Alger, Algérie : documents algériens
Série économique : agriculture
La production de l'agriculture algérienne en 1950
10 pages - n°81 - 30 octobre 1951

 

mise sur site le 24 -04-2005
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LA PRODUCTION VEGETALE

-------PLANTES ANNUELLES.
-------a) Céréales d'hiver. - Comme il est de règle en Afrique du Nord, la production agricole et la production des céréales en particulier ont été au cours de la campagne 1949-1950 sous la dépendance étroite des facteurs climatiques.
-------Les semailles, entravées dans quelques régions par la sécheresse, se sont prolongées assez tard chez les Musulmans. Au début du printemps, les emblavures ont en général bel aspect malgré l'insuffisante de la pluviométrie. Des pluies violentes, mais néanmoins bienfaisantes, surviennent en mars-avril et mai, favorisant la végétation et améliorant la situation dans les zones compromises.
-------Au moment de la moisson la récolte s'annonce belle dans l'ensemble,en dépit de quelques dégâts locaux occasionnés par des orages accompagnés de grêle. Il faut cependant noter des irrégularités assez prononcées de l'Ouest à l'Est et du Nord au Sud; tant en raison des conditions météorologiques que de l'évolution des maladies parasitaires. C'est ainsi que dans tout le département d'Oran la récolte est généralement bonne ; elle est moine satisfaisante sur les Hauts Plateaux du département d'Alger ; elle donne lieu à de grosses déceptions dans la zone Sud du département de Constantine, où les rendements sont inférieurs à ceux de l'année précédente et la qualité médiocre.
-------Le tableau ci-après indique les surfaces et la production des différentes céréales en 1946-1950 comparativement à la campagne I948-1949 et à la période d'avant-guerre.

Céréales
Surfaces en hectares
Production en quintaux
moyen
1934-38
1948-49
1949-50
moyen
1934-38
1948-49
1949-50

Blé dur
1.260.000
1.110.000
1.156.000
6.370.000
6.800.000
7.420.000
Blé tendre
430.000
375.000
385.000
3.150.000
2.700.000
3.280.000
Orge
1.240.000
1.135.000
1.120.000
7.040.000
8.9000.000
8.050.000
Avoine
185.000
175.000
183.000
1.5000.000
1.400.000
1.520.000
Total
3.115.000
2.795.000
2.844.000
18.060.000
19.8000.000
20.270.000

--------Au total, la production des céréales de la campagne: 1949-1909.est donc très voisine de celle de la campagne 1948-1949 et elle confirme le redressement de la principale culture algérienne, essentielle pour le ravitaillement des populations. Si l'on constate une diminution dans la production de l'orge, par contre, celle du blé dur et du blé tendre accuse une légère augmentation.
--------Ces résultats satisfaisants sont dus an partie à la propagande pour l'emploi de bonnes variétés sélectionnées et à la création de champs de démonstration et à l'action des S.A.R.
--------Des progrès restent à faire et les efforts sont poursuivis en vue d'une augmentation des rendements,
et d'une réduction des prix de revient qui conditionnent l'avenir de cette culture, particulièrement dans les régions où elle constitue à peu près l'unique source de revenus.

--------b) Céréales d'été. -
--------Les cultures de maïs et de sorgho out évolué assez irrégulièrement ; dans l'ensemble la récolte est plutôt médiocre bien qu'un peu supérieure à celle de la précédente.
--------Il est à souhaitable qu'à la faveur dont jouissent les nouvelles variétés d'hybrides, les surfaces consacrées au maïs se développent en Algérie. Dans les périmètres irrigables, cette céréale peut en effet intervenir dans la rotation des cultures et contribuer efficacement à un meilleur équilibre de la production ; mais là comme ailleurs, elle ne pourra se développer que si les méthodes sont modernisées.

--------c) légumes secs - Les légumes secs, comme les céréales, ont bénéficié de conditions climatiques climatiques favorables et notamment de pluies survenues opportunément au printemps.
--------Les superficies ensemencées sont très légèrement inférieures à celles de la campagne 1948-1949 néanmoins, la production dépasse sensiblement celle de l'année précédente comme le montre le tableau ci-dessous.
--------La culture de la lentille conserve son importance en dépit de quelques craintes de mévente à l'époque des semailles. Elle reste à la base de l'assolement "céréales" dans la zone du Sersou, comme facteur essentiel de richesse pour les exploitations. Il est à noter aussi qu'elle retrouve, avec les pois et les pois chiches, une certaine faveur chez les " fellahs " du Constantinois auxquels la culture des fèves cause des déceptions.

Céréales
Surfaces en hectares
Production en quintaux
moyen
1934-38
1948-49
1949-50
moyen
1934-38
1948-49
1949-50
Fèves,Féveroles
32.000
26.700
28.000

200.000
135.000

180.000
Pois ronds
7.000
9.500
8.500
46.000
50.000
40.000
Pois chiches
15.000
22.600
22.000
75.000
91.000
94.000
Lentilles
2.000
35.000
33.000
10.000
155.000
176.000
Total
56.000
93.800
91.500
331.000
431.000
490.000

--------d) Production fourragère. ..-
--------La récolte des fourrages en 1950 est abondante mais de médiocre qualité, le fanage ayant été fréquemment contrarié par les intempéries.
--------Dans les vesces-avoines, on constate dans de nombreux cas un développement exagéré de la céréale, au détriment de la vesce qui se trouve en très faible proportion dans le mélange.
--------D'une manière générale, les troupeaux ont trouvé assez facilement leur nourriture sur les pacages et parcours et sur les chaumes reverdis.
--------L'introduction de plantes fourragères dans les assolements gagne quelques adeptes, tant en vue de développer l'élevage que de reconstituer la matière organique des sols appauvris en humus. Là où la culture des céréales est insuffisamment payante, il y a lieu de rechercher si cette évolution est susceptible de mieux asseoir l'équilibre financier des exploitations ; la création d'une ferme pilote est envisagée dans la région de Sidi-Bel-Abbès pour y étudier les différents aspects du problème.
--------Les superficies consacrées à la culture de la vesce-avoine et de la luzerne figurent ci-dessous avec indication de la production :

Céréales
Surfaces en hectares
Production en quintaux de fourrage sec
1938
49
50
38
49
50
Vesce avoine
26.000
30.000
32.300
650.000
650.000
765.000
Luzerne
2.800
2.500.
3.000
1110.000
115.000
127.000

--------Il ressort de ce tableau, que malgré ses nombreux avantages la luzerne n'occupe encore qu'une superficie restreinte ; elle est pourtant l'une des meilleures plantes dont la présence contribuerait à la mise en valeur des périmètres irrigués. Il est de l'intérêt bien compris des producteurs de combattre leur indifférence et de donner à cette légumineuse fourragère, excellent aliment du bétail en même temps qu'améliorant les qualités du sol, la large place qui lui revient.

--------e) Production maraîchère.
--------Les cultures maraîchères qui s'étendent sur plus de 60.000 hectares maintiennent leur position et on note même une sensible augmentation de la production pour faire face aux besoins accrus des marchés locaux et aux possibilités d'exportation.
--------Les échanges internationaux créent une situation nouvelle et les producteurs maraîchers algériens doivent compter désormais avec la concurrence des pays étrangers. --------L'obligation de s'aligner sur les prix mondiaux doit les inciter à n'étendre les cultures de primeurs que dans les zones les plus favorisées.
--------Pommes de terre.
--------Les superficies plantées en pommes de terre d'hiver dépassent de près d'un millier d'hectares celles de la campagne précédente ; la production est d'environ un million de quintaux de tubercules, correspondant à 'un rendement moyen de 100 quintaux par hectare.
--------La production de saison de son côté, couvre 11.000 hectares et s'élève à un million de quintaux.
--------De janvier à juillet, les exportations ont atteint le chiffre record de 920.000 quintaux dont 450.000 quintaux pour le mois d'avril. La Métropole a importé deux fois plus qu'en 1949 ; par contre le courant sur l'Angleterre s'est quelque peu ralenti.
--------Parmi les cultures maraîchères, la pomme de terre reste l'une des plus en faveur. Le tableau ci-dessous indique les surfaces plantées en 1949-1950 et la production obtenue en culture primeur et en culture de printemps et d'été.

Années .
Cultures primeurs
Cultures de Printemps et d'Été
Totaux
 
Surface en hectares
Production en quintaux
Surface en hectares
Production en quintaux
Surface en hectares
Production en quintaux
1937-38
7.000
660.000
10.000
800.000
17.000
1.460.000
1948-49
8.600
920.000
11.600
880.000
19.200
1.700.000
1949-50
8.700
1.070.000
12.300
1.160.000
21.000
2.330.000

--------Tomates
--------Egalement très prisée par les producteurs maraîchers, la culture de la tomate couvre plus de 6.000 hectares et tend à gagner du terrain.
--------La campagne 1950 est bonne en quantité comme en qualité. Elle a donné lieu à une importante exportation sur la Métropole d'avril à juillet : 270.000 quintaux dont 160.000 quintaux pour le seul mois de juin. Malgré l'importance de la récolte et le retard dans la maturité, les cours ont été soutenus jusqu'en juillet.
--------Grâce aux conditions climatiques favorables de l'automne la production d'arrière saison a pu se prolonger très tard, facilitant l'approvisionnement des marchés tout en permettant la reprise des exportations.

--------Artichauts
--------Cette production poursuit une constante progression depuis quelques années. La campagne 1949-1950 marque un nouveau bond en avant des surfaces et des quantités récoltées.
--------Les exportations accusent une forte augmentation : 196.000 quintaux de novembre 1949 à mai 1950, soit 30°,, de plus que pour la saison précédente. Les producteurs encouragés par les prix élevés auxquels s'écoule leur récolte. apportent de plus en plus de soins aux cultures ; aussi les rendements vont en s'améliorant.

--------Carottes.
--------Parmi les autres légumes. il convient de citer la carotte qui a donné lieu en 1950 à une exportation très importante vers la Métropole et les pays étrangers (380.000 quintaux) et dont la vente s'est effectuée à des prix rémunérateurs.

--------f) Cultures industrielles. --
--------Les cultures industrielles présententun grand intérêt économique et social : elles ont malheureusement des exigences qui limitent leur extension.
--------Les unes comme la betterave, le tabac, constituent en tête d'assolement, un excellent précédent des céréales ; d'autres comme le coton, assurent l'utilisation optimum de terrains irrigués peu propices à d'autres cultures (cas des sols légèrement chlorurés). En outre, appartenant en général à la catégorie des plantes sarclées, elles nécessitent une abondante main-d'oeuvre et contribuent ainsi à retenir à la terre de nombreuses familles en même temps qu'à améliorer leur sort. Elles méritent donc une particulière attention.

--------Tabac.

--------Cette culture maintient son essor. Les superficies plantées et les quantités récoltées en 1950 sont comparables à celles de 1949. Quelques échecs sont cependant enregistrés dans les zones peu favorables à son extension.
--------Les efforts tendent à l'amélioration de la qualité. Dans ce but, les organisations coopératives de la région Bônoise cherchent à implanter le coton en remplacement du tabac dans les terres lourdes exagérément humides, et toutes les régions se préoccupent de la vulgarisation des bonnes semences et des meilleures méthodes de séchage et fermentation.
--------Comparativement à 1938 et à 1949, la campagne 1950 s'établit ainsi pour le tabac à fumer.

Années Surfaces en hectares Production en quintaux
1938 23.000 190.000
1949 31.000 . 200.000
1950 32.000  

--------Le tabac à priser n'occupe toujours, en regard, qu'une très faible place. Il est en régression dans la région de Mascara.

--------Coton.
--------La culture du coton connaît à l'heure actuelle une nouvelle phase de développement et l'attention des producteurs se porte de plus en plus vers elle, en raison notamment du relèvement des cours qui en font une culture rémunératrice.
Le tableau suivant résume l'évolution depuis 1948.

 
1948
1949
1 9 5 0
     
Culture en sec(Bône)
Périmètre irrigable
Surfaces en hectares

750
1.500
2.500
1.450
Production coton fibre en quintaux
1.500
3.450
4.300
3.200

--------Les planteurs musulmans sont nombreux et leur proportion dépasse 50%. Ainsi qu'il a été indiqué plus haut la TABACOOP DE BONE a encouragé par diverses mesures les fellahs producteurs de tabac de qualité inférieure à s'orienter vers le coton mieux adapté à leurs terres.
--------Les variétés cultivées sont en sec la variété américaine " Acala Rogers " à moyennes soies (30 mim) et en irrigué la variété " Orléansville N°2 " à longues soies (40 m%m). --------Dans certains périmètres on s'oriente vers les types à cycle végétatif plus court.
--------L'égrenage s'effectue dans trois usines, d'une capacité de traitement totale de 12 tonnes fibres jour à Bône, Orléansville et Saint-Denis-du-Sig.
--------En raison de l'accroissement des besoins mondiaux en coton, la Métropole éprouve des difficultés à s'approvisionner en cette matière première, aussi des efforts sont tentés pour développer la production cotonnière dans les Territoires d'Outre-Mer, et en particulier en Algérie. Rémunératrice et bénéficiaire d'encouragement, il est possible que la culture du coton s'étende en 1951 sur une dizaine de milliers d'hectares. En prévision de cette accroissement des surfaces et de la production, les usines se préoccupent de parfaire leur équipement et de moderniser leur matériel.

--------Plantes alcooligènes.
--------Deux régions se livrent actuellement à la culture des plantes alcooligènes en Algérie, celles de Malakoff, en périmètre irrigué, et de Mercier-Lacombe.
--------Dans la région de Malakoff où les cultures se heurtent à des difficultés en raison de la compacité des terres, les résultats de la dernière campagne sont plutôt décevants.
--------En betteraves d'hiver, environ 350 hectares ont été semés. Les rendements obtenus varient de 2 à 22 tonnes-ha. En betteraves d'été, on compte un peu plus de 200 ha. sur lesquels 70 furent abandonnés. Les rendements s'élèvent en moyenne à 10 T/ha.
--------En topinambours une centaine d'hectares ont été plantés ; les rendements sont de l'ordre de 25 tonnes ; l'arrachage a donné lieu à de très grosses difficultés.

-------

--------enfin, le sorgho a recouvert 250 hectares avec des rendements variant de 10 à 25 tonnes.
--------Avec des récoltes aussi médiocres se pose le problème de l'approvisionnement de l'usine dans les annéesà venir. Des primes d'encouragement sont prévues pour les producteurs souscripteurs de contrat et acceptant de suivre les conseils techniques nécessaires pour mener à bien la culture.
--------Dans la région de Mercier-Lacombe, qui pratique pour une grande part la culture à sec, les résultats sont également assez médiocres. Toutefois, tant en raison de la nature des terres que des méthodes pratiquées, les frais à l'hectare se trouvent réduits et permettent de réaliser quelques bénéfices.
--------Les superficies ensemencées dans cette zone ont couvert, au cours de la dernière campagne, un peu plus de 800 hectares dont environ 250 en irrigué. En culture normale le rendement moyen a été de 8 tonnes à l'hectare en sec et de 16 tonnes en irrigué.
--------En résumé, la culture des plantes alcooligènes et de betteraves en particulier, n'est pas encore entièrement sortie de la période des tâtonnements qui ont marqué ses débuts.

--------Plantes diverses.
--------Le lin est en pleine régression. Il ne couvre plus en 1950 que 10.000 hectares, qui ont produit environ 45.000 quintaux ; malgré l'annonce de mesures prises pour le soutien des prix, il est peu probable qu'il retrouve la faveur des producteurs.
--------Parmi les autres oléagineux, le tournesol et l'arachide ont localement quelques adeptes. La menthe et la lavande n'occupent qu'un petit nombre d'hectares.
--------La culture du géranium bien que localisée, s'étend en raison de la hausse des cours de l'essence.
--------Enfin, quelques essais de pavot oeillette chez les agriculteurs se sont traduits par des échecs imputables pour une bonne part à la mauvaise exécution des semis et aux difficultés du démarrage.

--------PLANTES PERENNES
--------a) Vigne.
--------La reconstitution du vignoble algérien se poursuit régulièrement et à une cadence croissante depuis six ans, ainsi qu'il résulte des chiffres ci-après

ANNEES

SURFACES PLANTEES EN Ha.
1944-45
2.000
1945-46
8.000
1946-47
12.000
1947-48
20.000
1948-49
23.000
1949-50
24.000
TOTAL
89.000

--------La situation actuelle de la viticulture laisse prévoir un ralentissement de cette progression en 1950-51. Il est néanmoins certain que plus de 100.000 ha., c'est-à-dire à peu près le tiers de la surface du vignoble existant à la fin de la dernière guerre, se trouvent actuellement reconstitués. C'est là un effort remarquable.

--------Campagne 1950. -- La récolte 1950 s'annonce belle avant l'été, mais elle subit dès le mois de juin les effets de violents coups de sirocco. La végétation en est affectée et la maturation se fait dans des conditions difficiles. Aussi au moment des vendanges les espoirs d'une grosse récolte rappelant les plus belles époques avant 1938 se sont évanouis.
--------En fait, la production est sensiblement la même que celle de la campagne précédente. Elle se chiffre exactement à 14.296.000 hectolitres sur 347.644 ha. en production. En 1949, elle était de 14.467.000 hectolitres.
--------Le fait marquant de cette campagne est surtout la chute brutale des cours du vin. Au lendemain des vendanges les ventes ne s'effectuent qu'avec une extrême lenteur. Les viticulteurs sont désappointés et un certain malaise économique pèse de ce fait sur l'Algérie ; en outre, la trésorerie, de nombreuses exploitations se trouve gênée. Les mesures prise depuis, en application du statut viticole pour amener un redressement des cours ont toutefois amélioré la situation, mais l'incertitude qui pèse sur l'avenir freine les initiatives, surtout lorsqu'elles appellent d'importantes mises de fonds.
--------Pour surmonter la crise menaçante, les producteurs sollicitent l'application complète du statut viticole, tant, en ce qui concerne les plantations que l'écoulement des récoltes. --------Par ailleurs, ils s'orientent vers une politique de qualité et d'abaissement des prix de revient.
--------A cet effet, de nombreux champs d'essais ont été créés, suivant les directives et sous le contrôle des services techniques de la Direction de l'Agriculture.
--------Le tableau ci-dessous reflète l'évolution du vignoble algérien depuis 1945.

Années
Surfaces en hectares
Production en hectolitres
1939
394.645
17.879.587
1945
341.098
9.500.137
1946
333.351
9.141.937
1947
326.814
8.302.791
1948
330.542
12.253.290
1949
335.318
14.467.299
1950
347.644
14.296.000

--------b) Production fruitière.
--------Situation Générale.
--------La climatologie de l'année n'a pas été favorable aux espèces fruitières aussi constate-t-on une chute des rendements, sauf pour les agrumes qui bénéficient de soins de plus en plus attentifs. Les plantations se développent et ce sont encore les " CITRUS " qui tiennent la tête.
--------L'importance des diverses espèces fruitières et de la production est donnée par le tableau 1,

TABLEAU N° 1
Nombre d'arbres ou surfaces en rapport et production des cultures fruitières pour l'Afrique du nord

 
Campagne 1937-1938
Campagne 1949-1950
Nb d'arbres en milliers
Superficie en ha
Production en milliers de quintaux
Nb d'arbres en milliers
Superficie en ha
Production en milliers de quintaux
Agrumes
4.100
11.500
1.041
 
22.160
2.210
Olives pour huileries (1)
8.239.(2)
 
1.286
9.020 (2)
 
1.158
Olives pour conserves (1)
   
95
     
Figuiers
7.166 (3)
 
652
8.500 (3)
 
676
Abricotiers
         
100
Amandes récoltes fraîches
         
52
Amandes récoltes
sèches
 
10.700
   
16.800
23
Pruniers-
         
125

Arbres fruitiers
divers

           
1) Y compris les Territoires du Sud. (2) En rapport. (3) Total des arbres en rapport ou non.

--------AGRUMES.
--------L'augmentation des rendements en 1950-1951 par rapport à la dernière campagne porte particulièrement sur les oranges Navels et la clémentine.
--------Le taux d'accroissement des plantations marque une pointe. On a mis en place 60 % de plants d'agrumes de plus qu'en 1949, année qui était elle-mémé en progression de 25 % sur 1948.
--------La demande en plants accentue son orientation vers les variétés qui alimentent le marché en fin de saison : Double fine améliorée, qui représente 37 % des orangers vendus contre 27 % l'an dernier, compense la désaffection pour Valencia Late, trop sensible à la psorose. Avec Washington Navel, la situation des trois variétés standard s'affirme, représentant 64 % des plants d'agrumes vendus. Le clémentinier, grâce à ses variétés productives, améliora sa situation.
--------L'échelonnement des ventes s'accentue. Les exportations d'agrumes de mars et avril passent de 191.565 quintaux en 1949 à 307.167 quintaux en 1950.
--------Les ventes directes sur l'Allemagne en fin de campagne 1949-1950, ont atteint 160.000 quintaux, facilitant, la solution des problèmes de commercialisation.
--------Les estimations de récolte pour 1950-1951 s'élèvent à 2.500.000 quintaux.

--------OLIVIERS.
--------La campagne actuelle a été marquée en juin-juillet par d'importantes chutes de fruits en Kabylie. mais l'effet sur les rendements a été en partie compensé par le grossissement des fruits consécutif aux pluies précoces et abondantes. Une attaque très virulente de la mouche des olives a réduit les tonnages escomptés et aggravé le degré 'd'acidité des huiles.
La production des olives de conserve a également été favorisée par les pluies et elle a échappé en grande partie aux dégâts de la mouche. Les rendements sont généralement élevés. Les cours des olives ont atteint 3.000 fr. pour l'huile et 4.000 fr. pour la conserve.
--------Les estimations de récolte pour la campagne 1950-51 s'élèvent à un peu plus d'un million de quintaux.

--------FIGUIERS.
--------Une caprification insuffisante du fait de la rareté et la mauvaise qualité des " dokkars " a provoqué en juillet une chute de fruits très importante. Les figues formées peu charnues sont arrivées tardivement à maturité à une période particulièrement pluvieuse qui a contrarié leur séchage. Cette campagne est une des plus mauvaises depuis vingt ans. Le tonnage des exportations continue à décroître, revenant vers les chiffres d'avant-guerre. Il a été exporté 95.000 quintaux brut au 31 décembre 1950 contre 120.000 l'année précédente à la même date ; les cours des fruits séchés en septembre sont de 4.000 francs.

--------ARBRES A NOYAU.
--------La production des abricotiers a été satisfaisante dans les zones de culture européenne. Les plantations, cependant, sont toujours limitées par le risque des dégâts du " capnode " et se déplacent vers les périmètres irrigués où les résultats sont les plus certains.
--------La récolte des amandiers a été importante, celle des pêchers très réduite.

--------ARBRES A PÉPINS.
--------Le pommier " Llorca " est plus largement planté d'année en année ; les cours de ses fruits, très recherchés, se maintiennent élevés.

--------PEPINIERES.
--------La confiance des agrumiculteurs et pépiniéristes dans les agrumes s'est traduite par le maintien du prix des plants (250 à 320 fr), ainsi que par l'extension ou la création de nouvelles pépinières. Il résulte que le total des plants déclarés admis à la vente s'élève à 828.000, contre 546.000 en 1949-1950 et 295.000 en 1948-49. (Tableau N° 2.)
--------Pour toutes autres espèces d'arbres. l'offre en plants excède la demande.

TABLEAU N" 2
Plants d'agrumes admis à la vente - Campagne 1950-1951

Espèces
Alger
Oran
Constantine
Algérie
Orangers 390.928 286.802 26.990 704.720
Clémentiniers 19.529 35.876 5.221 60.626
Citronniers 18 .346 8.987 3.831 31.164
Mandariniers. 19.747 5.969 1.298 27.014
Pruniers et divers 3.579 180 1.460 5.219
Total 452.129 337.814 38.860 828.743

DIRECTION DE L'AGRICULTURE
AU GOUVERNEMENT GENERAL DE L 'ALGERIE