Douéra, village d'Algérie
A 25 KILOMÈTRES D’ALGER
sur le terrain des anciens marais des Ouled-Mendil
Une réserve maintenue (par I Institut Pasteur) en l’état de 1830
fait un violent contraste avec le magnifique domaine qui l’entoure

A 25 KILOMÈTRES D’ALGER
sur le terrain des anciens marais des Ouled-Mendil
Une réserve maintenue (par I Institut Pasteur) en l’état de 1830
fait un violent contraste avec le magnifique domaine qui l’entoure
ELLE TÉMOIGNE DE L’ŒUVRE GIGANTESQUE ENTREPRISE PAR LA FRANCE
EN ALGÉRIE POUR LE PROGRÈS LA SANTÉ ET LA PROSPÉRITÉ

J'ai fait hier, à 25 kilomètres d’Alger, une brève promenade en « 1830 ». Les choses ici sont restées en l’état. Une vraie « terreur de ronces et d’épines », comme disait Virgile. Des fourrés, des arbustes
(quelques-uns), des broussailles (nombreuses). En bref un inextricable maquis. La parcelle témoin et le refuge d'oiseaux

Lorsque l’Institut Pasteur en 1927 entreprit l’assèchement du marais des Ouled-Mendil, un coin de terrain fut, si l’on peut dire, « éparné » pour servir de témoin. La flore naturelle du marais s'y est
développée en toute liberté. Les professeurs Edmond et Étienne Sergent ont remarquablement décrit cet ultime reste des (trop) fameux marécages de Boufarik.

La parcelle réservée couvre un peu plus d’un quart d’hectare. Elle est entourée d’un treillis, qui fait barrage aux chacals et aux maraudeurs.

Elle porte témoignage de ce qu’était la terre, abandonnée à elle-même, en 1830.


(suite dans l'article.)

Alger - l'Algérie
         BREVES MONOGRAPHIES COMMUNALES
Les quatre communes de la troisième ceinture du Fahs

Texte, illustrations : Georges Bouchet †

 o DOUÉRA

mise sur site le 17-5-2008

      • Le marais des Ouled Mendil

A 25 KILOMÈTRES D’ALGER

Il était encore intact en 1926, et tout près des fermes de Douéra situées dans la plaine. C'était un foyer paludéen dangereux.

En été il ne subsistait qu'un marécage de 5ha environ, d'autant plus infecté de moustiques que ses eaux n'avaient pas de poissons. L'hiver il pouvait s'étendre sur 500ha. Il se trouvait dans une cuvette fermée très peu profonde sur le seuil de partage entre le Mazafran et l'Harrach. D'ailleurs en cas de débordement les eaux se dirigeaient des deux côtés, vers l'Harrach par l'oued Terro et vers le Mazafran par l'oued Tleta.

L'idée de supprimer ce dernier foyer d'infection de la commune de Boufarik aurait été émise en 1911 par le Directeur de l'Institut Pasteur d'Alger, le docteur Roux. Mais la guerre de 1914-1918 a retardé les travaux qui n'ont été possibles qu'après que l'Institut Pasteur eut reçu une concession de 360ha pour y créer deux fermes expérimentales. Ils ont commencé en 1927 sous la direction des docteurs Etienne et Edmond Sergent. Ils ont été précédés par une campagne dite de " quininisation " des populations locales, afin de supprimer les réservoirs humains d'hématozoaires. Ensuite il s'est agi d'éliminer les eaux stagnantes en creusant de modestes canaux de drainage, en approfondissant et en canalisant l'oued Tléta et en colmatant quelques creux. On a aussi planté des arbres, surtout des eucalyptus censés éloigner les moustiques.
Ce fut un succès. On a tout de même gardé une " réserve " d'un quart d'hectare comme témoin de ce qu'avait été la Mitidja en 1830. Par la suite on y a introduit des gambusies, petits poissons d'eaux douces longs de 4 à 6cm, et grands amateurs de larves de moustiques.

Dans les fermes expérimentales ont été plantés orangers et citronniers.

 

Echo d'Alger du 30-7-1954 - Adressé par Francis Rambert
sur site :juin 2025

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A 25 KILOMÈTRES D’ALGER

A 25 KILOMÈTRES D’ALGER
sur le terrain des anciens marais des Ouled-Mendil
Une réserve maintenue (par I Institut Pasteur) en l’état de 1830
fait un violent contraste avec le magnifique domaine qui l’entoure
ELLE TÉMOIGNE DE L’ŒUVRE GIGANTESQUE ENTREPRISE PAR LA FRANCE
EN ALGÉRIE POUR LE PROGRÈS LA SANTÉ ET LA PROSPÉRITÉ

J'ai fait hier, à 25 kilomètres d’Alger, une brève promenade en « 1830 ». Les choses ici sont restées en l’état. Une vraie « terreur de ronces et d’épines », comme disait Virgile. Des fourrés, des arbustes
(quelques-uns), des broussailles (nombreuses). En bref un inextricable maquis. La parcelle témoin et le refuge d'oiseaux

Lorsque l’Institut Pasteur en 1927 entreprit l’assèchement du marais des Ouled-Mendil, un coin de terrain fut, si l’on peut dire, « éparné » pour servir de témoin. La flore naturelle du marais s'y est
développée en toute liberté. Les professeurs Edmond et Étienne Sergent ont remarquablement décrit cet ultime reste des (trop) fameux marécages de Boufarik.

La parcelle réservée couvre un peu plus d’un quart d’hectare. Elle est entourée d’un treillis, qui fait barrage aux chacals et aux maraudeurs.

Elle porte témoignage de ce qu’était la terre, abandonnée à elle-même, en 1830.

L’Institut Pasteur a aussi aménagé aux Ouled-Mendil un refuge d’oiseaux. Une réserve qui couvre un quart d’hectare est entourée d’un grillage métallique qui en interdit l’accès aux animaux malfaisants. La dernière retraite du paludisme a été forcée

Le marais des Ouled-Mendil (360 hectares) était, il y a 20 ans encore, la dernière retraite du paludisme.

L'expérience d'assainissement a été un succès complet. Le sol a été drainé, desséché, boisé puis équipé. On y a tracé des routes, on y a construit des bâtiments.

Pas un seul des ouvriers qui ont participé à ces travaux n'a été touché par le paludisme. Les « Européens » sont sortis indemnes de l’expérience aussi bien que les « indigènes ».

Des vaches laitières, de race française, pacagent là où naguère, par crainte du terrible mal, on n’osait conduire les bœufs de labour. L’Institut Pasteur a « humanisé » ce marécage inculte et pestilentiel. Lutte contre le marais et les anophèles

L’humanisation a commencé par le reboisement. Après le colmatage et le drainage du marais, on a planté sur ses 360 hectares, 44.057 arbres et 10 hectares de vigne, 12.000 eucalyptus (ce remarquable dessiccatif du sol) étaient notamment plantés en 1932. Certains atteignent aujourd’hui une hauteur de 30 mètres.

Par d’efficaces mesures anti-larvaires, par l’empoissonnement des gîtes, on a rendu inhabitable aux larves l’eau que l’on ne pouvait supprimer. Un magnifique domaine

J'ai visité les fermes des Ouled-Mendil et les cultures qui s’étendent aujourd’hui à l’emplacement du marais. Le directeur de l’exploitation, M. Garcin. m’a expliqué comment les prairies fournissent le fourrage vert indispensable aux petits animaux de laboratoires (cobayes, lapins, souris) ainsi qu'aux vaches laitières. On cultive aussi aux Ouled-Mendil, le blé, l’orge, l’avoine, le sorgho, le maïs, les betteraves et même le millet pour les canaris qui servent aux expériences sur le paludisme des oiseaux.
Les cultures fruitières ne sont pas négligées. Pas plus que l’élevage. Des vaches laitières (comtoises, montbéliardes, bordelaises, de Schwyz) servent à l’expérimentation des vaccins. Le lait est, par ailleurs, utilisé pour la préparation des milieux de culture des ferments lactiques.

On élève également, à l’intention des laboratoires, des veaux, des poulains. des agneaux, des porcelets. On y reçoit les animaux mis au repos.

Ainsi se poursuit sur l’ancien terrain du marais et de la maladie une œuvre remarquable de progrès, de santé et de prospérité.