M. LOUVEL déclare :
A PROPOS DES RECHERCHES PÉTROLIÈRES EN-ALGÉRIE
« IL FA UT ALLER DE L’AVANT
la période des tâtonnements est révolue »
Les intérêts français ont été sauvegardés

Echo du 19-3-1953- Transmis par Francis Rambert

M. LOUVEL déclare :
A PROPOS DES RECHERCHES PÉTROLIÈRES EN-ALGÉRIE
« IL FA UT ALLER DE L’AVANT
la période des tâtonnements est révolue »
Les intérêts français ont été sauvegardés

« Je ne connaissais pas le Sahara. Je savais par mes livres d’école que c’était un pays « sec ». J’y suis allé. De ma vie je n’ai jamais eu aussi froid, vu une pluie aussi intense... » C’est par ces mots que les journalistes algériens ont été reçus hier soir par M. Louvel, ministre de l’Industrie et de l’Énergie.
« Je sais bien que ce temps est exceptionnel... » devait-il ajouter en souriant.

Au cours ds la conférence de presse qui s’est déroulée dans le cabinet du gouverneur général, M. Louvel a fait le point de ce qu’il avait vu, au cours d’une semaine sur les recherches pétrolières en Algérie, et exprimé ce que l’on pouvait raisonnablement en attendre.

C’est un lieu commun de dire que la prospérité d’un pays découle de son approvisionnement énergétique : charbon, eau, pétrole.

La ligne de conduite du gouvernement étant de chercher à utiliser toutes les possibilités énergétiques nationales et de l’Union française, on comprendra l’importance de la visite faite à l’Algérie par le ministre de l’Industrie et de l’Énergie.

Le pétrole est recherché partout.


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A PROPOS DES RECHERCHES PÉTROLIÈRES EN-ALGÉRIE

A PROPOS DES RECHERCHES PÉTROLIÈRES EN-ALGÉRIE

M. LOUVEL déclare :
A PROPOS DES RECHERCHES PÉTROLIÈRES EN-ALGÉRIE
« IL FA UT ALLER DE L’AVANT
la période des tâtonnements est révolue »
Les intérêts français ont été sauvegardés

« Je ne connaissais pas le Sahara. Je savais par mes livres d’école que c’était un pays « sec ». J’y suis allé. De ma vie je n’ai jamais eu aussi froid, vu une pluie aussi intense... » C’est par ces mots que les journalistes algériens ont été reçus hier soir par M. Louvel, ministre de l’Industrie et de l’Énergie.
« Je sais bien que ce temps est exceptionnel... » devait-il ajouter en souriant.
Au cours ds la conférence de presse qui s’est déroulée dans le cabinet du gouverneur général, M. Louvel a fait le point de ce qu’il avait vu, au cours d’une semaine sur les recherches pétrolières en Algérie, et exprimé ce que l’on pouvait raisonnablement en attendre.
C’est un lieu commun de dire que la prospérité d’un pays découle de son approvisionnement énergétique : charbon, eau, pétrole.
La ligne de conduite du gouvernement étant de chercher à utiliser toutes les possibilités énergétiques nationales et de l’Union française, on comprendra l’importance de la visite faite à l’Algérie par le ministre de l’Industrie et de l’Énergie.
Le pétrole est recherché partout.
Sur tous les continents. Ici depuis longtemps. Il s’y rattache un fait nouveau.
« La période des tâtonnements, a déclaré le ministre, est révolue. Il faut aller de l’avant pour la recherche et l’exploitation effective de l’« or noir ». Là est ma conclusion essentielle, à l’issue de cette tournée. »
M. Louvel a parcouru l’Algérie du Nord, le Sahara. Il a eu de nombreuses conférences avec d’éminents ingénieurs. De ces contacts il en retire le « sentiment que les travaux actuels se manifestent sous un jour favorable. »
De là à se faire d’illusoires et vaines espérances, il y a un fossé que M. Louvel ne veut cependant pas franchir. « Simplement les couches géologiques révèlent que l’on peut espérer détecter du pétrole ».

LA SITUATION
Dès que l’on entreprend la prospection il faut investir des capitaux énormes. Il y a donc un risque à courir. « Il doit être couru... ».
Deux grands sondages sont actuellement en cours. A Colomb-Béchar et à Berriane, au sud de Ghardaïa.
Le matériel utilisé revient à 300 millions. L’on ne peut se permettre de l’arrêter une fois en action. Chaque jour ainsi perdu coûterait, en effet, un million. Le sondage en cours à Berriane est à 2.300 mètres de profondeur. Il sera poussé jusqu'à 4.000 mètres.
L'an prochain cinq forages de cet importance seront entrepris. Dans le nord la prospection va être poursuivie intensivement le long d’une ligne partant des confins algéro-marocains et allant jusqu’en Tunisie. Les forages effectués sont ou seront d'une profondeur moyenne de 200 à 700 métrés. A titre indicatif, ceux effectués à Sidi-Aïssa sont de 1.650 mètres.
Pour le Sud, le problème est vaste et se rapproche par son ampleur du Moyen-Orient.
« Le gouvernement, a précisé M. Louvel, attache une importance exceptionnelle à ces recherches et aucun effort ne sera négligé. » LES INTÉRÊTS FRANÇAIS SAUVEGARDÉS
Devant l'importance des sommes nécessaires pour mener à bien de telles recherches, le gouvernement a dû faire appel à des capitaux privés, qui viendront s’ajouter à ceux investis par l’État.
Quatre sociétés ont ou vont bénéficier de permis de recherche et d’exploitation. Les zones ainsi réparties couvrent 550.000 km., soit une superficie sensiblement égale à celle du territoire métropolitain.
Ces compagnies sont : la S.N.REPAL (Société nationale de recherche des pétroles algériens) ; la RAP (Régie autonome des pétroles), et la CFP (Compagnie française des pétroles).
Une seule société est étrangère, la CPA (Compagnie des pétroles algériens) qui est une filiale de la Shell, et dans laquelle 35 % des apports sont français.
« La seule société étrangère, a précisé le ministre, ayant accepté de passer par nos exigences. »
Les permis attribués sont valables pour 15 ans, en trois périodes de cinq ans. Chaque tranche se rapportant à un minimum à investir : 5 milliards et demi pour la SN REPAL et la CFP. Les investissements étant plus élevés de 5 à 10 et de 10 à 15 ans.
« La mise au point a été fort laborieuse, devait souligner le gouverneur général Léonard, notre souci étant de prendre toutes les précautions pour sauvegarder les intérêts français. Une clause restrictive est même prévue permettant de réviser l’accord si les résultats obtenus dépassaient les espérances. » Ajoutons que la CPA (Shell) commencera en 1954 des sondages à Timimoun, où les chances d’aboutir sont, paraît-il, excellentes.
La répartition des zones de prospection a été faite, avec la louable volonté d'égaliser les chances de succès entre les compagnies. HOMMAGE AUX ÉQUIPES
En terminant son intéressant exposé, M. Louvel a tenu à dire son admiration pour les équipes techniques qui opèrent au Sahara dans des conditions extrêmement difficiles et en toutes saisons.
« Sans tapage, ils accomplissent une grande mission, et je tiens à exprimer la reconnaissance que je leur voue. Grâce au travail d’étude minutieusement conduit, nous abordons cette phase active des recherches avec un pourcentage de chances supérieur à celui avec lequel opèrent les Américains sur leur continent. » « UNE CHANCE PROVIDENTIELLE... »,
Il appartenait à M. Roger Léonard de dire au ministre de l'Industrie et de l’Énergie, la reconnaissance de l’Algérie pour cette nouvelle visite.
« Vous vous êtes penché sur un problème d’une importance vitale pour nous. Ici nous sommes mal lotis en ressources énergétiques : eau, charbon, nous obligeant à être tributaires d'importations grevant nos prix de revient. C'est pourquoi, si cette hypothèse pétrolière se réalisait, ce serait pour l’Algérie une chance providentielle. »