HERBILLON
HERBILLON
+ un supplément : M.Chiarini dit "Jeannot"
Afrique du nord illustrée du 14-1-1933 - Transmis par Francis Rambert


...
Tout à coup, au tournant de la route apparaît l'immensité bleue des flots. Entre les feuilles dentelées des chênes-lièges elle miroite et éblouit lorsqu'on la considère du haut des collines boisées. La cote déchiquetée est festonnée d'écume blanche dans laquelle plongent ses roches sombres, parfois rougeâtres. Déchirant brutalement le bleu irréel des flots, les falaises mordent l'onde, la découpent, y reflètent leurs panaches de cactus et de chênes.

La ville enfin apparaît, douillettement enfouie dans un écrin de verdure. Partout des fleurs, partout de l'eau qui bruit délicieusement. Le beau soleil donne à toutes choses un aspect avenant et riant. Il n'est pas jusqu'aux petits arabes courant sous les rainures qui ne vous accueillent avec une gaieté saine et franche et les vieilles mauresques courbées sous de lourds fagots de bois mort trouvent encore un sourire aimable à l'approche des visiteurs.

Coquette, Herbillon est une cité où l'on aimerait demeurer longtemps, bercé par le chant des oiseaux voletant dans les arbres, respirant les senteurs de l'humus et des fleurs, écoulant s'écouler les ruisselets en cascades. Tout est gai. tout est bien à Herbillon. L'antique Tacatua qui vit les voiles égyptiennes, les trirèmes de Sion et les galères romaines est un lieu enchanteur. Aussi, choque été, c'est avec un plaisir toujours aussi grand que les habitants de la région et les passagers viennent vivre les heures chaudes tantôt en forêt, tantôt dans l'onde claire. Herbillon est, en effet, une station balnéaire très fréquentée et sa réputation n'est certes point surfaite.

...

Herbillon (port) (aujourd'hui Chetaïbi), un port de pêche d'Algérie qui a porté le nom d'Herbillon en hommage au général Émile Herbillon
N.B : CTRL + molette souris = page plus ou moins grande
TEXTE COMPLET SOUS L'IMAGE.


sur site nov.2021

320 Ko -
retour
 

HERBILLON

Herbillon

Lorsque le touriste s'est une fois rendu à Herbillon, il conserve de cette cité charmante et de ses environs un des plus beaux souvenirs qu'il ait glané en parcourant l'Afrique du Nord. En effet, dès que l'on quitte la route reliant Bône à Philippeville, pour se diriger vers la cote, le paysage change tout à coup. Délaissant les vases insalubres des marais du Fetzara, la route s'engage dans les monts d'abord couvert de végétation maigre puis de chênes-lièges.
Plus on approche d'Herbillon, plus la forêt se fait dense. C'est un enchantement de ta parcourir lentement afin de jouir à son aise de coins ombreux et de l'air si pur qu'on y respire. Sous les sombres frondaisons murmurent des ruisselets et l'impression dominante est celle de quiétude, jointe à une fraîcheur d'autant plus souhaitable qu'elle vient fort à propos faire oublier l'aridité de la plaine de Fetzara.

La route accidentée permet, dans ses nombreux lacets, de contempler l'étendue houleuse de la forêt. C'est comme une mer sombre qui ondoie doucement et les mamelons se succèdent connue le feraient les vagues.

Tout à coup, au tournant de la route apparaît l'immensité bleue des flots. Entre les feuilles dentelées des chênes-lièges elle miroite et éblouit lorsqu'on la considère du haut des collines boisées. La cote déchiquetée est festonnée d'écume blanche dans laquelle plongent ses roches sombres, parfois rougeâtres. Déchirant brutalement le bleu irréel des flots, les falaises mordent l'onde, la découpent, y reflètent leurs panaches de cactus et de chênes.

La ville enfin apparaît, douillettement enfouie dans un écrin de verdure. Partout des fleurs, partout de l'eau qui bruit délicieusement. Le beau soleil donne à toutes choses un aspect avenant et riant. Il n'est pas jusqu'aux petits arabes courant sous les rainures qui ne vous accueillent avec une gaieté saine et franche et les vieilles mauresques courbées sous de lourds fagots de bois mort trouvent encore un sourire aimable à l'approche des visiteurs.

Coquette, Herbillon est une cité où l'on aimerait demeurer longtemps, bercé par le chant des oiseaux voletant dans les arbres, respirant les senteurs de l'humus et des fleurs, écoulant s'écouler les ruisselets en cascades. Tout est gai. tout est bien à Herbillon. L'antique Tacatua qui vit les voiles égyptiennes, les trirèmes de Sion et les galères romaines est un lieu enchanteur. Aussi, choque été, c'est avec un plaisir toujours aussi grand que les habitants de la région et les passagers viennent vivre les heures chaudes tantôt en forêt, tantôt dans l'onde claire. Herbillon est, en effet, une station balnéaire très fréquentée et sa réputation n'est certes point surfaite.

Pays de poisson, la côte est encore le rendez-vous des pêcheurs, professionnels ou amateurs. Et lorsque disparaît le soleil derrière le cap Takouch c'est avec regret que l'on voit disparaître une à une les mille lueurs du couchant colorées comme par la baguette d'un magicien.

Et sous la lumière de la lune les rochers déchiquetés semblent être des monstres de l'apocalypse paresseusement étendus sur le rivage, endormis là et bercés par le doux clapotis des vagues.

Mais, pour ceux qui aiment contempler la mer en furie, quel spectacle grandiose que de la voir s'acharner et voler en écume.