Alger, Algérie : documents algériens
Série sociale

Les stations thermo-minérales de l'Algérie *
mise sur site le 4-5-2011
* Document n° 12 de la série : Sociale - Paru le 15 décembre 1946 - Rubrique SANTÉ PUBLIQUE

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Les stations thermo-minérales de l'Algérie

Il n'est pas exagéré de dire que les sources thermo-minérales existant sur le sol algérien constituent, en raison de leurs propriétés physico-chimiques et de leur valeur thérapeutique, une véritable richesse.

Plus ou moins appréciées au cours des siècles par les différents peuples qui s'établirent dans le pays,.certaines de ces sources connurent successivement des périodes de prospérité et de délaissement.

HISTORIQUE.


Les Romains dont les habitudes hygiéniques, le goût et la passion pour l'hydrothérapie sont bien connus, profitèrent largement des avantages que leur procuraient les eaux thermales de leur " province africaine " et utilisèrent surtout les sources situées près des agglomérations importantes afin d'y créer des stations balnéaires destinées à leurs vétérans, citadins et colons.

Après le départ des Romains, les Vandales et les Byzantins, beaucoup moins soucieux de l'hygiène et du confort, laissèrent tomber en ruines les établissements thermaux construits par leurs prédécesseurs.

Quant aux Arabes, s'il est exact qu'étant donné leurs coutumes ancestrales, ils utilisèrent les hammams naturels existant sur le sol nouvellement conquis, il n'en reste pas moins vrai qu'ils dédaignèrent quelque peu les stations luxueuses créées par les Romains.

Ce fait peut, semble-t-il, s'expliquer par les mœurs et les conceptions religieuses des Musulmans qui, tout en étant très amateurs de cures hydrominérales estiment cependant que ces cures ne doivent pas constituer une source de plaisirs ou de distractions ni servir de prétexte à des " saisons balnéaires " récréatives effectuées dans des établissements spécialement équipés. Le seul but poursuivi est la guérison, guérison attribuée dans ce cas à des causes mystérieuses et à l'intervention divine.

" Le goût prononcé des Orientaux pour le merveilleux ", a écrit très justement, en 1858, le docteur BERTHERAND dans son étude sur les eaux minérales de l'Algérie, " a toujours fait entourer chez eux de mysticisme et de poésie les phénomènes que l'intelligence commune ne pouvait pas traduire d'une façon ordinaire.

Des récits plus ou moins empreints d'étrangeté et de fantaisie, devaient donc s'attacher naturellement à l'éclosion des eauxminero-thermales. "

Ce sont par contre des raisons d'ordre thérapeutique et utilitaires qui incitèrent les Français à prospecter scientifiquement les sources minérales de l'Algérie. Utilisées par les médecins militaires pour le traitement de leurs malades au moment de l'occupation, elles furent, dès ce moment, étudiées par BERTHERAND, MILLON et DE PAYEN. Ces travaux, complétés par ceux de nombreux géologues, chimistes et thérapeutes, ont permis d'établir différentes classifications des sources minérales de l'Algérie.

LES SOURCES MINERALES DE L'ALGERIE.


Aucune base indiscutable n'existant pour opérer un classement définitif des sources minérales, il paraît logique de s'en tenir à la classification généralement adoptée et basée sur les propriétés physico-chimiques des eaux.

       Eaux sulfureuses ou sulfurées sodiques.

Hammam Salahine
(" Fontaine des Saints " des Arabes) qui se situe à proximité de Biskra. Son climat est chaud et tonique. Ses eaux hyperthermales (du type St-Honoré et Uriage) sont indiquées
dans l'arthritisme, les maladies cutanées et syphilitiques, le lymphatisme et la scrofule, les affections des voies respiratoires, les séquelles des traumatismes.

L'Hammam-Salahine très fréquenté par les Musulmans, possède un établissement très confortable et dont l'équipement peut satisfaire sa Clientèle habituelle. Cette station est particulièrement intéressante, en raison du voisinage de Biskra et de la possibilité d'effectuer, en hiver, une cure à la fois climatique et crénothérapique.

L'Hammam-Ksennah situé à 34 kilomètres d'Aïn-Bessem, possède des eaux sulfureuses. chlorurées sodiques hyperthermales efficaces dans la syphilis, les affections cutanées, les rhumatismes, le lymphatisme, les lésions de l'appareil respiratoire. L'équipement est tout à fait modeste. Cependant, étant donné leur valeur curative et leur situation, les sources de l'Hammam Ksennah sont appelées à devenir, une station importante et dotée d'un établissement susceptible d'offrir toutes possibilités de traitement

L'Hammam-Berrouaghia, à proximité du chef-lieu de commune qui porte ce nom, a des eaux hyperthermales, sulfureuses, chlorurées et bicarbonatées sodiques qui jaillissent dans un ravin, à végétation luxuriante. Ces eaux aident à la guérison des rhumatismes, des arthropathies, des névralgies, des maladies cutanées, de la syphilis, des affections de la gorge et du naso-pharynx.

Ici encore, l'équipement n'est pas en rapport avec la valeur curative de la station qui doit offrir aux malades le confort désirable et des moyens de cure basés sur les conceptions actuelle. de la crénothérapie,

L'Aïn-Mentila est situé à 25 kilomètres environ d'Ammi-Moussa, dans une gorge très sauvage. Ses eaux, comparables à celles de Challes, peuvent être classées parmi les plus sulfureuses du monde puisque une analyse d'Hanriot a démontré la présence de 0 gr. 128 milligrammes de soufre par titre et qu'une autre analyse récente du service des mines y a révélé 0 gr. 0901 d'hydrogène sulfuré par litre.

Cette station offre les mêmes intrications thérapeutiques que celles des précédentes, mais son équipement actuel est à peine utilisable. La valeur curative de l'Aïn-Mentila rend pourtant nécessaire l'utilisation rationnelle de ses eaux.

Youks les Bains se trouve dans les environs de Tébessa, au milieu de ruines romaines. Ses eaux, peu minéralisées et qui rappellent celles de Bagnères, sont également indiquées pour le traitement des maladies soignées dans les stations précédentes. La cure de boisson est possible et souhaitable Son établissement est assez bien équipé pour satisfaire la clientèle européenne et musulmane qui le fréquente.

D'autres sources sulfureuses comme : l'Hammam Zayd, l'Hammam Tassa (à proximité de Souk- Ahras), l'Hammam Gosbat (près de N'Gaous), l'Ain Tamersit (dans la commune de Khenchela) doivent également retenir l'attention, car elles représentent des-valeurs curatives indiscutables.

       Eaux chlorurées sodiques.

L'Hammam Melouane
(le Bain colorédes Arabes) est situé dans la commune de Rovigo, à 37 kilomètres d'Alger, ail pied des montagnes de l'Atlas, en un site verdoyant et sauvage Il jouit d'un climat tempéré, très doux en hiver. Ses eaux chlorurées sodiques fortes et sulfatées calciques rappellent celles de Salins Moutiers. Elles sont indiquées dans les rhumatismes, les algies de toutes natures, les séquelles de traumatismes et de blessures, la scrofule, le lymphatisme, les affections gynécologiques.

L'équipement de cette station, fréquentée par de nombreux malades (venant surtout d'Alger ou de ses environs) est complet. Il peu soutenir honorablement la comparaison avec celui des villes d'eaux similaires de la métropole et possède une installation crénothérapique moderne, un grand hôtel et une cité pour les curistes musulmans

L'Hammam des Ouled Ghalia, dans le massif boisé de l'Ouarsenis, à 1.890 mètres d'altitude, jouit d'un climat frais de montagne ; on y accède par une route partant d'Orléansville. Les eaux qui émergent de plusieurs sources peuvent être assimilées à celles de Bourbon Lancy, Leurs indications thérapeutiques sont comparables à celles d'Hammam Melouane.

L'Hammam des Amanrhas, appelé encore les " Eaux chaudes de Khenchela " se niche au pied de l'Aurès, dans une région boisée, à 6 kilomètres de Khenchela. Plusieurs sources fort jaillir des eaux chlorurées sodiques, accessoirement sulfatées calciques, très carbo-gazeuses, qui permettraient de traiter, comme à Royat, certaines affections cardio-vasculaires et qui, par ailleurs, sont indiquées dans les rhumatismes, les séquelles de traumatismes et les maladies cutanées.

L'établissement actuel pour la construction duquel on a utilisé les vestiges laissés par les Romains, comporte une installation suffisante pur les malades de la région qui seuls fréquentent cette station.

L'Hammam El Biban
possède des sources qui émergent dans les gorges formant 1; passage dit " Les portes de Fer ", à quelques kilomètres de la route reliant Alger à Constantine. Leurs eaux sont hyperthermales, chlorurées sodiques, accessoirement sulfureuses et légèrement radio-actives. Leurs indications thérapeutiques doivent être réalisées par les traitements de rhumatismes chroniques, des dermatoses, de la syphilis, des séquelles de traumatisme et des algies,

L'établissement, construit à 540 mètres d'altitude, dans une région pittoresque et sauvage, offre un équipement convenable et suffisant pour recevoir les curistes habituels.

Citons encore, parmi les stations ayant les mêmes qualités physico-chimiques et qui méritent d'être exploitées selon les directives de la crénothérapie moderne :
Les " Bains de la Reine ", à proximité d'Oran, dans un très beau site, que la création d'un port militaire à Mers-el-Kébir va rendre, probablement, inutilisable.
L'Hammam des Beni Guéchat, dans la commune de Fedj-M'Zala ; l'Hammam Bou Akkaz (sur le même territoire) ; l'Hammam Bou Thaleb (dans la commune mixte des Rirha) ; l'Hammam N'bails Nador (dans la commune mixte de la Séfia) ; l'Aïn-Madrague (près de Bar-Tlélis) ; l'Hammam Sidi Chirgh (dans la commune mixte de Mainia) ; l'Aïn-el-Ouarka (dans le Sud oranais).

       Eaux sulfatées calciques.

L'Hammam Rirha (l'Aquae Calidae des Romains) est situé à 103 kilomètres d'Alger, sur la route nationale qui relie cette ville à Oran, au pied du Zaccar, dans une région montagneuse, salubre et pittoresque.

Deux groupes de sources émergent à Hammam Rirha et donnent issue, d'une part, à des eaux sulfatées calciques hyperthermales, d'autre part, à des eaux sulfatées calciques ferrugineuses.

Ces eaux sont indiquées dans les rhumatismes, les séquelles de traumatismes et de blessures, le paludisme, l'anémie paludéenne, l'insuffisance hépato-rénale, la lithiase biliaire, la lithiase urinaire, la goutte, certaines dermatoses torpides.

Hammam Rirha possède un équipement thermal complet : un grand hôtel très confortable avec un établissement de premier ordre (muni de piscines collectives ainsi que de piscines individuelles, d'une buvette et de tous les moyens de cure), un hôtel de deuxième catégorie, des bains pour les musulmans et un hôpital militaire.

La déréquisition récente de cet établissement par l'autorité militaire (qui y avait installé une école d'enfants de troupe) va permettre aux malades d'utiliser, à leur gré, une médication liaturelle dont l'efficacité n'est pas discutable.

L'Hammam Guergour, station de la commune mixte de ce nom, à quelques Kilomètres du village de Lafayette, est voisine de la gorge sauvage et pittoresque de l'Oued-Bou-Sellam. Les sources qui sont nombreuses, donnent issue à des eaux hyperthermales, sulfatées calciques, pouvant être classées parmi les plus radio-actives du monde. Elles ont, en conséquence, des indications multiples et variées et elles peuvent être utilisées dans le traitement de la goutte, du rhumatisme subaigu et chronique, des maladies du système nerveux, des affections spasmodiques, de l'anémie, de l'insuffisance fonctionnelle de l'appareil circulatoire avec modifications de la tension, du diabète, de l'obésité, des séquelles de traumatismes, des plaies atones, de l'arthritisme, des affections cutanées, des troubles endocriniens, de l'anaphylaxie, du paludisme et des séquelles de paludisme.

L'établissement actuel de cette station est loin d'être en rapport avec son exceptionnelle valeur curative.

L'intérêt des malades exige qu'il soit équipé convenablement, le plus rapidement possible, et que les eaux du Guergour qui constituent un médicament hydrominéral de premier ordre, ne se perdent plus inutilement dans l'Oued Bou-Selbam.

D'autres stations sulfatées calciques méritent de retenir l'attention. On peut citer dans le département de Constantine : l'Hammam Oued Hamimine, près de Jemmapes ; l'Hammam Ouled Ali, près de Guelma ; l'Hammam du Djendei sur le territoire de la commune mixte de l'Edough ; dans le département d'Oran : les Eaux de Nazereg, dites encore les Eaux Chaudes de Saïda.

       Eaux bicarbonatées calciques ou bicarbonatées sodiques.

L'Hammam Bou Hanifia
dans la commune mixte de Mascara, à 22 kilomètres de cette ville, est desservi par la ligne de chemin de fer. d'Oran à Colomb-Béchar. Le pays est sauvage et aride ; le climat très sec et très oxygéné : doux en hiver, chaud en été.

L'Hammam Bou-Hanifia ou ancien,. " Aquae Sirenses " des Romains possède trois groupes de sources donnant issu à des eaux hyperthermales, bicarbonatées calciques et radio-actlives (type La Molou). Elles agissent puissamment dans les cas de rhumatismes chroniques, affections du système nerveux, dyspepsie, troubles gastro-intestinaux, constipations spasmodiques, algies, arthritisme, certaines dermatoses.

On trouve à Bou-Hanifia, un établissement de premier ordre permettant l'application de toutes les méthodes modernes de la crénothérapie : traitement par .ingestions, bains, douches locales, douches ascendantes, goutte à goutte rectal, massage, mécanothérapie.

Un établissement spécial est affecté aux Musulmans.

Il existe, en outre, des hôtels confortables et un parc très apprécié par les curistes.

L'Hammam Bou Hadjar constitue une station entre Oran et Sidi-Bel-Abbès. On peut s'y rendre par tous les moyens de transport.

Une dizaine de sources font jaillir des eaux hyperthermales, bicarbonatées-calciques, chlorurées sodiques et radioactives, assimilables à celles de Luxeuil. Leurs indications sont réalisées pour les rhumatismes, les raideurs articulaires les séquelles de traumatismes, les névralgies, les sciatiques, les névrites, la goutte, le diabète le paludisme, les congestions hépatiques, les affections gynécologiques.

Il existe à Hammam-Bou-Hadjar deux établissements bien équipés et affectés l'un aux curistes européens, l'autre aux curistes musulmans. Un hôtel annexe offre à sa clientèle toutes les commodités désirables.

L'Hammam Meskoutine est situé à 318 mètres d'altitude, entre Constantine et Guelma, sur la voie ferrée d'Alger à Bône. La région est pittoresque, sauvage, verdoyante ; le climat est sédatif.

Plusieurs sources font jaillir des eaux bicarbonatées calciques, chlorurées sodiques, légèrement sulfureuses, arsenicales, radioactives et pouvant être classées parmi les plus chaudes da monde (leur température allant de 72° à 98°).

Ces eaux sont administrées avec profit dans les rhumatismes chroniques, les séquelles de traumatismes" les algies, les névralgies, sciatiques, le nervosisme, les malades des voies respiratoires, l'obésité, le diabète, les affections du système veineux, le paludisme, l'hépatisme colonial, les affections gynécologiques.
Il existe à Hammam Meskoutine un établissement de lre classe qui est bien équipé. Un établissement spécial est à la disposition des Musulmans.

Cette station possède également deux hôtels confortables.

       Eaux bicarbonatées sodiques rappelant celles de vichy.

Ben Haroun se trouve dans la commune de Palestro ; son exploitation va prendre un essor adapté aux qualités thérapeutiques de ses eaux, car cette station a été récemment concédée. Les indications
de Ben Haroun sont analogues à celles de Vichy (Célestins), dyspepsie, hépatisme, paludisme, anémie paludéenne.

Takitount,
sur la route de Sétif à Bougie et dont les eaux ont des qualités similaires. Amérouchen dans la commune mixte de Sidi-Aïch, qui a une action thérapeutique équivalente.

Aïn-Sennour, près de Souk-Ahras, dont les eaux peuvent être également administrées dans les mêmes maladies.

Malheureusement, ces trois dernières stations ne font pas actuellement l'objet d'une exploitation rationnelle et il convient de prendre, le plus rapidement possible, les mesures nécessaires pour tirer profit de leur valeur curative.

La source Leblanc, près de Mouzaïaville, jouit auprès du public d'une réputation qui semble méritée. Ses eaux aident à la guérison des dyspeptiques, des entéritiques, des hépatiques et des paludéens.

       Eaux ferrugineuses.

Les eaux des sources de Téniet-El-Haâd et de l'Oued Cheddi peuvent être utilement administrées aux malades atteints d'anémie et particulièrement d'anémie paludéenne ; mais l'exploitation de ces sources est tout à fait rudimentaire.

On doit enfin retenir qu'il y a encore, dans ce pays, des eaux minérales de nature indéterminée comme celles de Bou Ghara et de Bel Kheir (dans la commune mixte de Marnia), fréquentées par des malades de la région atteints de rhumatismes, de paludisme, d'affections syphilitiques et cutanées qui méritent de retenir l'attention des pouvoirs publics et du corps médical.

LE THERMALISME ALGÉRIEN.

       Etat actuel.
Le bilan des stations hydrominérales de l'Algérie, tel qu'il vient d'être exposé, est forcément incomplet. Il permet cependant de constater que l'ensemble de ces stations constitue une valeur thérapeutique de premier ordre et il est bon de rappeler que certaines de ces sources, comme l'Ain Mentila, l'Hammam Meskoutine, l'Hammam Guergour se classent respectivement parmi les stations les plus sulfureuses, hyperthermales et radioactives du monde entier.

Malgré de telles possibilités, il faut avouer que le thermalisme algérien n'a pas pris le développement que l'on était en droit d'espérer et cela pour des raisons diverses.
La clientèle des stations thermales algériennes est spécifiquement locale et nombre de malades s'abstiennent de les fréquenter par crainte du manque de confort et d'organisation des établissements très souvent mal équipés.

Cette crainte est malheureusement souvent justifiée et si certaines de nos installations thermales peuvent rivaliser avec celles de la Métropole, il n'en reste pas moins vrai que la plupart d'entre elles sont nettement en état d'infériorité.

Cette situation difficile peut s'explquer d'une manière générale par l'inexistence d'éléments d'informations suffisants concernant, d'une part, les personnes susceptibles de créditer l'exploitation des sources minéro-thermales intéressantes, d'autre'part en raison de l'habitude prise par les malades de se rendre chaque année en France dans les stations du Massif Cental, des Alpes et des Pyrénées.

Le fléchissement du tourisme qui s'est accentué depuis plusieurs années et qui rend compte des déficits d'ordre financier supportés par de nombreux exploitants n'a fait qu'aggraver une situation déjà défectueuse.

       Réorganisation.
L'intérêt de la Santé Publique, l'assistance que l'on doit aux malades, la compréhension et le respect des conceptions musulmanes, l'avenir économique du Pays exigent cependant que l'on donne à ce thermalisme un essor correspondant à la valeur curative des eaux et à une climatologie exceptionnellement favorable.


C'est pourquoi l'administration algérienne vient d'envisager la réorganisation et la mise en exploitation rationnelle de cette richesse naturelle.
L'action des services techniques et administratifs compétents sera d'organiser une prospection scientifique de l'ensemble des sources algériennes, conformément aux directives de la commission d'hydroclimatologie, d'établir un classement par priorité des stations devant retenir en premier lieu l'attention des pouvoirs publics, et de mettre sur pied un service médical compétent.

L'étude des conditions dans lesquelles une aide financière sera accordée aux stations " à bout de souffle ", l'établissement de projets d'équipement pour les stations peu ou pas exploitées compléteront le programme d'action dont la réalisation permettra au thermalisme algérien de répondre aux conceptions actuelles et modernes de la crénothérapie.

       Vues d'avenir.

Le fait que la plupart des station:: thermales algériennes jouissent d'une climatologie spéciale résultant de leur situation et qui se surajoute à leurs moyens de traitement, permet les plus grands espoirs. Equipées d'une façon confortable, connues et mises en valeur par une propagande efficace, suivies par un service médical compétent, les sources thermales de "Algérie doivent devenir dans un avenir aussi proche que possible de véritables centres de cure et de tourisme particulièrement en hiver. réalisant ainsi la prophétie du Docteur Millon en 1855 :

Ce qui manque aux eaux minérales de France, ce que rien au monde ne saurait leur donner, c'est un climat tempéré durant les mois de l'hiver .1.),s que l'été finit, on déserte. Septembre arrive et la saison est close... On demandera à l'Algérie de fournir des eaux similaires aux eaux principales de France. On y poursuivra sans interruption la guérison qu'un ciel humide et glacial venait paralyser. "