la nouvelle Mairie
Le nouvel hôtel de ville d'Alger...ou le Paquebot !

Afrique illustrée du 1-1-1937- Transmis par Francis Rambert
sur site : juin 2021

Précedemment
Ainsi ces importants travaux ne subiront aucune interruption pour le plus grand profit des ouvriers algérois

Le 9 mai 1934, l'acquisition de la manutention par la ville au génie militaire était définitivement réglée. Dix-neuf jours plus tard, le premier coup de pioche était donné dans le vieux bâtiment. Le 1er juillet de la même année, les services de la manutention ayant pris possession de leur nouveau logement dans la cité militaire de Maison-Carrée, les démolisseurs activaient leurs travaux
Et l'année n'était pas écoulée que la manutention avait disparu.
Alors, les terrassiers se mirent à l'oeuvre et, très rapidement, dégagèrent les trois étages de caves, creusant autour d'elles l'emplacement qu'occuperont les sous-sols de la future mairie.
On se servit, pour ce travail, de pelles mécaniques — ce qui n'empêcha pas d' employer une équipe de quatre-vingt- dix hommes — et à l'heure actuelle on peut songer à attaquer, -sous peu, le gros oeuvre.


Afrique illustrée du 1-1-1937
ALGER CAPITALE

- " Alger Capitale "-, ce qualificatif prend chaque jour un sens plus complet et chaque jour la grande ville mérite davantage son titre de capitale... Elle est toujours en tête; toujours; là première.

Dans tous les domaines elle progresse sans cesse. .. Qu'il s'agisse d'arts ou de commerce, d'élégance ou de beauté, elle montre le chemin. Une seule question aujourd'hui, nous intéresse, qui démontre - . combien cela est réel : l'urbanisme.

De grands travaux sont actuellement. en cours qui méritent d'être signalés. C'est ainsi que nous assistons à la naissance d'une formidable bâtisse qui abritera, bientôt, espérons-le, les services municipaux algérois.

Entre la Préfecture et le Casino municipal; un trou gigantesque a été creusé à l'emplacement où se trouvaient jadis les solides voûtes des disgracieux magasins de la Manutention. Ceux-ci ne sont plus qu'un souvenir et nous avons, dans ces mêmes colonnes, relaté comment ils furent détruits, il y a bientôt deux ans.

Du vieux on a fait du neuf. Et cependant, quelques vestiges des anciennes bâtisses, uniquement souterrains, subsistent encore ; cela peut être considéré comme le plus beau compliment adressé aux premiers bâtisseurs qui avaient exécuté du travail solide.

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ALGER CAPITALE

- " Alger Capitale "-, ce qualificatif prend chaque jour un sens plus complet et chaque jour la grande ville mérite davantage son titre de capitale... Elle est toujours en tête; toujours; là première.

Dans tous les domaines elle progresse sans cesse. .. Qu'il s'agisse d'arts ou de commerce, d'élégance ou de beauté, elle montre le chemin. Une seule question aujourd'hui, nous intéresse, qui démontre - . combien cela est réel : l'urbanisme.

De grands travaux sont actuellement. en cours qui méritent d'être signalés. C'est ainsi que nous assistons à la naissance d'une formidable bâtisse qui abritera, bientôt, espérons-le, les services municipaux algérois.

Entre la Préfecture et le Casino municipal; un trou gigantesque a été creusé à l'emplacement où se trouvaient jadis les solides voûtes des disgracieux magasins de la Manutention. Ceux-ci ne sont plus qu'un souvenir et nous avons, dans ces mêmes colonnes, relaté comment ils furent détruits, il y a bientôt deux ans.
Du vieux on a fait du neuf. Et cependant, quelques vestiges des anciennes bâtisses, uniquement souterrains, subsistent encore ; cela peut être considéré comme le plus beau compliment adressé aux premiers bâtisseurs qui avaient exécuté du travail solide.

Ce qui retient surtout l'attention sur cet immense chantier, ce sont les procédés utilisés par les constructeurs. Le béton armé est roi évidemment, mais il n'entre pas seul en compte. En effet, la pierre de taille a été choisie pour composer les façades de l'édifice. Aussi, à côté des machines à fabriquer le béton, voit-on d'énormes tas de blocs blancs, carrés et rectangulaires. Des scies spéciales travaillent sans cesse à débiter en quartiers, les cubes de pierre. Ce sont des fils d'acier qui l'usent par frottement. Des ouvriers surveillent constamment le travail des machines à débiter et l'arrivée de l'eau et du sable, la première évitant un échauffement trop grand des fils d'acier, le deuxième aidant à l'usure.

Et puis, à côté de ces machines, des hommes scient encore des blocs, mais avec de grands passe-partout dont les lames trouées sont semblables à celles utilisées par les vieux carriers de France. Dans ce coin de chantier on a l'impression d'être transporté sur l'un de ceux qui existaient jadis et où n'étaient occupés que des spécialistes. La scie et le marteau carré y vont bon train. La pierre est taillée, façonnée selon les principes mêmes inculqués il y a des siècles par les vieux tailleurs de pierres qui construisirent des cathédrales et tant de monuments, aux apprentis qui, le bissac sur l'épaule, parcouraient la vieille Europe.

Le contraste est saisissant entre le deux, modes de travail : ici la pierre, et là le béton.

Dans l'immense excavation, dont le fond correspond à peu près au niveau de la mer, les perforeuses à air comprimé mènent grand tapage. Il y en a beaucoup qui. attaquent partout à la fois le rocher sur lequel vont reposer les fondations de l'édifice.

Par endroits, celles-ci sont terminées. Elles sont énormes et leurs dimensions, leur régularité font penser à la somme de travail qu'il a fallu fournir pour les réaliser. On ne peut encore s'empêcher de demeurer rêveur devant la masse formidable, de sable, de gravier, de ciment et de chaux qu'il a été indispensable de mélanger pour que soit exécuté ce premier travail. Mais l'esprit demeure confondu lorsqu'on est à même de juger de la quantité encore plus extraordinaire de matériaux qui seront nécessaires pour que la totalité des travaux soit terminée.

Sans arrêt, sans répit, jour et nuit, des équipes se succèdent qui fabriquent l'ossature métallique, qui malaxent le béton et le tassent. Terrassiers, charpentiers, maçons s'affairent sur le chantier tandis que, sans cesse, d'énormes bennes automobiles emportent les rochers, la terre. D'autres apportent des chargements de sacs de ciment, des quantités de tiges de fer de toutes dimensions.

Ce sont des tonnes et des tonnes de matériaux qui entrent et sortent à chaque heure du jour et de la nuit.

Lorsqu'on se trouve tout au fond de l'immense cavité, on peut juger des proportions de l'édifice en leur comparant celles des bâtisses environnantes : l'hôtel Aletti et la Préfecture.

Nous avons publié ici-même, avant que les travaux soient commencés, une maquette du futur Hôtel de la Ville d'Alger. Cette maquette ne pouvait donner une idée exacte des proportions de cet édifice qui est l'un des plus vastes et, on peut dire aussi, l'un des plus fastueux de l'Afrique du Nord.

Les façades, nous l'avons dit, seront entièrement en pierre de taille. La chose est assez rare chez nous pour que nous insistions sur ce détail. Et puis, il est encore à considérer que cette alliance du béton armé et de la pierre est peu commune.

Nous avons pu déplorer, à certains moments que les procédés employés par nos prédécesseurs aient été abandonnés pour être remplacés par d'autres, plus modernes. Chacun y gagne, en rapidité et les tendances du " goût du jour " peuvent être mieux réalisées. Mais, il faut encore envisager la question résistance. Dans le cas qui nous occupe et bien que n'ayant aucune connaissance spéciale, il est possible de croire à une robustesse parfaite de l'édifice en construction.
Il y a, en effet, un ensemble de bases qui en imposent par leurs dimensions ainsi que par la solidité des matériaux employés à leur confection. Ces énormes barres de fer, si nombreuses et si serrées, qui sont noyées dans le ciment et qui donnent à l'ensemble une homogénéité parfaite, sont de sûrs garants de la durée de tels immeubles.

Ainsi, il semble que soit passée la folie d'aller vite, trop vite, comme cela se fit pendant une période correspondant à celle du centenaire de l'Algérie.
Nous souhaitons vivement que le nouvel Hôtel de Ville d'Alger soit " fini " et qu'il ne ressemble point, dans ses détails à tant d'immeubles construits à la " va vite " D'après ce qui nous a été donné de voir, nous croyons que la réalisation de ces vœux est possible.

Dans notre prochain numéro nous passerons en revue les divers chantiers qui sont actuellement en cours et qui sont destinés à donner à Alger d'autres nouveaux monuments.

C'est ainsi que nous parlerons de l'aménagement de la partie haute du boulevard Laferrière, face aux bâtiments du Gouvernement Général, de la modification apportée à la rue Edouard-Cat, près du Lycée de jeunes filles, ainsi que des travaux presque terminés sur l'emplacement des antiques et disgracieuses fortifications.