Extrait de l'Echo d'Alger du 22-10-1930 - Transmis par Francis Rambert

Dépôt des ex-PLM, rue Sadi-Carnot

Texte sous l'image


L'INCENDIE DES ATELIERS DU P.-L.-M.

Le 21 décembre, vers huit heures et demie du soir, les nombreux promeneurs qui, profitant d'une température vraiment printanière, musaient sur le boulevard de la République, apercevaient vers Mustapha une lueur d'incendie qui ne tardait pas à prendre des proportions effrayantes.
Le feu venait de se déclarer dans un compartiment du magasin général des ateliers des chemins de fer P.-L.-M.. situés en face du numéro 192 de la rue Sadi-Carnot.

Le bâtiment sinistré contenait le service de la comptabilité matières, était muni d'un premier étage et monté sur cave. De nombreux réduits étaient emplis d'huiles végétales, de graisses, de chiffons, de draps de rembourrage, et leur contenu offrait au feu un élément dangereux d'alimentation. Aussi le sinistre se transforma bientôt en un véritable désastre, car outre les matières grasses qui y étaient enfermées, on avait placé dans ces locaux nombre de pièces de rechange pour les locomotives, d'un remplacement difficile dans les circonstances actuelles et dont la destruction risque de nuire à la bonne marche des services.

Dès l'alerte, arrivait sur les lieux, la 2ème' compagnie des sapeurs-pompiers qui attaqua immédiatement l'incendie avec la plus grande énergie, dirigée par ses gradés, tous d'un dévouement digne d'éloges.

Les autorités ne tardaient pas à se trouver réunies aux abords du foyer. Nous avons reconnu : MM. Raffi, maire d'Alger : Billon du Plan, adjoint, s Chenon, Grégori, conseillers municipaux : Day, directeur du P.-L.-M. : Brunel, Bernard, ingénieurs du P.-L.-M. : Guastavino. conseiller général de Mustapha : Vinciguerra. commissaire central : Canavaggia. commissaire du 7ème arrondissement.

M. le capitaine Eigle et le lieutenant Lippert, des sapeurs-pompiers, les y avaient précédés.

Le matériel des sapeurs-pompiers, deux arroseuses municipales, les trois pompes de la Compagnie P.-L.-M. versaient. à l'envi. sur le foyer, des torrents d'eau : mais l'intensité du feu était telle qu'il ne fallait songer qu'à circonscrire l'incendie.

On n'a eu heureusement aucun accident de personne à déplorer. Quelques pompiers ont été atteints par la chute de poutrelles ou de boiseries enflammées : mais, heureusement, ils n'ont reçu que des ecchymoses et des brûlures sans gravité. Durant trois jours, les pompiers, qui se relayaient avec un zèle admirable, ont noyé les décombres et évité ainsi une nouvelle offensive du feu.

Une enquête a été aussitôt ouverte afin de rechercher les causes de cette catastrophe et, le cas échéant, déterminer les responsabilités pour prendre les sanctions nécessaires.

Les résultats ont démontré que toute idée de malveillance devait être écartée car les causes du sinistre sont absolument fortuites. La vigilance et le zèle du personnel ne sauraient davantage être mis en cause car il est d'ores et déjà prouvé que les rondes prescrites ont été faites avec tout le soin et toute la minutie désirables et aux heures réglementaires.

Le montant des dégâts s'élève à trois millions environ.