Maison-Blanche - Alger
POUR TRACER AUX PILOTES
leur route et les informer
MÊME EN PLEIN VOL LA STATION-MÉTÉO DE MAISON-BLANCHE
reçoit les observations de toutes les stations du globe et diffuse les siennes
Le " prévisionniste " détermine et localise les perturbations

Avez-vous reçu l'Équipe ? Non, Monsieur, pas arrivée. - Pas encore ? - Les avions ne sont pas partis.
Dialogue heureusement peu fréquent par ces matinées d'hiver. Le mauvais temps sévit. Et les avions ne partent pas. Le Service de Météorologie aéronautique leur déconseille de prendre l'air.
Après avoir longtemps maudit le centre d'Orly qui nous privait de notre " lecture sportive ". nous nous sommes demandés à quoi pouvait bien ressembler ce fameux centre de météorologie.
Et nous sommes allés à Maison-Blanche visiter la station météo de notre aérodrome.

LE CENTRE MÉTÉOROLOGIQUE RÉGIONAL
La station " Maison-Blanche ", vous diront les techniciens, c'est la station altitude 27 m. 85 (22 m. au pied de l'abri), latitude N. 36° 431, longitude EO 3° l4. Petit point d'un vaste réseau météorologique mondial. Mais c'est tout d'abord, pour le profane, cette bâtisse blanche qui se trouve à l'entrée de l'aéroport. Au centre d'un parc encombré d'appareils compliqués et bizarres.
Cette bâtisse où s'affairent, dans le vacarme des télétypes, penchées sur des cartes zébrées de lignes entremêlées, autour de baromètres et autres matériels, plusieurs équipes de techniciens.
Cette station est puissante : elle peut déconseiller le départ des avions. Elle doit, lorsqu'ils s'envolent, tracer leur route. les protéger des " météores " (ne croyez pas, vous aussi, qu'il s'agisse de bolides égarés autour de la planète. Les météores sont tout simplement - pour la météo - les phénomènes atmosphériques : pluie, grêle, tornades, etc...).

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Echo d'Alger du 23-1-1953 - Transmis par Francis Rambert

avril 2024

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POUR TRACER AUX PILOTES
POUR TRACER AUX PILOTES

POUR TRACER AUX PILOTES
leur route et les informer
MÊME EN PLEIN VOL LA STATION-MÉTÉO DE MAISON-BLANCHE
reçoit les observations de toutes les stations du globe et diffuse les siennes
Le " prévisionniste " détermine et localise les perturbations

Avez-vous reçu l'Équipe ? Non, Monsieur, pas arrivée. - Pas encore ? - Les avions ne sont pas partis.
Dialogue heureusement peu fréquent par ces matinées d'hiver. Le mauvais temps sévit. Et les avions ne partent pas. Le Service de Météorologie aéronautique leur déconseille de prendre Pair.
Après avoir longtemps maudit le centre d'Orly qui nous privait de notre " lecture sportive ". nous nous sommes demandés à quoi pouvait bien ressembler ce fameux centre de météorologie.
Et nous sommes allés à Maison-Blanche. visiter la station météo de notre aérodrome.

LE CENTRE MÉTÉOROLOGIQUE RÉGIONAL
La station " Maison-Blanche ", vous diront les techniciens, c'est la station altitude 27 m. 85 (22 m. au pied de l'abri), latitude N. 36° 431, longitude EO 3° l4. Petit point d'un vaste réseau météorologique mondial. Mais c'est tout d'abord, pour le profane, cette bâtisse blanche qui se trouve à l'entrée de l'aéroport. Au centre d'un parc encombré d'appareils compliqués et bizarres.
Cette bâtisse où s'affairent, dans le vacarme des télétypes, penchées sur des cartes zébrées de lignes entremêlées, autour de baromètres et autres matériels, plusieurs équipes de techniciens.
Cette station est puissante : elle peut déconseiller le départ des avions. Elle doit, lorsqu'ils s'envolent, tracer leur route. les protéger des " météores " (ne croyez pas, vous aussi, qu'il s'agisse de bolides égarés autour de la planète. Les météores sont tout simplement - pour la météo - les phénomènes atmosphériques : pluie, grêle, tornades, etc...).

LA FICHE PROTECTRICE
Cette protection, le service météorologique l'assure en donnant au pilote, quelques instants avant l'envol, une " fiche de prévision ". Vue d'ensemble du trajet établie en fonction type de l'appareil et de l'heure de départ fixée. Fiche composite indiquant la nature et l'importance des éléments qui jalonneront l'itinéraire, Cette fiche est une fiche de contrôle. C'est aussi une " fiche de mobilisation ". Elle mobilise, en effet, un nombre incroyable de concours, de collaborateurs. Pour l'établir, il faut plusieurs éléments intéressant la surface du globe. Il faut mobiliser ies observateurs
des quatre coins du monde pour savoir le temps qu'il fera a Haïti et aux Bermudes, à Oslo et aux Baléares.

UN MÉCANISME PARFAITEMENT RÉGLÉ...
Toutes les trois heures, à partir de 0 heure, les observateurs mesurent les éléments météorologiques.
En quelques minutes, ils enregistrent grâce aux appareils du parc, appareils modernes et électriques, toutes les précisions sur l'état général du ciel, la nébulosité. la visibilité dans tous les secteurs, les variations de pression au sol, l'humidité, la tension de vapeur, la température, l'intensité solaire.
Ces renseignements sont codifiés et transmis au service central (Alger-Bastide pour notre ville),
Le service central les diffuse indirectement à toutes les stations météorologiques du monde.
Maison-Blanche reçoit aussi les observations de ces stations.
Les télétypes fonctionnent sans arrêt. Les renseignements affluent. On ies transforme en symboles. (Il y a, pour les météorologues. quatre-vingt-dix-neuf temps possibles, chacun représenté par un symbole. Ce temps étant, pour eux, une association de divers phénomènes.) Ces symboles vont permettre aux cartographes d'établir 185 cartes synoptiques.
Mais le " prévisionniste " a aussi besoin de renseignements concernant lg temps dans l'espace - le théodolite (avec ballon-pilote) et le radio-sondage les lui donnent.
Opération coûteuse que l'on effectue, à Alger comme dans toutes les autres stations, deux fois par jour.
Opération étonnante quant àt l'altitude atteinte par le ballon-sonde : entre 20 et 30.000 mètres
Le ballon-sonde, en qui certains observateurs plus ou moins enclins au merveilleux, virent, à l'époque des soucoupes volantes, des émissaires de l'au-delà, précise en altitude la température, les variations de pression, l'humidité, la force et la direction des vents.

ANTICIPATION
Ce " prévisionniste " aéronautique, qui anticipe réellement sur un maximum de douze heures, possède alors les meilleurs éléments De l'analyse de ces données va résulter la qualité de la prévision,
Le " prévisionniste " détermine et localise les perturbations. Il étudie ieur déplacement et, par extrapolation, prévoit...
Prévisions aléatoires mais, en ce qui concerne l'aéronautique. le plus souvent exactes.
Si le temps permet le décollage on compose alors la fiche de protection. Elle est accompagnée de prévisions d'atterrissage : temps qu'il fera sur les aérodromes d'arrivée et de dégagement.
Le pilote peut alors composer sa ligne de vol.
Mais là ne s'arrête pas la tâche de la station. Toujours en contact avec la tour de contrôle, elle signale aux avions en vol tout changement brusque dans le temps.
Tout, ce dispositif évite, on le conçoit, bien des accidents. bien des catastrophes.
Il nécessite une vigilance constante, une attente soutenue, un travail de géant.
Et nous pensions, en quittant Maison-Blanche, que, tout compte fait, il valait mieux encore ne pas avoir " l'équipe " régulièrement chaque matin...