LE PORT D'ALGER

ASPECTS DU PORT D'ALGER
Avec ceux des petits métiers

Echo d'Alger du 23-3 -1954- Adressé par Francis Rambert
sur site :juin 2025

ASPECTS DU PORT D'ALGER
Avec ceux des petits métiers

Port : « enfoncement naturel ou artificiel de la côte, où les navires trouvent un abri pour mouiller », nous dit le Larousse.
Pourtant, un port est bien autre chose encore : en fait, il a autant d’aspects que de catégories d’usagers qui, peu ou prou, de la mer ou des quais, l'animent et le font vivre.

Chaque travailleur du port a en effet tendance à ne voir cette formidable ruche bourdonnante qu’en fonction du labeur qui lui est assigné.

Le marin qui « arrive à quai » après un long périple, verra en ces alignements de môles et de hangars, en ces valses endiablées de grues au travail, non pas une invitation au voyage, mais bien une promesse de délassement. Cet ensemble constitue ra pour lui « la terre » et ses délices, dont il rêvait en cinglant les océans.

Pour les manutentionnaires, les dockers, les portefaix, ceux qui ont pour mission d’approvisionner les navires ou de les décharger, cette même vision, exactement la même dans l’absolu, sera une invite au dur ou fructueux labeur quotidien.

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Echo d'Alger du 23-3-1954 - Adressé par Francis Rambert
sur site :juin 2025

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          ASPECTS DU PORT D'ALGER


ASPECTS DU PORT D'ALGER
Avec ceux des petits métiers

Port : « enfoncement naturel ou artificiel de la côte, où les navires trouvent un abri pour mouiller », nous dit le Larousse.
Pourtant, un port est bien autre chose encore : en fait, il a autant d’aspects que de catégories d’usagers qui, peu ou prou, de la mer ou des quais, l'animent et le font vivre.

Chaque travailleur du port a en effet tendance à ne voir cette formidable ruche bourdonnante qu’en fonction du labeur qui lui est assigné.

Le marin qui « arrive à quai » après un long périple, verra en ces alignements de môles et de hangars, en ces valses endiablées de grues au travail, non pas une invitation au voyage, mais bien une promesse de délassement. Cet ensemble constitue ra pour lui « la terre » et ses délices, dont il rêvait en cinglant les océans.

Pour les manutentionnaires, les dockers, les portefaix, ceux qui ont pour mission d’approvisionner les navires ou de les décharger, cette même vision, exactement la même dans l’absolu, sera une invite au dur ou fructueux labeur quotidien.

Pour la capitainerie, chargée de disposer les bateaux autour des différents postes, un port sera d’abord une vaste carte minutieusement tenue à Jour par l’officier de service, au fur et à mesure des divers mouvements. Les bateaux seront alors uniquement des noms, les hangars des rectangles, les grues des points.

Les pilotes, eux, ne verront du port que des postes d’amarrage, ou d’appareillage, faciles ou difficiles par rapport aux courants, à la visibilité du moment, à la grosseur ou à la maniabilité du bâtiment à entrer, à la conformation du quai choisi.
Pour le grossiste, un port « se résumera » à la quantité de marchandises intéressantes qu’il abrite dans ses entrepôts. Nous pourrions ainsi continuer indéfiniment à démontrer que tout dans un port, comme dans la vie, dépend du point de vue auquel on se place par rapport la chose considérée.

Mais ce serait là enfoncer une porte ouverte.

Il est cependant une « sous-branche » de l’activité portuaire qui est amenée à avoir une vue d’ensemble beaucoup plus vaste, beaucoup moins « bornée » des « choses » des quais, nous avons nommé les :

Petits métiers du port

Qu’ils soient gargotiers, passeurs, guides improvisés de touristes fraîchement débarqués, transporteurs hippomobiles... ou contrebandiers à la petite semaine, ceux qui ont embrassé ces différentes professions sont en effet obligés, de par leurs occupations mêmes à garder un contact étroit avec tous les gens de mer,- clients éventuels.

Les usagers, à tous les titres, vivent de la mer, tandis que « ceux des petits métiers », quels qu’ils soient, aussi petits soient-ils, vivent des usagers, de tous les usagers. La différence est là.

Aussi, ces jours-ci allons-nous nous attacher aux pas de ceux qui, par nécessité, ont rétabli le port dans son entité.

Le port d’Alger, naturellement, qui plus que tout autre peut-être, est un magnifique enchevêtrement de bruit, de senteurs et de couleurs.