le Gouvernement Général, à Alger
Inauguration bd maréchal de Lattre de Tassigny, 28 et 29 mars 1953*
extrait du bulletin municipal de mars 1953
sur site le14-2-2008
*Pas facile à classer, car artère reliant Télemly, Gouvernement général et Tagarins...

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Inauguration de l'avenue de Lattre de Tassigny
Inauguration de l'avenue de Lattre de Tassigny
M.le préfet Gazagne, maire, prononçant son discours.
Sur l'avenue.
Sur l'avenue.
(Au fond, les eucalyptus des Quatre Canons, et en bas, pas loin, c'est chez moi.)

Madame la Maréchale de Lattre de Tassigny ayant accepté de venir présider l'inauguration de l'Avenue qui porte le nom du chef de la lère Armée Française, la Municipalité d'Alger la recevait à l'Hôtel de Ville, au cours d'un vin d'honneur, le samedi 28 mars à 18 heures.

De nombreuses personnalités avaient tenu à rehausser de leur présence cette manifestation : M. Léonard, Gouverneur général de l'Algérie, de nombreux parlementaires, M. Laquière, Président de l'Assemblée Algérienne, M. Trémeaud, Préfet d'Alger, Me Libersa, MM. les Colonels Valentin et Gloria, membres du Comité National " Rhin et Danube ".

M. le Préfet Gazagne prit le premier la parole :

" Madame la Maréchale,

" Au nom du Conseil Municipal de la Ville d'Alger, je vous remercie d'avoir bien voulu accepter notre invitation pour inaugurer l'avenue à laquelle nous avons donné le nom du Grand Soldat et je tiens à vous dire combien nous sommes touchés de la simplicité avec laquelle vous y avez répondu ".

" Je salue M. Libersa et MM. les Colonels Valentin et Gloria, membres du Comité National du Rhin et Danube et toutes les autorités religieuses, militaires et civiles qui, par leur présence, rehaussent cette réception ".

" Je remercie également mon ami, le dynamique Président Calavassy et son comité qui ont mis tout leur coeur à l'organisation de ces manifestations ".

" Madame, ce n'est pas sans une profonde émotion que nous vous accueillons en ces lieux ".
" Cette émotion est faite du respect que nous inspire la grande ombre du valeureux soldat que vous représentez parmi nous et qui a laissé, sur cette terre où il vint forger sa magnifique Armée d'Afrique, un impérissable souvenir ".

" C'est avec un infini respect que nous nous inclinons devant l'immense douleur qui est la vôtre ".

" En votre présence, nous comprenons mieux tout ce que représente d'abnégation, de renoncement ,de courage et d'anxiété l'existence d'une femme et d'une mère de soldats, toute dévouée à leur carrière et à la France ".

" Elle se doit de les encourager, de les exalter, sans jamais laisser paraître les craintes qu'elle ne cesse de nourrir ".

" Si elle participe à leurs triomphes, de quels tourments paye-t-elle ces minutes de joie, à l'heure du danger, lorsque, seule au foyer, elle attend anxieusement l'arrêt du destin ".

" Inspiratrice, conseillère, compagne fidèle, tendre mère enfin, vous avez été tout cela, Madame la Maréchale... Et vous avez donné à la Patrie les deux êtres qui vous étaient les plus chers, parce que votre fils avait répondu à l'appel de son devoir en Indochine, parce que votre mari refusait d'abandonner son poste pour se soigner ".

" Ils sont morts, mais leurs actes, leurs noms. demeurent, et votre présence ranime leur souvenir dans la mémoire des Français ".

" Refoulant les larmes stériles, vous avez courageusement tenu à poursuivre l'activité de votre mari en acceptant de diriger les oeuvres sociales de Rhin et Danube auxquelles vous apportez tout votre dévouement et tout votre coeur ".

" Ainsi donnez-vous au monde entier l'exemple du courage d'une grande Française que l'adversité ne peut abattre ".

" Je vous demande, Madame la Maréchale, au nom du Conseil Municipal et au nom de la population tout entière, d'accepter l'hommage de cette manifestation à laquelle nous avons tenu à donner un éclat qui fût digne du symbole que vous représentez, comme un témoignage de notre respect et de notre reconnaissance ".

Puis Me Libersa remercia M. le Préfet Gazagne et prononça l'allocution suivante :
" Monsieur le Maire, Mesdames, Messieurs, Mes chers Camarades,

" Madame la Maréchale de Lattre est trop émue pour vous dire elle-même le sentiment qu'elle éprouve en se retrouvant ainsi en Alger au milieu de nous, et elle me fait le grand honneur de vous dire, Monsieur le Maire et vous tous, habitants d'Alger, la reconnaissance que nous vous avons ".

" Demain, vous honorerez notre grand Chef, le Maréchal de Lattre ".

" Aujourd'hui, dans une réception si simple et si touchante, vous avez bien voulu, Monsieur le Maire, associer étroitement à la solennité de cette manifestation les camarades de Rhin et Danube.

" Permettez-moi, au nom de notre Comité Général, de vous exprimer l'émotion profonde que nous avons ressentie lorsque notre camarade Calavassy nous a demandé d'accompagner ici Madame la Maréchale de Lattre ".

" C'est qu'en Alger nous sommes au berceau même de l'épopée qui fait notre fierté ".

" C'est ici qu'en 1943, pour ma part, me trouvant à Staouéli, j'étais avec ces hommes n'ayant à leur disposition que de vieux moyens, mais étroitement unis, avec toutes ces forces de l'Algérie. appartenant à toutes les confessions, qui ont repris le drapeau de la France pour partir livrer les combats de la libération ".

" Je sens profondément tout le poids de cet héritage que nous détenons maintenant, nous qui avons eu l'honneur, partant d'Algérie, de débarquer en France, de nous joindre là-bas aux forces vives du Maquis de la Résistance Française, pour réaliser un valeureux corps avec lequel le Général de Lattre devait conduire le drapeau jusqu'au Rhin et jusqu'au Danube ".

" Monsieur le Maire, cette épopée est peut-être un des plus beaux travaux du Maréchal dé Lattre qu'aujourd'hui, par votre personne, la Municipalité d'Alger entend honorer, pour que se réalise l'union des Combattants. Et je pense qu'il était bien naturel que cela se fit sur cette terre, puisque le premier amalgame s'est réalisé ici, puisque c'est à partir de l'Armée d'Afrique que ces colonnes sont parties en Italie, puis en France ".

" Monsieur le Maire, je suis fier d'être revenu, avec mes camarades, au berceau. Au nom de l'Association Rhin et Danube, au nom de ses 700 sections et de ses 95 centres départementaux, je vous prie d'accepter et de transmettre à tous les citoyens de votre ville l'hommage filial de Rhin et Danube ".

Mme la Maréchale de Lattre remit ensuite la Médaille de la Reconnaissance " Rhin et Danube " à Mme Henriette Charles-Vallin, déléguée à l'Assemblée Algérienne ; à M. Marcel Ribeyre, député d'Alger ; à M. Marcel Bélaïche, délégué à l'Assemblée Algérienne ; à M. le Colonel Jamilloux, délégué à l'Assemblée Algérienne et Maire de Maison-Carrée, ainsi qu'à différentes personnalités.

Enfin M. Calavassy, Président du Comité Régional d'Alger " Rhin et Danube " offrit au nom de son groupement, à Mme de Lattre de Tassigny, un ouvrage intitulé " Algérie ".

Dimanche 29 mars, à 10 h. 30, une cérémonie réunissait au Monument aux Morts, autour de la Maréchale et de M. Léonard, Gouverneur général de l'Algérie, les plus hautes personnalités civiles, militaires et religieuses. Après que Mme de Lattre de Tassigny eut ranimé la flamme, le cortège officiel se rendait sur le bâtiment du pont du Télemly, récemment mis en service. C'est en effet cette portion d'artère qui portera désormais le nom d' " Avenue Maréchal de Lattre de Tassigny ". Mme la Maréchale de Lattre coupa le ruban symbolique, entourée de M. Léonard, Gouverneur général de l'Algérie, du Général Calliès et de M. Gazagne, Maire d'Alger.

C'était ensuite, des mains mêmes de la Maréchale, la remise des drapeaux aux représentants des centres départementaux et des fanions aux sections " Rhin et Danube ".

Puis M. Gazagne, Maire d'Alger, glorifia la mémoire du Maréchal de Lattre en ces termes :
" Madame la Maréchale,
" Monsieur le Gouverneur Général,
" Monsieur le Président,
" Mesdames,
" Messieurs,

" La Ville d'Alger tient à honorer la mémoire de ceux qui se sont sacrifiés pour la grandeur de la France ".
" Le nom de cette avenue, l'éclat de cette manifestation qui entoure son inauguration, la présence de Mme de Lattre de Tassigny que je salue ici très respectueusement au nom de la population de notre Cité, la présence également des hautes autorités civiles, militaires et religieuses en sont le témoignage ".

" Alger qui a eu l'insigne honneur d'être la Capitale de la France Combattante et fut le point de départ de cette glorieuse Armée d'Afrique qui, avec les forces alliées, a délivré notre Patrie, contribué à sauvegarder la liberté du monde et rétabli le prestige de la France, est douloureusement fière de rendre aujourd'hui un solennel hommage à un des glorieux chefs qui ont été les artisans de la Victoire ".

" Jean-Marie Gabriel de Lattre de Tassigny est né le 2 février 1889 à Mouilleron-en-Pareds, village où, 48 ans auparavant, était né Clemenceau ".

" Tous deux, à des époques différentes de notre Histoire, contribuèrent, par leur ténacité et leur volonté patriotique, à sauver la France dangereusement menacée ".

" A Saint-Cyr, Major de la promotion Ste-Geneviève, de Lattre de Tassigny choisit la Cavalerie ".

" Après un an de stage à Saumur, en 1913, le Sous-Lieutenant de Lattre entre au 12ème Dragons ".

" Puis, c'est la guerre ".

" Deux fois blessé, dès le début des hostilités, il est volontaire, dans l'Infanterie, pour retourner au front. Présent à Verdun et au Chemin des Dames, il reçoit sa 8ème citation, la Croix d'Officier de la Légion d'Honneur et la Military Cross ".

" La guerre terminée, le Capitaine de Lattre est volontaire pour le Maroc, il y reste de 1921 à 1926 ".

" A cette époque, il rentre en France avec deux nouvelles blessures et 3 citations supplémentaires. Il est alors promu Chef de Bataillon. "

" Reçu premier à l'Ecole de Guerre, il est promu Lieutenant-Colonel en 1932 et affecté à l'Etat-Major du Général Weygand qui dira de lui, avant de quitter son Commandement : " Officier Supérieur de très haute valeur, généreux, ardent, qui doit être à sa place dans les postes les plus élevés ".

" De Lattre le prouvera ".

" Nommé Chef d'Etat-Major du Gouverneur Militaire de Strasbourg en mars 1939, il reçoit ses deux premières étoiles ".

" Lorsque la 2ème guerre mondiale éclate, il devient Chef d'Etat-Major de la 5ème Armée d'Alsace ".

" Le 2 janvier 1940, il reçoit le Commandement de la 14ème D.I. Sous son impulsion, son unité devient un remarquable instrument de guerre ".

" Le 13 mai, en face de l'ennemi, à la charnière de Sedan, il le repousse par trois fois en lui faisant 2.000 prisonniers. Contraint de se replier, il recule en combattant, tout en récupérant le matériel laissé sur place en emmenant ses prisonniers et sauvant ainsi l'honneur du Drapeau ".

" On le trouve combattant à Mourmelon, à Nevers, à Riom et il se sépare de ses troupes au lendemain de l'Armistice en leur disant : " Nous reprendrons la lutte, je vous donne rendez-vous pour ce jour-là ".

" Commandant Militaire du Puy-de-Dôme, puis Commandant Supérieur des troupes en Tunisie, il prépare la revanche, créant des écoles de cadres, camouflant des armes, en prévision de la reprise des hostilités ".

" Rappelé brusquement à Montpellier, il reçoit le Commandement de la 16ème Région. Puis, c'est le 8 Novembre 1942, le débarquement en Afrique du Nord ".

" Le 11 Novembre 1942, la France entière est envahie par les Allemands. Le Général de Lattre décide alors de résister et ne tenant plus compte des ordres qui lui ont été donnés, prend ses dispositions pour s'installer dans le massif des Corbières avec ses unités en armes et ses munitions ".

" Il ne peut mettre son projet à exécution. Arrêté, il est condamné à 10 ans de prison pour abandon de poste ".

" Le temps passe... Mais le Général n'attendra pas longtemps. Son fils Bernard et Mme de Lattre mettent sur pied, avec quelques amis sûrs, un plan d'évasion qui réussira et, le 3 septembre 1943, c'est la Liberté ".
" La France retrouve ainsi un de ses meilleurs Chefs de guerre ".

" Traqué par la Gestapo, il lui échappe pendant un mois et le 17 octobre il part en avion en Angleterre et de là pour l'Afrique du Nord ".

" Arrivé à Alger le 20 décembre, il reçoit le Commandement de l'Armée B qui doit participer à un débarquement allié sur les côtes françaises de la Méditerranée ".

" Ses qualités exceptionnelles l'ont désigné pour ce poste. Il s'emploie corps et âme à donner à son unité de 150.000 hommes une haute valeur morale ".

" Ces hommes, des vétérans, des F.F.L., des soldats de l'Armée d'Afrique et des Territoires d'Outre-Mer, des Evadés de France, des Européens et des Français Musulmans formeront, avec l'Armée d'Italie, puis les F.F.I., la première Armée Française ".

" Le débarquement de l'Ile d'Elbe est la première étape d'une marche triomphale de la Méditerranée au Rhin et du Rhin au-delà du Danube. Le 15 août 1944, la première Armée Française est exacte au rendez-vous que la France lui a donné sur ses plages de Provence ".

" Le Général de Lattre possède maintenant une Armée à la hauteur de sa valeur, telle qu'il l'avait conçue ".
" Trois jours après, avec l'esprit de décision qui l'anime et l'intuition de ceux qui sont prédestinés, sans attendre le matériel lourd, il décide de prendre Toulon et Marseille ".

" Puis, c'est la montée triomphale avec l'appui des blindés et des motorisés : Avignon, Orange, Vienne, Saint-Etienne, Lyon, Chalon-sur-Saône, Beaune, Chagny, Nuits-Saint-Georges, Autun, Dijon le 11 septembre, Langres, Chaumont. "

" C'est le quart de la France libérée, l'anéantissement de deux armées allemandes, 50.000 prisonniers ".

" Mais il reste l'Alsace ".

" Après une minutieuse préparation, le 14 novembre, c'est la ruée pour la trouée de Behort avec le ler corps du Général Bethouart ".

" Montbéliard tombe et le Rhin. Champagney, Gérardmer et le Ballon d'Alsace ".

" Huit jours plus tard, la manoeuvre conçue par le Chef réussit et les deux corps d'Armée se rejoignent à Burnhaupt. L'adversaire est écrasé, 17.000 prisonniers, 100 chars détruits et un énorme butin récupéré ".

" De Lattre sauve Strasbourg menacée, Colmar est libérée le 2 février ".

" La semaine suivante, il ne reste plus un seul ennemi à l'ouest du Rhin ".

" De Lattre signe alors l'ordre du jour n°6 du 7 février 1945, si grand dans son laconisme :" L'Allemand est chassé du sol sacré de la France, il ne reviendra plus ".

" Sa tâche semble terminée, mais il a une ambition : traverser le Rhin, pénétrer chez l'ennemi ".

" Après la grande épopée de son armée, c'est pour lui un droit que doit lui accorder le Commandement allié. Il réussira ".

" Le 31 mars, le Rhin est franchi en force. C'est le passage dans Spire, Gemersheim, Lemersheim, Karlsruhe, Stuttgart, Tubingen, Siegmarigen, Ulm, Constance et l'Autriche ".

" Désormais, la lère Armée Française prendra le titre de " Rhin et Danube ".

" Le 8 mai 1945, l'Allemagne capitule. Le Général de Lattre reçoit l'ordre de se rendre dans la capitale du Reich où il se retrouve avec le représentant des Nations alliées pour y recevoir la reddition ennemie ".

" Grâce à son énergie, il a l'insigne honneur de signer au nom de la France l'acte de la capitulation allemande ".

" Le 9 mai 1945, il terminera son ordre du jour à ses troupes par ces mots : " Soldats vainqueurs, vos enfants apprendront la nouvelle épopée que vous doit la Patrie ".

" La paix retrouvée, le Général de Lattre voulant assurer la pérennité des liens d'amitié nés entre ses hommes au cours des durs combats et les aider à rester fidèles à leurs morts et à leurs victoires, crée l'Association " Rhin et Danube " dont il reste le Chef. "

" A cette association demeurera inséparablement lié le nom du Maréchal de Lattre ".

" Avec Mme de Lattre, il ne ménage ni sa peine, ni son temps, pour apporter une aide matérielle et morale à ceux qui ont été durement éprouvés par la guerre : les malades, les blessés, les aveugles ".

" Nommé Inspecteur Général de l'Armée de terre en 1947, Inspecteur Général des Forces Armées en 1948, Commandant en Chef des Forces Terrestres de l'Union Occidentale, il déploie toute son activité à forger une nouvelle Armée Française par des conceptions modernes ".

" Le 6 décembre 1950, il est nommé Haut Commissaire et Commandant en Chef en Indochine pour relever une situation désastreuse ".

" Dès son arrivée, un miracle se produit. La situation est renversée ".

" Nos troupes, galvanisées par son énergie, ont désormais l'initiative des opérations et infligent des pertes importantes à l'ennemi. Entre temps, sous son impulsion, les armées des Etats Associés s'organisent et s'instruisent tout en prenant part à la lutte ".

" Son propre fils, Bernard de Lattre, tombe héroïquement le 30 mai sur le rocher de NinhBinh, à la tête de sa compagnie composée exclusivement de Vietnamiens ".

" Malgré cette dure épreuve, il poursuit sa tâche ".

" Il se rend aux U.S.A., en Grande-Bretagne où il réussit à convaincre nos grands alliés de la mission de la France en Extrême-Orient ".

" Mais cette activité débordante, cette énergie indomptable, au mépris de toute prudence, devaient lui être fatales ".

" Déjà la maladie le mine et le Général tarde à revenir en France pour se faire soigner. Le 11 janvier, atteint d'un mal implacable, il rend le dernier soupir ".

" Transporté aux Invalides, il reçoit l'hommage fervent de tout un peuple frappé douloureusement par la mort d'un chef qui a été l'un des principaux artisans du salut de la Patrie ".

" Le 15 janvier, le corps du Général est transporté, sur le char " Alsace ", sous l'Arc de Triomphe pour y recevoir l'ultime hommage des anciens de " Rhin et Danube " qui défilent une dernière fois devant leur Chef ".

"Le Président de la République vient déposer sur le char l'insigne de la dignité de Maréchal que le Gouvernement lui a conférée à titre posthume. Et le 16 janvier, ce sont les obsèques nationales en présence d'un million de Français qui font la haie sur son passage ".

" Dans une dernière marche triomphale à travers la France recueillie, Jean de Lattre de Tassigny, Maréchal de France, héros prestigieux entré dans l'Histoire, retourne à son pays natal où il repose maintenant à côté de son fils Bernard ".

" Voilà le grand soldat, la haute figure devenue légendaire qui n'a jamais désespéré, dont le nom sera désormais porté par cette grande artère que nous avons choisie parce qu'elle répond à son goût orienté vers tout ce qui est grand et beau ".

" Ce nom demeurera à jamais attaché aux grandes victoires remportées par toutes nos armées confondues dans un même esprit d'ardent patriotisme et de foi dans l'avenir de la France ".

" Grâce à son oeuvre, poursuivant l'épopée italienne du Maréchal Juin, de Lattre de Tassigny a rétabli notre prestige auprès de nos alliés et permis à la France de reprendre son rang de grande puissance dans le monde ".

M. le Gouverneur général Léonard termine en s'inclinant lui aussi devant un grand Français et en saluant Mme de Lattre de Tassigny.