Alger, Algérie : documents algériens
Série économique : élevage
L'élevage algérien et la production animale en 1950
7 pages - n°88 - 1er novembre 1951

 

mise sur site le 5-06-2005
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IMPORTANCE ET ETAT SANITAIRE DU CHEPTEL a)Importance quantitative du cheptel.

----------Bénéficiant de conditions climatiques favorables, le cheptel a poursuivi son ascension numérique dés là observée en 1949.
----------En effet, en un an, le nombre de bovins est passé de 747.000 têtes à 766.000 soit une augmentation de 19.000 têtes.
----------Le nombre des ovins est passé de 3.839.000 à 4.541.000, soit une augmentation de 702.000 têtes.
----------Le nombre des caprins est passé de 2.596.000 à 2.862.000, soit une augmentation de 266.000 têtes.
----------Le nombre des chevaux est passé de 204.000 à 216.000, soit une augmentation de 12.000 têtes.
----------Le nombre des ânes est passé de 255.000 à 326.000, soit une augmentation de 71.000 têtes.
----------Le nombre des camélidés est passé de 130.000 à 140.000, soit une augmentation de 10.000 tètes.
----------L'effectif mulassier est resté stable (230.000 têtes).

----------Par contre, le nombre de porcs accuse une diminution sensible (137.000 en 1950, au lieu de 160.000 en 1949) résultant de l'effondrement des cours, qui ont entraîné, depuis 1949, la suppression des petits élevages de fortune.

----------En résumé, l'année 1950 est marquée par une plus value du capital bétail de l'Algérie qu'on peut estimer à 3 milliards de francs.

b)Etat sanitaire.

----------La peste aviaire a encore provoqué une importante mortalité dans les trois départements. Elle paraît toutefois rétrocéder sous l'influence des mesures de prophylaxie sanitaire.

----------L'application des mesures de Police sanitaire a permis d'enrayer l'extension des foyers de doucine.
----------L'utilisation systématique contre cette affection des moyens chimiothérapiques à titre préventif pendant la saison de monte ont réduit à 29 le nombre d'équidés reconnus atteints.

----------Les quelques foyers de fièvre aphteuse qui avaient été dénombrés à la fin de 1949 sont éteints et à ce jour l'épizootie n'est plus signalée.
----------La frontière algéro-tunisienne a été fermée en juin à l'importation des animaux venant de Tunisie., en raison de l'extension qu'avait prise la fièvre aphteuse dans ce territoire. ----------Par suite de l'amélioration de l'état sanitaire, cette interdiction vient d'être levée.

----------Plusieurs cas de leptospirose - maladie contagieuse à l'homme - ont été signalée à différentes r prises dans le circonscription de Sétif, ainsi que diverses épidémies d'entéro-toxémie sur les ovins.
----------225.000 moutons ont été vaccinés contre la clavelée ;
----------15.000 bovins ont été vaccinés contre le charbon symptomatique et le charbon bactéridien.

----------Les dépôts de reproducteurs ont assuré la prophylaxie des piroplasmomes dans 136 exploitations, en traitant préventivement 3.240 bovins.
----------1.650.000 moutons ont été soumis aux balnéations et 415.000 aux traitements antiparasitaires internes 5.000 volailles ont été vaccinées contre la peste aviaire.

----------En résumé, l'état sanitaire en 1950 fut excellent pour l'ensemble du territoire. La multiplication des mesures préventives instituées à tous les échelons de la production commence à porter ses fruits.

LES PRODUCTIONS ANIMALES
a) Production équine.

----------Poursuivant sa politique d'amélioration du cheval agricole et de l'industrie mulassière, le Service de l'Elevage a, par l'intermédiaire de ses Dépôts de Reproducteurs, mis à la disposition des agriculteurs 108 étalons de trait, contre 97 en 1949 et 67 baudets contre 62 l'an dernier. répartis dans 106 stations de monte (contre 103 en 1949).
----------Le nombre de juments saillies est passé de 19.714 en 1949, à 21.339 en 1950, soit une augmentation de 1.625 juments, bien que les Dépôts n'aient mis au total que 8 étalons de plus en service.
----------Le nombre des étalons de selle (barbes et arabes X barbes) a diminué (396 au lieu de 405) pour laisser la place aux étalons de trait et aux baudets.
Le tableau suivant résume l'action des Dépôts de Reproducteurs en matière de production équine.

 

Nombre d'étalons utilisés

Nombre de juments saillies

 

1947

1949

1950

1949

1950

Pur-sang arabes

25

28

29

215

234

Etalons du pays

421

405

396

14558

15578

Etalons de trait

88

97

108

3115

3061

Baudets

31

62

67

1826

2466

Total

565

592

600

19714

21339


----------Les recettes effectuées par les Dépôts au titre de la monte s'établissent comme suit
----------Saillies 7.100.000 frs
----------Vente des fumiers 2.000.000 frs
----------Vente de poulains et pouliches pur-sang arabes 200.000 frs
----------Soit au total 9.300.000 frs

----------Au cours de l'année ont été importés en France :
----------593 chevaux de trait.
----------283 mulets.
----------14 ânes.
----------Malgré la motorisation, la production des équidés, et singulièrement la production mulassière, con-serve toute sa valeur. L'Algérie peut devenir l'un des meilleurs fournisseurs de mulets à l'Europe. Les services techniques de l'étranger commencent à reconnaître les qualités de cet élevage.

b) Production bovine.

----------Le tonnage des viandes de bovins abattus et contrôlés en 1950 s'élève à 12.600 tonnes. Il avait été de 9.807 tonnes en 1949, soit une augmentation de 2.793 tonnes.

----------En 1938, le rendement moyen en viande nette d'un bovin était de 89 kgs. En 1950, ce rendement moyen est passé a 101 kgs. C'est dire qu'une nette amélioration de la qualité bouchère du bétail algérien se fait sentir. Pour un même tonnage, on abat moins d'animaux.

----------Cette amélioration résulte du fait que, peu à peu, les problèmes de l'alimentation du bétail commencent à être un peu mieux connus, les mesures préventives contre les maladies contagieuses à se généralises et l'action de reproducteurs sélectionnés a porter ses fruits.
----------Il en est de même pour la production laitière qui est en progression manifeste, comme le montre le tableau suivant :

Apports de lait dans les grandes villes (litres)
1948
1949
1950
Alger
6.965.850
11.189.450
11.090.000
Oran
2.814.372
4.354.768
5.343.837
Constantine
2.581.578
3.875.966
4.872.815
Bône
1.973.507
3.096.473
4.170.174
 
14.335.307
22.516.657
25.476.826

----------Soit une augmentation de revenu brut de plus de 100 millions de francs.
----------Sous l'influence des Comités de Gestion des zones d'approvisionnement en lait, d'heureuses modifications ont été apportées dans la tenue des étables. Celles-ci, au nombre de 887, répondent dorénavant à un minimum d'hygiène. Le contrôle sanitaire a en outre permis la réforme précoce des non-valeurs et le dépistage hâtif des porteurs de germe. Ainsi la création d'un réseau d'étables patentées ou agrées. les s accredited-herds , des pays anglo-saxons a eu les meilleures influences sur la qualité de la production bovine.
----------Il convient d'ajouter à cela : 1°) L'action des centres d'insémination artificielle de Maison-Carrée et des Dépôts de Reproducteurs du Service de l'Elevage.
----------Alors que 826 vaches avaient été fécondées suivant cette technique en 1948 et 1.438 en 1949. 1.643 vaches ont été fécondées en 1950. La progression continue régulièrement.
2°) L'action de la Station expérimentale qui a pu mettre en 1950 à la disposition des éleveurs : taureaux sélectionnés soit : 1 de race brune de l'Atlas, 3 de race Schwytz et 5 de race tarentaise (soit, depuis le 1" janvier 1949 : 27 taureaux de choix représentant une valeur globale de 2 millions de francs environ).

 

-------

-c)Production ovine.

----------Le cheptel ovin de l'Algérie a fourni en 1950 :
----------- 15.000 tonnes de viande aux abattoirs contrôlés (soit une augmentation de 2.000 tonnes sur 1949)
----------- 1.150 tonnes de viande nette à l'exportation dont : 945 tonnes fournies par 63.000 moutons sur pied ;
----------285 tonnes en carcasses réfrigérées fournies par 13.700 moutons abattus.

----------Pour améliorer la production ovine, ont été importés :
----------- 113 béliers appartenant aux races françaises, contre 63 en 1949. Cette différence montre bien la tendance de plus en plus marquée des agriculteurs d'Algérie vers l'élevage du mouton et son perfectionnement rapide par croisement.
----------En même temps, les Stations de sélection de Tadmit, El-Ousseukh, Aïn-Radja et Remila, ont pu mettre à la disposition des éleveurs : 210 béliers sélectionnés appartenant aux races autochtones (75 en 1949)

----------Situation. des effectifs dans les stations d'Elevage Ovin (Janvier 1951).

 
Béliers
Brebis
Antenais
Agneaux
Total en 1950
Total en 1949
El-Ousseukh
66
318
236
26
646
469
Aïn-Radja
43
152
135
96
426
355
Remila
5
100
56
37
198
223
Tadmit
121
343
523
563
2050
1917
 
235
1413
950
722
3320
2964

----------25 Commissions pastorales ont participé a la sélection du cheptel ovin transhumas et se sont attachées. à récompenser les meilleurs pasteurs par l'attribution de primes en espèces, de diplômes et de médailles en même temps qu'elles procédaient à la remise gratuite des béliers de choix issus des Stations ci-dessus énumérées.
----------Enfin dans 57 Secteurs d'amélioration d'élevage réalisés dans le cadre du Paysanat les familles d'éleveurs trouvent les moyens de protéger leur troupeaux contre les fléaux permanents. la faim, la soif. la maladie.
----------C'est un effort sans précédent qui a permis de reconstituer les troupeaux décimés en 1945-46, de constituer des réserves fourragères, d'aménager des points d'eau (350). ----------Chaque SAR a son troupeau qui sélectionné fournira des reproducteurs d'élite. Les exportations portaient sur 800.000 têtes en 1939, elles ont cessé jusqu'en 1949, mais ont repris en 1950 (110.000 têtes), il est permis d'espérer qu'elles dépasseront 500.000 en 1951.

d) Production porcine.

----------Le caractère dominant de la production porcine en 1950 est le maintien sur le marché des véritables éleveurs qui ont continué à améliorer leur production par l'aménagement de porcheries modernes ;
----------par une prophylaxie plus active des principles maladies contagieuses ; -
----------- par l'introduction de 289 verrats sélectionnés.

----------Si la consommation de porc a diminué en 1950 (9.000 tonnes en 1950 contre 11.650 en 1949) l'exportation de viande et de produits de charcuterie est tombée de 2.516 tonnes en 1949 à 1.024 tonnes en 1950

e) Production cameline.

----------Les foyers de trypanosomiase cameline signalée en 1949 ont fait l'objet de mesures de prophylaxie collective dans la vallée de la Daoura dont il ne peut être encore mentionné avec certitude les résultats,

f) Production des animaux de basse-cour.

----------Cette production a continué à payer un lourd tribut à la peste aviaire. Les mesures prévues par la police sanitaire sont demeurées illusoires et seules les mesures de prophylaxie médicale ont donné quelques résultats quand elles ont été rationnellement appliquées.

----------L'Algérie a pu néanmoins exporter des oeufs congelés. alors qu'elle a importé 41 tonnes de volailles et 1.200 oeufs à couver.

L'extension de la production aviaire paraît étroitement subordonnée à l'extinction des foyers de peste

INSPECTION SANITAIRE.

----------Ont été soumis à l'inspection sanitaire du Service de I'Elevage :
----------a) A l'importation.

----------Produits alimentaires
----------Viande fraîche : 1.400 tonnes
----------Viande conservée et produits de chacuterie : 3.181 tonnes
----------Poissons : 2.367 tonnes
----------Lait et produits laitiers : 12.171 tonnes
----------TOTAL : 19.119 tonnes, dont 13 tonnes ont été saisies comme impropres a la consommation humaine.
(En 1949 : 15.350 tonnes. soit : 3.769 tonnes en plus pour 1950).
----------Animaux vivants :

 
1950
1949
Soit pour 1950 en plus
Chevaux

1.298 têtes
1.858 têtes
 
Mulets
3.844 têtes
1.501 têtes
2.843 têtes
Anes
31 têtes
5 têtes
26 têtes
Bovins
7.419 têtes
6.097 têtes
1.322 têtes
Ovins
1.918 têtes
109 têtes
1.809 têtes
Porcins
289 têtes
0 tête
289 têtes
TOTAUX
14.799 têtes
9.570 tête
s 5.229 têtes

----------Ces statistiques font nettement apparaître une augmentation ,du volume des importations dont on peut trouver la cause dans les cours des marchandises devenus plus élevés en Algérie qu'en France.

----------b) A l'exportation.
----------Produits d'origine animale

 
1949, en tonnes
1950, en tonnes
Boyaux T. 1.12 T.
99
112
Viandes
1.368
2.842
Laine et poil
1.976
542
Matières grasses animales
150
162
Tapis haute laine
366
412
Cuirs et peaux
2.343
1.562
TOTAUX
6.302
 

----------Animaux :
----------Chevaux Mulets : 280
----------Anes : 14
----------Bovins : 4.400
----------Ovins : 63.000
----------Caprins : 21.430
----------Porcins : 21.430
----------Total pour 1950 : 103.444 têtes.
TOTAL POUR 1949 : 9.931 têtes.
SOIT EN PLUS : 93.513 têtes.

----------
Ces tableaux montrent que le volume des exportations d'animaux vivants l'emporte nettement en 1950 sur celui des importations et que le tonnage des produits d'origine animale importés est plus élevé en 1950 que le tonnage des exportations. Dans cette branche de l'économie. la balance commerciale ne penche donc pas en faveur de l'Algérie.

----------LES ENCOURAGEMENTS FINANCIERS A LA PRODUCTION ANIMALE EN ALGERIE
----------On peut estimer la valeur du cheptel algérien à 110 milliards de francs environ.
----------L'accroissement de ce capital a fait l'objet de divers encouragements de la part du Gouvernement. On peut les énumérer comme suit :
----------Primes d'encouragement distribuées aux pasteurs par les Commissions pastorales : 800.000 fr.
----------Subventions aux groupements d'éleveurs : 3.700.000 fr.
----------Subventions pour importation de géniteurs : 196.000 fr.
----------Primes aux propriétaires de taureaux recommandés : 15.000 fr.
----------Primes à l'élevage du cheval : 1.850.000 fr.
----------Primes diverses aux concours hippiques, sociétés d'élevage (aviculture, société canine), championnat des chevaux de selle : 1.665.000 fr.
----------TOTAL 8.226.500 fr.

DIRECTION DE L'AGRICULTURE AU GOUVERNEMENT GENERAL DE L'ALGERIE