donne des produits homogènes et de bonne qualité, répondant aux desiderata des planteurs et des commerçants. L'essai (les variétés étrangères n'a pas été négligé, ce qui a permis de constater que certains tabacs d'Orient : Xanthi, Samsoun, par exemple, pouvaient donner dans cette région des produits d'excellente qualité en les faisant sécher, selon les procédés usités dans leur pays d'origine.
-----------La classification de base est la suivante à la Tabacoop de Bône
-----------Zina long, mesurant au minimum 32 cm.
-----------Zina court -26
-----------Choucha long -22
-----------Choucha court -18
-----------Arfi long -25
-----------Arfi court -18

auxquels s'ajoutent les tabacs non marchands.
----------Ces catégories s'augmentent de celles des tabacs clairs, des tabacs en feuilles larges qui font l'objet de primes qui peuvent se cumuler selon les cas ; ces primes ont varié en 1929 de 50 à 150 francs par 100 kilos. Ces catégories indiquées ci-dessous
------------ Tabacs clairs dits : Safi,
----------------------Safi supérieur,
----------------------H'Sfeur,
----------------------H'Sfeur supérieur.
se subdivisent elles-mêmes en cinq sortes, savoir
----------------------Zina long ou court,
----------------------Choucha,
----------------------Arfi long ou court,
dont les longueur, minima sont respectivement : 31, 26, 18, 25 et 18 centimètres.
-----------Les tabacs à feuilles larges forment une classe à part divisée en 4 sortes, ce qui porte le nombre de ces dernières à plus de 30 pour les produits offerts au commerce par la coopérative de Bône.
-----------Ce classement, régulièrement appliqué, donne plus de valeur aux tabacs qui en sont l'objet, car chacun des lots présentés à la vente ne comprend que des feuilles semblables. Ces lots de sortes homogènes plaisant plus particulièrement aux commerçants et aux industriels par de nombreux avantages estimation, fabrication, spécialité, etc...
-----------Parallèlement la Tabacoop kabyle et celle de la Mitidja ont exercé une influence analogue dans le département d'Alger. Des docks importants ont été édifiés à Camp-du-Maréchal, aux Issers, BordjMénaiel, à l'Alma, à El-Affroun et à Boufarik.

-----------Les tabacs sont classés en quatre grandes catégories .
-----------1 ) Tabacs courants,
-----------2) Tabacs dits de revente spéciale,
-----------3) Tabacs dits de revente ordinaire.
-----------4) Tabacs dits " inférieurs ".
-----------Ces catégories sont elles-mêmes suhdiviséesen différentes classes suivant la longueur des feuilles.
-----------Enfin, les services agricoles administratifs qui possèdent plusieurs stations d'expérimentation œuvrent, en liaison avec les organismes coopératifs, pour imposer des méthodes rationnelles de culture et obtenir un sélectionnement rigoureux des semences.
-----------Des progrès très importants ont été obtenus dans ce domaine par l'application généralisée du binage, de l'épamprement, du buttage, de l'écimage et de l'ébourgeonnage.
-----------Par ailleurs, les porte-greffes sont l'objet d'un choix tout tout particulier . Ils doivent répondre aux caractéristiques ci-après .
------------Tige courte
------------feuille, rapprochées qui résistent mieux aux vents violents du début de l'été
------------Feuilles lancéolées larges, minces, à cotes plus ou moins prononcées, à nervures perpendiculaires à la principale
------------Résistant à la sécheresse et aux maladies cryptogamiques

PRIX DES TABACS EN FEUILLES.

-----------Jusqu'en 1941, les Prix de vente des tabacs eu feuilles étaient fixés contradictoirement entre les planteurs et leurs acheteurs, et les cours étaient fonction de l'offre et (le la demande.
-----------Au cours d'une même campagne les prix variaient à l'extrême , les résultats de la récolte influant intensément sur les cours retenus.
-----------C'est ainsi qu'au cours des années 1918-1927-1928, années de très large production (24 ,26 et 23 milliers de tonnes) une mévente prolongée abaissa de manière critique les pris offerts et ce malgré l'intervention régulatrice de la Régie française et des coopératives.
-----------En ce qui concerne le mode de fixation des prix aucun document susceptible de permettre un examen approfondi des variations de prix n'est en la possession de l' Administration.
-----------Du bulletin des cours, publiés à titre purement indicatif, par la Chambre de Commerce d'Alger, il ressort que les prix moyens, appliqués dans les années qui précédèrent immédiatement les hostilités furent les suivant; :
-----------1937 : 480 à 770 F le quintal
-----------1938 : de 480 à 750 Fle quintal
-----------1939 : de 550 à 850 F le quintal.
-----------En 1941, parallèlement à une organisation rationnelle des ventes, l'Administration a fixé par voie d'arrêté les prix appliqués aux ventes effectuées par les planteurs aux Tabacoops et par ces dernières fabriques.
-----------Les prix de base retenus ont été les suivants par quintal

Campagne
en F, prix d''achat aux planteurs
En F, prix d'achat aux Tabacoops
 
BONE
Autres régions
BONE
autres régions
1941-42
931
974
1.200
1.250
1942-43
1.502
1.520
1.950
2.000
1943-44
1.730
1.880
2.250
2.500
1944-45
2.250
2.400
2.900
3.200
1945-46
4.200
4.200
5.500
5.500
1946-47
6.900
6.500
9.000
8.500

-----------Ces prix de base sont affectés de coefficients variables suivant la qualitédes tabacs déterminés d'après les classification, ci-dessus énumérés..
-----------Pour la campagne 1948, les prix ont été déterminés sans l'intervention de l'Administration et en accord entre les tabacoops, d'une part et les différentes parties prenantes d'autre part. Les prix de base moyeux retenus ont été de :
-----------11.000 F le quintal pour les tabacs de Bône,
-----------11.700 F le quintal pour les tabac des autres régions.

INDUSTRIE ET COMMERCE

-----------En période normale une grande partie de la recolle algérienne est manufacturée sur place. D'une enquête effectuée par l'Administration en 1926, il ressortait que cinquante usines, utilisant une population ouvrière importante (2.088 hommes et 2.892 femmes) et une force motrice de 1.100 C.V assuraient dans les meilleures conditions la fabrication des divers produits mis à la consommation intérieure ou exportés.
-----------La répartition des fabriques en 11926 était la suivante
-----------Département d'Alger Alger et Blida) : 21 manufactures qui fabriquaient au total un peu plus de 10.000 tonnes. Les plus importantes de ces fabriques occupaient respectivement 720, 521, 259, 218, 195, 170 et 158 ouvriers et ouvrières.. La plus puissante, d'entre elles produisait de 3.500 à 4.000 tonnes par an.
-----------Département d'Oran Sept usines seulement. Leur production s'élevait en 1926 à3.700 tonnes. La principale usine d'0ran employait 585 ouvriers et disposait d'une force motrice de 100 CV pour une production de 2.300 à 2.500 tonnes.
-----------Département de Constantine : 19 usines qui comptaient 519 ouvriers et utilisaient une force motrice de180 CV.
-----------Les fabriques algériennes utilisent pour la plupart un matériel très moderne ( machines à cigares ou à cigarettes, machines à empaqueter et vigneter) et de 1926 au débat des hostilités l'industrie des tabacs s'est développée suivant une progression très rapide.
-----------Mais il certain que la période de guerre a considérablement réduit cette activité en raison des difficultés rencontrées par les industriels tant pour le renouvellement et l'entretien de l'outillage que pour l'approvisionnement en matières premières.
-----------Sur ce second point, la situation présente un certain caractère de gravité. En effet, les fabricants incorporent dans leurs produits un certain pourcentage de tabacs exotiques, pourcentage qui en période normale est de l'ordre de 50%.
-----------Or, dans la conjoncture actuelle, il se révèle très difficile de réaliser un approvisionnement correct tant en qualité qu'en quantité.
-----------La lecture de l'état ci-joint (annexe II), donnant le détail des importations de tabacs étrangers par pays d'origine de 1939 à 1947 permet de remarquer que les principaux pays fournisseurs sont traditionnellement le Brésil et la République Dominicaine.
-----------La presque totalité des achats de tabacs à l'étranger se faisant actuellement dans le cadre du plan Marshall, les approvisionnements dans les pays d' Amérique Latine ne sont possibles que dans la mesure où l'E.C.A les admet.
-----------Il serait donc souhaitable que dans le cadre des accords commerciaux, des possibilités soient offertes aux Fabricants algériens de se procurer les tabacs exotiques qui correspondent le mieux aux besoins de leur fabrication.
-----------Ainsi que le montre l'état ci-joint (annexe III), le tabac, après une éclipse due aux circonstances difficiles inhérentes aux hostilités, tend à reprendre tant au point de vue culturel qu'au point de vue industriel, la place importante qu'il occupait en 1939.
-----------Les fabricants ont en effet atteint en 1941 un niveau sensiblement égal à celui d'avant-guerre et si les exportations de produits fabriqués n'ont pas repris leur volume antérieur , il convient de considérer qu'entre temps les besoins de la consommation intérieure ont augmenté de 50%.