inconnu casbah, chapitre 12
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Chapitre 12
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TOUT L'INCONNU DE LA CASBAH D'ALGER
- Lucienne Favre -
Illustrations de Charles Brouty

CHAPITRE 12
pages 145 à 155
2 illustrations

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mise sur site : février 2013

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XII

CERTAINES ont des parents qui savent et qui les ont reniées... Certaines ont des parents qu'elles vont voir chaque fois qu'elles le peuvent et qui ne savent pas... Petits cultivateurs... bons ouvriers... employés diligents de toutes races et de toutes contrées qui mourraient de rupture d'anévrisme - en mettant les choses au mieux car la mort lente est plus dure - s'ils apprenaient brusquement le métier qu'exercent leurs filles. Bienfaisance du mensonge mais seulement s'il parvient à durer toute la vie. Pour chacun d'eux, la fille est en service... Oui, elle gagne bien !.. Certain jour, la Casbah des prostituées européennes subit une rude alerte... Le père de l'une d'entre elles (qui avait imprudemment fourni à sa famille son adresse véritable pensant que personne ne viendrait jamais puisque tout le monde avait une telle horreur de traverser l'eau) débarquait à l'improviste. Subitement liguée, la Casbah des filles (y compris les mauresques) dut composer au pied levé une admirable comédie qui permit au vieux, étourdi de musique orientale, aveuglé de couleurs mouvantes, séduit d'une nouveauté de costumes, de coutumes, saoulé de chaleur, nourri et surtout abreuvé avec un faste excessif, de repartir content et de croire que sa fille était au service d'une très riche musulmane.

Ce fut une manière de chef-d'oeuvre et quand on eut rembarqué le vieux, parfaitement quiet, toute la délégation qui l'avait escorté jusqu'au bateau pleura d'abord tout son saoul en revenant du ponton puis se saoula copieusement ensuite.... Celle qu'on avait préservée du désespoir d'un brave homme de père, décongestionna son livret de caisse d'épargne, engagea ses bijoux pour payer à ses comparses la boisson spiritueuse qu'elles méritaient bien... Car maintenant et jusqu'à la mort, ce vieux demeurerait persuadé du bonheur et de l'honneur de son enfant qui se prostituait chaque soir aux pas-

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sants de la haute Casbah... Puis, d'un commun accord, pour rattraper la dépense de cette réception, elles augmentèrent le tarif de leurs clients pendant une quinzaine.

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La Casbah grouille d'enfants de souches diverses et de nationalités mêlées. Beaucoup sont musulmans mais il est aussi des fils d'artisans juifs, de besogneux italiens, espagnols qui logent dans ces parages et tout naturellement montent pour s'amuser à l'assaut des ruelles escarpées, pleines de marchands de bonbons et de femmes à la bouche sucrée, à la langue alerte. De sorte que dans certaines de ces rues, parfois, vers le crépuscule, avant de s'attaquer au gros gibier : l'homme, les filles plaisantent avec les gamins, rient aux gosses qui passent. Elles s'ennuient, elles les provoquent. A moins qu'ils ne commencent les premiers. Quand la riposte verbale ne suffit pas, si le gosse est taquin comme un moustique, on en vient aux jeux de mains. De cette lutte en plein air à d'autres exercices à huis clos il n'y a pas tant d'intervalle.

C'est ainsi qu'un enfant dont la famille besogneuse loge à proximité de la Casbah des Magasins spéciaux, commence à penser très tôt à l'amour... Le terme n'est pas trop noble pour si pauvre chose... Car l'attente du désir magnifie tout ! " On verra ça l'année prochaine ! " plaisante la garce... L'enfant, pour peu qu'il soit imaginatif ou puissamment doué, se met à mûrir plus vite sous ce regard d'abord narquois puis intéressé. Il ne faut désormais qu'un sirocco de plein août et quelques francs volés dans la poche maternelle pour que cette contradictrice narquoise se change subitement en dispensatrice de délices.

A bien y regarder, les jeunes fils de prolétaires habitant la Casbah ne sont pas plus spécialement en danger que tant d'autres. Le lycée de garçons est immédiatement placé sous les rues du quartier spécial. C'est une dangereuse situation. Si les femmes étaient conseillères municipales, elles eussent déjà compris cela. Il suffit d'être consigné dans quelque dortoir du lycée, pour, en levant les yeux, apercevoir sur le belvédère qui termine la rue Kataroudjil, le troupeau d'hommes qui attendent leur tour tandis que le Soleil, les Trois Etoiles, et les autres boîtes ont refermé momentanément leurs portes sur un surcroît brusque de clientèle... Parfois, une prostituée pourchassée, pourchassant un homme, apparaît demi-nue ou vêtue d'une façon provocante. D'aussi loin elle semble gracieuse, adorable, étrange et même un mauvais élève de rhétorique peut incarner en elle les plus illustres entités féminines. Peut-être ira-t-il, dès la prochaine sortie, confronter la réalité avec ces mythes classiques.

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Si l'on veut étudier la rue Barberousse, la rue Kataroudjil et leurs environs ( voir plan Déjanté), il faut disposer d'un observatoire élevé, de préférence une terrasse de maison musulmane au parapet suffisamment haut pour que l'on puisse s'accroupir derrière en cas d'alarme. On ne peut, dans cette ville étrange, obtenir de confidences ou tout au moins contempler certains abandons significatifs, qu'au prix d'une longue patience, de certaine dissimulation, d'une discipline sévère, comme d'une tenue rigoureusement courtoise. Les gens de ces parages n'aiment pas les guetteurs, même ceux qui paient. Tout ce qui fait figure d'étranger et de touriste est suspect; devant eux, aussitôt, l'on modifie sa voix, on truque sa réplique. On peut bien leur accorder un moment de distraction mais non la vérité intime de sa vie ! Et puis il y a tellement de clients, par ici, qui préfèrent garder l'incognito !

Quand on a fait un stage suffisant de guet, et de jour comme de nuit, au sommet de certaines terrasses de la rue Kataroudjil ou de la rue Barberousse, on apprend combien, dans le désir commun de la fille publique, certains hommes de tous âges, de tous les mondes, des fractions sociales les plus distinguées comme les plus vulgaires, de confessions différentes se rejoignent momentanément, réalisent enfin une sorte d'union sexuelle sacrée. Car ce sommet de la Casbah n'est pas voué uniquement, comme le pensent tant d'épouses placides de la basse ville, à des matelots en bordée, des soldats légèrement ivres, des arabes sans principes. Elles y pourraient parfois, vers le crépuscule, croiser non seulement leurs fils mais leurs conjoints. A ce moment là, un homme doué de sang-froid et de prompts réflexes peut évidemment prétendre qu'il se documente en vue d'une statistique.

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" Magasins " spéciaux de la haute Casbah !.. Boutiques exiguës où la chair se débite à la minute comme ailleurs l'étoffe au mètre et le fruit au kilog...

Un tout jeune homme pénètre, à la suite de Chérifa, dans son antre. Il en sort peu après... A peine Chérifa a-t-elle pris le temps d'allumer une cigarette et de retrouver, sur sa porte, son attitude provocante habituelle, qu'un nouveau client se présente qui, pas plus que le premier, ne s'attardera... Il en sera ainsi pendant des heures.

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Parfois l'armée française, c'est-à-dire la garde de zouaves qui dans la Casbah tient un poste de guet permanent, est appelée à trancher sur le champ un cas litigieux. Au seuil d'un " Magasin " gesticule un homme qui achève de se rhabiller, cependant que la fille hausse les épaules. L'homme s'estime volé parce qu'on lui fit payer double tarif et la commerçante réplique :

- Un soir pareil, tu penses, il est resté plus d'un quart d'heure chez moi !

Mais, en général, les hommes qui viennent là sont plutôt courtois (tant qu'ils n'ont pas trop bu) . Les arabes surtout environnent d'une sorte de poésie cet amour marchand et celles qui en sont les dispensatrices.

Pour un indigène, la femme légitime, ce n'est jamais que pour la race et les enfants. Un arabe ne flirte, ne badine qu'avec une courtisane. Même ceux du samedi soir ont avec elles, dans la cour publique, avant de monter dans les chambres, des attitudes, des attentions, des caresses légères, une faiblesse sentimentale que leurs épouses ne connaîtront jamais.

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Les portes des maisons de filles publiques arabes et les magasins de certaines autres dames sont ouverts le matin assez tôt. Les vrais luxurieux comme les alcooliques entendent probablement l'appel du désir au premier chant du coq. Certains hommes absorbent des anisettes ou des mêlé-cassis dès l'aube... Tels autres personnages que leurs rêves freudiens agitent viennent hygiéniquement s'en délivrer ici les sens et la mémoire au plus tôt.

Il est aussi, parmi ces clients du matin, des petits jeunes gens sentimentaux qui dédaignent l'argent au point qu'ils ne sauraient en donner non plus qu'en recevoir. Des généreux qui procurent au moins l'illusion gratuite du bonheur à certaines jeunes femmes, aux moments creux du trafic, à marée basse, quand cette joie ne risque pas de leur faire perdre une vente fructueuse, de mécontenter le client. Ce sont les bienfaiteurs charnels de ces bouges, leurs rédempteurs sans prétention. Ceux qui redonnent momentanément à certains gestes leur valeur artistique. Ce sont des officiants indispensables pour maintenir une foi suffisante chez ces créatures qui chaque jour offrent leur corps et risquent leur sang.

Au matin, dans la Casbah, les filles reçoivent ceux qui ne sont pas leurs souteneurs et qui sont leurs vrais amants.

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Le souteneur est souvent ici celui dont on a peur et qu'on paie pour qu'il vous protège, comme un mari, comme un garde du corps. On se prête à lui ainsi qu'au client et sans nécessairement en éprouver de la joie sentimentale ou du plaisir sportif, plutôt une impression de sécurité indispensable.

Les visiteurs matinaux de ces dames de la Casbah sont des virtuoses. Il en est de toutes conditions sociales et de toutes nations. Ils sont ceux avec lesquels on fait le plus beau des échanges vibratoires... les spécialistes seuls capables de réveiller la chair des demi-mortes blasées par l'excès du désir des hommes qui paient ou qu'on paie.

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Certains soirs, la rue Barberousse, la rue Kataroudjil et la rue Bologhine, ornées de leurs plus belles filles campées devant leurs porches bariolés dans les attitudes et les costumes les plus propices aux jeux de la lumière artificielle, offrent une atmosphère magnifique où tout semble construit exprès, choisi pour stimuler le goût le plus blasé, réussi à tel point que l'on comprend que les figurantes elles-mêmes se sentent fières de participer à un tel chef-d'oeuvre... Et d'autant que, toujours, les figurantes ont espéré jouer les premiers rôles, dans l'avenir...

Rues-aux-filles de la Casbah d'Alger ! Plus séduisantes, certainement, que les filles elles-mêmes... Couleur... Couleur... Couleur... Jusqu'à en être ébloui, débordé, saoul !.. Musique brutale, aussi, qui vous violente... Le son de certaines raïtas, quel massage vibratoire... Et cette odeur d'encens mêlée de poivre et de cannelle.... Danse !... Danse !... Danse !... Danse!.. Une femelle, ivre de bière, tourne dans une cour bleue et verte tandis que la derbouka et la flûte la pourchassent et la traquent dans l'angle où elle tentait de se réfugier, de se reposer, de reprendre haleine !.. Danse !.. Danse!.. Danse!.. Danse!.. On finit par être envoûté tant par le décor que par tout ce qui le déborde et l'amplifie... Et si bien que les chairs des femmes semblent offertes comme un complément fatal, un accessoire de cette ambiance. On prend leurs corps, des fois, comme on saisirait une matière plus ductile, pour la pétrir et parce qu'il faut concentrer sur quelque chose ou quelqu'un cette espèce de rage possessive que la chaleur, la couleur, le son, l'odeur ont exaspérée à l'extrême limite... On les prend, ces garces insipides, parce que l'on ne peut pas modeler cette muraille, pénétrer ce parfum, violer cette nuance, se satisfaire dans cette vasque de marbre! On étreint parfois, ici, une créature médiocre, simplement pour saisir enfin quelque frag-

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ment infime d'un Tout trop prodigieux, surtout trop vaste pour se contenir dans ces poignes humaines de dimensions réduites, hélas !

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C'est au plein de l'été, par certaines fins d'après-midi de dimanche, qu'il faut voir le quartier des filles de la Casbah d'Alger. Car il devient une sorte de chaos génésiaque, il dégage une vapeur charnelle qui n'est proprement comparable à rien. La sueur et la buée émanant des corps masculins qui s'efforcent de monter à l'assaut des citadelles de filles, l'étroitesse des rues où les chalands s'accumulent, se coudoient, s'affrontent, se heurtent ; la variété des races qui se mêlent, l'anarchie extravagante des costumes, la fusion des langages, le verbe se trouvant ramené à deux modes d'expression éternels : argent... jouisssance... La chaleur qui non seulement tombe du plafond du ciel bas mais monte aussi du sol, des gens, des antres où le marchand fait cuire ses brochettes de viande sur la braise; tout ce qu'une consommation d'alcool exagérée, tant du côté des hommes que du côté des filles qui ont besoin d'entrain un jour aussi fructueux, peut créer de bouillonnements dans cette cuve en pleine fermentation, est unique... Les cris des filles, mais plus encore le vautrement de leurs corps largement dévêtus sur la marche d'entrée des maisons ou des tanières... ce que l'idée d'un terme en retard, d'un mois de nourrice à payer ou d'un gigolo exigeant peut sournoisement ajouter à leur désir de plaire. L'irritation mise en commun de tant de nerfs particulièrement excités par des raisons si différentes, la certitude pour les uns que le plaisir est là et pour les autres qu'il se solde... la facilité de tout prendre et de tout abandonner sans souci, momentané au moins...

Il n'y a vraiment que par certains dimanches du plein été, dans la Casbah d'Alger, que l'on puisse comprendre ce qu'est le péché, son attirance irrésistible. Comme il n'y a que le mercredi après-midi que l'on peut connaître quelle en est la sanction inévitable.

Car c'est le Mercredi après-midi que se tient la principale visite des filles, au dispensaire situé Place de la Bombe (sans aucune idée de jeu de mots) .

Nulle égalité même chez les filles publiques de la Casbah. Elles paient toutes de leur argent réputé mal gagné (ce que d'ailleurs la plupart des gens ignorent) mais connaissent, selon leur opulence, des régimes différents.

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Les lundis, jeudis, samedis matins sont réservés à celles qui peuvent donner jusqu'à vingt francs. Les plus riches ou les plus délicates ont même la faculté de demander une inspection à domicile moyennant au moins trente francs... Les filles des maisons publiques européennes sont visitées dans leur chambre par les soins de l'établissement qui les exploite.

La consultation massive, congestive du mercredi après-midi (au cours de laquelle un seul médecin doit inspecter deux cents femmes en moins de deux heures) ne coûte que dix francs. On fait crédit au besoin, pour une semaine, aux plus malheureuses, quand elles avouent que leurs affaires ont mal marché et qu'elles sont encore trop pauvres pour payer ce bas tarif.

C'est un contraste affreux que de revoir une partie de la troupe éclatante qui paradait dans les rues le samedi et le dimanche, parquée maintenant comme un pauvre bétail dans ces salles et ces couloirs laidement administratifs. Pourquoi, même en Afrique, la peinture de nuance chocolat est-elle si couramment employée, qu'il s'agisse d'un bureau des contributions, d'un hôpital ou d'une prison... Il est vrai que ce bâtiment-ci réunit à lui seul ces trois attributions : on y acquitte d'abord une taxe, on y passe une visite ensuite, on y est emprisonnée enfin à l'étage supérieur, immédiatement, si l'on est reconnue malade.

En attendant l'arrivée du docteur, elles se déshabillent dans une salle spéciale où les filles françaises et indigènes les plus soignées y doivent coudoyer les échantillons les plus vermineux de leur espèce. Parfois ce déshabillage en commun ne va pas sans cris, disputes, tumulte. Alors une autorité masculine entre-bâille la porte, passe la tête et conseille le calme en termes énergiques. La porte se referme, les voilà qui parlent moins haut pour un instant, cependant que certaines particulièrement expertes, chez les filles arabes surtout, continuent de maquiller les tares de leurs compagnes.

Le médecin arrive... C'est une ruée à qui passera la première... S'il donne un avis favorable, il n'est plus que de faire tamponner la carte de service par les agents des moeurs qui attendent dans une pièce voisine, d'ailleurs largement ouverte sur le cabinet médical de sorte qu'ils assistent entièrement à la visite. Elles tendent presque toutes au tampon libérateur leur carte d'un geste fébrile. Il en est qui sourient, d'autres plus dignes qui se contiennent pour ne pas sourire tandis que le coin de leur bouche tremble un peu. Mais si le médecin crie, de sa place, le nom précis de la maladie bénigne ou cruelle, même avant d'être descendue du fauteuil d'auscultation, la fille

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atteinte commence à pleurer, à hurler, à sangloter, tandis qu'un des agents s'avance pour la faire monter à l'étage supérieur où elle restera emprisonnée pendant la durée du traitement.

Il faut voir la joie enfantine de celles qui, leur carte dûment timbrée en poche et de ce fait certifiées indemnes, rient, s'embrassent et se serrent les mains dans les couloirs... Les filles arabes surtout qui se montrent là plus démonstratives et sont en surnombre... C'est comme une sorte de sacristie bizarre où l'on se félicite mutuellement. Et la vieille gardienne de ce temple a bien du mal à les pousser dehors " Allez... Allez, sortez puisque pour vous c'est fini ". Les heureuses partantes se croisent avec celles qui ont retardé tant qu'elles ont pu le moment redoutable, soit parce qu'elles se savent malades, soit parce qu'elles préfèrent arriver à la fin de la visite pour moins attendre...
Aux étages supérieurs, derrière les barreaux des fenêtres, les malades guettent cette rumeur joyeuse des chanceuses qui ont échappé à la maladie... ou au contrôle...

Un peu plus bas, les soutiens de ces dames guettent aussi pour savoir le sort réservé à celles qui leur sont chèrement attachées... Elles ne se pressent pas toujours autant qu'il conviendrait d'aller les rassurer. Un instant, sur le terre-plein inondé de soleil, elles demeurent ensemble, baignées et épurées de cette chaude lumière. Une fille arabe jeune et dorée, avec un charmant visage de persane des miniatures, essuie ses yeux en souriant... " Oh ! Ourida, pourquoi pleures-tu ? " Ah ! le médecin, pour me taquiner, il s'est amusé à me faire peur... Il dit " Toi, je te garde " et ce n'était pas vrai... Mais moi, mon coeur s'est mis comme ça, à battre... Et quand il a dit : " Non, va t'en ", je ne sais pas pourquoi je m'ai mis à pleurer... Ah ! Ah ! je suis bête... " Elle s'en va, moitié rire et moitié pleurs...