Alger, Algérie : documents algériens
Série militaire : unités algériennes
la légion étrangère

--------" Il faut que le prestige et la gloire de notre Nation soient bien grands pour que de toutes les parties de l'Univers, des étrangers soient accourus en tout temps pour y servir sous les plis de nos drapeaux. "
CARDE
GOUVERNEUR GÉNÉRAL DE L'ALGÉRIE
(Discours du 30 Avril 1931 à l'occasion des fêtes du Centenaire de la Légion)

10 pages - n°11 - 20 mars 1953
mise sur site le 14-02-2004

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LES SOLDATS ÉTRANGER AU SERVICE DE LA FRANCE.
--------"Jusqu'en 1789, les soldats écossais, anglais, irlandais, suisses, polonais et allemands combattent avec une vaillance légendaire pour la France et notre histoire garde religieusement le souvenir des mercenaires helvétiques dont le dévouement illustre faisait dire que le sang versé par ces valeureux guerriers " aurait pu combler un canal de Paris à Bâle ". A Fontenoy, au temps de la guerre en dentelles, sous les ordres du Maréchal de Saxe, les régiments irlandais se font décimer sur place. Aux heures glorieuses de la Révolution, du Consulat et de l'Empire, de nombreuses légions, formées par les enfants de toutes les nations éprises de liberté, viennent se ranger sous notre drapeau tricolore : légions batave, germanique, helvétique, italienne, irlandaise, hellénique, lanciers de Poniatwski, régiment d'Hohenlohe. Enfin, à la prise d'Alger, une nouvelle légion, digne héritière de celles qui l'avaient précédée sur la terre de France, se lève et s'impose immédiatement.


CRÉATION DE LA LÉGION ÉTRANGÈRE.
--------"" LOUIS-PHILIPPE, roi des Français, à tous présents et à venir Salut. "
--------"Vu la loi du 8 mars 1831, vu le rapport de notre Ministre Secrétaire d'État au département de la Guerre, nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit :
--------"" Il sera formé une Légion composée d'étrangers. Cette légion prendra la dénomination de " LÉGION ÉTRANGÈRE ".
--------"Le Roi vient de créer l'arme chérie des généraux.
--------"La Légion étrangère s'organise et comprend de suite sa mission en faisant ses premières armes et ses premiers travaux.

ALGÉRIE 1831 - 7870.

--------"Tout en prenant une part active et glorieuse à la pacification de l'Algérie, la Légion participe efficacement à la mise en valeur de ce pays. L'ouverture de pistes et de routes ayant d'abord un intérêt stratégique, mais qui deviennent rapidement des voies à grande circulation, la construction, dès 1843, de Sidi-Bel-Abbès qui est restée la ville de la Légion ; la création de la route des chotts qui. de Saïda, mène à Géryville, et de la route Aïn-Sefra-Saïda, représentent quelques aspects de la contribution d a Légion à l'oeuvre constructive de la France en Algérie.

LES CAMPAGNES DE LA LÉGION

CAMPAGNE d'ESPAGNE.
--------"En 1835, la Légion est "cédée" à l'Espagne pour soutenir sur son trône Isabelle contre don Carlos, et elle y fait, avec son admirable fidélité, la guerre la plus décevante qui soit, s'usant en guérillas contre un ennemi invisible. Tarapegui, Huesca, Barbastro sont les plus importants combats, et deux chiffres disent mieux que les phrases le sacrifice consenti par la Légion : partie à l'effectif de 4.100 hommes, elle en revint avec 500. Le Général Cordova, commandant en chef de l'Armée espagnole, reconnaissait que
" La Légion Étrangère française est une troupe admirable. "

GUERRES DU SECOND EMPIRE.
--------"De 1854 à 1856, la Légion opère en Crimée. La guerre se déroule d'abord à Galipoli, où 60 ans plus tard, la Légion viendra à nouveau livrer de durs combats.
--------"A l'Alma, les autres troupes emportées par leur ardeur guerrière, se précipitent vers l'ennemi, mais sans ordre, rendant impossible l'exercice du commandement. La Légion, au contraire, avance avec calme et sang-froid, et Canrobert lui crie : " A la bonne heure, servez d'exemple aux autres, braves Légionnaires. "
--------"Elle est à Inkermann, à Sébastopol, où, par une splendide charge à la baïonnette, elle enlève de haute lutte le bastion central, sans tirer un coup de fusil. Le 1er Régiment Étranger y perd son Chef, le Colonel Viénot.

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--------"Trois ans plus tard, la Légion a de nouveau changé de théâtre d'opération : elle participe aux combats qui vont assurer l'unité italienne.
--------"" La Légion est à Magenta. L'affaire est dans le sac. " s'écrie Mac-Mahon.
--------"Son Chef, le Colonel de Chabrière, y est tué mais le nom de Magenta est inscrit au drapeau. Les pertes sont telles que les deux régiments sont fondus en un seul.

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--------"Progressivement, de 1863 à 1867, la Légion tout entière quitte l'Algérie pour le Mexique. La lutte contre les guérilleros mexicains ressemble étrangement à celle qu'en 1835 menait déjà la Légion contre les guérilleros espagnols. Le climat, la maladie, ajoutent encore aux difficultés. Nous ne rappellerons pas le but de cette expédition lointaine, le Légionnaire ne s'en inquiète pas. Il sait qu'il est au service de la France, et cela lui suffit. Il est soldat, il sert avec honneur et fidélité. Au Mexique, il écrit avec son sang et sa sueur une nouvelle page de douleur et de gloire.
--------"Quand il revient en Algérie en 1867, il laisse derrière lui 2.000 camarades tués ou morts de maladie, mais il rapporte dans les plis de son drapeau, un nom, une date, le souvenir d'un exploit : CAMERONE

CAMPAGNES COLONIALES DE LA IIIè RÉPUBLIQUE.
--------"Sous la IIIè République, la vie de la Légion prend l'allure d"une véritable épopée. C'est alors qu'elle connaît son plein épanouissement, menant à bien plusieurs tâches à la fois et fraternisant avec les peuples qu'elle a vaincus la veille. Ce qu'elle a fait jusqu'en 1871 semble peu de chose en comparaison du rôle qu'elle va jouer pendant soixante-quatre ans.
--------"Au cours de cette période, elle contribue à donner à la France le deuxième Empire Colonial du monde : Tonkin, Dahomey, Soudan, Madagascar, Maroc, Syrie, elle est partout. Partout elle se bat, partout elle met en valeur le pays soumis.
--------"La Légion, c'est la troupe économique par excellence, celle qu'on n'épargne pas, celle que l'on met en vedette quand il y a " un coup dur " en perspective. De cela, le Légionnaire est fier. Cet homme, il faut l'avoir vu, torse nu, sur les chantiers du Sud, accomplir sous un soleil de feu sa pénible besogne de pacification ; il faut l'avoir vu au combat, affrontant l'ennemi avec son flegme impressionnant, mourant anonyme et obscur, pour son Chef, ses traditions, son Drapeau.
--------"En 1872, revenant en Algérie, la Légion Étrangère pose les armes et prend les outils. C'est, depuis sa création, à peu près l'unique période où elle peut souffler. D'ailleurs, à cette époque, la France vaincue " se recueille et attend ".
Mais l'attente est de courte durée, la France a tôt fait de relever la tête ; le Régiment Étranger reprend vite son existence active.
--------"La Légion organise ses compagnies montées qui lui permettent de sillonner le désert en doublant les étapes. Ces équipées ne vont pas tarder à devenir célèbres. L'expansion coloniale de la France offre bientôt à la Légion, de nouveau formée en deux régiments, un vaste champ d'activité.
--------"1) Indochine.
--------"En 1883, elle envoie des unités au Tonkin.
--------"A peine débarqués, les Légionnaires font partie de la colonne de l'Amiral Courbet contre les Pavillons Noirs, et enlèvent de haute lutte la citadelle de Sontay. Deux compagnies de Légion occupent Tuyen-Quang. C'est là que ces compagnies vont, comme naguère à Camerone, comme plus tard à ElMoungar, faire preuve de l'héroïsme le plus pur. Pendant plus de cinq semaines, elles repoussent les assauts de 10.000 Chinois fanatisés, puissamment armés, encerclant complètement la citadelle, dont ils dominent les remparts, faisant sauter ceux-ci à la mine et menant l'attaque par les brèches créées. Cet épisode fourmille d'admirables faits d'armes individuels ou collectifs.
--------"Plus de quatre bataillons sont maintenant au Tonkin : deux d'entre eux participent à la fameuse bataille de Lang-Son, qui détermine la chute du Ministère Jules Ferry.
Puis c'est la lutte contre les pirates, les colonnes contre le De-Tham, des combats sans trêve, des tournées de police. La présence de la Légion a maintenu l'ordre au cours des quatre années de guerre où toutes les autres troupes de souveraineté avaient été retirées et en 1930, où le parti communiste souleva certains éléments de la population contre notre autorité.
--------Parallèlement aux opérations, les Légionnaires, comme en Algérie, mettent en valeur les pays conquis. Ils construisent surtout des ouvrages de défense et d'art : citadelles, remparts, ponts et bâtiments, et nombreuses sont les tombes des Légionnaires morts victimes des fièvres, dans les cimetières qui jalonnent la voie ferrée de Vietri à Lao-Kay.

--------"
2) Dahomey.
--------"En 1892, un bataillon de Légion part au Dahomey pour abattre la puissance de Béhanzin. C'est sous un climat malsain, dans la brousse impénétrable, coupée de marais impraticables, une lutte terrifiante contre un ennemi acharné. Le bataillon met soixante jours à parcourir cent kilomètres dans la forêt vierge, mais l'énergie des Légionnaires vient à bout de tout : ils chassent Béhanzin de sa capitale, -----ÀBOMEY. .A la suite de cette campagne, le Général Dodds télégraphie au Ministre : " Je n'ai jamais eu l'honneur-de commander à d'aussi admirables soldats, on peut tout leur demander. "

--------"3) Madagascar.
--------"En 1896, une insurrection éclate et se propage dans toute l'Île de Madagascar. Gallieni prend 1e commandement des troupes et demande au Gouvernement de lui envoyer 600 hommes de la Légion Étrangère" afin de pouvoir, le cas échéant, mourir convenablement ".
--------"La révolte est vite réprimée, mais la pacification est longue et nécessite jusqu'en 1900 de nombreuses colonnes. L'insalubrité du climat donne à cette campagne un caractère extrêmement pénible qui décime les rangs de la Légion. A Madagascar, elle manie l'outil, construisant des routes au prix d'efforts inimaginables dans un pays tourmenté.

--------"4) Maroc.
--------"1900 : La question marocaine se pose. Il importe de protéger l'Algérie en pénétrant au Sahara (Touat, Tidikelt, Gourara) et en mettant la main sur les confins du Sahara marocain.
--------"A partir de 1904, le Colonel LYAUTEY lance la Légion à la conquête du Maroc : une compagnie de Légion pénètre à Colomb-Béchar qui devient le centre de notre système de protection de la Zousfana.
--------"En 1907, le Régiment de marche du 2è Étranger participe aux opération aux alentours de Casablanca tandis que des éléments du ter Étranger prennent part à la prise d'Oudjda.
--------"Très rapidement, les Légionnaires soumettent la région de Ber-Rechid, Settat, Mediouna, qu'ils élargissent aux combats de l'Oued Fekkak et de Sidi-Yebli. Puis, tandis que sur le front oriental tombe Taourirt, la 22è compagnie du 2è Étranger, bientôt rejointe par celle du Capitaine Rollet, atteint Kasbah Tadla, et se bat à Dar Ould Zidou.
--------"En 1911, le Sultan assiégé dans Fès par les tribus berbères, appelle les Français à son secours, et la Légion envoie deux compagnies qui luttent à Zegotta et entrent dans Fès.
--------"Bientôt est reconnue la nécessité de réaliser la jonction : MAROC-ALGERIE, d'où une série d'opérations visant l'occupation de Taza et du couloir Fès-Taza. Le 1er Etranger occupe M'Soun et, en 1914, tandis que les éléments du 2è Etranger prennent Khenifra, il entre à Taza et consomme la jonction au combat de Sidi-Bel-Kacem, où le Commandant Met est grièvement blessé.
--------"Mais le Légionnaire ne se contente pas de donner sa vie dans les combats les plus âpres, il donne la vie aux contrées qu'il a conquises. Menant de pair son oeuvre guerrière et son travail de pacification, la Légion suivant en cela les principes de Lyautey, participe à la construction de la voie ferrée Oudj da-Guercif.
--------"Parmi les travaux entrepris par les Légionnaires, citons également la création des postes de Midelt, Thimadit et Erfoud, la création de la route impériale qui relie Meknès à Bou-Denib.
--------"Au Maroc, les opérations de grande envergure recommencent en 1922, elles ont pour but la réduction de la tâche de Taza.
--------"A Scoura, pendant 12 heures, les Légionnaires luttent contre un adversaire 6 fois supérieur en nombre. A El-Mers, Bou-Kamoudj, Aït-Maklouf, Immouzer, ils emportent de haute lutte les Casbahs.
--------"En 1925, Abd-el-Krim soulève le Rif et la Légion prend une part active à cette rude guerre d'embuscade.
--------"En 1929. on la retrouve aux combats de Tahiant, de Djihani, de Tarna.
--------En 1932, à celui de Djbel-Issaf, du Djebel-Badou et de Tazig-Zaout.

--------5) Syrie.
--------"En Syrie, le pays est jusqu'en 1925 relativement calme. Là, comme ailleurs, la Légion était présente : depuis 1921, un bataillon du 4è Etranger avait participé aux opérations contre les Alaouites, et avait également construit postes et routes.
--------"Les événements du Rif eurent une répercussion immense dans tout l'Islam et particulièrement au Levant. Le 5è bataillon du 4è Etranger défendit splendidement Messifré contre une nuée de dissidents, se battit au Ressaz, réprima la révolte de Damas, pendant que le 4è Escadron du 1er R.E.C. se sacrifiait à Rachaya pour sauver la ville.
--------En 1926, les Légionnaires du 4è R.E.I. et du R.E.C. donnèrent l'assaut à Soueïda et l'enlevèrent brillamment.
--------Quand, à la fin de l'été 1926, la bataille s'éteignit au Levant, le crépitement de la fusillade fit place au bruit des outils maniés de main de maître dans le sol rocailleux. Ceux que l'on appelait les "bras tatoués " se mirent au travail comme si de rien n'était.

LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE (1914-1918) - LE RÉGIMENT DE MARCHE DE LA LÉGION ÉTRANGÈRE

--------"Pendant ce temps en Europe se déroule la première grande guerre mondiale.
--------"C'est le 11 Novembre 1915 que fut créé le Régiment de Marche de la Légion Etrangère, mais, dès le début des hostilités les Légionnaires étaient présents sur le sol de la Métropole.
--------"La déclaration de guerre avait provoqué un afflux de volontaires de toutes nationalités, désireux de combattre à nos côtés. Parmi eux, figuraient des ressortissants des pays neutres qui ne partageaient pas l'attitude réservée de leurs gouvernements, des étrangers établis en France qui estimaient avoir une dette à payer ou qui cherchaient, pour quelques-uns, à éviter l'internement. Aux uns et aux autres, la loi interdisait de faire partie des unités de l'Armée régulière, mais le principe fut admis de leur incorporation à la Légion. Une décision ministérielle du 12 Août 1914 prévoit la formation de différents régiments de marche destinés à réunir les légionnaires arrivant d'Afrique avec leurs cadres et les étrangers, engagés volontaires pour la durée de la guerre. Des centres d'instruction s'ouvrent à Lyon, Avignon, Bayonne, Rouen, Orléans, Blois, Toulouse et Paris. Ils donnent naissance au 2è Régiment de Marche du 1er Etranger ; au 3è, composé exclusivement, à l'origine, des volontaires de la région parisienne et au 2è` Régiment de Marche du 2è Etranger. Les Garibaldiens viennent former un 4è de Marche, dissous en mars 1915, alors que se précise l'entrée de l'Italie dans la guerre.
--------"Rapidement, l'alliage des vieux guerriers d'Afrique et des engagés volontaires connaît une étonnante réussite. Les combats de Champagne en témoignent et, lorsque tous leséléments de Légion sont groupés au sein du Régiment de Marche, ils lui apportent, en même temps qu'une solide expérience, 3 citations à l'ordre de l'Armée. Les Légionnaires auront trois ans, très exactement, pour acquérir de nouvelles palmes et ils s'y emploieront magnifiquement.
--------"En 1915, aux Ouvrages Blancs, le Régiment de Marche progresse de 4 km dans les lignes ennemies et sur un effectif de 75 officiers et de 3.822 légionnaires, 48 officiers et 1.889 hommes sont mis hors de combat. Le 28 Septembre de la même année, il est lancé à l'assaut de la position de Navarin devant laquelle ont échoué toutes les attaques de l'Armée. Après 5 tentatives, il parvient à franchir les réseaux et à pénétrer dans les tranchées allemandes.
--------"Il s'illustre encore à Belloy-en-Santerre, aux Monts de Picardie, à la Montagne de Paris, au Moulin de Laffaux.
--------"A la fin de la guerre, le Régiment de Marche laisse sur les champs de bataille de France 5.127 légionnaires.
--------"Pendant ces quatre années, la Légion est également employée sur d'autres fronts. Aux Dardanelles en 1915 ; en Serbie où elle se distingue en 1916, par la prise de Monastir et en 1917 par celle de TranaS1ena.

LA DEUXIÈME GUERRE MONDIALE.

--------"Fait exceptionnel : de 1935 à 1939, la Légion n'eut à fournir aucun combat d'importance : elle put donc se consacrer tout entière à son œuvre de " soldats bâtisseurs " puisque telle est la dénomination que l'on accorde aux Légionnaires.
--------"(1939 - 1940).
--------"Quand survinrent les événements de Septembre 1939, la Légion se devait d'être présente à la lutte. Le 6 Novembre 1939 était fondé le 11è Régiment Etranger d'Infanterie, au Camp de Valbonne, près de Lyon. On avait demandé aux différentes unités de Légion stationnées en Afrique de fournir des volontaires pour le front de France ; la " petite histoire " raconte qu'il s'en présenta tellement qu'un choix rigoureux dut être fait. Les élus furent assemblés à Bel-Abbés sous le nom de " renfort métropole ", qui fut embarqué à Oran pour arriver finalement au Camp de Valbonne, où furent formés Bataillons et Compagnies.
--------"Le 16 Décembre, sous les ordres du Colonel Maire, le Régiment arriva en Lorraine et tint les avant-postes, devant la Ligne Maginot, dans la région de Sieck-ravin d'Apach. C'est là, au bois Le Merle, que tombèrent les premiers, Légionnaires du 11è Etranger. C'est là, face au Château de Malborough, que le 30 Avril 1940, en compagnie de leurs frères d'armes, au Camp de Boulay, fut fêtée la journée de CAMERONE.
--------"Quand survint la brusque attaque du 10 Mai 1940, les Légionnaires se trouvaient au repos, en réserve d'Armée. Mais bientôt on fit appel à eux pour se porter au Bois d'Inor et y relever les éléments épars de la 9è Armée qui avait supporté le premier choc des Blindés ennemis. La Légion de Stenay-Inor avait d'autant plus d'importance qu'elle servait de charnière entre la Ligne Maginot et les fortifications construites sur cette partie du front depuis le début des hostilités. L'ordre fut de tenir : la Légion l'exécuta. Le 27 Mai, trois divisions ennemies se relayèrent sur le front de la 6è Division ; portant leur effort principal au centre que tenait le 11è; deux d'entre elles furent anéanties. Les autres corps furent relevés : la Légion tint. Le 3è Bataillon refusa toute relève et demeura à l'arrière-garde lors du décrochage.

------"Le 11 Juin, la Division isolée reçut l'ordre de se replier. --------Le régiment couvrit le décrochage. Tout au long de cette retraite effectuée à pied, le Régiment servit d'éléments d'arrière-garde. Après une retraite harassante, ce fut enfin Saint-Germain près de Domrémy, où le 18 Juin, les derniers survivants s'épuisèrent en d'héroïques combats. Le Drapeau dut être brûlé pour ne pas tomber aux mains de l'ennemi. Quand survint l'ordre de cesser le feu, il ne restait plus de valide qu'un quart de l'effectif engagé à Bel-Abbès.
--------C'est en Février 1940 que fut fondé le 12è Régiment Etranger d'Infanterie, formé d'environ 400 officiers et soldats, venus de Bel-Abbès où ils avaient été regroupés. En Mai le Régiment quitta le Camp de Valbonne et fut engagé dans la région de V illers-Coteret. Le 15 Mai il reçut l'ordre de se porter à Soissons pour assurer la défense du Secteur.
--------Le 16 Juin commença la bataille de Soissons. Pilonné par l'aviation et l'artillerie, le Régiment voit disparaître dans cette seule journée le tiers de son effectif.
--------"Le Régiment avait reçu l'ordre de tenir coûte que coûte et cette mission fut remplie malgré la pression d'un ennemi agressif ayant une supériorité considérable en hommes et en matériel. Pourtant, le 7, malgré les ponts sautés, l'ennemi parvint à s'infiltrer sur la rive sud de, l'Aisne et à tourner ainsi les éléments du 12" qui défendaient la ville. Peu nombreux furent ceux qui parvinrent à franchir les lignes et à rejoindre les éléments qui se regroupaient à l'arrière.
--------Alors commença la retraite qui devait mener le 12è' à Pont-des-Bonshommes, à 20 km de Limoges, où le " Cessez-le-feu " le surprit.

--------"(1941).

--------"Le premier septembre 1941, débarquaient à Dakar les deux bataillons de la Légion qui formaient la 4è D.B.L.E. Bientôt un renfort primitivement destiné au Tonkin vient l'y rejoindre.
--------"Pendant 18 mois, la Demi-Brigade assurera la sécurité dans cette région, tout en se préparant à intervenir en Tunisie.

--------"(1942 - 1945).

--------"Le 3°'1 R.E.I. est engagé dans la région du Djebel Mansour et de l'Oued Kebir.
--------"L'ennemi déclencha une violente attaque appuyée par des chars du dernier modèle "Tigre". Attaqués par des forces très supérieures en nombre, sans défense contre les blindés, les bataillons se défendirent furieusement. Ils parvinrent à stopper l'attaque mais y laissèrent les 2/3 de leur effectif quand l'ordre de repli fut donné, les survivants se regroupèrent dans les environs de Siliana.
--------"Puis, la 2è compagnie du 11è Etranger participe à une attaque sur le Mansour en liaison avec des unités anglaises. Attaquée par tout un régiment allemand, elle se défend énergiquement. Au soir, il ne restait de. la compagnie que 14 gradés et légionnaires. Tous les officiers et les autres hommes de troupe s'étaient fait tuer au combat.
--------"Puis, c'est la randonnée dans le Sud Tunisien, en coopération avec les Américains. Gafsa est prise le 17 Mars, Bir Oum Ali le 8 Avril, et les unités font leur jonction avec les troupes britanniques au.; remontent du Mareth. Finalement, le 11 Mai, après un dur combat, le 3è atteint Zaghouan. C'est la fin, les Allemands se rendent : le 3è R.E.I.M. avait capturé 3.000 prisonniers et un nombreux matériel.

--------Le Régiment de Marche.
--------"Le 1er Juillet 1943, avec des éléments des 1er R.E.I.M. et 3è R.E.I.M., était formé à Sidi-Bel-Abbès, le R.M.L.E. Il constitue l'Infanterie de la Division Blindée formée au printemps de la même année. Il reçoit pour drapeau celui du R.M.L.E. de la guerre 1914-1918.
--------"Le Régiment débarque fin Septembre 44 entre Marseille et St-Raphaël et participe bientôt aux opérations qui se déroulent autour de Belfort et en Haute-Alsace.
--------"Le 6 Janvier 1945, des éléments du 1er Bataillon sont mis en place pour contenir la poussée allemande, puis pour réduire la tête de pont de Gensheim qui fut attaquée le 7.
--------C'est alors que le Général de Lattre de Tassigny, chef de la 1è Armée Française, estime que la meilleure parade à la menace sur Strasbourg, est dans la reprise de l'offensive en vue de réduire complètement la poche de Colmar.
--------"Le R.M.L.E. joua un rôle important au cours de la campagne d'Alsace par l'action de. son 1" bataillon au début de l'année, puis de l'ensemble du régiment dans la manœuvre sur Neuf-Brisach et lors de la prise de Colmar.
--------"Le 29, après un repos de quelques jours, le 1" Bataillon est engagé à Grussenheim pour repousser une violente contre-attaque ennemie. Le 30, il attaque Urchenheim qu'il occupe après une lutte acharnée dans le village en flammes. Le lendemain, le village de Durrennentzen est pris maison par maison.
--------"Dès le 25 janvier, le 311, Bataillon avait pris le moulin de Jebsheim, le 26 commence la lutte pour la reprise de Jebsheim par des unités ennemies, et pendant 3 jours se déroulent les plus durs combats auxquels cette unité ait participé durant cette guerre.- Deux bataillons d'élite ennemis attaquent sans répit : mais grâce à l'appui d'éléments de Commandos, des Paras, et de certains éléments américains, Jebsheim reste entre nos mains.
--------"Pendant ce temps, le 2è Bataillon, exploitant le succès obtenu dans la forêt de Colmar, occupait les villages de Wintzheim et de Wettelsheim anéantissant ainsi les positions ennemies de la tête de pont de Colmar.

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-------"Du 14 au 20 Mars 1945, ce furent les opérations de libération du secteur de Haguenau, dernier coin de terre alsacienne encore aux mains de l'ennemi. Le 19 c'était la libération de Lauterbourg, le 20 le bataillon avait passé le Rhin et après avoir attaqué les ouvrages défensifs de la Ligne Siegfried, 1e 25 il entrait à Worth.
--------"Le 2è Bataillon avait franchi le Rhin à Spire le 3 Avril ; le lendemain il s'empara de Carlsruhe, puis le 5 de Grumbach. Continuant sa progression en Forêt Noire, réduisant de nombreuses résistances, il atteint Neunburg le 9, et le 10 s'empare de Dobel. Après avoir pénétré dans Langenfeld le 19, il entre dans Stuttgart le 21. Le 23, il pousse en direction du Danube, le franchit et pénètre en Autriche le 29. Le 30 Avril, le bataillon célèbre Camerone en s'emparant de Lindau et de Lauchau.
--------"Le 3è Bataillon franchissait le Rhin le 4 Avril, était engagé le 7 au Nord de l'Enz, s'emparait de nombreux villages où l'ennemi s'était retranché, et le 14 avait réussi à franchir la Forêt Noire. Le 19 Avril, il atteint le Neckar à l'Est de Tubingen. Le 21, il atteint Stuttgart, et livre combat dans les faubourgs de la ville durant toute la journée du 22. Puis il poursuit vers le Sud en direction du Danube, et à Mauenheim, réussit à anéantir la 405è' Division allemande dont les éléments cherchaient à rejoindre le " réduit ".
--------"Le 1er Bataillon suivit une toute autre route. Engagé, le 4 Avril, il s'empara de nuit de Klinkenberg, puis entra le 5 dans Nordheim. Après de durs combats, il s'empara le 14 de Freudenstadt, malgré une vive résistance ennemie et malgré les destructions nombreuses dans ce terrain difficile. Le 18, Tubingen était atteint, le 20 c'était la chute de Beutlingen, et le 25 le bataillon entrait à Sigmaringen. Le 29, le bataillon arrivait à Friedrichshafen ; le 2 Mai il entrait en Autriche et occupait sans difficultés, le 4, la ville de Bludenz. Le 5, lors de la cessation des hostilités, le bataillon se trouvait au pied du col de l'Alberg, à la pointe de la 5" Division Blindée.

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La 13è Demi-Brigade de Légion Etrangère.

--------"La 13è D.B.L.E. vit le jour à Sidi-Bel-Abbès le 20 Février 1940. Composée de 2.400 hommes, elle fut formée d'éléments provenant de tous les Régiments Etrangers stationnés en Afrique du Nord et placée sous le commandement du Lieutenant-Colonel Magrin-Vernerey.
--------"Elle était destinée à faire partie d'un Corps Expéditionnaire dont on ignorait encore la destination. Après un court stage en France, la Treizé s'embarque le 20 Avril pour une destination inconnue. Le 30 Avril, anniversaire de Camerone, la trouva à Glasgow, en attente de navires pour l'embarquer. Le 5 Mai 1940, la Treize se trouvait enfin dans un fjord de Norvège. La Légion débarqua à Harstadt et à. Tilboten.
--------"Le 14 Mai au matin, avec l'aide d'un bataillon norvégien, d'un groupe d'artillerie coloniale et d'une batterie norvégienne, commencent les opérations pour la prise de Narvik. A 17 heures, les Légionnaires entraient dans la ville ; mais tous les officiers de la 2è Compagnie étaient tués ou blessés et soixante hommes étaient hors de combat. Commencèrent alors les opérations de nettoyage de toute la partie Nord de la Norvège. L'ennemi est poussé progressivement, de tunnel en tunnel et de piton en piton, vers la frontière de Suède. Il n'en est plus qu'à 7 kilomètres, lorsqu'il faut évacuer le théâtre d'opérations les combats qui se déroulent en France nécessitant le rapatriement de toutes nos forces. Du 5 au 7 Juin, la 13è D.B.L.E. rembarque et tout le matériel lourd est détruit sur place.
--------"Le 14 Juin, la Treize débarque à Brest, puis le 18 au matin se dirige sur Rennes.
--------"La Panzer-Division, dont l'objectif était Brest, ne lui laisse pas le temps d'arriver et la coupe de ses reconnaissances. La Légion se replie sur Brest, où elle embarque avec armes et munitions pour être transportée en Angleterre.
--------"Le 30 Juin, au camp de Trentham-Parc, le choix est laissé aux légionnaires de la Treize de rentrer au Maroc ou de se mettre à la disposition des Forces Françaises Libres. 900 décident de continuer le combat.
--------"Ces éléments formeront l'essentiel de ce qui deviendra la 1ère Division Française Libre, commandée par le Général Kœnig puis par le Général Brosset. Le 8 Octobre, elle débarque à Douala, au Cameroun, et prend garnison à Yaoundé, puis participe aux opérations consécutives au ralliement du Gabon.
--------"Le 24 Décembre, la Treize quitte Douala, fait le tour du Cap de Bonne Espérance, et débarque à Port-Soudan le 15 Février.
--------"Le 1er Mars : première attaque de l'Englihat, qui échoue, puis est recommencée le 27. Cette opération menée avec la collaboration de troupes hindoues contribue à la chute de Cheren.
--------"Le 7 Avril, à 6 heures, la Demi-Brigade passe à l'attaque de Massaoua. A midi, le fort de Montecullo est pris, la garnison du port lève le drapeau blanc. Une centaine d'amiraux et d'officiers généraux et 14.000 hommes se rendent aux légionnaires. La campagne d'Erythrée est terminée, valant à la Demi-Brigade deux citations à l'Ordre de l'Armée.
--------"Le 30 Avril, la Treize quitte Massaoua et embarque pour la Palestine. Elle est intégrée à la Division Legentilhomme en formation à Quastina.
--------"Dans la nuit du 7 au 8 Juin, la Division franchit la frontière palestino-syrienne. Le 12 Juillet, la Convention de St-Jean d'Acre met fin aux hostilités. Depuis le départ d'Angleterre le 31 Août 1940, l'effectif de la Demi-Brigade a fondu de moitié. Le Lieutenant-Colonel Amilakvari en prend le commandement.
--------"Le 25 Décembre 1941 au matin, la Treize part en direction de l'Egypte. Le 15 Janvier : prise de position devant la passe d'Halfaya, dont la garnison se rend le 17 (5.000 prisonniers). Le 26 Janvier, départ sur Derna, puis la Légion organise la ligne Ghazala-Bir Hacheim qu'elle tient solidement.
Le 14 Février, la Légion s'installe au poste de Bir-Hacheim qui est attaqué le 27 Mai par 75 chars de la Division Ariete. 36 sont détruits. Les autres fuient. Le lendemain, 150 Stukas attaquent la position. Les bataillons tentent de briser l'encerclement, mais sur 3.400 hommes qui occupaient la citadelle, 800 sont manquants et il y a 120 blessés.
--------"Le regroupement des forces de la Treize se fait à Héliopolis, puis la Demi-Brigade va se mettre en position au Sud d'El-Alamein en vue de participer à la grande opération qui se prépare.
--------"Le 24 Octobre, alors que les légionnaires tentaient de prendre d'assaut le piton d'El-Himeimat qui dominait cette région, le Colonel Amilakvari à la tête de ses troupes est tué par un obus. Le Chef de Bataillon Bablon prend la tête de la Demi-Brigade.
--------"Quand, le 8 Novembre, a lieu le débarquement en Afrique du Nord, la Treize est stationnée dans les environs de Tobrouk.
--------"Le 19 Avril 1943, l'ordre de départ est donné. En 11 jours les Légionnaires vont parcourir 2.200 km pour prendre position sur le front de Tunisie. Le 13 Mai c'est la prise de Takrouna et c'est bientôt la fin des opérations en ce secteur. La Treize est équipée de matériel américain et en Avril 1944, elle part avec la 1ère D.F.L. vers l'Italie. Elle monte en ligne à San Giorgio, attaque Ponte-Corvo, marche sur Tivoli, traverse Rome, prend Radicofani, est citée à l'ordre de l'Armée.
--------"Le 16 Août 1944, enfin, la Demi-Brigade débarque à St-Tropez et marche sur Toulon. Toulon-tombé, la Division file sur Avignon, passe les Cévennes, délivre Lyon, gagne Autun, défile à Dijon, repart vers Baume-les-Dames : et c'est la guerre de positions qui reprend. En effet, l'ennemi s'est établi devant Belfort. Sous la pluie et dans la boue, pendant plus de deux mois, patrouillant sans relâche, la Brigade finit par s'emparer du Ballon d'Alsace. Fin Décembre, la Demi-Brigade est envoyée pour réduire la poche allemande de la Pointe de Grave. Quand survient l'offensive allemande des Ardennes, la Légion est dirigée à nouveau sur l'Alsace, et au prix de lourds sacrifices, elle contribue à arrêter la poussée allemande et à sauver Strasbourg.
--------"Le 23 Janvier, la Treize passe à l'attaque, enfonce les lignes ennemies et participe à la prise de Colmar pour terminer son périple sur les bords du Rhin.


LA LÉGION EN INDOCHINE.

--------"Présence légionnaire en Indochine. Derrière les mots défilent les années tandis qu'une œuvre continue se dessine, poursuivie dans la paix et dans la guerre, marquée du double sceau de l'effort et du combat.
--------"Il semble qu'une vocation particulière ait attiré la légion en cette terre extrême-orientale et qu'elle l'y ait maintenu depuis l'époque lointaine où débarquaient au TonKin ses premières unités. L'on peut dire que jusqu'en 1939 l'alternance est régulière entre la conquête et la mise en valeur du pays. A cette date les effectifs sont réduits en Indochine. Le séjour en ce pays devient la récompense des Légionnaires chevronnés qui n'en oublient pas pour autant leur mission.
--------Surviennent à nouveau les heures difficiles. En 1940, la Légion est représentée en Indochine par le 5è R.E.I. A l'attaque des Japonais par le Nord et des Thaïlandais par le Sud, ce régiment oppose une vigoureuse résistance, en particulier à Lang-Son, mais doit finalement s'incliner devant l'armistice.
--------"Après une période de 4 ans, pendant laquelle l'Indochine, comme la Métropole, subit l'occupation de l'ennemi, le 5è R.E.I. doit, le 9 Mars 1945, faire de nouveau face à une agression japonaise. L'attaque brutale fut une surprise totale. Les trois bataillons du 5è inclus au milieu même des forces japonaises du Delta, furent contraints à une difficile manoeuvre de dégagement pour aller mener en montagne, sous les ordres du Général Alessandri, un combat pénible. Dans les garnisons les légionnaires résistèrent avec un courage surhumain qu'illustrèrent la défense de Hagiang, le sacrifice de LangSon, la résistance de la citadelle de Hanoï.
--------Puis se constitue la colonne du Général Alessandri qui, malgré la faiblesse des effectifs et la pauvreté des moyens disponibles, se scinde en deux sous-groupements et, tout en livrant des combats meurtriers, gagne la frontière chinoise dans des conditions inouïes.
--------"En 1946, débarquent à Haïphong les forces françaises qui s'établissent dans quelques garnisons selon les accords. Mais, après les conférences franco -vietnamiennes de la Baie d'Along, de Dalat et de Fontainebleau, le Viet-Minh lance le 19 Décembre une attaque générale contre nos troupes du Tonkin et du Nord Annam.
--------"La 13è Demi-Brigade, le 3è R.E.I., le ler R.E.C. occupent leurs positions, du Tonkin en Cochinchine, et les plus glorieux faits d'armes commencent à s'inscrire à leur actif.
--------"Dans ce pays façonné pour la guérilla et le guet-apens la Légion a donné la mesure de ce qu'elle était capable de faire. Tandis que les opérations menées par ses différentes unités, dont les Bataillons Etrangers de Parachutistes, constituent un des aspects essentiels de la lutte contre les groupements de rebelles ou les troupes régulières du Viet-Minh, certaines d'entre elles assurent à l'occasion l'ouverture de routes et toutes les tâches les plus obscures et les plus ingrates. Disséminées sur l'ensemble du territoire, les compagnies de transports, de réparation et de génie de la Légion Etrangère travaillent jour et nuit à la remise en état du matériel, l'entretien et la réfection des ponts et routes, l'acheminement du ravitaillement vers les postes les plus éloignés.
--------"On peut dire sans exagération que les Légionnaires forment l'ossature du Corps Expéditionnaire Français en Indochine.
--------"Fantassins, dont les sacrifices ne peuvent se décrire avec des mots, cavaliers spécialisés dans les combats de rizières, parachutistes accomplissant les missions les plus dangereuses, spécialistes éprouvés réalisant les travaux le plus durs, ils exercent leurs activités sur tous les points de la péninsule. Un même sentiment les anime nourri de camaraderie et de confiance en leurs chefs.