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Le musée Maréchal Franchet d'Espérey
Livret-Guide pour la visite du Musée
1941
sur site le 10-8-2007

Pour ceux que cela amuserait
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Si le Musée Maréchal Franchet d'Espérey vous intéresse, n'hésitez pas à vous faire inscrire comme membre adhérent ou bienfaiteur de la SOCIÉTÉ DES Amis du MUSÉE, placée sous la présidence d'honneur du Maréchal FRANCHET D'ESPÉREY,
des Gouverneurs généraux
BORDE,
CARDE,
LE BEAU
et Amiral ABRIAL

La cotisation de membre est fixée d 20 francs par an. Celle de rnemhre à vie ne comprend qu'un versement unique de 300 francs. On obtient le titre de membre bienfaiteur par un versement de 1.000 francs.

S'adresser au COMMANDANT CONSERVATEUR du Musée (Kasbah, Alger).pour la visite
du Musée Maréchal Franchet d'Espérey

Livret-Guide pour la visite du Musée

Nous devons un tribut de reconnaissance à tous ceux qui ont fait la grandeur et la prospérité de ce pays :

aux soldats qui lui ont donné l'ordre et la sécurité ;

aux colons qui l'ont fécondé ;

aux indigènes qui ont, ici et partout, noblement servi la cause française.


Cette pensée devait s'inscrire en tête de ee livret. Elle devrait flotter comme une oriflamme au fronton du Musée.
Elle contient tout le programme auquel le Musée s'est assujetti, afin d'être pleinement le Musée historique de l'Algérie,
Et cela explique que le Musée Maréchal Franchet d'Espérer ne ressemble aucun autre - qu'il n'ait pas une clientèle fragmentaire - mais qu'il exerce, au contraire, son action et son attirance sur tout le monde, sans connaître aucune catégorie d'indifférente..

***********

La visite du Musée, c'est celle de toute la Casbah.

Ne pénétrez pas dans les salles du Musée avant d'avoir examiné, der haut des remparts. le panorama de la rade et de la ville, l'ensemble de la Casbah militaire, et de vous être remis eu mémoire, de ce point d'observation, les parcelles d'histoire qui projetteront des clartés tout au long de votre visite.

Suivez exactement l'itinéraire ci-après, jalonné par ses points de stationnement :
r° Sur la terrasse regardant la ville, au delà des embrasures munies de leurs canons.
- Le vieil Alger, completement entouré de murailles, avait la forme d'un triangle dont la base était appuyée à la mer, et dont la Casbah marquait le sommet. On peut, d'ici, situer exactement l'ancienne enceinte, surtout sa face Sud marquée par les points suivants :
Boulevard Gambetta :
Marche de la Lyre ;
Théâtre Municipal ;
Square Aristide-Briand.

Vous voyez son vieux port, qci fut pendant trois siècles un nid de corsaires.

- La Casbah fut bâtie de 1516 à 1592. une simple muraille fut d'abord construite (c'est le rempart que vous occupez), pour isoler de la ville un bâtiment servant de magasin d'armes, de poudrière et d'arsenal. D'autres bâtiments furent ensuite élevés peu peu à l'intérieur, pour la garnison.

- La Casbah n'avait alors aucune communication avec l'extérieur : son unique porte, devant laquelle vous vous arrêterez tout à l'heure donnait sur la ville.

-Une moitié des batteries armant ses remparts était tournée vers la campagne. Mais l'autre partie, celle que vous occupez, était tournée contre la ville, afin de la réduire en cas de révolte.

-Au moment de la prise d'Alger, en 1830, sur la partie de l'enceinte qui se trouve à vos pieds, les maisons de la ville, rasées depuis, venaient jusqu'au rempart.

2. Sur la terrasse prolongeant le passage voûté, à l'une des dernières embrasures regardant la ville :
- Au pied de cette partie du rempart, une petite place, appelée place de la Cashah, dégageait cependant l'entrée de la forteresse (porte située à votre gauche).Cette place minuscule, appelée depuis 1830 place de la Victoire, est encore très exactement limitée, comme elle l'était autrefois, d'un côté, par le rempart; de l'autre, par l'église Sainte-Croix (qui était alors une mosquée) et par l'école voisine_

3. Sur cette même terrasse, vers son milieu, en faisant face à l'intérieur de 1a Casbah
- De ce point, les parties intéressantes du la Casbah sont nettement visibles. Les voici dans l'ordre à partir de la droite:
Le palais du Dey (Pavillon du coup d'éventail, salles du Trésor) et, en arrière de lui, le harem ou
quartier des femmes. C'est le pâté de bâtiments que vous apercevez au travers dos cinq grandes
arcades à jour ;

La vieille mosquée de la Casbah que signale son minaret à damiers noirs et blancs ;

La mosquée du Dey donc vous distinguez les coupoles (une grosse, quatre petites) et le minaret ;

Les batteries affectées à la défense extérieure, et qui sont naturellement désarmées ;

La poudrière, posée là comme une énorme tortue ;

La maison de réception des Deys, grand bâtiment servant actuellement de logement à des ménages
militaires.

La Casbah était, comme aujourd'hui, encombrée d'autres bâtiments: logements, écuries, ateliers, magasins, fours. bains.., noyés dans un vaste jardin,

4° A nouveau sur la ten+use année do canons. :lu delà des pièces, dans une des embrasures libres :
-La prise du fort l'Empereur ( Le Fort l'Empereur a été construit par le Dey Hassan après le désastre que subit l'armée de Charles Quint, en 1541, dans son expédition contre Alger, et sur l'emplacement même où Charles Quint avait établi sa tente. Le fort fut d'abord appelé Moulai Hassan Bordj, du nom de son fondateur, puis, Fort l'Empereur, en souvenir de la victoire remportée sur l'Empereur chrétien.)
, le 4 juillet 1830, par ies troupes françaises qui avaient débarqué le 14 juin à Sidi-Ferruch, amena le jour même la reddition d'Alger: la convention rédigée au Quartier Général du Genéral de Bourmont, dans une villa située à 1.500 mètres du Fort l'Empereur, en présence des envoyés du Dey, fut apportée à celui-ci dans son palais de la Casbah par l'interprète Biacevitz, et le Dey y apposa son cachet vers 7 heures du soir.

- Les troupes françaises firent leur entrée dans la ville le lendemain 5 juillet, par la porte Neuve. Cette porte, dont il ne subsiste aucun vestige et près de laquelle se trouvaient de nombreux cadavres décapités, était située au pied d'un bastion de l'enceinte de la ville, qui n'a pas encore disparu et au milieu duquel vous voyez émerger trois palmiers. C'est sur son emplacement que passe actuellement le tramway et que débouche une rue en escaliers, encore dénommée rue Porte-Neuve.

- Tandis que la plus grande partie des troupes allait occuper le front de mer, la ville et les positions extérieures, le Général de Bourmont, son Etat-Major et son escorte (précédés d'autres troupes qui occupèrent la Casbah et ses environs) venaient s'installer an palais du Dey.

- Cette entrée, qui devait être triomphale, manqua totalement de solennité, parce qu'il y eut, d'une part, confusion dans l'exécution des ordres, et parce que, d'autre part, aucune troupe, même à pied, ne pouvait progresser sans rompre toute formation dans les ruelles étroites. tortueuses et accidentées, qui conduisaient alors de la porte Neuve à la porte de la Casbah.

- La Casbah fut occupée par un bataillon du 6è de Ligne et une batterie "artillerie. Deux compagnies du Génie s'installèrent dans la mosquée qui devait devenir plus tard l'église Sainte-Croix. Un autre bataillon du 6è de Ligne bivouaqua sur la place de la Casbah.

-On trouva sur les remparts 50 canons et 12 mortiers. Plusieurs de ces pièces étaient aux armes de France. Le plus grand nombre étaient des pièces espagnoles. Elles furent, comme tout l'armement trouvé dans les autres forts et batteries d'Alger, expédiéesaux Invalides (" La Consulaire" pièce qui servit au supplice du P. Levacher, en 1683, et qui n'était d'ailleurs pas à la Casbah mais à l'armement du front de mer, est érigée en monument sur la place d'armes de Brest.). Les canons actuellement en batterie sur les remparts ne sont pas ceux qui s'y trouvaient en 1830; mais ce sont des pièces semblables et de meme époque, qui ont été installées en 1932, et qui proviennent des ports Marocains.

- Un plan daté du 3 octobre 1830, établi par le Service du Génie, et que vous trouverez exposé dans la Mosquée du Dey, donne en même temps que la physionomie de la Casbah à cette époque, la première répartition des officiers et des troupes dans les divers bâtiments. Vous trouverez également à la mosquée du Dey une aquarelle du peintre Joseph Bines (1329-1913) représentant la porte Neuve intra-mouros, avant sa démolition.

- Le Général en chef et son Etat-Major restèrent peu de temps à la Casbah. où ils se trouvaient très à l'étroit, et où ils ne jouissaient d'aucune commodité, Le 17 août 1830, jour où le drapeau tricolore fut arboré à la place du drapeau blanc, le Général annonçait à Paris qu'il allait la quitter.

Le Musée dispose actuellement de trois salles n'ayant (et ne pouvant avoir, en raison de leur destination primitive) aucun caractère commun :

L'une est belle, c'est l'ancienne mosquée du Dey. La seconde est l'ancienne poudrière turque. Elle a été à peine touchée par des réfections de détail.

La troisième, rez-de-chaussée (presque sous-sol) de la maison de réception des Deys, était à usage de Fondouk. Elle a conservé sa rusticité.

N'importe. Toutes trois se prêtent facilement, quoique de manières différentes, à leur utilisation actuelle.
II reste néanmoins qu'elles sont isolées l'une de l'autre, et même incluses dams deux enceintes séparées par une route,

Le jour viendra peut-être où le Musée pourra recevoir asile dans un corps de hàtiment unique, qui comprendrait à la fois le Palais puis la Mosquée du Dey, avec les appartements ou couloirs qui reliaient d'ailleurs autrefois ces deux édifices.

Pour la commodité du trajet, les trois salles actuelles sont visitées dans l'ordre inverse de celui qui vient d'être indiqué.

On a réparti entre elles, sans autre plan que les facilités d'exposition, des peintures, des portraits, des statuettes, des bustes, des panoplies, qui en constituent l'ossature.

Quelques-unes de ces œuvres ont été achetées par le Musée ou par la Société des Amis. D'autres proviennent du Musée des Beaux-Arts d'Alger, du Musée de Versailles, du Musée de l'Armée.

PEINTURES:
Entrée des Français à Alger (Flandrin).
Combat de Béni-Méred_
Prise de Zaatcha. (Girardet).
Napoléon III accorde la grâce des Flittas (Siméon Fort).
Marche de l'armée française sur Mascara (Siméon Fort).
Marche de l'armée française de Constantine à Alger (Siméon Fort).
La Smala d'Abdelkader (Siméon Fort).
Siège de Constantine (Siméon Fort).
Bataille d'lsly (Siméon Fort).
Bataille d'Isly (Baccuet).
Bataille d'lsly (Gonyn, d'après Gobaut).
Mort de Saint-Louis à Tunis (Gudin).
Le Colonel Daumas reçoit ta soumission de Mahieddine (Ginain).
En avant (Betsellère).
Prise de Bône (Horace Vernet).
Retour du duc d'Aumale après la prise de la Smala (Couverchell).
Prise du Chérif Si Mohammed ben Abdallah (Couverchell).
Bombardement d'Alger par la flotte française le 3 juillet 1830 (P. Jobert).
Arrivée à Alger du Maréchal Randon (Ernest Vacherot).
Le Colonel Rose, avec ses Turcos, enlève les positions des Béni-Raten (Général Rose).
Le Général Rose bat les Flittas â Dar ben Abdallah (Général Rose).
Mac Mahon et les zouaves â Malakoff (Alph. Aillaud).

PORTRAITS:
Abdelkader ben Mahieddlne (Tissier).
Abdelkader ben Mahieddlne (anonyme).
Duc des Cars (copie par Hambourg).
Consul Deval (copie par P. Jobert).
Duc d'Aumale, chef de Bataillon d'Infanterie Légère (copie par Hambourg, d'après Winterhalter).
Général Yusuf (Landelle).
Duc de Nemours (anonyme).
Général Mustapha ben Ismaïl (Lecomte).
Général Voirol (de Fraguier).
Général de Lamoricière (Louis Gallait).
Maréchal Pélissier (Couverchel).
Maréchal Clauzel (Billet).
Maréchal Canrobert (copie d'après Horace Vernet).
Capitaine de frégate de Maisonseul.
Général de Fontebride.

STATUETTES ET BUSTES:
Statuette bronze
Bugeaud (Dantan).
Sergent Blandan (Gautherin).
Mac Mahon (Crewk).

Buste bronze :
Bugeaud (Dumont).

Maquette plâtre
Monument Damrémont à Constantine.
Statue du Maréchal Clauzel (Johanny Durand).

Buste marbre: Louis Philippe.
- Napoléon III
.
Buste terre cuite
Maréchal Franchet d'Espérey (M. Fould-Stern).

Buste plâtre:
Maréchaux Bugeaud.
-Clauzel.
-Pélissier.
-Valée (Dantan).
- Randon.
- de Mac Mahon.

Généraux Morris.
- Savary duc de Rovigo.
- Damrémont. Cavaignac.
Chanzy.
de Sonia.

Docteurs Antonini.
- Baudens.
- Maillot.

PANOPLIES:
In Ghar - 1900
Colonnes du H` Guir - 1908
Adrar
Territoires des Oasis
diverses.

5° A la nouvelle salle :
Il est probable qu'au moment de la prise d'Alger, cette salle servait de fondouk à l'usage des visiteurs de marque hébergés dans le corps de bâtiment dont elle constitue le soutènement.

Dès notre arrivée, elle fut affectée à l'artillerie (écurie, selleries, magasins).

Elle fut ensuite compartimentée à la demande des besoins, pour servir de dépôt à des matériaux de toutes sortes. Elle a été affectée au Musée en juin 1936, et occupée à la fin de la même année, après avoir été dégagée de ses nombreuses cloisons et remise sommairement en état.

Sur ses murs se développe la seconde partie du panneau historique (de la prise de la Smala à nos jours) dans lequel chacun des événements intéressant l'Algérie ou les troupes d'Afrique est évoqué à sa date par quelque souvenir ou document ( La première partie: du débarquement des troupes françaises jusqu'à la prise de la smala se trouve à la Mosquée du Dey.).

Chevauchant ce panneau, l'encadrant ou constituant des coupures, voici:
- les portraits (photographies) del Gouverneurs généraux ;
- ceux des Gouverneurs par Intérim ;
- ceux des Généraux ayant commandé le 19è Corps d'Armée ;
- une suite de lithographies en couleurs de V. Adam: Costumes militaires 1832 ;
- des croquis algériens par Armand Dumaresq
- une série de tableaux historiques du Lieutenant-Colonel Titeux ;
- des décorations fantaisistes nord-africaines ;
- des pages d'album du général Journée (alors sous-lieutenant) intéressant en grande partie la Kabylie, 1871:
- des selles (arabes, touareg, marocaines, mexicaine, japonaise) ;
- le fanion du Général de Galliffet ;
- des souvenirs du Général Levé ;
- du Marquis de Morès ;
- des vues du vieil Alger, du vieil Oran, du vieux Constantine.

Enfin, à défaut d'une exposition des tentes complètes, exposition tout à fait impossible faute d'espace, la présentation en draperies de certaines parties de tentes d'une très grande valeur historique :
- d'abord quelques débris de l'Afrag, immense tente du fils du Sultan du Maroc, prise à Isly
- deux tentes turques (offertes à Louis XIV par le Sultan du Maroc) ;
- la tente du Bey Ahmed de Constantine ;
- la tente du Maréchal Bugeaud, provenant du butin fait à la bataille d'Isly.
Quelques anciennes tenues de modèles disparus: Officier de place, médecin, administrateur.

6° A la poudrière :
- La poudrière est peut-être le plus ancien des bâtiments de la Casbah. Mais les Koulouglis la firent sauter en 1629. sous le Dey Huseeln Khodja, et elle dut être reconstruite en 1638.

- En 1830, les voutes de la poudrière avaient été mises à l'épreuve des bombes par une double couche de terre et de balles de laine. Cette protection n'eut pas à servir, puisqu'Alger capitula sans avoir été attaquée.
- En 1930, la poudrière servait de magasin d'habillement.
- Les aménagements qu'elle a subis depuis la prise d'Alger ont laissé intacte sa disposition générale : elle comprend, comme à l'origine de se conétruction, une nef centrale soutenue par six gros piliers, et des stalles de pourtour.
- Vous visiterez successivement la nef centrale et les stalles de pourtour :

-----------a) La nef centrale. - En son centre a été placée une belle maquette (E, Gaudissart) du monument élevé à Sidi-Ferruch en 1930 pour le centenaire du débarquement du corps expéditionnaire. Elle est occupée par les troupes indigènes, Tirailleurs et Spahis. Sur les mannequins qui les représentent, vous pourrez suivre les changements apportés successivement à leurs uniformes, et constater que jusqu'à la grande guerre, où apparut la tenue kaki, ces changements ont été de peu d'importance, au moins pour la troupe.
Lors des fêtes du Centenaire, c'est-à-dire à la création du Musée, les vitrines et les murs de cette nef étaient amplement garnies d'armes d'honneur remises aux chefs indigènes par les généraux de la conquête.
Beaucoup parmi ces armes ont été reprises peu à peu par les intéressée. Des papiers les ont remplacées. Mais des vides sont restés, où d'autres noms, des noms français, sont venus s'inscrire ; de sorte que cette nef centrale n'est plus exclusivement réservée, comme on l'avait voulu, aux grandes familles indigènes dont les membres servirent avec fidélité la cause française.

Celles qui s'y trouvent actuellement les mieux représentées sont :
les Ben Gana de Biskra ;
les Oulad Sidi Cheikh de Géryville ;
les Ben Ali Chérit d'Akbou ;
la Zaouia de Kenatsa ;
les Ben Lahrache de Djelfa ;
les Ouled Mebkhout et les Oulad Bou Feldja de Méchéria ;
les Ben el Hadj Djelloul de Zemmora
les Ben Turqui de Chellala
les Bou Maiza de Bône
les Bouthiba du Chélif( ;
la Zaouia d'Ain Mandi.

Leurs souvenirs voisinent avec ceux :
du Maréchal Pétain
du Maréchal Franchet d'Espérey
du Maréchal Pélissier;
du Maréchal Lyautey;
du Maréchal Randon
du Général de Lamoricière ;
du Général Chanzy
du Général Journée
du Général Laperrine ;
du Général de Sonis
du Général du Jonchay
du Général Alix ;
du Général Fontebride ;
du Général Quicandon;
du Commandant Lamy;
des Colonels Pein :
du R.P. de Foucault
du Capitaine Ardaillon
et d'autres.

Enfin, il faut signaler, comme étant dignes d'attention :
-La vitrine de l'ambulance Pouzin, la première infirmerie indigène installée Boufarik en 1834
-Une série de magnifiques gouaches de Gobant : faites d'armes des débuts de la conquête ;
-Des aquarelles du général Dinaux : vues du Hoggar et Touaregs ;
-Deux eaux-fortes de Beaufrère, ancien pensionnaire de la Villa Abd-el-Tif : femmes arabes et danseuses Ouled Naïl;
-Des croquis de types marocains, du colonel Bernard;
- Des aquarelles (vues sahariennes) du commandant Cauvet ;
-Quelques maquettes de monuments commémoratifs, commencement d'une collection dans laquelle le Territoire d'Ain-Séfra-Colomb est seul représenté pour le moment, mais qui englobera peu à peu toutes les autres régions d'Algérie;
-Un fanion que le Général Laperrine destinait à l'Aménokal Moussa ag Amastane ;

-----------b) La stalle n°1. - -Une image fidèle des résultats d'une des reconnaissances pacifiques qui furent dès longtemps et jusqu'à nos jours la tache quotidienne et silencieuse des troupes d'Afrique : Reconnaissance du général Flogny en 1877 dans le Sud oranais, levé d'itinéraire, photographies, plans de nombreux Ksour.

-----------c) La stalle n° 2. - Souvenirs des généraux Morris, père et fils. Cette stalle, dont on ne peut pas détailler le contenu, mérite une attention toute spéciale. Le général Louis-Michel Morris (le père) se distingua à la prise de la Smala, à la bataille d'1sly. Il conduisit plus tard la Cavalerie d'Afrique au siège de Rome en 1849, puis en Crimée en 1854 et la Cavalerie de la Garde Impériale en Italie en 1859.

- Parmi les nombreux souvenirs: une paire de pistolets, avec lesquels il tua de sa main un chef de la garde noire du Sultan du Maroc. à la bataille d'Isly

- les éperons et le poignard de ce chef ;
-Les sabots des chevaux que le Général montait à la Smala et à Isly.

-----------
d) La stalle n° 3. - Un complément de souvenirs des généraux Morris.
- Souvenirs du général Cavaignac qui, après de nombreuses campagnes en Afrique, devint en 1845 chef du pouvoir exécutif.

-Souvenirs du général Legrand, qui fut tué à Rezonville; en 1870, et qui avait été un camarade de combat du général Louis-Michel Morris à la prise. dela Smala et à Isly. A signaler, à titre de curiosité, une petite galette, bien conservée, rapportée de la Smala.

- Sur le panneau du fond de cette salle sont exposés deux équipements Touaregs ramassés sur le lieu du combat de Tit (Hoggar) livré en 1902 par le lieu-tenant Cottenest.

-----------
e) La stalle n° 4 - Stalle affectée aux Zouaves. Leurs tenues successives jusqu'à la grande guerre --quelques images d'Epinal -- des lithographies humoristiques en couleurs : les troupiers en Afrique et moeurs algériennes par Cham.

- D'autres lithographies en couleur : les troupes d'Abdelkader (Ginain) - puis nos troupiers en Orient (Ch. Vernier) - en Italie (Cham).

- Des aquarelles Boisselier, donnant l'évolution des tenues à l'arrière du Iront pendant la grande guerre.

- Des souvenirs du général Hervé.

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f) La stalle 5. - Affectée à la Légion et aux Chasseurs d'Orléans, ancêtres des actuels chasseurs à pied.

- Plans en relief de la région et du marabout de Sidi-Brahim, où les Chasseurs d'Orléans s'illustrèrent en septembre 1845 par leur magnifique héroïsme. L'anniversaire de ce fait d'armes est encore actuellement la fête de tous les bataillons de chasseurs.

Une série de lithographies en couleurs : troupes étrangères au service de la France. -- Dix belles aquarelles (Bénigni) tête de colonne de la Légion Étrangère en 1931, lors des fêtes du Centenaire de la Légion à Sidi-Bel-Abbés en 1931.

-----------
g) La stalle n° 6. Affectée aux Chasseurs d'Afrique. Leurs tenues successives - nombreuses reproductions photographiques de portraits caricaturés (aquarelles) d'officiers ayant appartenu au ler Régiment de Chasseurs d'Afrique à Blida, de 1850 à 1870 (Capitaine Girardin). Les originaux se trouvent à la salle d'honneur du Pc Régiment de Chasseurs d'Afrique à Rabat.

- Souvenirs du général de Piepape (Madagascar; Maroc, Dardanelles, Palestine, Syrie), ancien commanfiant de la Cavalerie d'Algérie.

-----------h) La stalle n°7.- Stalle affectée à la Colonisation. et dont l'organisation actuelle est encore embryonnaire. -- Cartes et plans rappelant les premiers efforts de la Colonisation officielle après 1830, et les conditions d'existence des premiers colons.

- Plus particulièrement les premiers essais d'établissement français en Afrique du Nord au Bastion de France, près de La Calle, dès 1560. Evocation de la grande figure du Corse Sanson Napollon. qui en devint le premier gouverneur loyal en 1631.

Aux quelques photographies des ruines du Bastion de France, doivent s'ajouter:
-D'autres documents (plan des constructions, traité de Sanson Napollon avec Richelieu) ;
-Une reproduction à petite échelle du pavillon royal qui flottait sur l'établissement
- Un plan en relief.

-- Dans cette même stalle se trouvent actuellement des peintures, aquarelles et photographies d'art et une vitrine réservée au Maréchal Pélissier.

-----------
i) La stalle n°8. - Figurines d'étain : types militaires et indigènes de la conquête.
- Autres figurines : reproduction en miniature (Varloud) du défilé des troupes reconstituées pour les fêtes du Centenaire en 1930 dans un diorama du peintre Vincent.
- Types militaires 1850-1870 (Lalaisse) et types militaires 1886-1887 (Detaille).

Dans l'une des vitrines, un très beau carnet de croquis de Lalaisse que les visiteurs peuvent demander à feuilleter.

-----------j) La stalle n° 9. - Aspect de quelques localités d'Algérie vers 1840.

7° A la parte de l'église Sainte-Croix :

-L'église Sainte-Croix occupe les emplacements de deux bâtiments anciens : une mosquée dite Mosquée des gens de l'extérieur, construite en 1817-1818 sur l'emplacement d'une mosquée plus ancienne. Elle avait deux portes, et au-dessus de chacune d'elles une inscription rappelant la date de sa construction. La seconde porte se trouve exactement à l'opposé de celle que vous avez devant vous. On découvre son emplacement en contournant l'église. On reconnaît alors son seuil de marbre, et juste an-dessus de son arceau l'encastrement de l'inscription qui s'y trouvait, et qui fut transportée au musée des Antiquités.

L'autre bâtiment était le tribunal de l'Agha. Il a sa façade sur la route, elle est ornée de courtes colonnes torses. Le mur de séparation fut abattu an début de l'occupation française et les deux locaux ainsi réunis furent utilisés pour le casernement des troupes. Ils furent affectés au culte catholique le 3 avril 1839. Si vous pénétrez à l'intérieur de l'église, vous aurez une juste notion de ce qu'étaient les deux bâtiments.

- Le P. Gervasco, trinitaire espagnol. qui vécut à Alger sous les Turcs, rapporte que les esclaves chrétiens condamnés à mort étaient pendus aux arbres qui ee trouvaient sur la place de la Casbah. Pour cette raison, le bois de ces arbres aurait été employé à fabriquer des croix, qui seraient maintenant dispersées, mais dont une, d'assez grande dimension, serait celle qui se trouve actuellement dans l'église Sainte-Croix, bas-côté de gauche, et qui est en bois de figuier.

8° Devant la porte de la Casbah :
- La porte de la Casbah est dans son état primitif, sauf que son encadrement a été colorié au début de l'année 1938 par les soins du 9è Zouaves. C'était autrefois, on l'a déjà dit, l'unique ouverture de l'en-ceinte : l'éventrement de la route actuelle, avec ses deux percées, a été effectuée en 1842.

La porte avait autrefois trois auvents. Les deux qui subsistent, et qui tombaient en ruines en 1872, ont été rétablis à cette époque.

- L'inscription qui se trouve au-dessus de la porte (et dont la traduction se trouve sous le porche) donne la date d'achèvement de la Casbah, an 1000 de l'Hégire, soit 1591-1592 de l'ère chrétienne.

- L'inscription qui se trouve sous l'auvent de droite est une Inscription rapportée on ne sait pourquoi, et qui provient d'une ancienne fabrique de poudre construite en bordure de la mer par un ancien Consul de Suède, Schultz, ancien officier d'artillerie, et qui fut achevée en 1814-1815. Elle est devenue la caserne actuelle de la Salpêtrière, occupée par la 19e Section d'Infirmiers.

- Sur la terrasse qui domine la porte, se trouvait autrefois une balustrade en bois, avec le mât de pavillon de la forteresse. C'est du haut de cette terrasse que le Dey Hussein assista le 30 mai 1830 au défilé de la flotte française. On sait qu'elle s'était présentée à cette date devant Alger, mais qu'elle dut, en raison du mauvais temps, retourner aux Baléares en passant près du Cap Matifou, pour ne revenir que le 13 juin 1830.

- Une chaîne en forme d'ancre soustend l'arc de la voûte, On ne peut l'atteindre qu'en faisant un bond. On dit que toute personne fuyant un danger n'avait qu'à saisir cette chaîne et l'agiter en criant: « Justice de Dieu » pour être placée sous la protection des Janissaires ; et on ajoute que d'autres casernes étalent munies de la même chaîne et offraient le même droit d'asile. Mais on dit aussi que les portes de toutes les casernes turques, étaient munies de chaînes semblables, et que celles-ci servaient simplement à régler les entrées et les sorties des animaux toujours très nombreux dans les casernes : les chaînes étaient levées le matin pour le libre va-et-vient. Elles étalent baissées et fermées au cadenas à l'heure de lacer, à laquelle tous les animaux devaient être rentrés (Ravenet).

9° Sous le porche:
- Beaucoup de carreaux de faïence qui couvraient les bas-côtés du porche ont été détruits et remplacés, soit par des faïences modernes, soit même par du plâtre peint.

- Des témoins encore vivants en 1938 (Youcef ben Hafaf) disent qu'ils ont vu la voûte et le fond du porche simplement badigeonnés à la chaux, avec une seule Inscription en arabe, réglementant les entrées. Des peintures décoratives y furent faites une première fois en 1887-1888. Elles furent refaites en 1909, puis au début de 1938.

- Au fond du porche se trouvait une fontaine, qui fut transportée dans une des cours du Cercle Militaire. D'après quelques auteurs, ce serait sur le rebord de cette fontaine qu'aurait été décapité en 1830 l'Interprète Garoué, attaché â l'État-Major du corps expéditionnaire, D'après d'autres, cette décapitation aurait eu lieu dans la cour du palais du Dey, sur la fontaine qui s'y trouvait, et qui a disparu. L'interprète Garoaé, Syrien de naissance, s'était rendu le 17 juin 1830 dans les lignes ennemies, convaincu qu'il parviendrait à amener les contingents Arabes à abandonner les forces Turques. Conduit devant le Dey, il fut condamné a mort et exécuté. Sa tête fut exposée à la porte de la Casbah.

- Dans la paroi de droite du porche se trouve une petite niche munie d'une porte. A l'entrée des troupe, françaises dans la Casbah le 5 juillet 1830, cette niche était pleine de tétes coupées, empilées les unes sur les autres,

10°A la sortie du porche :
- A ce carrefour, deux voies d'accès: l'une droit devant vous, à ciel ouvert, conduit aux batteries qui armaient la porte de la Casbah. Elle laisse,à droite, le palais du Dey â gauche, une galerie à colonnes et la vieille mosquée de la Casbah. En supprimant par la pensée les ouvertures visiblement pratiquées par nous dans le mur du palais du Dey, vous vous représenterez facilement la physionomie que ce passage avait autrefois.

- L'autre vole d'accès, perpendiculaire à la première, commence par un passage voûté. Elle conduisait (puisque la route actuelle d'El-Biar n'existait pas) â la poudrière et aux batteries tournées vers la ville, sur lesquelles vous avez stationné tout à l'heure. Ceci explique que le portail limitant la partie voûtée de cette seconde voie n'ait pas ces sculptures tournées vers la route traversant actuellement la Casbah.

11° A la porte du palais du Dey :
- L'encadrement de la porte, comme celui de la porte de la Casbah, a été colorié au début de l'année 1938 par les coins du 9` Zouave .

- Au-dessus de cette porte se trouve une inscription. Elle ne porte pas de date. Mais il résulte de son texte, déchiffré, qu'elle fut rédigée de 1003 à 1008 de l'Hégire, soit entre les années 1596 et 1599 de l'ère chrétienne, époque de l'achèvement de l'édifice.

- Mais cet édifice n'avait pas été bàti à l'usage des Dèys.Jusqu'en 1817, ceux-ci résidaient au palais de la Djenina. Celui-ci se trouvait sur la place du Gouvernement, et y avait un façade. Incendié en 1845, il ne fut définitivement détruit qu'en 1856.

- C'est en 1817 que l'avant-dernier Dey d'Alger, Ali ben Ahmed, communément appelé Ali Khodja, craignant de périr victime d'un complot de ses janissaires, quitta secrètement le palais de la Djenina en emportant le trésor de la Régence, et vint s'enfermer dans la Casbah avec une garde spéciale composée de nègres et de Kabyles Zouaoua. Il n'en sortit qu'à sa mort.

- Son successeur, le dernier Dey, Hussein, n'en était sorti que deux fois, lors de la capitulation d'Alger, avant son départ pour Naples. Après avoir résidé quelque temps à Naples, le Dey Hussein alla habiter Livourne. De là il vint à Paris, puis se rendit à Alexandrie. où il mourut en 1838.

12° Dans la cour du palais du Dey :
- Le palais du Dey n'a pas été trop défiguré par notre occupation.

- La cour était entièrement dallée de marbre. Au fond, à droite, se trouvait une fontaine de marbre à deux étages, en forme de coupe, et, à gauche, un énorme citronnier, C'est peut-être dans cette cour que l'interprète Garoué, dont il a été parlé tout à l'heure, tut décapité.

- La galerie à double rangée de colonnes, que vousavez devant vous, était la salle du Divan, où le Dey donnait audience et reniait la justice. Les murs étaient garnis de carreaux de faïence, de glaces et de pendules ; et la salle, de tapis et de banquettes. C'est peut-être là (Merle 1831), et non, comme la tradition l'indique, dans le tout petit pavillon en bois qui se trouve comme une chaise porteur sur la galerie du second étage, que le Consul de France, Deval, reçut,en 1827, le coup de chasse-mouches qui devait amener l'expédition d'Alger.

-La percée située dans l'angle gauche de cette salle du Divan, et qui donne accès à l'extérieur de la Casbah, a été pratiquée par nous dès notre occupation de la Casbah, en 1830,

- Les trois portes actuellement murées, dont les encadrements de marbre subsistent, donnaient accès aux caves du trésor, dans lesquelles furent trouvée, tant en monnaies diverses qu'en lingots, un peu plus de 49 millions.

- Le reste du rez-de-chaussée était occupé par des magasins.

- Les galeries du premier étage. sauf celle du fond, qui laissait apparaître un mur plein, donnaient accès à des logements de dignitaires et d'offleiers.

- Les appartements du Dey (cinq pièces) étaient situés au deuxième étage. Ils communiquaient, d'un côté avec les batteries tournées vers la ville, de l'autre avec le harem ; puis, par un long couloir qu'il y aurait intérêt à rétablir, avec la mosquée du Dey, Un escalier donnait, en outre, accès à la terrasse qui sur-montait la porte d'entrée de la Casbah.

- Le harem, situé au-dessus des caves du Trésor, n'avait point d'ouvertures sur la cour du palais du Dey, sauf quelques meurtrières haut placées. Il recevait le jour par une cour intérieure dont le sol était à la hauteur du premier étage du priais. Il est actuellement affecté à des ménages militaires.

- Le 5 juillet 1830, le colonel de Barthillat, commandant le quartier général, vint aviser le Dey que les troupes françaises se dirigeaient vers la ville, en exécution de la convention signé la veille, et qu'il venait s'entendre avec lui pour l'établissement du quartier général dans la Casbah, dont une moitié serait laissée à sa disposition jusqu'au lendemain matin. II y eut alors, chez le Dey, un moment de stupéfaction..Après une tentative inutile d'atermoiement, il se résolut à prendre la fuite avec ses femmes et ses serviteurs les plus fidèles, pour se retirer dans un palais qu'il possédait en ville, en faisant emporter ce qu'il avait de plus précieux. II s'ensuivit pendant quelque temps un grand désordre et des scènes de pillage. L'arrivée de nos troupes, elles-mêmes désunies pour les raisons données précédemment, eut pour premier effet d'augmenter la confusion. L'ordre ne se rétablit que peu à peu.

- Le jour même, après avoir pris possession du palais et s'être installé dans les appartements du Dey, le général de Bourmont fit célébrer un " Te Deum " dans la cour.

- On trouva, dans une pièce voisine des appartements du Dey, une grande quantité d'armes de luxe. Elles furent, par ordre du général en chef, distribuées aux officiers généraux et supérieurs.

13°Devant la mosquée du Dey, entre les deux escaliers d'accès :
- On accédait à la mosquée du Dey par deux escaliers dont les portes à auvent sont munies tontes deux d'une inscription rappelant que la mosquée a été construite par le Dey Hussein, en 1818-1819.

- Les soubassements des deux escaliers sont ornés de carreaux de faïence. Dans l'escalier de droite, une porte donnait accès aux appartements de l'Imam (maintenant logement militaire).

- Immédiatement à droite de cet escalier ee trouve, de plein pied, l'entrée d'une galerie assez étroite et a tracé irrégulier, qui aboutit sur la face Nord du mur d'enceinte, à une fausse porte, murée par une maçonnerie très ancienne (comme toute la galerie) et de faible épaisseur. Cette galerie, ménagée vraisemblablement à l'époque même de la conetructldn de la Casbah, devait constituer une issue passible et secrète. Juste devant son débouché en chicane, elle présente un portillon dont les montants sont formés par deux stèles incrustées dans la maçonnerie, et dont la présence en cet endroit reste inexpliquée. Des caractères y sont gravés, qui ont examinés par M. St. Gsell, qui les croit hébraïques, mais dont il n'a pas donné la traduction (M. Havenet). Cette galerie ne peut être actuellement visitée.

18° A la mosquée du Dey:
- Vous remarquerez l'élégance de cette salle carrée, ornée, tout autour, d'un rang de colonnes en marbre supportant un dôme octogonal. Deux de ses portes correspondent aux escaliers y donnant accès de l'extérieur. Une Iroish'me porte permet de monter au minaret. Une quatrième perte. actuellement murée pur une paroi percée d'une lucarne, s'ouvrait, au fond et à gauche sur une galerie. C'est à cette porte qu'aboutissait le couloir permettant au Dey de se rendre directement de ses appartements à la mosquée pour la prière du vendredi.

- En 1830, la mosquée fut affectée au caserne-ment des troupes (ce turent d'abord des artilleurs). Elle garda cette destination pendant très longtemps. Un peu avant 1914, elle devint magasin d'habillement. Après la grande guerre et jusqu'en 1930 elle était salle de spectacle des zouaves. La création du musée lui a valu une affectation plus digne de son passé.

- La mosquée du Dey abrite les souvenirs du Maréchal Bugeaud.
Leur attribution au Musée est due, pour d'une part, à la générosité du Gouverneur Général qui consentit aux achats nécessaires; pour une autre part, à l'attention bienveillante des héritiers de Mlle Feray Bugeaud d'Isly, la dernière descendante directe du Maréchal, décédée en 1936.

Ces souvenirs occupent le tiers de la surface murale de la mosquée.

On y trouvera : l'habit du Maréchal, son sabre, sa canne, sa casquette légendaire, une reproduction de sa casquette de grande tenue, dont l'original se trouve au Musée de l'Armée. sa table de travail comme Gouverneur Général;

une statuette bronze (Dumont), un buste bronze (Dantan), un panneau bronze: le soldat-laboureur, un médailler contenant ses principales décorations, sas cachets officiels et de famille;

des portraits de famille, nu service à thé;

les actes de baptême et de décès du Maréchal, les lettre et ordonnance l'élevant à la dignité de Maréchal et lui conférant le titre de duc d'Isly:

- des lettres autographes du roi Louis-Philippe, du duc d'Aumale, du prince Louis Napoléon (Napoléon
III), de Thiers, et, parmi d'autres, la lettre que Bugeaud écrivit à la Maréchale le soir même de la bataille d'Isly (La tente que le Maréchal reçut comme part de prises après Isly, et dont il se servit par la suite dans ses expéditions, n'est montée qu' accidentellement, Elle n'est généralement pas exposée faute de place. Vous en avez vu des éléments en visitant la nouvelle salle.).

- Le reste de la surface murale non occupée par les souvenirs Bugeaud, constitue la première partie du panneau historique dont vous avez vu la suite dans la nouvelle salle. Depuis les divers incidents qui ont précédé l'expédition d'Alger jusqu'à la prise de la Smala, chacun des événements importants de la conquéte y figure, si c'est possible. La prise de Constantine y tient une grande place.

- Tout le pourtour de la salle, au-dessus des souvenirs ainsi exposés, est bordé en cordon ininterrompu, par soixante-cinq aquarelles de Rousselot, placées côte à côte, représentant les anciennes tenues du Corps expéditionnaire de 1830 et des troupes créées en Afrique (Ces aquarelles ont été reproduites en cartes postales, qui sont vendues au bénéfice àu Musée).

- Au centre de la mosquée, des mannequins représentent les diverses formations du corps expéditionnaire de 1830.

- Dans ses vitrines, les objets les plus dignes d'intéret sont:
les décorations du colonel Boutin, colonel du Génie dont les plans dressés en 1808, au milieu de difficultés inouïes, alors qu'il était capitaine, furent d'une unité sans égale pour ceux qui conçurent l'expédition de 1830, aussi bien que pour les troupes chargées de l'exécution;

l a Croix d'honneur du matelot Beunon, un des trois marins qui plantèrent le premier drapeau français sur la tour aujourd'hui détruite de Sidi-Ferrueh (Torre Chica);

le sabre et le couvert de campagne du dur d'Aumale
-
la hampe du fanion d'Abdelkader;
un album africain 1831, par Vaccari;
des empreintes cire du cachet dur Consul Deval;
des souvenirs du commandant Canvet et du capitaine Le Chatelier;
les clefs de la ville d'Alger;
les outils qui servirent à l'Impératrice Eugénie pour la pose de la première pierre du boulevard de !'Impératrice. appelé maintenant boulevard Maréchal-Pétain. Ils ont servi, depuis, à d'autres cérémonies analogues; en dernier lieu, le 23 février 1938, à la pose de la première pierre de la nouvelle Gare Maritime, par le Gouvernenu Général Le Beau;
un coran et commentaires de Sidi Khélil, rapportés de Tombouctou lors de l'occupation de la ville;
un coran recueilli dans les ruines du Ksar Cheraiaà Tabelbala après son bombardement.
Enfin, la maquette représentant Alger en 1830, par le peintre Vincent et nue série d'aquarelles, gouaches, etc., etc., des vieilles rues, portes, patios du vieil Alger.

VOTRE VISITE SERA TERMINEE LA

Vous pourrez la renouveler; et si elle vous a intéressé, y convier vos amis.
Le Musée se modifie et s'enrichit tous les jours, par ses moyens propres et par ceux de la Société des Amia que préside le batonnier Ray.
Mais les personnes qui se découvrent avec lui des liens de sympathie, et qui lui abandonnent quelquefois de précieux souvenirs, avec la conviction d'accomplir une bonne action, sont aussi de plus en plus nombreux
Ainsi le Musée est assuré d'évoquer de mieux en mieux un passé réconfortant pour tous; des exemples de foi robuste, d'ardente volonté de travail patient et continu, toutes choses sur lesquelles les hommes de tous les temps, s'ils gardent souci de l'avenir, auront toujours raison de venir méditer en passant.
Avril 1941
Voir, pages suivantes, les commerçants algérois membres de la Société des Amis du Musée Franehet d'Esperey:

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