-Le commerce algérien
Crise à Alger dans les cuirs et peaux
Semelles crêpe, sacs nylon... et la concurrence marocaine tuent la tannerie algérienne
Echo du 28-1-1953 - transmis par Francis Rambert

 

Rien ne va plus à Alger dans les cuirs ef peaux. Le succès des semelles-crêpe, le goût des sacs nylon... et la concurrence marocaine sont en train de tuer la tannerie algérienne.

Depuis 1948. les choses vont de mal en pis. Les entreprises ferment leurs portes un peu partout. La tannerie Altairac d'Alger, la Mégisserie moderne de Bône. la Mégisserie de Tlemcen, la tannerie de Misserghin ont cessé leur exploitation.
Triste bilan en vérité ! La crise du cuir n'est pas une "exclusivité " algérienne. Elle sévit un peu partout dans le monde. Elle a été provoquée par l'apparition de succédanés, qui ont tout de suite (ou presque) connu la faveur du public.

75 % des chaussures ont aujourd'hui des semelles en crêpe. Les sacs en nylon ou en plastic sont d'un usage plus que courant. Seule la maroquinerie de luxe fait encore appel aux cuirs.

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Crise à Alger dans les cuirs et peaux
Crise à Alger dans les cuirs et peaux
Semelles crêpe, sacs nylon... et la concurrence marocaine tuent la tannerie algérienne

Rien ne va plus à Alger dans les cuirs ef peaux. Le succès des semelles-crêpe, le goût des sacs nylon... et la concurrence marocaine sont en train de tuer la tannerie algérienne.

Depuis 1948. les choses vont de mal en pis. Les entreprises ferment leurs portes un peu partout. La tannerie Altairac d'Alger, la Mégisserie moderne de Bône. la Mégisserie de Tlemcen, la tannerie de Misserghin ont cessé leur exploitation.
Triste bilan en vérité ! La crise du cuir n'est pas une "exclusivité " algérienne. Elle sévit un peu partout dans le monde. Elle a été provoquée par l'apparition de succédanés, qui ont tout de suite (ou presque) connu la faveur du public.

75 % des chaussures ont aujourd'hui des semelles en crêpe. Les sacs en nylon ou en plastic sont d'un usage plus que courant. Seule la maroquinerie de luxe fait encore appel aux cuirs.

Le marché, par ailleurs, a été faussé et les prix terriblement grevés par le boom du cuir en 1951. Le cuir de bœuf valait au kilo : en juin 1950, 85 francs, en avril 1951, 247 fr.. aujourd'hui 90 à 100 francs. Le mouvement est identique pour le cuir de mouton : en juin 1950, 225 francs, en avril 1951, 745 francs, aujourd'hui 250 à 300 francs.

Cette hausse vertigineuse du cuir en 1951 s'explique par la crise internationale qui donnait à cette matière un intérêt " stratégique " et incitait au stockage. Comme le traitement des peaux demande souvent plusieurs mois, il a fallu vendre à un prix élevé. Ce qui n'était évidemment pas fait pour arranger les choses...

L'industrie locale est aussi gênée par l'exportation. D'importants contingents de peaux sont, en effet, exportés vers la métropole, la Grèce ou le Moyen-Orient à des taux très avantageux.

La concurrence métropolitaine et marocaine s'exerce de façon très efficace... et très dangereuse pour l'industrie algérienne. Le Maroc surtout est menaçant : fiscalité modérée, main-d'œuvre bon marché, interdiction de l'exportation des cuirs favorisent grandement la tannerie marocaine.

Les tanneurs algériens, eux, demandent la fixation d'un prix plafond pour le contingent de peaux, qui pourrait être réservé à l'industrie locale. Ils voudraient aussi voir réduit le chiffre des exportations. Limitation de prix et limitation des exportations seraient de providentiels ballons d'oxygène pour cette tannerie expirante.