le Gouvernement Général, à Alger

Pierre BORDES
Oloron Ste Marie 1870 - Arles sur Tech 1943
extrait de Mémoire d'Afrique du Nord.
sur site le15-3-2011

Gouverneur Général de l'Algérie de 1927 à 1930, Pierre Bordes restera l'homme politique du Centenaire. Mais il serait injuste d'oublier les réalisations concrètes et fort utiles qu'on lui doit.



2.- Remise d'une Épée d'honneur au Gouverneur Général
Afrique illustrée du 3-11-1928 - Transmis par Francis Rambert

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Ciselée par Falize, cet artiste émérite qui créa pour le plaisir des connaisseurs tant de joyaux altiers, l'épée du Gouverneur est en vermeil et nacre. Alors qu'à son chef on trouve un pommeau d'art arabe, sur la garde des lauriers enguirlandent la devise : " Acta non verba ". Gravé en caractères arabes, dans la poignée de nacre, voici le monogramme P. B. La coquille supporte, une faisceau de licteurs surmontant le R.F. classique. Pour symboliser l'Algérie, grenier de la France, le quillon est orné d'une corne d'abondance. Quant au bouton de chape, il porte les armes d'Oloron-Sainte-Marie, la ville natale de M. Pierre Bordes.
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oct.2021
3.- Une exposition à la salle Pierre-Bordes
sur site le 24-9-2005...+ mai 2014

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Pierre Bordes

Gouverneur Général de l'Algérie de 1927 à 1930, Pierre Bordes restera l'homme politique du Centenaire. Mais il serait injuste d'oublier les réalisations concrètes et fort utiles qu'on lui doit.

Dernier d'une fratrie de six enfants, Pierre Bordes était le fils d'un magistrat, républicain modéré, très attaché au Béarn, où il fit sa carrière.

Après de bonnes études, Pierre Bordes fera son Droit, valeur sûre pour la majorité de l'élite provinciale. A l'issue de son service militaire, il entre dans la carrière préfectorale et reçoit différentes affectations en qualité de sous-préfet. Cependant, attiré par la politique, il se met en disponibilité. Mais, ayant subi un échec électoral, il réintègre rapidement l'administration qui le conduit vers divers postes, dont celui de caissier général adjoint aux Chemins de fer de l'Etat.

Aux abords de la quarantaine, Bordes peut se prévaloir d'un parcours satisfaisant. Il a su surmonter les embûches et il semble désormais se mouvoir avec aisance dans les arcanes du monde politique et de la haute administration. C'est alors qu'il fait la rencontre qui va changer le cours de sa vie, celle de l'Algérie.

En janvier 1912, il est nommé directeur des Chemins de fer de l'Etat en Algérie, puis cl1recteur de la Sécurité générale auprès de Charles Lutaud qui devint par la suite Gouverneur général, et se lie durablement avec le parti radical. Pierre Bordes est à l'origine d'un grand projet de l'époque, la ligne Biskra-Touggourt, qui devait consacrer la politique de pénétration saharienne dans le Sud constantinois.

Homme de confiance de Charles Lutaud, il devient chef de service de la sûreté générale, puis chef de cabinet du gouvernement et il est mis à la tête de la direction des Territoires du Sud.

Juste avant la Grande Guerre, il est, pour des raisons d'avancement, nommé préfet de la Sarthe. Mais ce sera sans regret que Bordes répondra à l'appel de Lutaud pour, en 1917, reprendre en mains la préfecture de Constantine, département le plus difficile de l'Algérie, par suite d'une agitation larvée des populations indigènes, notamment dans les Aurès.

Bordes a conquis dans ce poste à risques une image d'administrateur efficace et dynamique. Il est remarqué par le Gouverneur Général Jonnart qui s'appuie sur lui pour sa nouvelle politique. Pourtant, son successeur, le gouverneur Abel se sépare de Bordes, certaines incompatibilités existant entre les deux hommes. Celui-ci devient alors trésorier payeur général de Meurthe-et­Moselle en janvier 1920. C'est la disgrâce, mais le gouvernement Poincaré lui offrira par la suite, le 6 août 1926, réparation en le nommant préfet d'Alger. Un peu plus d'un an plus tard, Bordes est nommé Gouverneur Général de l'Algérie en remplacement de Maurice Violette.

Au gubernatoriat de Violette qui voulait imposer une politique novatrice mal comprise des populations et des représentants élus, succède un gubernatoriat technique, pragmatique, soucieux de réalisations concrètes. Bordes tient à être au courant de tout, notamment des Affaires indigènes, des Travaux Publics et de l'Agriculture.

Il développe tout particulièrement une politique de l'eau, d'extension de l'équipement routier et crée un tissu industriel jusqu'alors inexistant. Il contribue à mettre en place une caisse de crédit agricole et persévère dans la diffusion de l'enseignement, dans l'optique de l'union des races.

Tous les efforts de Pierre Bordes seront également consacrés à la préparation du centenaire de l'Algérie, considérée alors par le pouvoir en place comme le fleuron de notre empire colonial. Sous son impulsion, toutes sortes de réalisations, d'un ensemble étonnant de monuments et d'édifices publics voient le jour. Citons entre autres:

- Le poste de Radiodiffusion des Eucalyptus,

- Les maisons des Congrès et de l'Agriculture,

- Le musée des Beaux-Arts d'Alger ainsi que les musées d'Oran et de Constantine,

- Le musée historique d'Alger,

- Les musées de Timgad et de Djemila,

- Le musée d'ethnographie et de préhistoire du Bardo,

- Le musée des Antiquités algériennes et d'art musulman.

Il convient d'ajouter également la construction si moderne pour l'époque, du Gouvernement Général, conçu par un architecte algérois, Marcel Guiauchain, ainsi que le monument élevé à Boufarik à la gloire de la colonisation française, sans oublier le monument de Sidi-Ferruch, mémorial du débarquement.

Le Président de la République Gaston Doumergue pouvait alors accoster à Alger pour féliciter les acteurs de cette commémoration inoubliable et inaugurer un bon nombre de ses réalisations dans le cadre des nombreuses festivités qui eurent lieu à cette occasion.

Mais dès octobre 1930, Pierre Bordes, objet de critiques politiciennes, fut remplacé par Jules Carde, né à Batna. Ainsi se terminait la carrière de cet administrateur, que la destinée avait conduit en Algérie pour y assumer avec une grande compétence la direction pendant la période si féconde du centenaire.

On peut dire que Bordes fut le portrait type du haut fonctionnaire de la Troisième République, blanchi sous le harnais de l'administration de l'Algérie. Il en connaissait tous les rouages, gouverneur infatigable, fidèle à sa devise "acta non verba", accompagné par l'image toute aussi digne d'éloges de son épouse.

Tous les Algérois, jusqu'en 1962, eurent en mémoire le nom de leur ancien Gouverneur, la principale salle de spectacle de la ville ayant reçu le nom de "salle Pierre Bordes".

D'après un texte d'Emile et de Simone Martin-Larras

BIBLIOGRAPHIE ET SOURCES

- Maîtrise d'Histoire contemporaine présentée par Jacques Cantier, sous la direction de M. le Professeur Rives à l'Université de Toulouse-le-Mirail, en 1989-1990. Le Gouverneur Généra! Bordes et ! Algérie du Centenaire.
- Entretiens et documents recueillis auprès de Monsieur Roger Brasier, conservateur du Musée de l'Algérie Française à Perpignan.
- Notes recueillies aux Archives départementales des Pyrénées Atlantiques.
- Emile et Simone Martin-Larras : Pierre­Louis Bordes, Le Gouverneur du Centenaire. Pau, 1999.

Remise d'une Épée d'honneur au Gouverneur Général
Remise d'une Épée d'honneur au Gouverneur Général

Dans les différents postes qu'il a successivement occupés avant d'être nommé Gouverneur général de l'Algérie, M. Bordes a laissé le souvenir d'un chef soucieux des devoirs, mais aussi des droits de ses subordonnés. ,

En prenant possession de ses hautes fonctions auxquelles, l'appelait la confiance du Gouvernement français, il a d'abord voulu que l'on rende justice aux administrateurs et adjoints de communes mixtes.

Trop souvent méconnus et souvent calomniés, ces fonctionnaires aux attributions parfois si délicates étaient des " mal payés ", Estimant qu'en échange d'un service parfait on devait leur donner les moyens de vivre honnêtement et de pouvoir élever dignement leur famille, M. Bordes se fit leur défenseur et sut gagner leur cause.
Remplis de gratitude et touchés par ce geste, ces jours écoulés, les administrateurs et adjoints des communes mixtes ont tenu à donner à leur chef une marque inoubliable de leur sympathie respectueuse. Déléguant auprès du Gouverneur les membres du bureau de leur Amicale, ils lui ont offert une épée magnifique qui est, comme on le sait, symbole de loyauté, autant que de courage.

Ciselée par Falize, cet artiste émérite qui créa pour le plaisir des connaisseurs tant de joyaux altiers, l'épée du Gouverneur est en vermeil et nacre. Alors qu'à son chef on trouve un pommeau d'art arabe, sur la garde des lauriers enguirlandent la devise : " Acta non verba ". Gravé en caractères arabes, dans la poignée de nacre, voici le monogramme P. B. La coquille supporte, une faisceau de licteurs surmontant le R.F. classique. Pour symboliser l'Algérie, grenier de la France, le quillon est orné d'une corne d'abondance. Quant au bouton de chape, il porte les armes d'Oloron-Sainte-Marie, la ville natale de M. Pierre Bordes.

En remerciant M. Soubrillard du geste délicat des administrateurs, M. le Gouverneur Général, n'a pas caché sa joie sous laquelle perçait l'émotion légitime d'un chef heureux d'avoir su gagner l'estime de ses subordonnés.

-Ci-contre, M. le Gouverneur général et Mme Léonard visitent l'exposition.

--------La salle Pierre-Bordes abrite jusqu'au 25 avril un choix des plus belles productions des Manufactures et Ateliers de l'Etat.
----------Cette exposition constitue une innovation due à l'initiative de M. le Gouverneur général Roger Léonard qui en présida, le avril, le prévernissage. Le lendemain, le Tout-Alger se rendait au vernissage. MM. Milleron, directeur de l'Imprimerie nationale, Baudry, directeur de la Manufacture de Sèvres, Walecot, directeur des Monnaies et Médailles, Gleizes, administrateur des Gobelins, firent admirer les pièces les plus remarquables aux personnalités officielles parmi lesquelles on reconnaissait MM. Cuttoli et Trémeaud.
----------Plusieurs conférences, illustrées de projections et de films, ont eu lieu dans la même salle les 5 et 7 avril, attirant une très nombreuse assistance.
----------Ci-dessus, M. le Gouverneur général et Mme Léonard visitent l'exposition.
(Photo S. ROLANDO fils)

mai 2014
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affiche hoggar

Cette affiche authentique ( 1m15 par 1m55) a été décollée d’un panneau d’affichage à ALGER le 26 avril 1953 par une jeune fille de 12 ans du nom de : Annie ROUX, notre généreuse donatrice.

Ce 26 avril 1953 clôturait l’exposition à la Salle Bordes, des plus belles productions des Manufactures et Ateliers de l’ Etat, due à l’initiative du gouverneur Général Roger Léonard qui en présida, le vernissage.

Elle a été restaurée par Guy SIMON-LABORDE, qui l’a ensuite remise 61 années plus tard aux responsables de l’espace mémoire « Carnoux racines » (AFN) de la médiathèque de CARNOUX le 19 avril 2014.

Ce fonds mémoire se trouve dans la médiathèque de Carnoux en Provence ( 13470 ) où plus de 2000 documents se rapportant à l’Algérie peuvent être consultés sur place ou empruntés. Il est l’œuvre de deux bénévoles, retraités, Michel DEFAUT, (un ancien du collège technique d’Alger, promotion 1958, tout comme Annie ROUX, promotion 1960 ) et Pierre BARRAU (originaire d’Algérie lui aussi) qui passent beaucoup de leur temps libre à classer, répertorier cette masse de documents et en assurer la disponibilité.

Ce sont de très nombreux documents de George BENET administrateur en Algérie ( et caricaturiste) qui ont permis la création de cet espace mémoire.