Les marchés dans la ville d'Alger
Alger construit les halles les plus modernes d'Afrique
"Alger-Revue", mai 1955
mise sur site le 12-12-2006

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281.290 t : tel est à l'heure actuelle le trafic annuel des Halles d'Alger.
750 t par jour et 315 kg par habitant et par an : telle est la consommation actuelle en fruits et légumes de l'agglomération algéroise - soit une consommation annuelle de 200.000 t.

Mais Alger est une ville en pleine croissance...

II faut penser que sa population qui atteint actuellement 585.000 habitants, est susceptible, au rythme où elle se développe, de doubler en 30 ans.

Pour 1.170.000 habitants, elle consommerait alors 1.300 t. de fruits et légumes par jour, soit 480.000 t. par an.

II faut donc d'ores et déjà prévoir un carreau qui permettrait ce trafic, à raison de 165 kg par m2, soit un carreau de 7.880 m2 (carreau actuel : 4.952).

En outre, un autre point important à résoudre est celui de la circulation.

L'étude des arrivées aux Halles, lesquelles s'effectuent de 3 h. à 6 h. du matin et en fin d'après-midi, montre que toute la circulation peut passer et a intérêt à passer par la route littorale.

Les véhicules approvisionnant les Halles de même que ceux par lesquels est réalisé l'approvisionnement des marchés doivent être canalisés sur les avenues les plus larges de manière à éviter les embouteillages en ville, à une heure où la circulation commence à être active. Ces avenues débouchent déjà ou doivent déboucher sur la route du littoral, il est donc hautement souhaitable que les Halles soient reliées à cette route.

Enfin le problème du stationnement revêt une importance primordiale..

Les études effectuées sur cette question ont amené le Bureau du Plan de la Ville d'Alger à estimer à 450 places, le parcage nécessaire ; avec un parking de cette importance les difficultés actuelles de stationnement autour des Hal-les, seront aplanies, ce qui permettra d'épargner une perte de temps considérable et d'activer le rythme des échanges à l'intérieur même du marché.
Telles sont les considérations essentielles qui ont guidé la Ville d'Alger dans sa détermination de construire de nouvelles Halles, à la mesure des besoins nouveaux et à venir de notre cité.

Plusieurs solutions se présentaient.

La Municipalité d'Alger les e soumises à l'étude de son Bureau du Plan, dans le but de faire apparaître leurs avantages et leurs inconvénients respectifs, et de ne retenir, en connaissance de cause, que celle qui répondrait en tous points à l'intérêt général.

Les solutions qui auraient abouti à transférer les Halles sur un autre terrain ont dû être rejetées:
Les terrains qui avaient été proposés à cette fin étaient les suivants :
- L'hydrobase sur le port. 20.400 m2.
- Un terre-plein à construire en face du Jardin d'Essai.
- Un terrain à Hussein-Dey. 25 Ha.

Des considérations visant la superficie nécessaire ont amené à éliminer le terrain de l'hydrobase.
Le problème de la possession du sol a amené d'autre part à rejeter la solution constituée par le terrain d'Hussein-Dey.
Enfin les délais d'exécution trop longs (2 ans de remblais, tassement) ont rendu impossible tout projet d'établissement des Halles devant le Jardin d'Essai.
En outre il est apparu souhaitable de protéger ce site contre un empiètement inopportun des terre-pleins.

Par ailleurs une étude des chiffres d'affaires a montré qu'un grand nombre de commerces auraient été touchés par un déplacement des Halles et qu'ils auraient dû déménager avec elles. On a pu estimer ainsi que 77 boutiques auraient dû être déplacées. II n'y avait pas certes d'impossibilités techniques à cela, mais une dépense supplémentaire d'environ 100 millions.

Pour ces différentes raisons, la Municipalité a été amenée à opter pour la solution qui consiste à conserver l'emplacement actuel, compte-tenu des améliorations et des agrandissements nécessaires : tel est l'objectif du Plan Courtot.

Le programme envisagé doit satisfaire à la consommation en fruits et légumes d'une ville de 800.000 habitants.

Son ampleur est donc largement à l'échelle des besoins actuels et à venir.

maquette des halles

LE PLAN COURTOT
(Maquette ci-dessus)

Le carreau sur un seul niveau occupe plus d'un hectare entièrement couvert en voûtes minces favorisant l'évacuation continue de l'air chaud.
Les ouvertures sont dépourvues de vitrages.
La surface utile des aires de vente est de 6.770 m2, permettant de traiter, (dans le seul carreau de l'ouest envisagé pour l'instant), près de 1.200 tonnes de marchandises à raison de 165 kilogs par mètre carré.

Plus tard un outre carreau situé à l'est permettra, s'il en est besoin, d'augmenter le trafic.

Les circulations intérieures, à trois voies, sont très largement prévues puisqu'elles pourront permettre, à raison d'un débit de 600 véhicules/heure, le chargement et le déchargement de 1.800 véhicules durant les 3 heures d'ouverture.

L'exécution des travaux s'effectuera de manière à n'entraver que le moins possible le fonctionnement des Halles actuelles et à réaliser ce projet de façon progressive.

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graphique, établi par l'Agence du Plan
graphique, établi par l'Agence du Plan

Ce graphique, établi par l'Agence du Plan, a permis d'établir une comparaison entre les
Halles actuelles d'Alger: les nouvelles Halles de Toulouse (prises à titre d'exemple car elles
représentent la surface souhaitable pour une agglomération de 800.000 habitants) ; les nouvelles Halles d'Alger (telles qu'elles sont prévues aux termes du Projet Courtot). A la lumière
de ces indications, il est apparu que, seules, les aires de stationnement prévues initialement
par le projet Courtot étaient insuffisantes. A la demande de l'Agence du Plan, cette question
a été revue et la surface du parking agrandie. L'architecte a prévu pour cela la constitution
d'un sol artificiel au-dessus d'une partie du dépôt des C.F.A. Cette question étant résolue,
le projet Courtot répond largement aux exigences d'une population de 800.000 habitants ;
il est par ailleurs extrêmement satisfaisant sur le plan architectural.

PARALLELEMENT à l'agrandissement des Halles, marché de gros, la Municipalité d'Alger poursuit une politique d'amélioration des marchés de détail.

Ceux-ci en effet ont été trop souvent négligés.

C'est ainsi que, pour la plus grande satisfaction des détaillants et des acheteurs, les marchés Barnave, Belcourt et Randon notamment, ont bénéficié d'aménagements importants.


Le marché Barnave est l'un des plus modernes et des plus animés d'Alger.

Par ailleurs le nouveau marché des Trembles a été inauguré le 2 avril. Il a été exécuté sur un plan établi par les services techniques de la Ville et doté d'un étal métallique identique à celui du marché Barnave. Dans le quartier des 7-Merveilles, des boutiques ont été installées sur le rond-point de la Place en remplacement des anciennes installations réellement trop sommaires.

Le marché des Trembles est d'une architecture légère et gaie.I
Le marché des Trembles est d'une architecture légère et gaie.Il s'élève néanmoins sur des fondations solides que rendait nécessaires le terrain de glaise mouvante. Les ménagères du quartier Parc de Galland-Laperlier ont désormais la possibilité de s'y approvisionner dans les meilleures conditions.

Enfin, depuis le début du mois d'avril, la cité de Diar-es-Saâda possède également son marché.
Des installations provisoires ont été déjà aménagées, mais le Service des Bâtiments communaux prépare des tables appropriées, qui seront mises très prochainement à la disposition des détaillants.Ce marché comprendra 15 étals destinés aux marchands de fruits et légumes et 4 tables à poissons. Les autres commerces (tels que boucherie, charcuterie, épicerie) doivent être abrités prochainement dans les magasins prévus à proximité du marché.