Alger, Algérie : documents algériens
Série politique : radiodiffusion
La radiodiffusion télévision en Algérie - 1946-1957

16 pages - n°30 - 1-8-57
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Depuis le 24 décembre 1956 la télévision fonctionne en Algérie. Sa mise en route a pose, par suite de l'existence de groupes ethniques différents, des problèmes très délicats.
----------Pour une personne non avertie des problèmes de télévision, le plus simple paraissait d'affecter un émetteur de télévision par chaîne, mais malheureusement c'est impossible.
----------On ne dispose en fait pratiquement avec la définition de 819 lignes adoptée en France que de 4 canaux, donc seulement de 4 émissions. L'expérience ayant montré qu'en particulier à Alger il était nécessaire pour desservir la ville d'avoir un émetteur local et pour la campagne un émetteur régional, il fallait donc utiliser les 4 canaux. Comme ils sont adjacents, cela signifiait automatiquement mélange. Il fallait donc trouver une autre solution.

mise sur site le 12-02-2005
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a) RADIODIFFUSION
LE RESEAU ÉMETTEUR

----------Le réseau algérien comprend un certain nombre d'émetteurs O.M. (ondes moyennes) et d'émetteurs O.C. (ondes courtes).
----------Ces derniers relientà destination du Sud Algérien et des territoires éloignés une partie des programmes en langues française, arabe et kabyle.
----------Le réseau O.M. a pour mission essentielle de desservir l'Algérie, quoiqu'il s'entende bien au-delà de ses limites.
----------Pour comprendre la composition et l'efficacité de ce réseau O.M., il faut se rappeler
----------- Que les ondes moyennes qui couvrent la gamme de 525 à 1.605 Kc/s ou (570 à 187 m) se propagent à la fois le long du sol (rayonnement direct) et par réflexion sur des couches ionisées de l'atmosphère (rayonnement indirect).
----------Le rayonnement direct dont la portée varie avec la longueur d'onde et la nature du terrain, a lieu de jour et de nuit,
----------Le rayonnement indirect lui, n'a lieu que la nuit. Il n'apparaît qu'à une certaine distance de l'émetteur (100 kilomètres environ) et peut atteindre des distances de 1.500 à 2.000 kilomètres et même plus avec une intensité importante.
----------- Que l'émission proprement dite utilise un canal d'environ 15 Kc/s autour de la fréquence moyenne, qui caractérise l'émetteur. Ainsi, l'émetteur d'Alger 306 m. ou 980 Kc/s couvre la bande 987,5 - 972,5 Kc/s (303 m. 80, 308 m. 20).
----------Les considérations qui précèdent montrent que l'on ne peut multiplier indéfiniment le nombre d'émissions, car chacune d'elles tient une place non négligeable et qu'il faut prendre de nombreuses précautions pour que deux émetteurs diffusant des programmes différents partagent la même longueur d'onde.
----------En fait, et quoiqu'arbitrairement on ait adopté seulement 9 Kc/s entre deux fréquences successives (ce qui au départ proscrit une haute qualité d'écoute) il a fallu dans 121 canaux faire tenir un millier environ d'émetteurs. Ce fut l'objet du plan de Copenhague (1948).
----------L'Algérie, quoique n'ayant avant 1948 officiellement que deux longueurs d'onde, s'en est vu attribuer 4 pour les émissions en langues française et arabe. Son réseau va être constitué comme suit au cours de l'année 1957.
----------ALGER 1 : 200 KW 980 Kc/s
----------ALGEK 2 : 200 KW 890 Kc/s
----------CONSTANTINE 1 : 20 KW 1.304 Kc/s
----------CONSTANTINE 2 : 20 KW 1.142 Kc/s
----------ORAN 1 : 40 KW 1.142 Kc/s
----------ORAN 2 : 40 KW 1.304 Kc/s

----------Il a été complété à Bône par un petit émetteur à faible puissance fonctionnant sur la longueur d'onde commune internationale (1.484 Kc/s ou 202 m.).
----------Pour la chaîne kabyle, aucune longueur d'onde n'avait été attribuée. Cependant le plan de Copenhague permettant certains accords, la longueur d'onde (1.421 Kc/s - 206 m.) a pu être utilisée en Algérie. La puissance prévue est de 40 KW (Algérie 2).Cette chaîne est complétée par un émetteur à Bougie (1 KW 1.594 Kc - 189 m.) et à Michelet (5 KW - 1.570 - 191 m.).
----------Les émetteurs Alger 1, Alger 2 (200 KW chacun) Alger 3 (40 K.W) sont en réalité composés chacun de deux émetteurs de puissance moitié.

----------Ainsi Alger 1, comprend deux émetteurs de 100 KW couplés. Lorsqu'un de ces deux émetteurs tombe en panne un système automatique l'élimine et l'auditeur ne perçoit pas de panne.
----------IL convient de signaler que par suite des accords internationaux, les émetteurs Alger 1, Alger 2 et Alger 3 ne doivent avoir dans la direction du Nord qu'une puisante réduite. L'ensemble rayonnant de ces émetteurs comprend donc deux pylônes. Celui qui est le plus au Nord rabat vers l'Algérie les ondes qui normalement. se dirigeraient vers le Nord. Les accords internationaux sont donc respectés et la puissance apparente de ces émetteurs en Algérie considérablement accrue.
----------Pour émettre vers le Nord et les Territoires du Sud, 4 émetteurs ondes courtes sont prévus ; 3 doivent relayer les chaînes française, arabe et kabyle, le quatrième étant en réserve.
----------La puissance totale installée en Algérie va être de 865 KW, auxquels il convient encore d'ajouter celle de l'ancien centre émetteur d'Alger conservé en réserve 185 KW, soit au total 950 KW contre 25 en 1946. C'est de très loin le plus étoffé et le plus puissant d'Afrique du Nord.

LES STUDIOS

----------Un effort important a été fait pour doter l'Algérie des studios indispensables à la production des émissions pour trois chaînes.
----------- Jusqu'en 1943, il n'existait qu'un seul studio situé rue Berthezène qui n'autorisait qu'une seule chaîne d'émission : la chaîne française.
----------- En 1944, après la construction, en 1943, de trois nouveaux studios dans l'immeuble 10, rue Hoche, une chaîne arabe fut constituée dont les émissions furent données à partir de l'ancien studio de la rue Berthezène, les studios Hoche étant affectés aux émissions en langue française.
------------ En 1.945 furent mis en service des studios secondaires à Oran, Tlemcen, Bougie et Constantine.
----------- En 1948, à la mise en service de la chaîne kabyle un deuxième studio fut construit rue Berthezène.
----------Les réalisations qui précèdent, bien que fort insuffisantes. surtout en matière de matériel technique. ont permis de constituer puis d'exploiter trois chaînes d'émissions jusqu'en 1949. La complexité croissante des émissions imposa à partir de cette date la refonte de 1'ensemble des studios et le remplacement de leur équipement technique démodé par un matériel moderne. Ces travaux furent effectués
------------ En 1949 et au début 1950 pour les studios Hoche qui furent entièrement refaits (4 studios au lieu de 3) ;
----------- En 1950 pour les studios d'Oran, Tlemcen, Bougie et Constantine ;
----------En 1950 pour le centre de réception de Dély-Ibrahim rattaché aux studios Hoche ;
----------- En 1952 et 1953 pour les studios Berthezène qui furent également entièrement refaits.
----------Actuellement sont en service
1. - Rue Hoche, à Alger
----------Quatre studios (190 m3, 350 m3, 400 m3, 50m3 qui comportent l'équipement suivant :
----------4 consolettes de prise de son avec 2 ou 4 plateaux tourne-disques par consolette ;
----------3 tables d'enregistrement sur disques 33 t/m.
----------2 tables d'enregistrement sur disques 78 t/m.
----------3 magnétophones fixes 38 cm/sec. et 19/30 cm/sec.
2. - Rue Berthezène, à Alger
----------Deux studios (250 m3 et 150 m,3), 2 cabines speakers de 30 m3 qui comportent le matériel suivant :
----------2 consolettes de prise de son avec 2 ou 4 plateaux tourne-disques par consolette ;
----------1 table d'enregistrement sur disques 78 t/m. ;
----------1 magnétophone fixe 38/76 cm/sec. ;
----------1 magnétophone fixe 19/38 cm/sec.
3. - Pour les reportages à Alger
----------- 2 cars 1.000 kg avec moyens d'enregistrement sur bandes magnétiques et sur disques ;
----------Plusicur valises reportages, magnétophones portatifs et enregistreurs portatifs sur disques.
4. - A Bougie
----------1 studio 180 m3 avec
----------- 1 consolette réduite de prise de son ;
-
----------- 1 consolctte magnétophone portatif.
5. - A Constantine
----------1 studio 75 m3 avec
----------1 consolette réduite de prise de son ;
----------1 table de gravure lecture de disque 78 t/m ;
----------1 magnétophone fixe 3876 cm-sec. ;
----------3 magnétophones portatifs.
6. -. A Oran
----------1 studio 130 m3 avec
----------- 1 consolette réduite de prise de son ;
----------- 1 table de gravure 78 t/m. ;
------------ 1 magnétophone fixe 38/76 cm/sec. ;
----------- 3 magnétophones portatifs.
7. - A Tlemcen :
----------1 studio 110 m3 avec
----------- 1 consalette réduite de prise de son ;
----------- 1 table de gravure 78 t/m.
----------Ces moyens, joints à l'utilisation de salles extérieures à Alger (Rex, Casino Music-Hall et autres) permettent d'attendre la Maison de la Radio définitive en cours de construction.
----------Il y est prévu outre une centaine de bureaux et d'annexes pour l'ensemble des services et la partie télévision dont il sera question plus loin :
- 2 studios de 600 m3 ;
- 2 studios de 340 m3 ;
4 studios de 150 m3 ;
4 studios de 100 m3 ;
- 2 salles de magnétophones ;
1 salle publique de 450 places ; - 2 salles de répétition ; - 2 salles d'échos ;
- 1 grande salle technique - 2 discothèques ; - 1 bibliothèque.
----------Cet ensemble permettra le regroupement de la totalité des services et des studios d'Alger. Il sera vraisemblablement terminé en 1959.

b) TÉLÉVISION

----------Depuis le 24 décembre 1956 la télévision fonctionne en Algérie. Sa mise en route a pose, par suite de l'existence de groupes ethniques différents, des problèmes très délicats.
----------Pour une personne non avertie des problèmes de télévision, le plus simple paraissait d'affecter un émetteur de télévision par chaîne, mais malheureusement c'est impossible.
----------On ne dispose en fait pratiquement avec la définition de 819 lignes adoptée en France que de 4 canaux, donc seulement de 4 émissions. L'expérience ayant montré qu'en particulier à Alger il était nécessaire pour desservir la ville d'avoir un émetteur local et pour la campagne un émetteur régional, il fallait donc utiliser les 4 canaux. Comme ils sont adjacents, cela signifiait automatiquement mélange. Il fallait donc trouver une autre solution.
----------La plus simple paraissait alors de partager les heures ou jours d'émissions. Cette solution que nous pourrions qualifier de paresseuse ne résolvait en fait rien. La télévision se doit, en effet, de transmettre au moins un journal télévisé quotidien, des magazines, des reportages d'actualité. Avec un émetteur " partagé r, il fallait ou sacrifier un groupe ethnique un jour sur deux, ou passer deux fois les mêmes émissions avec commentaires dans des langues différentes. Cala conduisait à revoir les mêmes émissions deux fois au moins (à l'heure actuelle la télévision réalise 31 heures de programme par semaine, le journal télévisé, les magazines reportages occupant 8 heures d'antenne, si on avait dû multiplier ce nombre par deux il ne serait resté que 15 heures de programme artistique, c'est-à-dire environ 7 heures par groupe ethnique). Cette solution était donc aussi à rejeter.
----------La R.T.F. a été alors amenée à proposer aux sociétés construisant les postes récepteurs d'envisager un système de télévision comportant une image unique accompagnée de deux sons. Les constructeurs de postes ont de leur côté demandé que le nouveau système permette d'utiliser les récepteurs existants pour des raisons de prix et de commodité.

----------Le problème ainsi posé semblait ardu. Il n'avait encore jamais été résolu et avait même 6t4 déclaré pratiquement insoluble dans un pays limitrophe de l'Algérie. Différentes solutions furent proposées qui ne satisfaisaient en fait personne, jusqu'au jour où un technicien eut une idée qui parut, lorsqu'elle fut exprimée, excessivement simple.
----------Depuis longtemps tous les techniciens de la radiodiffusion connaissent en -effet le principe de l'émission par impulsions.
----------Dans ce système l'émetteur diffuse pendant des temps très courts (de l'ordre de la milliseconde) successivement des tranches de différents programmes.
----------Le récepteur ne fonctionne que pendant les temps où le programme désiré est émis et reste bloqué pendant les autres programmes.
----------Ce blocage qui nécessite un organe spécial dans les récepteurs de radiodiffusions ordinaires a été réalisé sans organe supplémentaire en utilisant un système de balayage du téléviseur. On peut donc utiliser les récepteurs construits en série avec une modification mineure.
----------Le système employé est donc en définitive un système à modulation par impulsion, les impulsions étant faites au rythme de balayage de lignes. Il permet donc deux sons.

EMETTEUR DE TÉLÉVISION

----------Les mesures de champ ont conduit à installer l'émetteur de T.V. à Cap-Matifou. Il est situé face à Alger dont il est distant d'environ 15 km. Le système rayonnant est situé sur un pylône de 60 m. environ. Aucun rayonnement n'est émis vers le Nord. Compte tenu du gain d'antenne sa puissance apparente est de 3 kw (29 kw en mai 1957).
----------L'émetteur est relié par relais hertzien aux studios (un relais de secours est prévu en cas de pannes). L'émetteur couvre pratiquement la ville d'Alger, sa banlieue et une grande partie de la Mitidja.
----------Les studios et moyens de production
1. Situation au 30-5-57.
1- sont actuellement en service
----------Aux Eucalyptus
- 2 studios de tournage de films avec loges. - 1 atelier de confection des décors. - 1 machine à développer à grande vitesse.
----------Au Foyer civique ( voir, cliquer ici)
- 1 studio provisoire pour émissions en direct qui subsistera jusqu'à la mise en service des studios T.V. de la Maison de la Radio avec loges.
----------Au boulevard Bru (Maison de la Radio définitive)
- studio de 300 m3 avec régie et loge.
- 1 salle avec 4 télécinémas (deux 16 mm., deux 35 mm.). - 1 salle de projection avec projecteurs 18 et 35 mm. - 5 tables de montage et des projecteurs 16 mm. - 1 filmathèque.

2,, La Maison de la Radio du boulevard Bru, à Alger, comportera
- 3 studios T.V. (270-175-145 m2 de plateaux) avec 2 cabines speaker. - 1 studio de post synchronisation.
- 2 studios de projection.
- 1 laboratoire de développement de films.
- 1 ------------ de tirage de films.
- 1 ------------ de photographie.
- 5 salles de montage de films,
- 1 filmothèque.
-- 1 salle de télécinéma 16 et 35 mm.
- 1 atelier de construction des décors.
----------Ces installations seront mises totalement en service en fin d'année 1957.
II. - PROJETS.
En fin d'année 1957 est prévue la mise en service à Oran d'un centre Vidéo comportant - 1 studio T.V. avec 2 cabines speaker.
- 1 salle de télécinéma.
- 1 - de montage de films.
- 1 -- de projection.

----------Au 31 décembre 1946, il n'existait en Algérie que 125.000 auditeurs déclarés dont 11.000 Musulmans et 114.000 non Musulmans. Au 31 décembre 1956 il y en avait 358.000 dont 127.000 Musulmans et 231.000 non Musulmans. En 10 ans, le nombre total des auditeurs a triplé : celui des Musulmans a plus que décuplé, et celui des non Musulmans doublé.
----------Le tableau suivant indique année par année depuis 1956 l'augmentation du nombre de comptes. (1 compte par auditeur payant la redevance radiophonique). Il convient d'ailleurs de souligner que depuis le 1er avril 1950, si une personne possède à son nom deux ou plusieurs postes à son domicile, elle ne compte que pour un auditeur. Cela fausse donc légèrement depuis cette date la statistique et ne permet pas une comparaison exacte avec. d'autres pays qui la comptent autant de fois qu'elle a de postes. Pour rendre les chiffres comparables avec ces pays, il conviendrait d'ajouter environ 30.000 auditeurs de plus pour l'Algérie.

DATES
Nombre
de postes déclarés (nombre,
de comptes)
ALGÉRIE
M,ETROPOLE
Augmentation en nombre
Annuelle en %
Augmentation annuelle en % du nombre de postes déclarés
31-12-56
358.000
46.000
13
4,8
31-12-55
312.000
35.000
12,6
5,7
31-12-54
277.000
22.000
8,6
5,5
31-12-53
255.000
20.000
7,9
6,4
31-12-52
235.000
20.000
9,3
6,6
31-12-51
215.000
26.000
12
7,3
31-12-50
189.000
16.746
9,6
6,3
31-12-49
173.254
18.195
11,8
4,9
31-12-48
155.059

----------L'accroissement très important et très supérieur à la plupart de celui des autres pays est dû à l'augmentation importante de la puissance du réseau du volume des émissions et à l'amélioration du niveau de vie de la population musulmane. Il faut souligner en effet qu'actuellement la population musulmane achète plus de postes que celle non musulmane. Le tableau suivant permet d'en juger

AUGMENTATION DU NOMBRE DE COMPTES
TOTAL
MUSULMANS
NON MUSULMANS
De 1946 à 1948
37.118
11.765
25.353
Moyenne annuelle pendant cette période (1946 à 1948)
12.373
3.922
8.451
De 1949 à 1951
59.944
25.602
34.339
Moyenne annuelle pendant cette période (1949 à 1951)
19.881
8.535
11.446
De 1952 à 1954
62.000
34.000
28.000

Moyenne annuelle pendant cette période (1952 à 1954)
20.700
11.333
9.333
1955 et 1956
81.000
45.000
36.000
Moyenne annuelle pendant cette période (1955 et 1956)
40.500
22.500
18.000

----------Les auditeurs sont d'ailleurs répartis très inégalement en Algérie, comme l'indique le tableau ci-dessous :

 
ALGÉRIE
Département
d'Alger
Département
d'Oran
Département Constantine
SUD
Musulmans
127.000
54.000
31.000
34.000
8.000
Non Musulmans
231.000
104.000
79.000
44.000
4.000
Total
358.000
158.000
110.000
78.000
12.000

----------il convient en outre de signaler qu'à l'intérieur de chaque département les auditeurs sont en majeure partie groupés autour de quelques villes importantes.
----------La ville d'Alger à elle seule compte 67.000 auditeurs.
----------La ville d'Oran 40.000.
----------La ville de Constantine 9.000, celle de Bône 16.000.
----------L'auditoire " Télévision " est encore assez mal défini.
----------L'émetteur ne dessert qu'Alger et ses environs. On peut estimer à fin juin 1957, le nombre de téléspectateurs à 6.000 environ,
----------Cet accroissement très important est surtout dû à la campagne publicitaire faite en liaison avec le syndicat algérien dés radio-électriciens. Un salon de la Télévision a eu lieu 3 semaines avant le démarrage effectif ; toutes les marques ont montré leurs téléviseurs et la télévision a présenté chaque jour près de 6 heures de programmes dont quotidiennement 2 heures par jour en direct. Il y eut ainsi environ 2.500 à 3.000 téléviseurs vendus avant l~ démarrage du poste.

LE BUDGET

----------Quoique le nombre d'auditeurs se soit accru d'une façon relativement importante en Algérie, leur nombre est encore très insuffisant pour couvrir les dépenses de la Radiodiffusion. En application de l'ordonnance du 2 novembre 1945 le budget de la Radiodiffusion en Algérie fait partie du budget métropolitain, laissant ainsi à la charge du budget national le déficit. Jusqu'à présent le taux appliqué a été celui de la Métropole avec toutefois un certain décalage dans le temps.

RECETTES

----------Elles proviennent uniquement de la redevance radiophonique. Elles ont été

En
1946
1947
1948
1949
1950
De, en F
27.000.000
39.000.000
77.000.000
101.000.000
148.000.000
En
1951
1952
1953
1954
1955
De
213.000.000
274.000.000
331.000.000
346.000.000
431.000.000
En
1956
1957
     
 
500.000.000
560.000.000(prévision)
     

----------Soit en 12 ans de : 3.047.000.000 fr.

DEPENSES.

----------Les dépenses supportées sont de deux ordres : dépenses d'investissement et d'exploitation. Une partie en est payée par la région d'Alger (elle constitue d'ailleurs la plus grosse partie et est déjà de très loin supérieure aux encaissements), l'autre est réglée par la direction générale de Paris et se rapporte à des dépenses communes à l'ensemble de la Radiodiffusion (marchés très importants de matériel, conventions avec l'A.F.P., les industries du disque, les droits d'auteur...).
----------Ces dépenses ont été :

En
1946
1947
1948
1949
1950
Investissement
. 24.000.000
50.000.000
15.000.000
90.000.000
82.000.000
Exploitation
81.500.000
134.000.000
231.000.000
257.000.000
337.000.000
Total
105.500.000
184.000.000
246.000.000
347.000.000
419.000.000
En
1951
1952
1953
1954
1955
Investissement
39.000.000
51.000.000
238.000.000
101.000.000
22.000.000
Exploitation
473.000.000
522.500.000
538.000.000
589.000.000
746.000.000
Total
512.000.000
573.500.000
776.000.000
690.000.000
768.000.000
En
1956
1957
     
Investissement
820.000.000
1.620.000.000
     
Exploitation
865.000.000
1.450.000.000
     
Total
1.685.000.000
3.070.000.000(évaluation)
     
----------Soit en 11 ans un total de 9.376 millions de francs dont 6.224 millions d'exploitation et de 3.152 millions de francs pour les investissements.
----------Le déficit pris en charge par le budget métropolitain ressort donc pour la seule année 1957 à environ 2.510 millions de francs et pour la période de 1946 à 1957 à 6 milliards 389 millions.
----------A titre indicatif, les différents postes du budget 1956 ont été les suivants
----------Investissement 51,5 %
----------Direction - Administration 18 % 3,7 %
----------Exploitation technique Personnel 8,7 % 18 %
----------Exploitation technique Matériel 12,7 % 26,5 %
----------Dépenses artistiques 19,3 % 39,5 %
----------Dépenses d'informations 4,4 % 9
----------Frais de perception de redevances 1,6 % 3,3 %

----------100 % du total des dépenses 100 % frais exploitation seuls

-LES SERVICES

----------Services de production.
A. - RADIODIFFUSION
----------Les services de production comprennent sur chacune des trois chaînes des services artistiques et des services d'information assistés de services annexes : discothèque, bibliothèque, régie.
----------Pour satisfaire tous les goûts, les programmes font appel à de nombreux genres, ainsi qu'il ressort des pour centages des différentes émissions
CHAINE FRANÇAISE

Musique classique lyrique
11 %
Musique légère et chansons variétés
43 %.
Émissionséducatives et littéraires
8
Émissions féminines magazines
7 %
Théâtre et émissions policières
8
Informations et reportages sports
16 %
Divers
7 %

CHAÎNE ARABE

Informations
19
Chroniques, magazines, reportages
9
Emissions religieuses
5 %
classique religieuse
11 %
Musique moderne
16 %
Musique populaire
13 %
Théâtre variétés
18 %
Emissions éducatives et littéraires
9 %

CHAINE KABYLE

Informations 16 %
Chroniques, magazines, reportages 12
Emissions religieuses 3 %
Musique populaire 33
Musique moderne 18 %
Théâtre variétés 18 %


----------Services des Informations et du Journal Parlé.
----------Ils sont chargés de rédiger les bulletins d'informations et du journal parlé, des sports, des magazines et des reportages. La chaîne française utilise 14 journalistes au mois et 200 collaborateurs payés au cachet ; les chaînes arabe et kabyle respectivement 18 et 100.
----------Les informations et journaux parlés sont rédigés d'après les nouvelles fournies par l'Agence France-Presse, l'Agence Continentale de Presse et des correspondants particuliers. La R.T.F. métropolitaine fournit également une heure chaque jour, par liaison spéciale, des informations.
----------Ils donnent les nouvelles de l'étranger, de la Métropole, de l'Union Française et de l'Algérie. Alors que les services des informations en langue française donnent une revue de presse quotidienne de journaux en langue française, ceux en langue arabe donnent des commentaires de la presse du Moyen-Orient 2 fois par semaine et hebdomadairement une revue de presse des journaux en langue française. Ls informations sur la chaîne arabe sont données en classique et en dialectal.

----------
Les magazines. - Il y en a 9 sur les chaînes arabe et kabyle et 10 sur la chaîne française : ils traitent de sujets divers (juridiques, familiaux, sociaux, tourisme, cinéma, lettres et arts...)
----------L'émission quotidienne " La demi-heure de la femme ", quoiqu'ayant un fond musical est du ressort de ce service.
----------Les reportages. - Ils sont très nombreux et mettent en priorité en évidence les réalisations effectuées en Algérie (problèmes de l'eau, de la scolarisation, de l'amélioration rurale, des réformes municipales, du développement de l'industrie) et les problèmes d'actualité.
----------Mais l'activité de ces services déborde très nettement le cadre de l'Algérie. Les reporters d'Alger collaborent aux productions métropolitaines " Paris vous parle ", " Journal parlé de 20 h. 00 métropolitain ".
----------Les sports. - Chaque semaine, outre les annonces des manifestations sportives, leurs pronostics résultats et commentaires, une sinon deux manifestations font l'objet de retransmissions.
----------Enfin les chaînes arabe et kabyle présentent une émission dominicale " Alger vous parle " diffusée en Métropole et qui sert de liaison ainsi que le prouve son abondant courrier entre l'Algérie et la Métropole.

----------Services artistiques.
----------Pour réaliser les émissions artistiques, la chaîne française dispose d'un orchestre de 63 exécutants et d'une troupe d'interprétation de 17 acteurs pour le théâtre et de 6 pour les ouvrages lyriques ; elle utilise environ 1.000 artistes' payés au cachet.
----------Les émissions en langue arabe et kabyle emploient un orchestre de 21 exécutants mais 2.000 artistes environ sont payés au cachet.
----------a) Emissions musicales.
----------L'orchestre de la R.T.F. dans sa grande formation présente sur la chaîne française des concerts publics hebdomadaires de Novembre à Mai. Chaque semaine un soliste international était la vedette de ces concerts.
----------Les programmes ont été consacrés aux plus grandes oeuvrais de la musique française ou à des Festivals do musique étrangère : allemande, russe, anglaise et américaine.
----------En formation plus réduite cet orchestre participe à la réalisation d'émissions lyriques enregistrées en studio et à des émissions de musique légère.
----------Les émissions de " musique de chambre " et de " vedettes de passage " enregistrées avec les solistes des concerts symphoniques, complètent la production musicale.
----------Les émissions lyriques sont réalisées à l'aide de la troupe sédentaires de six chanteurs recrutés à Paris, auxquels s'ajoutent les éléments locaux pour les supplémentaires et des vedettes engagées fréquemment.
----------Quant à la chaîne arabe, elle donne des émissions de musique classique ou andalouse, populaire, moderne, folklorique (bédouine).
----------Des studios extérieurs (Tlemcen, Oran, Constantine, Bougie) donnent l'éventail complet des traditions et des écoles artistiques de ce pays.
----------Des émissions de musique moderne occidentalisée et exécutée par des musiciens européens, sont également assurées.
----------Pour ce qui est de la chaîne kabyle les formations disparates, désarticulées et squelettiques de jadis ont fait place à de véritables orchestres bien homogènes etjudicieusement dosés sur le plan instrumental. Citons :
----------- " l'orchestre de la station " qui accompagne les chanteurs du genre traditionnel et folklorique ;
----------- " l'orchestre jazz " qui accompagne les chanteurs modernes ;
----------- " La Chorale Féminine " admirablement homogène est parvenue à exécuter des " ourar " (musique de danse et chants rythmés) avec un brio qui soulève l'enthousiasme des auditeurs et auditrices.
----------Il y a lieu de souligner que le studio de Bougie apporte, dans le domaine folklorique, une large contribution également appréciée.
----------b) - Émissions théâtrales.
----------En plus de la troupe locale déjà complétée par des artistes venant de Paris et d'autres pris sur place, la R.T.F. a fait appel à des vedettes des principales scènes métropolitaines.
----------Les émissions dramatiques en studio ont présenté un répertoire tant classique que moderne : " Jules César ", de Shakespeare (version Boissy) ; " Le menteur ", de Corneille ; " Lorenzacio ", de Musset, " Don Carlos ", de Semer
----------Les grands mélodrames célèbres, des oeuvrais de Robert de Flers, Georges Neveu, Victorien Sardou, de Letraz, Henri Becque, André Roussin, Haraucourt, Rostand, etc...
----------La chaîne arabe réserve la majeure partie de sa production aux auteurs locaux, mais donne également nombre d'adaptations de pièces occidentales, classiques ou modernes : " Chatterton ", " Le roi Lear ", " L'Ecole des maris ", " Le bourgeois gentilhomme ", " L'homme qui assassina ", " Kean ", " On ne badine pas avec l'amour ", " Hamlet ", " Yerma , de Frederico Garcia Lorca, " Knock ", " La vérité est morte ", d'E. Roiblès.
----------Quant à la chaîne kabyle, ayant franchi victorieusement le stade des farces, sketches et contes, elle affronte la diffusion de véritables pièces théâtrales adaptées des grands dramaturges fiançais.
----------c) Emissions de variétés.
----------Sur la chaîne française, les émissions de variétés sont composées d'une part d'émissions venant de Paris, d'autres part d'émissions produites en Algérie soit en direct soit en studio, en utilisant des artistes locaux ou des vedettes de passage.
----------Sur les chaînes arabe et kabyle où tout est fait sur le plan local on peut citer l'heure de l'auditeur, l'offrande musicale, les promenades folkloriques...

----------Enfin, sur les 3 chaînes les émissions littéraires, culturelles et poétiques, dont une partie est consacrée aux auteurs ou aux problèmes algériens, traitent de sujets artistiques et scientifiques en général. Des émissions enfantines et policières hebdomadaires, des ouvrages lyriques complètent les grandes émissions.

B) TELEVISION
----------La Télévision elle aussi, essaie de toucher tous les genres.
----------Quoique n'ayant débuté que le 24 décembre. 1956, elle présente hebdomadairement 31 h. de programmes se répartissant comme suit :

Film du commerce
25 %
Théâtre - Lyrique
20
Variétés
19 %o
Enfantine
5 %
Journal télévisé
16 %
Magazine - Reportage sportif
9 %
Divers
6 %

----------Sur ces 31 heures d'émissions la télévision métropolitaine en fournit en moyenne 11 h. par semaine. Ce sont surtout du théâtre, des variétés et des ouvrages lyriques.

Services du Journal Télévisé - Magazine - Reportage.
----------Ils sont chargés du journal télévisé biquotidien, des sports reportages et magazines télévisés. Ils emploient 16 journalistes dont 5 cameramen.
----------Le Journal télévisé est réalisé entièrement sur place à l'aide des bandes envoyées par United Press et France Vidéo et les sujets tournés sur place (en moyenne deux à trois sujets par jour).
----------Ce service a également dans son ressort les magazines de la femme, art, sciences et voyages où sont présentés les différents pays et leurs principales réalisations, le magazine de l'aviation, les magazines des sports. Il réalise également chaque semaine une retransmission sportive en direct.

Services artistiques
----------Les services artistiques de la Radiodiffusion des trois chaînes conçoivent les programmes artistiques télévisés qui sont réalisés par le service de production.
----------A ce service dont dépendent les réalisateurs, script, maquilleuses, présentatrices.., sont également rattachés les services de visionnage de films et kinescope. Une division d'administration sert de liaison entre le service et les services administratifs et financiers.
----------Il emploie 45 personnes.
----------Chaque vendredi soir alternativement un ouvrage dramatique ou un ouvrage lyrique bénéficiant de la venue des vedettes déjà citées en Radiodiffusion est présenté aux téléspectateurs.
----------Notons parmi les grandes réalisations locales télévisées : La reine morte de Montherlant, Les vignes du Seigneur de Robert de Fiers, L'Illusionniste de Sacha Guiitry, A souffert sous Ponce Pilate de Paul Raynal, Mam'zelle Nitouche de Hervé, La Veuve Joyeuse, de Frantz Liehar et Le Médium, de Carlo Menotti.
----------En outre chaque semaine le " moment musical " présente la vedette qui se produit aux concert symphoniques de la chaîne française, la " musique arabe " montre les principales formations de la chaîne arabe.
----------Deux émissions enfantines une en français l'autre alternativement en arabe et kabyle sont données en direct.

Services techniques
----------Ils sont chargés d'entretenir, d'exploiter le réseau, de surveiller et diriger les travaux, d'effectuer la prise de son des émissions, de les enregistrer et les diffuser en Radiodiffusion. En télévision ils réalisent les prises de vue en studio et les prises de son. Ils sont chargés de développer et monter les films tournés en Algérie. Ils construisent les décors. Leur tâche est donc très variée et très lourde. Ils comptent en 1957 cent soixante dix unités spécialisées.

Services administratifs. (note du site: il manque des lignes sur l'original)
----------penses (852 millions de paiement et 40.00 cachets payés au mois, 4.000 cachetiers) de la liquidation des dépenses (852 millions de paiement et 40.000 cachets payés en 1956), de la perception de la taxe radiophonique.
----------Malgré une mécanisation très poussée le travail a subi une augmentation d'environ 75 % par rapport aux statistiques de l'année 1953. Cette augmentation ressort d'une part de l'importance des paiements effectués et d'autre part des recrutements intervenus par suite de la création de nouveaux services et notamment de la télévision. Cet accroissement de travail n'a pourtant entraîné qu'une augmentation inférieure à 30 % de l'effectif, existant en 1953.

QUELQUES NOMBRES
(
voir fichier pdf joint.Cliquer sur cette phrase)

SERVICES DE PRODUCTION
-----------En 1946 la R.T.F. en Algérie effectuait en Radiodiffusion 135 heures d'émissions par semaine et en 1957 234 h 15.
----------- En 1957 la Télévision produit 31 heures de programmes par semaine.
----------- En 1956, 4.000 artistes, journalistes, conférenciers ont été entendus sur nos antennes.
----------- Une émission théâtrale de Radiodiffusion d'une heure environ nécessite 12 heures de répétition, de Tévision 8 jours à deux répétitions par jour.
----------Pourcentage de répartition des différents genres d'émissions
----------A. - RADIODIFFUSION
-------(voir fichier pdf joint.Cliquer sur cette phrase)
----------B.-REPARTITION DES AUDITEURS DECLARES EN ALGERIE
----------- En 1946, il y avait 11.000 auditeurs musulmans et 114.000 non musulmans.
----------Mais en 1957 il y a 127.000 auditeurs musulmans et 231.000 non musulmans.
----------- Jusqu'en 1951 les musulmans achetaient moins de postes que les non musulmans, mais actuellement l'inverse se produit.
----------- 83 foyers sur 100 chez les non musulmans possèdent la radio, alors que 8 foyers sur 100 chez les musulmans en sont dotés.
----------- Le département d'Alger compte 158.000 auditeurs (54.000 musulmans - 104.000 non musulmans). - Le département d'Oran compte 110.000 auditeurs (31.000 musulmans - 79.000 non musulmans).
----------Le département de Constantine compte 78.000 auditeurs (34.000 musulmans - 44.000 non musulr^a,ns). - Le Sud compte 12.000 auditeurs (8.000 musulmans - 4.000 non musulmans).
----------La ville d'Alger compte à elle seule 67.000 audi
----------La ville d'Oran compte à elle seule 40.000 auditeurs.
----------Les villes de Constantine et de Bône en comptent respectivement 79.000 et 16.000o

----------C.-SERVICES ADMINISTRATIFS
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----------Le Service de perception des redevances est entièrement mécanisé et l'envoi des différents avis se fait automatiquement.
----------En 1956 les services d'Alger ont payé 852.000.000 de francs (73.000.000 en 1946) et ont liquidé 40.000 cachets (19.000 en 1946).

----------D.-SERVICES TECHNIQUES
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----------Depuis 1946 la puissance du réseau a été multipliée par 37,5 et l'Algérie a actuellement le réseau le plus puissant d'Afrique du Nord.
----------- La puissance de l'émetteur Télévision installé à Alger est de 27 Kw (puissance crète apparente pour Alger).

----------E.-RECETTES ET DEPENSES ANNUELLES
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----------De 1946 à 1957 les redevances vont rapporter 3.047.000.000 de francs mais les dépenses vont s'élever à 9.376.000.000 de francs. La Métropole a donc payé 6.329.000.000 de francs.
----------- Le nouvel émetteur d'Alger coûte 1.200.000.000 de francs.
-
---------- Le bâtiment de la Maison de la Radio-Télévision va coûter environ 1.200-000.000 de francs.
----------- Les investissements faits en Algérie atteignent 3.152.000.000 de francs.