Le Docteur François Clément Maillot (1804-1894)
qui a donné , aussi, son nom au Centre Hospitalier de Briey
François Clément Maillot a connu durant
toute sa vie une France agitée politiquement et mouvante territorialement.
Mais aussi un siècle étonnant et passionnant sur le plan
scientifique et technologique.
François Clément Maillot a vu le jour au cœur de la
ville haute de Briey , le 13 février 1804. Son père, Nicolas
François, était officier de santé. François
Clément Maillot descendait d’une famille noble, les Maillot
de la Treille qui possédait avant 1789, la seigneurie de Spincourt.
Il poursuit des études secondaires au Lycée Impérial
de Metz où il obtient le baccalauréat es Lettres. Il entre
ensuite à l’Hôpital Militaire d’Instruction de
Metz, accès immédiat à une situation. François
Clément doit conquérir les grades de « chirurgien
sous-aide » (1823) et de « chirurgien sous-aide major »
(28 novembre 1825). Il soutient sa thèse de Doctorat en Médecine
à la Faculté de Médecine de Paris le 22 février
1828.
Il est ensuite affecté à l’Armée du Nord et
deux mois et demi plus tard à l’Hôpital Militaire d’Ajaccio.
C’est en Corse qu’il va commencer à nourrir son intérêt
pour les fièvres des pays chauds, (le paludisme appelé à
l’époque malaria ou fièvre des marais). Il fut appelé
comme Médecin Ordinaire à Alger le
20 août 1832. Nommé à l’Hôpital Militaire
de Bône (ancien nom de Annaba,
Port d’Algérie orientale), le 4 mars 1834, il est confronté
à une hécatombe de malaria dans toute l’armée
d’Algérie.
Le Docteur Maillot fut un des premiers à rechercher la nature et
les causes du mal et en trouva le traitement et la guérison. A
la suite de nombreuses observations, il en vint à conclure au caractère
palustre (dû au paludisme) des fièvres d’Algérie
qui jusqu’alors avaient été traitées comme la
fièvre typhoïde de nos climats. Rompant avec les idées
de l’École, il abandonna les saignées tant prônées
par le Docteur François Broussais (1772-1838) et prescrivit le
sulfate de quinine à haute dose, substance découverte sans
doute avant lui, mais peu connue et peu employée jusqu’alors
toujours à faible dose.
Il quitte Bône à la fin de l’hiver
1835 et est affecté à l’hôpital de Douai, le
21 juillet 1835 puis à l’hôpital de Belle Isle en mer,
le 15 octobre 1835.
Le 14 décembre de la même année, il fut nommé
là où il avait appris la médecine, à l’Hôpital
Militaire d’Instruction de Metz, en qualité de Médecin
Ordinaire et de Professeur (de 1837 à 1844).
C’est à cette époque (1839) que le médecin briotin
a été promu Chevalier de l’Ordre de la Légion
d’Honneur avant d’être élevé au grade de
Médecin Ordinaire de Première Classe le 23 novembre 1844.
Il a ensuite été promu Officier en 1858, et reçut
la Croix de Commandeur de la Légion d’Honneur en 1861.
Sa carrière se poursuit à l’hôpital d’instruction
militaire de Lille où il est nommé Professeur le 7 décembre
1844. Il est promu Médecin de Deuxième Classe le 29 août
1847. En 1850, il est appelé à l’École d’Application
du Val de Grâce, au rang de Professeur de Clinique.
Les promotions continuent de se succéder : en 1852, il est nommé
Médecin Principal de Première Classe et Médecin Inspecteur.
Le 4 septembre 1856, il est nommé membre du Conseil de santé,
il en devient le président le 26 août 1864.
C’est le couronnement d’une carrière bien remplie qui
prendra fin le 30 mars 1868 par une mise à la retraite bien méritée.
Il est resté célibataire jusqu’en 1873. Il avait donc
69 ans lorsqu’il épousa Catherine Pauline Clabecq, veuve Hage,
sa cadette de 12 ans (née en 1816). Sculpteur, elle réalisa
plusieurs bustes de son époux dont celui du village qui prit son
nom en Algérie.
François Clément Maillot est tombé dans l’oubli
après l’assaut de ses détracteurs. Il y est resté
jusqu’en avril 1881 au Congrès d’Alger. Il fallut qu’un
médecin principal d’armée, le Dr J. Cuinet formât
le projet d’exposer aux assises scientifiques de la métropole
française d’Algérie, l’œuvre sauvegardienne
et vulgarisatrice de Maillot. On nomma rue Maillot, la voie publique d’Alger
qui joint les rues Montpensier et Rovigo (ancienne rue de la Marine).
Le 2 juilllet 1881, le village de Souk el Tleta a troqué
officiellement son nom arabe contre celui de Maillot. Un buste de Maillot
a été placé dans les salles d’honneur du val
de Grâce et de l’École du Service de Santé Militaire
de Lyon. Les hôpitaux d’Alger et de Mustapha, de Lille et de
Longwy ont donné le nom de Maillot à des salles de malades.
La célébrité (tardive) du Docteur Maillot a également
largement débordé les frontières de
la France. En 1888, l’assemblée législative a voté
l’attribution d’une pension annuelle à vie de 6000 francs.
Lors de la séance du 12 août 1885, le Conseil Municipal de
la ville de Briey accepta de donner le nom de François Maillot
à une place de la ville haute, à côté de l’hôtel
de la Croix Blanche et faisant face à la maison où le Docteur
Maillot a vu le jour.
François Clément Maillot s’est éteint le 24
juillet 1894 à son domicile parisien. Il était âgé
de 90 ans. Il repose au cimetière Montparnasse à Paris.
Moins de trois mois après son décès,
la commune de Briey a mis en chantier l’érection d’une
statue de l’ancien président du Conseil de santé des
Armées.
L’inauguration a eu lieu le 18 octobre 1896.
Malheureusement, la statue de bronze fut volée par les Allemands
le 11 juillet 1917 et remplacée le 22 par une boule de pierre portant
l’inscription : « c’est la guerre ». En 1932, le
socle regarni d’une modeste flamme fut transporté au cimetière
en attendant une nouvelle statue. On attend encore !
Le monument qui a assuré la pérennité du souvenir
du médecin militaire briotin est certainement l’hôpital
militaire Maillot situé à Alger qui a gardé son nom
jusqu’à l’indépendance de l’Algérie.
Les PTT (ancienne Poste) ont consacré la renommée de François
Clément Maillot en émettant un timbre à son effigie
en 1953.
extrait de " http://www.ch-briey.fr/600800/pages/lhopital/origine_du_nom.html"
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