Alger : Les transports maritimes
GOUVERNEUR GENERAL GUEYDON
Cie Générale transatlantique : lire

https://www.marine-marchande.net/Perchoc/Perchoc-16/16-Perchoc.htm
GOUVERNEUR GENERAL DE GUEYDON
FRA/1922/4513/115,5
Paquebot
Lancé à Port de Bouc
1922 – GOUVERNEUR GENERAL DE GUEYDON (Fra) – Compagnie Générale Transatlantique.
06/01/1942 – Il assiste le paquebot LAMORICIERE en perdition en Méditerranée. Il parvient à secourir 55 rescapés mais doit quitter les lieux à court de charbon.
08/12/1942 – Il est saisi par les Allemands.
1943 – Il est confié aux Italiens.
05/1943 – Il est sabordé à Bizerte au départ des troupes allemandes.

mise sur site : mai 2019
3.- GOUVER
NEUR GENERAL GUEYDON
Afrique du nord illustrée du 6-1-1921 - Transmis par Francis Rambert
déc.2020

300 Ko
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GOUVERNEUR GENERAL GUEYDON

GOUVERNEUR GENERAL GUEYDON

*** La qualité médiocre des photos de cette page est celle de la revue. Nous sommes ici en 1921. Amélioration notable plus tard, dans les revues à venir. " Algeria " en particulier.
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TEXTE COMPLET SOUS L'IMAGE.
GOUVERNEUR GENERAL GUEYDON
LE PAQUEBOT GOUVERNEUR-GÉNÉRAL-DE-GUEYDON

Vendredi, à quinze heures 45, le nouveau paquebot Gouverneur-Général-de-Gueydon franchissait la passe, effectuant, comme l'Eugène-Péreire ou le Charles-Roux, qu'il remplace sur la ligne, la traversée Marseille-Alger en vingt sept heures 3/4.

Cette nouvelle unité appartient à la série des Gouverneurs, qui, depuis leur mise en service, ont été durement éprouvés.

Le Tirman vient à peine d'être retiré - et dans quel état ! - de sa périlleuse position " au plein " devant Port-Vendres : le Chanzy a abordé un vapeur grec en sortant de Marseille et faussé son étrave : quant au Grévy, il fit sur les blocs de la jetée Nord, un séjour d'une demi-journée au grand dam des autorités et des passagers.

Après cette trilogie mélo-dramatique, considérons le mauvais sort comme conjuré et soyons persuadés que la nouvelle flotte voguera désormais sur les flots méditerranéens dans des conditions idéales de rapidité et de tranquillité.

A l'occasion de la venue dans notre port du nouveau paquebot, il n'est pas sans intérêt d'évoquer la silhouette caractéristique et originale du comte Louis Henry de Gueydon dont il porte le nom.

Ce marin fut un brave dans toute l'acception du terme ; de convictions très conservatrices, son action n'allait pas sans un certain sectarisme : elle devait rencontrer surtout en Algérie, au lendemain de la proclamation de la République, auprès des déportés de 1851 et de leurs descendants, une résistance acharnée.

Né en 1809, enseigne de vaisseau en 1830, il se distingue à l'affaire de Saint-Jean d'Ulloa et y gagne le grade de capitaine de corvette. Après une campagne aux Antilles, il est capitaine de vaisseau en 1847 et contre-amiral en 1854 - à 45 ans. A ce moment, la Marine, on le voit, ne souffrait pas d'une crise de l'avancement. Il quitte alors le gouvernement de la Martinique et prend le commandement des forces navales françaises des Antilles et du golfe du Mexique. Il passe par divers postes de confiance et après avoir, en 1861, été élevé au grade de vice-amiral, il est appelé à faire partie, comme vice-président, du Comité consultatif des Colonies.

Peu après la fin de notre terrible guerre avec la Prusse, écrit le chroniqueur impartial à qui nous sommes redevable de ce curriculum vitae, de Gueydon, qui commandait l'escadre de Cherbourg, fut désigné par M. Thiers pour inaugurer les fonctions de gouverneur civil de l'Algérie (29 mars 1871). Honni des militaires parce que gouverneur civil, détesté des autorités civiles parce que marin militaire, il se trouva, dès son arrivée, en butte à un déchaînement violent de l'opinion publique. Les Conseils municipaux protestèrent ; on lui refusa même de l'inscrire sur les listes électorales ! Il entreprit l'accomplissement de ses fonctions dans les circonstances les plus difficiles. Une insurrection formidable venait d'éclater et la colonie se trouvait à peu près complètement dépourvue de troupes. Malgré la promptitude des mesures prises, de Gueydon ne put empêcher les sanglantes affaires de Palestro et un assez grand nombre de colons périrent massacrés par les Arabes, souvent après des raffinements de cruauté.

Le mauvais vouloir manifeste des militaires à étouffer le mouvement insurrectionnel ne contribua pas peu a paralyser la répression.

Tout en s'occupant activement d'apaiser le soulèvement, ce qu'il ne parvint à faire qu'au bout de neuf mois de lutte acharnée, le gouverneur se mit à l'œuvre pour substituer en Algérie le régime civil au régime militaire. Dans ce but, dès le 29 juillet 1871, il créait un comité consultatif de colonisation le 11 septembre suivant, il supprimait les bureaux arabes ; il réorganisait ensuite l'administration de la Grande Kabylie, créait des circonscriptions cantonales.
Si, dans ses difficiles fonctions, termine notre informateur, l'amiral de Gueydon s'est montré en général plein de bonne volonté, il n'est pas moins vrai que trop souvent l'arbitraire et l'inconséquence ont caractérisé son administration. Très attaché aux idées cléricales, il s'était fait le porte-fanion des jésuites en Algérie et on l'a vu entrer en conflit avec les Conseils généraux de la colonie pour avoir voulu contraindre des communes à revenir malgré elles à l'enseignement congréganiste

Ces luttes sont du domaine du passé. Un large souffle de tolérance a apaisé ces anciennes querelles, mais nous avons tenu à poursuivre jusqu'au bout notre citation pour souligner combien la période à laquelle le nom du grand marin demeurera attaché, dut être troublée et pénible pour la colonie naissante...

L'amiral de Gueydon, qui avait succédé à Henri Didier, fut relevé de ses fonctions le 19 juin 1873 et remplacé par le général Chanzy, alors commandant du 7ème' corps d'année et membre de l'Assemblée Nationale.

Dépouillée par le temps de ses grands défauts et surtout de son sectarisme intolérant, la personnalité du comte Louis-Henry de Gueydon s'imposera dans l'histoire algérienne par sa fermeté, sa droiture, sa loyauté.

L'hommage public qui lui est rendu aujourd'hui est mérité...

Souhaitons au nouveau paquebot, dans son service, avec une chance égale, moins de difficultés et d'avatars qu'il n'en échut à l'homme dont il porte le nom.