Kouba, lieu de lumière - Alger,
A Kouba, en présence de MM. Charles BRUNE et Roger LÉONARD
M. Emmanuel TEMPLE a inauguré solennellement
le Centre des Invalides de l'Afrique française

M Marcel RIBÈRE, député d'Alger a rappelé au ministre les revendications des A.C. nord-africains
Le ministre a décoré de la médaille militaire soixante-sept anciens combattants

[...]
Les bâtiments ou se trouvent ces chambres ont en effet été construits avec la préoccupation dominante de permettre leurs mouvements aussi bien aux paraplégiques, liés à leur voiture d'infirmes, qu'aux ingambes et aux unijambistes, aux invalides musulmans pendant la période sacrée du Ramadan, enfin aux mutilés de guerre soit de passage à Alger, soit à la recherche d'un asile au moins pour une nuit.

Les chambres de paraplégiques, situées au rez-de-chaussée, sont de dimensions plus grandes que les autres et leurs dispositions intérieures sont telles que l'invalide peut conduire, lui-même sa petite voiture jusqu'à son lit et peut passer de l'une dans l'autre par ses propres moyens.

Les chambres des invalides, incapables de gravir un escalier, sont également situées au rez-de-chaussée et de plain-pied avec les jardins comme les précédentes.

Enfin, l'infirmerie a été conçue de telle manière qu'elle permet de dispenser les soins médicaux dans des conditions de facilités et de sécurité portées au maximum.

Au centre des bâtiments a été aménagé un quartier pour le divertissement des pensionnaires. Il comprend : une bibliothèque, une salle de cinéma et d'audition radiophonique, une salle de jeux. Même les paraplégiques peuvent se rendre à ce quartier en suivant des rampes en pente douce.

Le chauffage, les cuisines, les réfectoires, les buanderies, les garages, ont également été aménagés suivant les progrès de la technique la plus moderne.

Enfin, trois salles ont été prévues .pour les cultes catholique, musulman, et israélite.

En résumé, le nouveau Centre des invalides de Kouba peut abriter 300 invalides dont 240 en chambres individuelles.


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Echo du 27-4-1952 - Transmis par Francis Rambert

mise sur site : nov.2023

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A Kouba, en présence de MM. Charles BRUNE et Roger LÉONARD

A Kouba, en présence de MM. Charles BRUNE et Roger LÉONARD
A Kouba, en présence de MM. Charles BRUNE et Roger LÉONARD
A Kouba, en présence de MM. Charles BRUNE et Roger LÉONARD
M. Emmanuel TEMPLE a inauguré solennellement
le Centre des Invalides de l'Afrique française
M Marcel RIBÈRE, député d'Alger a rappelé au ministre les revendications des A.C. nord-africains
Le ministre a décoré de la médaille militaire soixante-sept anciens combattants

Une décision du général Weygand, un terrain donné par S. Exc. Monseigneur Leynaud, des crédits votés par l'Assemblée algérienne, le dévouement inlassable de M. Gardel, directeur des Anciens combattants au gouvernement général, voila les bases de cette œuvre admirable qu'est le centre des invalides de l'Afrique française à Kouba qu'a inauguré samedi M. Emmanuel Temple, ministre des Anciens combattants et victimes de la guerre.
Mais avant de relater cette cérémonie empreinte de grandeur disons qu'on sentait la présence invisible mais fidèle d'un grand chef de l'armée d'Afrique, le général Juin qui, le 11 mai, à l'occasion de la commémoration de la victoire du Garigliano serait élevé à la plus haute dignité de la hiérarchie militaire : maréchal de France.
Ce serait le deuxième maréchal de France né en terre algérienne, Franchet d'Esperey ayant vu le jour à Mostaganem.
On sentait aussi la présence d'un regretté disparu : Raoul Bergeaux, ce grand invalide de guerre qui, selon la parole du ministre, oubliait ses souffrances pour adoucir celles de ses compagnons.

Le centre des invalides de l'Afrique française

C'est le 25 septembre 1941, que le général Weygand, alors gouverneur général de l'Algérie, donna ses premières instructions en vue de l'établissement d'un avant-projet qui devait être longuement et minutieusement étudié.
La construction envisagée était destinée à. l'hébergement des Invalides de guerre de toute l'Afrique française. En fait, avec la cessation des hostilités, seule l'Algérie devait être intéressée au parachèvement de l'œuvre ainsi conçue.
Les premiers plans furent dressés par M. Martinet, ingénieur en chef des travaux d'architecture et M. Christofle, architecte, sur les indications précieuses données avec une largeur de vue prophétique par M. Raoul Bergeaux. Celui-ci, un des plus glorieux soldats qu'ait jamais connu l'armée d'Afrique et très grand invalide de guerre, était à l'époque le directeur de l'ancien centre installé à titre précaire et révocable dans les locaux du grand séminaire. Ces locaux vétustes devaient être échangés, par un acte administratif enregistré le 22 avril 1943, contre le vaste terrain de 5 ha. 41 a. 30 ca.. sur lequel ont pu être édifiés les nouveaux bâtiments.
L'orientation générale du projet devait finalement être mise au point et réalisée par M. Christofle. Cette orientation reposait sur le souci essentiel de parvenir à ce que toutes les chambres d'invalides fussent claires et ensoleillées.
Les bâtiments ou se trouvent ces chambres ont en effet été construits avec la préoccupation dominante de permettre leurs mouvements aussi bien aux paraplégiques, liés à leur voiture d'infirmes, qu'aux ingambes et aux unijambistes, aux invalides musulmans pendant la période sacrée du Ramadan, enfin aux mutilés de guerre soit de passage à Alger, soit à la recherche d'un asile au moins pour une nuit.
Les chambres de paraplégiques, situées au rez-de-chaussée, sont de dimensions plus grandes que les autres et leurs dispositions intérieures sont telles que l'invalide peut conduire, lui-même sa petite voiture jusqu'à son lit et peut passer de l'une dans l'autre par ses propres moyens.
Les chambres des invalides, incapables de gravir un escalier, sont également situées au rez-de-chaussée et de plain-pied avec les jardins comme les précédentes.
Enfin, l'infirmerie a été conçue de telle manière qu'elle permet de dispenser les soins médicaux dans des conditions de facilités et de sécurité portées au maximum.
Au centre des bâtiments a été aménagé un quartier pour le divertissement des pensionnaires. Il comprend : une bibliothèque, une salle de cinéma et d'audition radiophonique, une salle de jeux. Même les paraplégiques peuvent se rendre à ce quartier en suivant des rampes en pente douce.
Le chauffage, les cuisines, les réfectoires, les buanderies, les garages, ont également été aménagés suivant les progrès de la technique la plus moderne.
Enfin, trois salles ont été prévues .pour les cultes catholique, musulman, et israélite.
En résumé, le nouveau Centre des invalides de Kouba peut abriter 300 invalides dont 240 en chambres individuelles.

L'inauguration

M. Emmanuel Temple. qui procéda à l'inauguration, était accompagné de MM. Charles Brune, ministre de l'Intérieur ; Roger Léonard, gouverneur général de l'Algérie ; Cuttoli, secrétaire général du gouvernement ; Ribière, directeur de l'Office national des anciens combattants et victimes de la guerre ; Gardel, directeur des Anciens combattants au Gouvernement général.
Assistaient à. la cérémonie les hautes autorités civiles. militaires et religieuses, parlementaires, délégués à l'Assemblée algérienne, conseillers de l'Union française, directeurs du Gouvernement général, conseillers généraux.
Étaient présents : le général Calliès, commandant la 10° région militaire, et S. Exe. Mgr Leynaud, archevêque d'Alger. les présidents et présidentes des fédérations et associations d'anciens combattants et victimes de la guerre, les associations des veuves de guerre, des fils de tués, de la Croix-Rouge.
A l'entrée du centre. les personnalités ont été accueillies par MM. Carayol. maire de Kouba ; Kerdavid. directeur, et Fontanille, médecin chef du centre.
Les honneurs étaient rendus par les spahis du 6° groupe, la musique de l'air et une délégation des enfants de troupe de l'école militaire préparatoire de Koléa.
Le ministre Temple découvrit la plaque commémorative gravée de ces mots :
" Ce centre des invalides de guerre a été inauguré le 26 avril 1952 par M. Emmanuel Temple, ministre des Anciens combattants et victimes de la guerre, en présence de M. Charles Brune, ministre de l'Intérieur, M. Roger Léonard étant gouverneur général de l'Algérie. "
Puis M. Kerdavid prononça une courte allocution pour exprimer la reconnaissance des pensionnaires du centre.
Et dans l'immense réfectoire frappé de la Légion d'honneur, de la médaille militaire et de la croix de
guerre. eut lieu un déjeuner servi par deux anciens combattants, Charles et Emile Baroli.
Participaient également à ce repas empreint de la fraternité d'armes, les vétérans du centre de grands blessés d'Indochine et une délégation des enfants de troupe de Koléa.