sur site le 15/1/2003
-LE POUMON DE LA CAPITALE DANS L’AGONIE
"Sauvez le Jardin d’essais du Hamma "
!!! extrait d'un journal d'Alger -el watan - récent... !!!
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Classé quatrième plus beau jardin botanique dans le monde durant l’époque coloniale, le Jardin d’essais du Hamma n’est plus aujourd'hui qu'un espace livré au laisser-aller et à la dégradation. Plusieurs plantes rares, dont le cycas, une variété rare de palmier nain servant à ornementer, ont disparu.

-----Cet immense jardin, le plus important du pays, était jadis un havre de paix, une oasis que les familles algéroises et d’ailleurs visitaient régulièrement pour se reposer à l’ombre de la végétation luxuriante des cocotiers, dragonniers et autres somptueux arbres exotiques. Les enfants avaient l’avantage de jouer en toute sécurité sur les grands espaces et les larges allées bien entretenues ou de se régaler dans le parc zoologique en admirant des espèces animales rares.
-----De ce tableau paradisiaque il ne reste que la désolation.
-----Beaucoup de variétés d’arbres et de plantes exotiques ont subi les dégâts de la main destructrice de l’homme. Les arbres centenaires sont actuellement en état d’agonie et ne tarderont pas à disparaître à jamais sans que personne ait pensé à les remplacer. Quant aux animaux, beaucoup d’entre eux sont morts. Si pour les responsables de cet établissement la cause de leur mort reste inconnue, des sources précisent qu’elle serait liée à l’absence d’un vétérinaire suspendu de ses fonctions par l’administration, suite à son incrimination dans une affaire de vol.
-----Officiellement, le Jardin d’essais est fermé au public depuis août 2001, pour une large opération d’entretien et de rénovation. Mais les choses ne semblent pas aller dans le sens souhaité, compte tenu des lenteurs des services concernés. Les dernières pluies n’ont pas manqué d’apporter leur «touche» au décor désolant. Les allées sont envahies à certains endroits par des restes de branches, de feuilles mortes et de végétaux en état de décomposition sous l’effet de l’humidité. Au niveau de la partie qui renferme la pépinière et le laboratoire de reproduction des espèces végétales, ce n’est guère reluisant. Les lieux sont vides.
-----Même les petites plantes et les fleurs destinées à la vente ou à la conservation ont disparu, offertes, selon notre source, à des responsables pour la décoration domestique. Les deux bassins réservés à l’aquaculture au niveau du «jardin français» ne remplissent plus leur fonction pour laquelle ils ont été conçus. En matière de ressources humaines, le Jardin d’essais emploie 270 personnes dont 64 agents de sécurité, ce qui semble insuffisant au vu de la superficie du jardin. Cependant, certains employés se plaignent de la discrimination dont ils font l’objet de la part de l’administration. «Beaucoup de nos collègues femmes touchent la prime de rendement, alors qu’elles ne viennent qu’une à deux fois par mois», dira l’un d’eux. Mais là c’est une autre histoire.
-----Ce qui désole surtout c’est l’état dans lequel se trouve cet immense jardin. Une situation catastrophique dont sont la cause les premiers responsables qui ne donnent par l’impression de s’inquiéter face à la dégradation du poumon de la capitale. Beaucoup de questionnements, aucune vérité sur le silence et le laxisme affichés jusque-là par les gestionnaires du Jardin d’essais qui, faut-il le rappeler, relève de l’agence nationale de la conservation de la nature dont le directeur est interpellé en premier lieu.

Par M. Salim

http://www.elwatan.com/journal/html/2003/01/04/sup_html.htm