Fort-de-l'eau
Le centenaire de Fort-de-l'Eau
UN VIBRANT HOMMAGE A ÉTÉ RENDU AUX PIONNIERS DE LA RÉGION
LES FÊTES CONNAISSENT UN IMMENSE SUCCÈS

Extraits de l'Echo d'Alger du 1-6-1952 - Transmis par Francis Rambert
Texte : Jean-Pierre DEJEAN

Un centenaire revêt toujours, en Algérie, un éclat particulier car, indépendamment du pittoresque et de l'animation régnant en cette occasion, il présente une haute signification : celle du développement économique et social de ce pays sous l'égide de la France.

Une promesse tenue

Le premier déplacement officiel de M. Roger Léonard fut, l'an dernier, sa visite à Fort-de-l'Eau. Il promit alors d'y revenir et samedi matin, il tint son engagement en présidant l'inauguration des fêtes du centenaire.
La coquette cité, frissonnant sous ses guirlandes, vibrait déjà d'une vie intense lorsque le gouverneur fut accueilli à 11 h. 30 par Me Moulis, maire de Fort-de-l'Eau, qu`entouraient MM. les Conseillers municipaux et de nombreux maires des localités environnantes. Les détachements du camp du Lido, la musique de garnison et la fière escorte de spahis. entourant les voitures officielles, donnèrent beaucoup d'allure à cette manifestation.

Peu d'instants après, un cortège se forma. On y reconnaissait aux côtés du gouverneur, le président Laquière. accompagné de M. Driot, chef de son cabinet ; MM. Gorsse, chef du cabinet civil du gouverneur ; Froger. Gazagne, Jamilloux, délégués à l'Assemblée algérienne ; Me Iba Zizen, conseiller général ; Breugnot, représentant M. de Sérigny, délégué à l'Assemblée algérienne, et de nombreux autres délégués et conseillers généraux des circonscriptions voisines, On reconnaissait également, le général Lardin, commandant la. Division ; le colonel Pacault, représentant les généraux commandant la 5° région et Air Algérie, ainsi que les officiers du camp du Lido.


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Le centenaire de Fort-de-l'Eau
Le centenaire de Fort-de-l'Eau
Le centenaire de Fort-de-l'Eau
UN VIBRANT HOMMAGE A ÉTÉ RENDU AUX PIONNIERS DE LA RÉGION
LES FÊTES CONNAISSENT UN IMMENSE SUCCÈS

Un centenaire revêt toujours, en Algérie, un éclat particulier car, indépendamment du pittoresque et de l'animation régnant en cette occasion, il présente une haute signification : celle du développement économique et social de ce pays sous l'égide de la France.

Une promesse tenue

Le premier déplacement officiel de M. Roger Léonard fut, l'an dernier, sa visite à Fort-de-l'Eau. Il promit alors d'y revenir et samedi matin, il tint son engagement en présidant l'inauguration des fêtes du centenaire.
La coquette cité, frissonnant sous ses guirlandes, vibrait déjà d'une vie intense lorsque le gouverneur fut accueilli à 11 h. 30 par Me Moulis, maire de Fort-de-l'Eau, qu`entouraient MM. les Conseillers municipaux et de nombreux maires des localités environnantes. Les détachements du camp du Lido, la musique de garnison et la fière escorte de spahis. entourant les voitures officielles, donnèrent beaucoup d'allure à cette manifestation.

Peu d'instants après, un cortège se forma. On y reconnaissait aux côtés du gouverneur, le président Laquière. accompagné de M. Driot, chef de son cabinet ; MM. Gorsse, chef du cabinet civil du gouverneur ; Froger. Gazagne, Jamilloux, délégués à l'Assemblée algérienne ; Me Iba Zizen, conseiller général ; Breugnot, représentant M. de Sérigny, délégué à l'Assemblée algérienne, et de nombreux autres délégués et conseillers généraux des circonscriptions voisines, On reconnaissait également, le général Lardin, commandant la. Division ; le colonel Pacault, représentant les généraux commandant la 5° région et Air Algérie, ainsi que les officiers du camp du Lido.

Mgr Leynaud et Mgr Poggi étaient aussi les hôtes de Fort-de-l'Eau. MM. les Alcades des Baléares se joignirent avec M. Galan y Pacheco. consul général d'Espagne à Alger, aux autres personnalités.

Après avoir déposé une gerbe au pied du monument aux morts, le gouverneur général tint à visiter en détail les réalisations de la petite ville : Groupe scolaire des frères Gorrias - où les écoliers et écolières lui firent une chaleureuse ovation ainsi qu'à sa suite -, mairie, etc...

A midi, un banquet de 150 couverts, organisé par le traiteur Charles Baroli, réunit les visiteurs dans la salle des fêtes.

Évocation des pionniers mahonnais et problèmes du jour

Le souvenir des hardis pionniers mahonnais qui défrichèrent le sol, jadis ingrat de la région, et la grande figure du baron de Vialar, dont le petit-fils assistait aux cérémonies, furent évoqués au cours des allocutions.

Me Moulis, après avoir fait l'historique du centre et le panégyrique de ses fondateurs, aborde les questions qui, à l'heure actuelle, tiennent au cœur de ses sympathiques administrés : la crise de la culture maraîchère et le sort de l'ancien casino de Fort-de-l'Eau qui valut naguère à la petite ville le titre de " Deauville algérien ". En terminant Me Moulis déclara :
" Nous tous, qui sommes ici les descendants à la troisième et à la quatrième génération des créateurs de l'Algérie moderne, héritiers de leur œuvre, et dépositaires de leur foi, n'avons pas d'autre ambition : travailler d'un seul cœur a hâter la venue des temps nouveaux où, sur les rivages de leur mer fortunée, tous les habitants de ce pays. Pourront vivre unis et heureux, dans le même amour de la France et de l'Algérie. "

Le baron de Vialar, très ému, prit à son tour la parole pour rendre hommage à ceux qui furent aux côtés de son grand-père, les fondateurs de la florissante cité actuelle.
Me Iza Zlzen salue le dur labeur de ceux qui fécondèrent F'ort-de-l'Eau : Mahonnais, Français et musulmans. La sueur, dit-il, est le plus sacré des engrais déposé sur la terre. En terminant il rappela cette phrase attribuée au père de l'écrivain anglais Rudyard Kipling :
" Mon fils, si vous passez en Alger, arrêtez-vous là.-bas, vous verrez ce que les Français y ont fait. "

M. Froger, au nom des maires du département, salua en Fort-de-l'Eau, une réalisation de la latinité sous l'égide de la France. M. Victory, alcade de Mahon, lui succéda pour adresser une pensée émue aux premiers maraîchers qui quittèrent les Baléares et qui furent fraternellement accueillis par le baron de Vialar, un siècle auparavant.

Après que Mgr Leynaud eut exalté la foi qui anima ces quelques familles attachées à leur terre, et qu°il eut lancé un fervent appel pour la paix du monde, le président Laquière évoqua un passé pittoresque et la mémoire des grands citoyens de Fort-de-l'Eau, les Pons, les Llorens. les Fédelich et bien d'autres encore, " hommes de grand cœur et fidèles à leur parole ". Il cita deux chiffres qui symbolisent l'essor de la cité aquafortaine :1906 : 2.000 âmes; 1952 : 15.000 habitants environ...

Le discours de M. Roger Léonard

M. Roger Léonard, répondant aux précédents orateurs, fit 1'éloge de la florissante cité et de ses aménagements qui sont à la mesure de ses besoins futurs. Il tint à assurer l'assistance de sa sollicitude à l'égard des maraîchers qui. par leur étroit contact; avec les populations musulmanes, ont un grand rôle à jouer en Algérie. Ces derniers temps. dit-il en substance, nous avons pu obtenir de la S.N.C.F. l'abaissement des tarifs de transport, la suppression de certaines taxations et une limitation des importations étrangères. Je reste à vos côtés pour vous défendre et vous permettre d'écouler vos productions. Il ajouta qu'il ferait de son mieux pour résoudre le problème du vieux casino.

L'établissement retrouvera ses fonctions d'antan dès qu'on aura trouvé d'autres locaux pour héberger et instruire les petits musulmans qu'abrite actuellement l' ancien casino. J'adresse, poursuivit-il, une pensée amicale aux populations des îles Baléares qui veillent sur des tombeaux qui nous sont chers. Entre elles et nous point de Méditerranée...
Dans sa péroraison, M. Roger Lénord a précisé les conditions de la conquête française : " une conquête commune sur la misère et la mort... "
Debout, l'assistance entonna une vibrante " Marseillaise ›.

Les fêtes du centenaire

Eles se déroulèrent dès samedi dans une atmosphère très méditerranéenne. Rencontres sportives, bal, corso fleuri, etc... Nous reviendrons, en détail sur ces manifestations.
Notons qu'elles furent également marquées par des cérémonies d'un caractère plus officiel : remise des fanions aux sapeurs-pompiers, entr-autres.

Rappelons que les fêtes se poursuivront aujourd'hui : Cet après-midi, en particulier, se déroulera un grand concours d'Élégance automobile.