Alger, le grand corso de printemps
+ les reines parisiennes de la bataille de fleurs de 1912
Photos, textes :"Alger-Revue", juin 1955
mise sur site le 18-5-2009

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LES belles fêtes publiques gardent toujours la faveur de la population. Record d'affluence et d'entrain, le grand Corso fleuri organisé par la Municipalité " sous le signe de la chanson ", en fournit l'éclatante preuve.

De longtemps, il est vrai, on n'avait vu, boulevard Carnot, si beau cortège de chars : pas moins d'une trentaine, équipés avec ingéniosité et ornés avec goût.

" L'Abeille et le Papillon " dont les ailes palpitaient à la brise de mer, les farouches " Piroguiers " congolais, furent particulièrement remarqués.

Mais tous avaient leur attrait. De charmantes passagères dansant, chantant, bombardant la foule de serpentins, n'en étaient pas, souvent, le moindre élément.

Un bruyant essaim de Pierrots en scooters apportait - avec une supériorité marquée dans le déroulement des serpentins - une note de pittoresque bien moderne à la tradition carnavalesque.

Joyeux groupes costumés, turbulents travestis se livrèrent de furieux combats, voire même des batailles rangées. Auxquelles les spectateurs, gagnés par cet entrain, ne tardaient pas à prendre part, pour la grande joie des marchands de confetti.

Car s'il y eut peu de fleurs, c'est par tonnes que ces (légers) projectiles animèrent une pacifique mêlée, qui se prolongea fort tard.

L'éclatante lumière d'un ciel radieux, le cadre des boulevards, le splendide décor de la baie donnèrent à la fête cette ambiance, de qualité rare, que peu de villes peuvent disputer à Alger.