Le RUISSEAU- Alger :
ABATTOIR : LA GRANDE TUERIE

Je traine encore après moi cette odeur fade de sang qui me harcèle ; je revois ces bons yeux implorants et les affreuses blessures béantes des gorges tranchées.
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Ces hommes, des indigènes, sont vêtus d'un pantalon court, d'un tablier de toile foncée sur une chemise ou une veste aux manches retroussées ;leurs mains et leurs pieds nus dégouttent de sang comme les lames luisantes et effilées qu'ils puisent dans un carquois pendu à leur ceinture. Ils jettent les bêtes à terre et, tandis que les uns les maintiennent d'une poigne vigoureuse, les autres les égorgent avec une dextérité remarquable.
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Vous remarquerez également que les bêtes sont tuées la tête dirigée vers l'Est, vers La Mecque.
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Cet homme en blouse bleue qui opère à part est un rabbin. Il tue lui-meme les animaux destinés à ses coreligionnaires. Chaque fois qu'il a égorgé une bête, il passe son ongle sur le tranchant, effilé comme une lame de ravoir, de son large couteau ; si le tranchant est tant soit peu ébréché, il déclare la bête impure et indigne d'être offerte aux consommateurs israélites.
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(suite dans l'article)

Extrait de l'Echo d'Alger du 1-2-1933 - Transmis par Francis Rambert
dec. 2018

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