Fort-de-l'eau
2 photos de l'album de Jean Cellmer

+ Souvenirs
Le boulevard est à rapprocher de cette vue ancienne :
clic
en ligne le 23-12-2005

51 Ko / 14 s
 
retour
 
Jean Cellmer , sa maman en 1957, sur le front de mer.
Jean Cellmer , sa maman en 1957, sur le front de mer.
Jean, dans son école, en 2005
Jean, dans son école, en 2005
Bonjour,

-------Je ne suis pas un "pied-noir" mais un fils de militaire qui a eu la chance de passer deux ans à Fort de l'Eau (mon père, cavalier à la 7ème DMR était en garnison au casino de Fort de l'Eau) et donc de fréquenter l'école primaire publique en CP, CE1 (toute l'année) et CE2. Le Directeur de l'école était monsieur AMATO (orthographe non garanti) et l'institutrice du CE1 était madame PONS, malheureusement absente de la photo ci jointe (que vous pouvez publier si vous le souhaitez). Je suis le petit garçon tout à gauche de la deuxième rangée en partant du bas (la blouse grise à la droite d'un garçon bien blond).

-------Le 6 décembre dernier, pour raisons professionnelles, j'ai débarqué à l'aéroport Boumedienne, revenant pour la première fois en Algérie depuis 1958. Le lendemain, mes hôtes de la SNTF (l'entreprise qui a remplacé les Chemins de Fer Algériens) m'ont emmené à Bjord El Kifan pour essayer de retrouver ma maison et mon école. Comme on était un peu perdu, un ami français a interrogé trois messieurs qui discutaient sur un trottoir dans le centre et là, après nous avoir demandé pourquoi nous cherchions le casino (mon point de repère), l'un d'entre eux m'a dit qu'il était né en 51 et donc que nous avions dû nous suivre de près dans la même école (je suis né en 50). Ca crée des liens : non seulement ils nous ont aidé à retrouver la maison (sur la photo couleur aérienne qui est sur votre site, c'est la plus à gauche, celle qui a un toît à quatre pentes, dans la rue qui passe devant le casino) mais ils ont tenu à nous accompagner à l'école où, l'un d'entre eux connaissant une institutrice qui vit sur place, on a pu faire ouvrir la cour de récréation (il était quand même près de 22 heures), et j'ai pu retrouver ma classe de CE1. A ma grande surprise, entre la maison et l'école, j'aurais pu passer devant tellement je reconnaissais le chemin au fur et à mesure. Dans l'école, malgré la construction de classes supplémentaires au milieu de la cour, j'ai bien retrouvé le coin dans lequel se trouvaient les petites classes de garçons. Je me suis aussi bien remémoré les jours où arrivant en retard, je n'échappais à la règle de monsieur Amato que grâce à l'intervention de mon père toujours responsable de mon arrivée tardive car m'accompagnant ou me faisant accompagner en Jeep ou en 203 couleur armée (beige clair avec un H blanc sur le capot ou le toît et un coupe fil à l'avant (ce dernier pour la Jeep)). J'ai cru comprendre que madame Amato vit toujours et habite encore Fort de l'Eau. Il y a également encore deux Soeurs de l'école des Soeurs qui habitent sur place. L'accueil est incroyablement chaleureux (nous nous sommes retrouvés un moment cinq anciens élèves de l'école primaire). J'avais un peu peur que ma condition de fils de militaire pendant les événements crée un malaise mais il n'en a rien été.

-------Voilà, je suis reparti le 8 décembre, un peu déçu de n'avoir pu faire de photos de jour à Fort de l'Eau (j'en ai du centre d'Alger prises depuis la terrasse de la SNTF) mais les deux dîners dans un restaurant de la Pérouse, les discussions avec un collègue algérien qui a à peu près mon âge et les réunions de travail m'ont laissé à la fois beaucoup d'émotion à évacuer et une grande envie de revenir. Ce dernier point n'est pas utopique, l'Algérie ayant entrepris de grands travaux de modernisation de ses infrastructures ferroviaires, travaux auxquels j'espère bien participer.

-------Merci pour votre site, que je connaissais déjà depuis quelques mois et qui m'a beaucoup aidé à préparer mon voyage. Si je peux à mon tour y contribuer modestement, je contiuerai à vous envoyer des photos récentes et des commentaires.
-------Cordialement, Jean CELLMER