MAILLOT, la Grande Kabylie
La houille blanche en Algérie

Afrique illustrée du 23-5-1930 - Transmis par Francis Rambert

[...]
L'aménagement de l'Oued-el-Berd permet l'utilisation d'une chute de 400 mètres dont 280 mètres font fonctionner la première usine d'unie puissance de. 15.000 CV actuellement en service. La deuxième usine utilisant les 120 derniers mètres est actuellement à l'étude. La longueur totale du réseau est de 600 kilomètres, dont une ligne équipée à 120.000 volts de 135 kilomètres, reliant l'usine à la ville d'Alger. Les autres lignes desservent les territoires des communes de Maillot, Tazmalt, Akbou, Sidi-Aïch, El-Kseur, Oued-Amizour, Bougie, Bouïra, Aïn-Bessem, Bir-Rabalou, Aumale, Sidi-Aïssa, Bou-Saâda, Bordj-bou-Arréridj.
C'est pour assister au couronnement de cette œuvre que la Société Hydro-Electrique de l'Afrique du Nord profitant du Congrès de l'Industrie du Gaz en France et du Congrès des Producteurs et Distributeurs d'Énergie Électrique qui ont tenu leurs assises le mois dernier à Alger, conviait, avec les hautes personnalités de la Colonie, un nombre important de congressistes à un banquet à l'Oued-el-Berd même, le 26 avril dernier.

Tous ceux qui y assistèrent ont emporté, en même temps qu'un excellent souvenir de cette réception, une forte impression de ce qui avait été réalisé au cœur de cette Kabylie, dans un site incomparable où la technique moderne fait vrombir maintenant les turbines, sans pour cela déparer la beauté d'un décor grandiose.

N.B : CTRL + molette souris = page plus ou moins grande
TEXTE COMPLET SOUS L'IMAGE.


nov.2021

500 Ko - d 9
retour
 

maillot
Situer l'usine

La houille blanche en Algérie
La houille blanche en Algérie.

L'Algérie, dont le développement a été si magistralement exposé aux yeux des innombrables personnes qui sont venues de tous les coins de France et de l'étranger, durant les fêtes du Centenaire, sans cesse sur la route du progrès, vient de mettre en valeur une nouvelle richesse naturelle dont la répercussion se fera ressentir dans l'avenir au point de vue économique et même national.

Alors qu'en France, depuis de nombreuses années, l'utilisation de lai houille blanche est passée du domaine du rêve à celui de la réalisation, par l'équipement de hautes chutes dans les Allies, le Massif Central ou les Pyrénées, l'Algérie ne comptait jusqu'à maintenant aucune installation importante de ce genre.
Cette lacune a été heureusement comblée, grâce à l'esprit d'initiative, à la volonté et aux efforts persévérants de certains hommes qui ont compris tout l'intérêt qui s'attachait à doter notre beau pays d'installations identiques à celles réalisées dans la Métropole.

La première haute chute hydro-électrique d'Algérie et probablement de l'Afrique du Nord est maintenant chose faite.

En effet, après une étude d'un projet d'équipement de l'Oued-el-Berd, commune mixte de Maillot, M. Paul Servajean, ingénieur civil, obtenait, par décret, le 6 octobre 1923. une concession qu'il cédait à la Société Hydro-Electrique de l'Afrique du Nord, Société anonyme au capital de quarante millions (40.000.000 de francs), fondée par lui le 1er août 1924, dont il est le Président du Conseil d'Administration.

L'aménagement de l'Oued-el-Berd permet l'utilisation d'une chute de 400 mètres dont 280 mètres font fonctionner la première usine d'unie puissance de. 15.000 CV actuellement en service. La deuxième usine utilisant les 120 derniers mètres est actuellement à l'étude. La longueur totale du réseau est de 600 kilomètres, dont une ligne équipée à 120.000 volts de 135 kilomètres, reliant l'usine à la ville d'Alger. Les autres lignes desservent les territoires des communes de Maillot, Tazmalt, Akbou, Sidi-Aïch, El-Kseur, Oued-Amizour, Bougie, Bouïra, Aïn-Bessem, Bir-Rabalou, Aumale, Sidi-Aïssa, Bou-Saâda, Bordj-bou-Arréridj.
C'est pour assister au couronnement de cette œuvre que la Société Hydro-Electrique de l'Afrique du Nord profitant du Congrès de l'Industrie du Gaz en France et du Congrès des Producteurs et Distributeurs d'Énergie Électrique qui ont tenu leurs assises le mois dernier à Alger, conviait, avec les hautes personnalités de la Colonie, un nombre important de congressistes à un banquet à l'Oued-el-Berd même, le 26 avril dernier.

Tous ceux qui y assistèrent ont emporté, en même temps qu'un excellent souvenir de cette réception, une forte impression de ce qui avait été réalisé au cœur de cette Kabylie, dans un site incomparable où la technique moderne fait vrombir maintenant les turbines, sans pour cela déparer la beauté d'un décor grandiose.

A leur arrivée à l'usine hydro-électrique de l'Oued-el-Berd, les invités étaient reçus par M. Paul Servajean, Président du Conseil d'Administration de la Société Hydro-Electrique de l'Afrique du Nord.

Sous la conduite des ingénieurs qui leur donnèrent tous les renseignements techniques, Les invités purent admirer les remarquables installations de la Centrale hydro-électrique et de ses annexes.

Parmi les congressistes se trouvaient d'importantes personnalités métropolitaines et étrangères des Industries du Gaz et de l'Électricité.
Des personnalités algériennes étaient également invitées. Parmi elles : MM. Galle, Président des Délégations financières ; Deshaires, délégué financier ; d'Olivier, conseiller général ; Vicaire, inspecteur général des Ponts et Chaussées, de nombreux maires et administrateurs des diverses communes traversées par les réseaux de la Société Hydro-Electrique, des Ingénieurs en chef et ingénieurs des Ponts et Chaussées, les grands chefs indigènes, le Bach-Agha Madhi Mansour, le Bach-Agha Bouzid Mansour, le Caïd Ahmed, etc.

Face à l'usine se dressait, sur le milieu de l'esplanade, une vaste tente arabe aménagée somptueusement avec de moelleux tapis indigènes qui jonchaient le sol.

A quelques mètres de cette tente, sur un talus qui la dominait, un mât élégant, peint en blanc, faisait flotter le drapeau national, au-dessous duquel s'abritait la flamme de la " S. H. A. N. ".

Après que les convives eurent apprécié les qualités d'un menu signé Bouvard, le réputé traiteur d'Alger, qui, malgré l'éloignement, assurait un service impeccable, M. Paul Servajean, prit le premier la parole et, au nom de la Société qu'il préside, souhaita la bienvenue aux hautes personnalités présentes et à toute l'assistance. Il fit l'historique de la Société Hydro-Electrique de l'Afrique du Nord et un exposé clair et précis des travaux en faisant notamment ressortir le mérite des ingénieurs et du personnel ayant participé à divers titres à l'exécution des travaux.

Puis ensuite, M. d'Olivier, vice-président du Syndicat inter-communal de la Soummam, souligna, dans une allocution, toute la répercussion qu'avait l'électrification des villages de la région, grâce à M. Paul Servajean, dont l'activité soutenue a permis d'aboutir à une réalisation, malgré le scepticisme des populations devant l'ampleur d'un tel projet. Il adressa, en terminant, de chaleureuses félicitations à M. Paul Servajean.

Un des congressistes se fit l'interprète de tous pour remercier la Société Hydro-Electriqu,.' de sa brillante réception.

M. Galle, Président des Délégations financières, dans une improvisation remarquable et avec un,s chaude éloquence, rendit hommage à M. Paul Servajean, dont il loua fort les qualités d'audace et de ténacité réfléchies et dit combien sa joie était grande de pouvoir le féliciter pour la réussite de
son projet, devenu réalité grâce à sa persévérante énergie, lui disant notamment qu'il avait vaincu toutes les difficultés en réalisant une oeuvre difficile de grande envergure et en donnant un exemple qui devra être suivi.

Avec humour, un congressiste anglais remercia la Société Hydro-Electrique de son aimable réception et fit rire l'assistance par quelques traits savoureux.