Les ports maritimes algériens
LA CALLE
LA CALLE STATION TOURISTIQUE

LA CALLE STATION TOURISTIQUE

Entre deux promontoires massifs représentés par le cap Rosa et le cap Roux, un petit port, une ville gracieusement étagée au bas d'une montagne prolongée par une presqu'île s'avançant orgueilleusement dans la mer, trois superbes plages d'un sable éblouissant, composent un admirable ensemble, tel qu'il est difficile de trouver ailleurs son pareil.

La coupe harmonieuse de la magnifique baie du Boulif, dont les eaux baignent une des plus belles plages du monde, les forêts centenaires qui la dominent, traversées par une ravissante route en corniche, la pureté des lignes en même temps que leur douceur, tout concourt à donner à ce paysage un aspect grandiose mélangé de grâce antique, qui frappe le voyageur d'un sentiment d'admiration et de surprise.

C'est le petit port de pêche de La Calle, célèbre de tous temps par ses coraux et par l'abondance et la qualité de son poisson.

C'est le vieux " Bastion de France ", où s'installa au début du seizième siècle la Compagnie Royale d'Afrique, qui inaugura la première prise de possession de l'Afrique du Nord par les Français.

La Calle symbolise à merveille le déroulement des peuples et des races qui se sont succédé sur nos rivages africains.
On retrouve dans les environs des vestiges antiques du plus haut intérêt, telle que la nécropole de la Chéfia où le docteur Reboud a fait une si ample moisson d'inscriptions libyco-berbères. D'après la table de Petinger, la ville actuelle occuperait une partie de l'emplacement de la station romaine de Tuniha ou Tuniza qui semble avoir eu une certaine importance.
Déjà à cette époque lointaine, la station de Tuniha était le centre d'une importante pêcherie de coraux, de ce corail rouge, rose et noir, dont Pline signale l'emploi très recherché pour les parures des dames romaines.

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Afrique illustrée du 4-7-1925 - Transmis par Francis Rambert
oct.2021

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N.B  : CTRL + molette souris = page plus ou moins grandeLA CALLE STATION TOURISTIQUE

Entre deux promontoires massifs représentés par le cap Rosa et le cap Roux, un petit port, une ville gracieusement étagée au bas d'une montagne prolongée par une presqu'île s'avançant orgueilleusement dans la mer, trois superbes plages d'un sable éblouissant, composent un admirable ensemble, tel qu'il est difficile de trouver ailleurs son pareil.
La coupe harmonieuse de la magnifique baie du Boulif, dont les eaux baignent une des plus belles plages du monde, les forêts centenaires qui la dominent, traversées par une ravissante route en corniche, la pureté des lignes en même temps que leur douceur, tout concourt à donner à ce paysage un aspect grandiose mélangé de grâce antique, qui frappe le voyageur d'un sentiment d'admiration et de surprise.
C'est le petit port de pêche de La Calle, célèbre de tous temps par ses coraux et par l'abondance et la qualité de son poisson.
C'est le vieux " Bastion de France ", où s'installa au début du seizième siècle la Compagnie Royale d'Afrique, qui inaugura la première prise de possession de l'Afrique du Nord par les Français.
La Calle symbolise à merveille le déroulement des peuples et des races qui se sont succédé sur nos rivages africains.
On retrouve dans les environs des vestiges antiques du plus haut intérêt, telle que la nécropole de la Chéfia où le docteur Reboud a fait une si ample moisson d'inscriptions libyco-berbères. D'après la table de Petinger, la ville actuelle occuperait une partie de l'emplacement de la station romaine de Tuniha ou Tuniza qui semble avoir eu une certaine importance.
Déjà à cette époque lointaine, la station de Tuniha était le centre d'une importante pêcherie de coraux, de ce corail rouge, rose et noir, dont Pline signale l'emploi très recherché pour les parures des dames romaines.
Plus tard, sous la domination arabe et turque, l'exploitation des bancs de coraux ne se ralentit pas et l'ancien centre romain prit le nom caractéristique de Marsa El-Kharaz, le port aux breloques.
Le géographe arabe El-Bekri vante la qualité des coraux de Marsa El-Kharaz, qu'il estime très supérieure à celle de tous les coraux connus, notamment à ceux de Sicile et de Ceuta.
Il relate, en outre, que son port était un centre actif de transactions et qu'il servait à construire des bâtiments de guerre utilisés par les corsaires, qui ravageaient constamment les côtes d'Europe.
Les dommages causés par ces corsaires furent tellement importants qu'ils provoquèrent de sérieuses représailles. La florissante cité de Marsa El-Kharsaz fut prise d'assaut et détruite par le gouverneur aragonais de la Sicile, Roger de Loria, en 1286, et ne fut pas relevée de ses ruines.
Ce fut vers 1524 que deux négociants marseillais, Thomas Linches et Carlin Didier, acquirent des Arabes une étendue de côtes qui furent désignées sous le nom de concessions d'Afrique, et fondèrent le Bastion de France, à proximité de l'ancien port aux Breloques.
A la suite de vicissitudes diverses, la Compagnie d'Afrique abandonna le Bastion et vint s'installer à la Cala de Massacarère.
C'est sous ce nom que figure La Calle dans le texte de la première convention passée avec les Turcs en 1550.
Le nom de Massacarère constitue évidemment une déformation du nom arabe Marsa El-Kharaz et le mot Cala, qui est à l'origine du nom actuel, a pris sa signification dans le fait que le petit port servait de cale aux bateaux très nombreux que l'on y construisait et que l'on y radoubait.
La Calle a été, pendant près de trois siècles, la capitale très prospère des concessions françaises d'Afrique dont les comptoirs s'étendaient du cap Nègre jusqu'à Bougie.
La place fortifiée ne comprenait que l'emplacement actuel de la presqu'île.
Elle fut détruite deux fois et abandonnée pendant un court délai en 1799 et en 1827 et elle fut réoccupée définitivement en 1836.
Quand la France va être amenée à célébrer très prochainement le centenaire de la conquête de l'Algérie, la date du quatrième centenaire de la prise de possession de la Cala de Massacarère sera un fait déjà largement révolu.
Le nom de la presqu'île de France évoquera à cette occasion chez tous nos compatriotes des souvenirs qui nous sont chers et nous avons le ferme espoir que les Pouvoirs publics sauront honorer comme il convient la mémoire des excellents Français qui dotèrent les premiers notre Patrie d'une aussi admirable région.
Car, et il convient de ne pas l'oublier, les Établissements français d'Afrique ont joué un rôle considérable dans l'histoire du ravitaillement de la Métropole, dans des circonstances parfois tragiques, notamment pendant la période des guerres où la Révolution française eût à faire face à une Europe coalisée contre ses libertés.
Admirable région certes, car nulle contrée n'offre avec autant d'intensité toutes les séductions de la terre algérienne ; la douceur exquise du climat bien supérieur à celui de la Côte d'Azur en hiver et à celui des plus belles plages de France en été ; la beauté et la diversité des paysages et des sites environnants, l'exotisme et le pittoresque de l'Orient, sans oublier l'intérêt qui s'attache aux civilisations disparues et à tout un passé prodigieusement riche en souvenirs.
La Calle est le pays du tourisme par excellence et ses environs forment une suite ininterrompue de paysages enchanteurs.
C'est le pays des grands lacs d'eau douce et d'eau salée où abondent toutes les variétés de poissons ; des forêts immenses de toutes essences avec une prodigieuse poussée de végétation parmi le ruissellement des eaux courantes ; des routes magnifiques traversant alternativement des paysages de plaine et de grande montagne ; des descentes à pic dans des vallées verdoyantes et vers la mer ; des terres d'une exceptionnelle fertilité et des fonds de mer d'une incomparable richesse.
Il est impossible d'excursionner en Algérie sans visiter cette région qui relie de façon si harmonieuse la terre algérienne à la terre tunisienne.
Rien n'est plus agréable que de la parcourir en tous sens.
La descente d'Aïn-Draham par le col de Bamouch en passant, soit par Lacroix et Oum-Theboul pour arriver à La Calle, soit par Roum-el-Souk pour parvenir au lac Oubeïra, est un véritable enchantement.
La route du Boulif surplombant la mer avec des aperçus multiples sur la côte, au milieu d'épaisses forêts et aboutissant aux sources qui alimentent la ville est un spectacle grandiose qui l'emporte en beauté sur toutes les routes similaires.
Mais si l'on veut voir vraiment ces contreforts étages et boisés du massif kroumirien et savourer comme il faut le charme de cet étrange pays, il faut quitter la route et renoncer à l'automobile pour prendre le mulet ou le bâton d'alpiniste.
Partout l'altière beauté des paysages frappe l'esprit d'admiration.
Un aussi admirable pays mérite que l'on s'organise pour le faire connaître et pour y attirer les touristes et les estiveurs.
C'est dans ce but qu'a été fondé à La Calle un Syndicat d'Initiative de tourisme dont tous les efforts ne cessent de tendre vers la mise en valeur des innombrables ressources touristiques de La Calle et de sa région et vers l'organisation de cette contrée pour en permettre l'exploration complète, facile et agréable.
Le goût des déplacements est d'ailleurs encore plus en faveur aujourd'hui qu'avant la guerre, mais il est contrarié par la cherté de toutes choses et les voyages en France deviennent dorénavant un luxe à la portée des seuls millionnaires.
La plupart des contrées qui attiraient naguère les Algériens au delà de nos rivages sont maintenant fermées au plus grand nombre.
Est-ce un mal '? Nous ne le croyons pas et nous serions tentés de nous en féliciter puisque cette impossibilité a amené les Algériens à mieux connaître leur pays et à en apprécier davantage les innombrables ressources.
Est-il possible de passer une saison estivale plus agréablement qu'à La Calle, et cela est si vrai que nous voyons chaque année un grand nombre de commerçants, de chefs d'industrie, de fonctionnaires, d'officiers, de colons et de petits employés venir s'installer parmi nous pour la période des vacances.
Notre coquette cité possède d'excellents hôtels et s'installer chez Barnier, chez Coudert. est synonyme de bonne chère, de chambres confortables et de vie à bon marché.
Les attractions ne font pas défaut avec les concerts si appréciés de l'excellente musique municipale, la confortable salle de cinéma où se déroulent les films les plus attrayants et les plus rares, les bals et les fêtes de nuit.
Nos plages font la joie des baigneurs et des familles dont les enfants deviennent rapidement de vigoureux gaillards.
Les sports sont faciles et nombreux : pêche, chasse, tennis, promenades à cheval, en voiture, en automobile, le tout à des prix très abordables. Il n'est pas exagéré d'affirmer que La Calle est le pays de la santé où les maladies sont inconnues et où les personnes débilitées se rétablissent comme par enchantement. L'air exceptionnellement pur et la délicieuse brise marine qui souffle constamment, en font un sanatorium de premier ordre.
Les pittoresques promenades au bord de la mer permettent aux personnes de tous âges de se distraire, et de faire des cures d'exercice et de bon air.
Les embellissements de la ville se poursuivent sous l'active impulsion du Syndicat d'Initiative et de la .Municipalité, qui font tous leurs efforts pour rendre le séjour de leurs hôtes aussi agréable que possible.
Ils en sont récompensés d'ailleurs par le nombre des estiveurs qui va croissant chaque année et qui, grâce à l'installation prochaine d'un nouvel hôtel, est appelé à devenir très important.
Le Syndical d'Initiative de La Calle. salue nos aimables hôtes, touristes et estiveurs, et les convie à nouveau pour des excursions variées et pour l'estivage prochain, dans un cadre qu'il veut rendre encore plus attrayant, avec des facilités de toutes sortes qu'il s'ingéniera à faire encore plus grandes.
Pour tous renseignements, s'adresser à M. le Docteur Arnaud, président du Syndical d'Initiative de Tourisme de La Calle.
Toutes indications utiles seront fournies aux automobilistes de passage par le secrétariat du Syndicat, installé dans son nouveau kiosque, place de Tunis, sur la route nationale de Bône à Tunis.
I. BARRIS du PENHER.
Délégué financier, Président d'honneur du Syndicat d'Initiative de Tourisme, de La Calle.