Alger, Algérie : documents algériens
Série sociale
Madame Canavaggia et le Docteur Marchand
Grand Prix Littéraire de l'Algérie pour 1946
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mise sur site le 15-12-2011
* Document n° 13 de la série : Culturelle - Paru le 20 janvier 1947 - Rubrique PRIX LITTERAIRE

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Madame Canavaggia et le Docteur Marchand
Grand Prix Littéraire de l'Algérie pour 1946

" NOUS LES ELUS ", DE Mme CANAVAGGIA.

Dans le domaine de la prose, le Jury était sollicité par le mérite indéniable de divers ouvrages d'imagination parmi lesquels se distinguaient celui de Miloud (de M. Fenouillet), récit des aventures d'un tirailleur algérien accédant peu à peu au grade d'officier, où l'on remarquait l'évolution d'une psychologie de soldat loyal à la France, vieilli sous le harnais et observé sur le vif avec un souci parfait et minutieux d'exactitude. Et aussi " Le jardin des hautes plaines " où M Catala s'attachait à révéler le destin et les aspirations d'un écolier d'un milieu rural de fellahs, étude des plus consciencieuses et des plus révélatrices. Après une longue discussion, le choix du Jury s'arrêta sur " Nous les Elus ", livre de Mme Canavaggia.

Celle-ci, originaire de Castel-Sarrazin, n'était connue à ce jour que comme l'un des peintres éminents de notre époque, et ses délicats paysages de la vallée de la Loire étaient recherchés des amateurs. Certes, elle avait été, depuis son arrivée en Algérie, séduite par le pays et l'habitant. Sa grande sensibilité ne se satisfait pas entièrement par le pinceau ; elle eut recours à la plume pour compléter ses notes et ses croquis. Elle composa plusieurs oeuvres qu'elle garda en manuscrit par délicatesse et pour ne pas gêner son mari qui occupait alors une situation en vue en Algérie. Toute littérature active est en effet à peu près interdite à certains personnages, dont le moindre écrit, même le plus innocent, est considéré comme officieux par l'opinion publique, non sans malignité, et prend dès lors la valeur d'un témoignage. Cependant, elle était, en ce temps-là, en relation avec la firme Grasset qui lui demandait, de temps à autre, de relire et de contrôler, pour en corriger les défauts, certaines traductions d'auteurs étrangers. De très bonne heure, alors qu'elle étudiait la peinture à l'École des Beaux-Arts de Nîmes, où elle obtenait le prix d'honneur, elle était remarquée pour ses dons d'observation. Ces mêmes qualités se retrouveront plus tard dans son travail littéraire et frapperont le directeur de la firme Grasset lorsqu'il lira " Nous... les Elus " qui obtint le suffrage du jury du Prix Algérien de Littérature. Il arrivait souvent à l'auteur, au cours de ses promenades dans les rues et les lieux publics d'Alger, d'avoir son attention retenue par la beauté et le pittoresque d'un individu ou d'un site et d'en faire, à main levée, un rapide croquis. Dans la composition de son roman sur Alger, l'intérêt qu'elle portait au menu peuple de la cité devait s'exercer avec autant d'autorité scrupuleuse. Elle a assisté sans doute au drame des humbles dans " Nous.. les Elus " et nous le raconte crûment, avec la conscience qu'elle apportait d'ordinaire à dessiner ]l'ouvrier au travail, à le saisir d'un trait rapide, cursif et dur, dans son geste, dans le mouvement familier, dans l'attitude, qui fait de lui l'homme de la cité, du labeur, le membre d'une famille, le héros d'une passion. Ses descriptions, pareilles à ses croquis, sont franches, parfois brutales et violentes. Son héros Manuel cherche à se débrouiller pour sortir de sa déchéance et de la misère et y emploie mutes ses forces. Aucun détail dans cette histoire qui n'ait été vu avec sagacité ; le récit est dépouillé. S'il est coloré, il n'a point ce caractère picaresque qui perce toujours plus ou moins dans la littérature des écrivains proprement algériens. Il n' y a point là de débraillé ; l'histoire est racontée par un ouvrier qui use d'une langue qui est celle, directe et précise, d'un ouvrier ; il appartient à un groupe où les enfants pullulent ; nous sommes en plein prolétariat, dans un quartier, dans un logis qui est un taudis, dans une famille chargée de gosses, dominée par la question angoissante de l'alimentation Le mari, lassé d'une femme trop féconde et d'un intérieur désolé, encombré de marmaille, prend la fuite et abandonne les siens. Les voisins et l'Assistance publique interviennent ; la mère gagnera sa petite vie à faire des ménages, les enfants les plus grands s'occuperont de leurs frères et soeurs. Les patrons de la mère sont indulgents et secourables, mais la malheureuse, exténuée par ses grossesses successives, tombera malade dune phlébite. Et alors commencera la grande détresse ; le fils aîné s'instaurera chef de la famille, l'une des filles se vouera à la prostitution précoce. Une fillette malade mourra ; un maître charitable poussera le fils au travail, lui fera passer son certificat d'études. Et les confidences se poursuivent ; celle de la fille qui a mal tourné sera arrêtée par la police et emprisonnée. Et c'est le père qui abandonna sa famille que nous retrouvons en concubinage
avec une poule. Et c'est le jeune homme qui entrera comme employé à la poste. Et c'est la mort de la mère. Et puis la maîtresse du père coupable aura des bontés sans doute excessives pour le fils. Les petits enfants sont à l'Assistance publique. C'est toujours le bonheur en déroute, le chemin dangereux. l'enlisement dans la pauvreté. Et brusquement, pour en sortir, l'engagement dans un régiment du Génie; à ce moment, l'action se transporte dans le Limousin ; le fils devient caporal-chef. Ici s'interpose soudain le miracle, à la mode de Dickens, oui va diriger vers de nouvelles destinées le petit clan de pauvres diables. En effet, Manuel, l'enfant, qui est en vérité un très bon type, devient le familier d'une boutique de librairie, la Bibliothèque des familles, cabinet de lecture très fréquenté par le jeune soldat désireux de s'instruire Là est une vieille demoiselle à peu près sans ressources qui a pour toute fortune une vieille tapisserie, souvenir d'un ancien patron. Manuel est bon pour la dame quasi abandonnée, qu'il soigne avec affection et sollicitude. Elle lui lègue en mourant sa tapisserie ; celle-ci, pièce rare du XVI' siècle, sera vendue ; le soldat se trouvera riche de 400.000 francs. Tout s'arrange pour le mieux.

Voici la conclusion des mémoires supposés de Manuel, le héros de Mme Canavaggia, à la veille de la grande guerre, après son héritage inopiné. Le voici à la caserne de Limoges, et là, il écrira la page suivante où il enfermera toute la philosophie du livre :

" Qu'il fait froid, bon Dieu, qu'il fait froid ! A utour du poéle on se réunit, on fume, on boit, on cause de la guerre qui ne commence pas, qui ne commencera peut-être jamais, du temps qui travaille pour nous, puis des femmes et des enfants, quand on en a.

" Moi, je ne laisse personne derrière moi, que mon petit frère et ma petite soeur qui seront riches (il a fait un testament où il leur léguait sa fortune) et pourtant, on me cite parmi les plus fortement malchanceux. Tout le monde est d'accord pour dire que le moment, pour moi, a été mal choisi entre tous, la vie particulièrement vache, particulièrement fumier, etc .. Tout ça, à cause de mon héritage.

" Eh ! mon Dieu, oui, la vie est vache, fumier et tout ce qu'on voudra, mais, du moins, on ne peut pas dire qu'elle nous prenne en traître. Oh ! elle avertit, au contraire. Elle m'a averti si souvent, que le bonheur n'était pas mon affaire, que la dure c'était le régime pour moi. Autrefois, étant enfant, je m'étais si bien habitué (en réalité cette habitude fut chaque fois interrompue par une péripétie où intervenait l'acte de bonté ou de charité d'un individu pitoyable). Entre le facile et l'amer, je ne faisais pas de différence. Depuis, naturellement, je m'étais gâté, j'avais pris de mauvaises habitudes, mais toujours, avec l'avertissement.

" La vie faisait la grande dame qui s'étonne : " Toi, Manuel, toi par ici ? Mais tu te trompes ! Mais ça n'est pas ta place, voyons Manuel... " Oh ! Non, la vie ne nous prend pas en traître, nous, les élus dans notre genre, elle n'en finit pas de nous prévenir, elle nous fatigue même les oreilles, on voudrait tant ne plus l'entendre...

" Pas moyen.

" Seulement, quand le jour arrive où se fait l'appel du grand coup dur, tout de suite (et soi-même, on s'en étonne) on trouve facile de dire : " Présent ".

C'est ainsi que ce roman, que l'on imagine féroce alors qu'on en entame la lecture, se rattache à la lignée des scènes de la vie réelle de la critique sociale et se range, au contraire, dans la catégorie des tracts moraux ou de la morale en action qu'en Angleterre on appelle la Littérature des Ecoles du Dimanche. Ce conte figurerait dans ses catalogues sous le titre : Les Aventures de Manuel ou les avantages et les bienfaits de la bonne conduite.

Mme Canavaggia que ne satisfait pas son activité littéraire et qui publiera prochainement un nouveau roman sur l'Algérie, n'arrête point de travailler de son métier de peintre.

Elle vient de faire, à la galerie Carmine (rue de Sèvre, à Paris) une exposition très réussie. Elle brille en particulier dans le portrait. Naguère elle organisa deux expositions à Alger, où un de ses tableaux figure au Musée des Beaux-Arts A Radio-Algérie, elle donna, avant son départ pour Paris, une causerie sur la peinture moderne. Elle témoigne de la dilection pour les maîtres Marquet et Buzon.

D'autre part, elle cultive la musique et touche à la notoriété comme virtuose où elle se distingue dans l'interprétation de Chopin.

De tels privilèges n'étaient pas rares jadis dans les milieux d'artistes. C'est ainsi eue maints personnages de la Renaissance italienne brillaient à la fois dans plusieurs disciplines. Il n'empêche que le don d'être à la fois bon peintre et bon écrivain ne soit accordé que chichement aux intellectuels de notre temps ; chacun de nos contemporains notoires révèle en général, des aptitudes qui, pour se développer et atteindre à l'épanouissement et à la maîtrise, exigent de tels efforts, une telle expérience, une telle contention de l'esprit et une formation technique telle qu'elles absorbent tout son temps ; seules quelques personnalités, dont il convient de louer l'énergie à se réaliser comme artistes d'esprit
lucide et amoureux du beau, sont capables, aidés par une chance l'indifférence générale Seules certaines personnalités à une époque mettre à sa place, surmonter d'inextricables difficultés, arrivent à à toute épreuve, les sérieux obstacles qu'accumulent le snobisme des foules et les préjugés d'un jury.

LE DOCTEUR MARCHAND, UN POETE ALGERIEN

La carrière du Docteur Marchand ne le prédisposait guère, semble-t-il, aux méditations passionnées et aux enthousiasmes du lyrisme. A peine sorti de l'adolescence, il se consacra en effet à d'austères études de biologie et de médecine. Préparateur, en 1914, au laboratoire de Tamaris-sur-Mer (Var) qui dépend de l'Université de Lyon, il sera en juillet 1916 docteur ès-sciences naturelles. Dès le début de la grande guerre il s'engagera dans la Marine où il servira en qualité de médecin auxiliaire. Après des campagnes en Serbie et en Italie, il passera à Alger, en 1919, sa thèse de docteur en médecine et sera nommé chef de travaux au laboratoire de physiologie. En 1923, il s'établissait enfin comme médecin traitant à Alger. Et voici que le démon de la recherche scientifique s'empara de lui. Il s'occupait, dès 1930, d'archéologie et d'anthropologie préhistoriques, il fouilleraen Algérie de nombreuses grottes ou stations de surface et publiera par la suite soixante-six notes ou mémoires originaux accueillis avec la plus grande faveur par les maîtres de la science. Ce sera en 1938 qu'il publiera son premier ouvrage de vers : Le sablier d'argent où il a assemblé les meilleurs poèmes de sa jeunesse, épaves de tels premiers émois sentimentaux que n'importe quel jeune homme éparpille autour de lui. Il appartenait alors à l'école classique, avait de la prédilection pour le vers régulier et excellait dans le poème descriptif ; de tels recueils ne constituent guère que des mémentos et sont oubliés comme péchés de jeunesse Le fond y a, pour l'intéressé, plus d'intérêt que la forme. C'est toutefois à ce moment de l'existence qu'apparaît l'homme de lettres. Entraîné à enfermer le plus de lui dans sa poésie, M. Marchand allait persévérer dans le métier de poète. Trois ans après, en 1941, paraissait Le Pays Natal qui magnifiait la région lyonnaise et surtout le Beaujolais où il avait accoutumé de passer ses vacances. Il donnait ainsi un cadre à ses plus heureux souvenirs de la maison familiale, à Pommiers (Rhône) et aux paysages où ils s'intégraient. Il y a déjà plus de vingt ans qu'il s'est fixé en Algérie ; il a subi l'emprise de son nouveau pays d'adoption et de l'Islam. Il éprouve ici des sensations inoubliables qu'il •condense en de courtes pièces mais bien frappées et hautes en couleurs dont la sincérité éveille la sympathie du lecteur algérien. Il y trace d'émouvantes impressions de sites : savourons à notre loisir cette description de la mosquée dans le bois :

« Elle n'a ni gardien, ni prêtres, ni servants ;
« Sa porte de bois peint est toujours entrouverte
« Et de vieux oliviers, balancés à tous vents,
« La couvrent de leurs branches vertes.

« Par huit marches de marbre on accède au perron,
« Qu'un jasmin, pour le moins centenaire, enjolive,
« Et, la porte poussée, on sent la paix que font
« Les grandes voûtes en ogive.

« Des nattes sont à terre, et de riches tapis ;
Nul croyant n'y médite à cette heure en silence,
Mais au plafond, trahi par un lent cliquetis,
Un lustre en cristal se balance.

« Des vitraux colorés tombe un jour irréel ;
On cherche malgré soi quelque obscure présence,
Et la raison admet l'ordre surnaturel,
L'âme retrouve une croyance.

« Les hirondelles vont, viennent, tournoient; leur vol
« Passe, glisse vingt fois au-dessus de nos têtes,
« Et voici qu'à son tour, là-bas, un rossignol,
« Louange Allah et son prophète ».

C'est alors que parait Terre de Morérie (1942) (du nom attribué par un autre poète, Albert Tustes, à l'Afrique septentrionale). Les événements d'Alger, les bombardements qu'il voit de près, le débarquement des Alliés sont les thèmes du Manteau de Pourpre (1944) qui se termine cependant par un acte en vers : Les deux baisers, destiné à recevoir un accompagnement musical du compositeur José Weber prématurément disparu

Certains critiques, dans cette période, assuraient que le grand ennemi du poète Marchand était sa facilité. Ceci signifiait surtout qu'il était devenu maître de l'outil poétique par excellence, la langue. D'autres lui reprochaient de ne pas suivre avec rigueur toutes les règles de la prosodie. Il tint compte de ces observations et entreprit alors la composition d'un recueil de sonnets réguliers : Le parfum des roses. La facture se resserrait ; le vers mieux étoffé prenait de la plénitude, sans cesser d'être alerte ; l'image s'enrichissait ; le poète dépouillait la banalité comme la préciosité ; la phrase renforcée se gonflait de muscles et se tendait. Le poète naissait à l'originalité ; l'artiste comprenait de plus en plus la vanité des ornements et redoutait l'adjectif qui cheville. En vérité la plupart des pièces ainsi assem
blées en gerbes sont charmantes ; quelques-unes sont hors de pair, deux ou trois sont dignes de l'anthologie grecque.

Voici une pièce de belle architecture. Elle a pour titre : Le chapeau de tulle :

" Voici le banc rustique et le platane ombreux,
" Le grand parc aux vieux murs tout ruisselants de lierre,
" Voici notre tonnelle et voici la rivière
" Où de gais bateliers chantent d'un coeur heureux.
" Reviendra-t-elle encore ? Bien souvent la première
" Elle avait posé là, - fétiche d'amoureux -
" Près du chapeau de tulle aux rubans vaporeux,
" Le bouquet de pervenche ou la rose trémière.
" Mais le banc reste vide et les bosquets sans voix
" Dans mon coeur angoissé je sens que le soir tombe,
" Que ma bouche se crispe et que tremblent mes doigts.
" Au pigeonnier voisin roucoule une colombe,
" Et ces pleurs qu'on jura de ne verser jamais
" Ces pleurs viennent me dire à quel point je l'aimais.

L'attention du jury fut avant tout retenue par Le parfum des roses, le dernier ouvrage du Docteur Marchand.

Il est hors de doute que le poète des roses honore nos lettres algériennes. On sait aussi que la beauté, l'harmonie et le parfum de la fleur sont un thème de prédilection des poètes orientaux célèbres, que l'on retrouve dans les Mille et une nuits mieux que traduites par le Docteur Mardrus.

Il est en Marchand des vers qu'emplit une fraîche et simple image et qui s'incrustent dans l'esprit où ils forment leçon.

Il a par dessus tout l'art d'imposer la vie aux choses et il introduit avec largesse le concret dans ses poèmes, dont il souligne ou accuse l'émotion Il a de la chaleur ; certains poèmes sortis de sa plume sont comme un appel de fanfare. C'est un lyrique dont le vers a acquis une lucidité qui ne s'encombre d'aucune hésitation. Né à Lyon, il n'a point jusqu'ici montré dans ses oeuvres cette tendance mystique si fréquente chez les artistes et les hommes d'action originaires de cette ville. Fervent, d'autre part, du Guignol Lyonnais, il possède un théâtre de marionnettes qu'il a costumées en tirailleurs, en galoufa, et autres personnages chers à Cagayous Un volume de Farces Algériennes en publiera le répertoire (Langoustes en location - La hernie étranglée - La gare de Mazafran, etc...) qui a déjà connu maints succès. Ainsi le Lyonnais s'est associé à l'Algérien dans le but de créer de la satire et brandit la trique qui est souvent la suprême revanche du peuple.

Il a acquis chez nous et perfectionné le goût méditerranéen de la farce qui s'est transmis des Atellanes de l'époque latine à Karagueuz, de l'époque turque et enfin aux personnages puissamment caractérisés de Musette, inventeur de feu Cagayous et de ses disciples, hier encore les héros de Bab-el-Oued, puis les pantins d'Edmond Brua qui, à ce jour, parodie Le Cid avec ses voyous bônois. Dans cette voie, le Docteur Marchand a traduit dans le patois coruscant de nos faubourgs des scènes de la vie populaire et il y a égalé en ardeur les créateurs de ces histoires picaresques. Le Docteur Marchand a naturalisé Guignol dans la cité algérienne sous le trait de Cagayous, l'immortel Panurge de notre cité barbaresque qui moque l'autorité et la police, rosse le commissaire (car il n'a pas la bosse du respect), vit aux dépens des heureux de ce monde, pille les jardins, rafle les lessives sur les terrasses, vole les demi-dieux du marché noir et surtout attache de plus en plus le Docteur Marchand à la littérature algérienne.

Robert RANDAU.
de l'Académie des Sciences coloniales.