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       Les ports principaux 
        Le port d'Oran  
      
         
           
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              Plan du port d'Oran années 1940 
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      SITUATION 
      Oran est situé au fond d'une baie 
        de 16 milles de large sur 7 milles de profondeur ouverte aux vents dominants 
        et aux grosses tempêtes de Nord-Nord-Ouest, limitée à 
        l'Ouest par le Cap Falcon et à l'Est par la pointe de l'Aiguille. 
         
        L'emplacement du port au Sud et à l'Est de la pointe Lamoune n'offre 
        pas un abri naturel à la navigation. Aussi le port a-t-il dû, 
        tout comme celui d'Alger, être conquis sur la mer, à grands 
        frais, pour répondre aux besoins commerciaux de la Ville et de 
        son riche hinterland oranais. 
         
        De jour, les navigateurs repèrent aisément le port grâce 
        au Djebel-Krichtel (600 m.) et au Djebel-Orousse (631 m.), points culminants 
        du massif situé entre la pointe de l'Aiguille et le Cap Carbon 
        et au massif du Murdjadjo qui domine le port. 
         
        De nuit, les abords du port sont signalés par le phare de Mers-el-Kébir 
        à l'Ouest et par le feu de la falaise Gambetta à 
        l'Est. 
      HISTORIQUE 
      Lors de la prise d'Oran en 1831 par les Français, 
        il n'existait qu'une grotte dans la falaise, au sud de la pointe Lamoune 
        ; elle servait d'abri aux barques faisant la liaison avec l'abri naturel 
        voisin de Mers-el-Kébir où les navires cherchaient refuge. 
         
        Dès 1848, fut décidée la construction à Oran 
        d'un petit port de débarquement. Deux petites jetées, englobées 
        maintenant dans les môles du Centre et Sainte-Marie, furent construites 
        de 1848 à 1860 ; elles limitaient un plan d'eau de 4 ha. environ 
        où la sécurité n'existait pas par gros temps pour 
        les navires. 
         
        Le développement du trafic maritime qui, de 1855 à 1860, 
        passa de 36.000 tonnes à 54.000 tonnes et le transfert à 
        Oran en 1857 de l'entrepôt de Mers-el-Kébir nécessitèrent 
        l'agrandissement des installations portuaires. Le décret du 28 
        juillet 1860 approuva le projet de construction d'un bassin de 24 ha. 
        (bassin Aucour), fermé au Nord par le premier élément 
        de la jetée du large enracinée à la pointe Lamoune 
        et de direction sensiblement Ouest- Est et à l'Est par la jetée 
        Sainte-Thérèse incluse maintenant dans le môle Jules 
        Giraud. 
         
        Les jetées du port de débarquement furent transformées 
        en môles. Les travaux durèrent de 1860 à 1892. Au 
        cours de cette période ,de violentes tempêtes (en 1869, en 
        1876 et en 1886) ruinèrent partiellement la jetée du large 
        causant ainsi de longs retards à l'achèvement des ouvrages 
        et des difficultés financières à 'l'État qui 
        demanda, par une loi du 19 juillet 1880, le concours de la Chambre de 
        Commerce.  
         
        Ce premier programme de travaux avait doté l'établissement 
        maritime de 1.175 m. de jetées, de 1.890 m. de quais accostables 
        et de t3 ha. de quais et terre-pleins. 
         
        Mais, grâce au développement des réseaux routiers 
        et ferrés aboutissant à Oran, le trafic maritime avait été 
        multiplié par 15 durant la période 1864-1892 ; à 
        cette dernière date il atteignait pour les marchandises 523.700 
        tonnes. Il fallait donc encore envisager l'extension du port. 
         
        La loi du 18 juillet 1905 approuva un projet comprenant : 
        - le prolongement en deux alignements de la jetée du large sur 
        1.282 m. environ ; 
        - la construction d'une traverse partant de la pointe du Ravin-Blanc, 
        normale à la jetée du large divisée par une passe 
        de 150 m. en deux parties, l'une de 150 m. au Nord, l'autre de 400 m. 
        au Sud ; 
        - l'élargissement à 120 m. du môle Sainte-Thérèse, 
        aujourd'hui môle Jules Giraud. 
        - la construction d'un quai de rive de 420 m. de longueur à l'Est 
        du môle précédent et d'un môle dit des Hauts 
        Fonds de 220 m. de longueur et 95 m. de largeur à l'extrémité 
        de ce quai ; 
        - la construction d'une traverse de 75 m. de longueur enracinée 
        normalement à la jetée du large et dans le prolongement 
        du quai Est du môle des Hauts-fonds ; 
         
        En même temps, des dragages et des dérochages devaient abaisser 
        le fond entre les deux derniers môles à la côte -8,40. 
         
        Ces travaux furent achevés en 1915. 
         
        Pour satisfaire les besoins sans cesse croissants du commerce, l'élargissement 
        à 200 m. du môle des Hauts-fonds fut distrait d'un nouveau 
        programme d'extension du port en cours d'étude et décidé 
        par le Gouverneur Général de l'Algérie le 1 1. mai 
        1922 ; les travaux durèrent de 1923 à 1931. 
         
        Toujours sous l'empire de la nécessité, une loi du 3o avril 
        1924 approuva l'avant-projet d'un nouvel agrandissement du port vers l'Est 
        par création d'un nouvel avant-port. 
         
        En première étape, la jetée du large devait être 
        prolongée encore de 50o m., une traverse Sud de l'avant- port étant 
        prévue sur 550 m. de longueur à partir du rivage ; un quai 
        de rive de 520 m. de longueur à l'Est du môle des Hauts Fonds, 
        devait être construit. 
         
        En deuxième phase, les travaux devaient comprendre : 
        - la construction de la traverse Nord de l'avant- port sur 105 m. de longueur 
        ; 
        - l'exécution d'un quai accolé à la face Est de la 
        traverse du Ravin-Blanc et des rampes d'accès aux nouveaux terre-pleins. 
         
        La loi du 3.3 avril 1924 accordait en même temps la concession des 
        terre-pleins du port à la Chambre de Commerce. 
         
        Les dispositions prévues pour les ouvrages furent modifiées 
        par décision gouvernementale du 25 mai 1926 : l'emplacement projeté 
        du quai de rive de 520 m. de longueur fut reculé vers le Sud et 
        sur ce quai fut réservé un emplacement pour l'enracinement 
        d'un môle oblique de 300 m. de longueur et de 120 m. de largeur. 
         
        Les travaux se poursuivirent de 1927 à 1932. Le quai de rive fut 
        arrêté à 140 m. de la traverse du Ravin - Blanc en 
        prévision de la construction d'un second môle oblique ; mais 
        le premier môle oblique ne fut qu'amorcé de manière 
        à laisser un plan d'eau suffisant aux navires stationnant dans 
        l'avant-port en vue de leur ravitaillement en charbon. A la place de cette 
        construction différée, le Gouverneur Général 
        autorisa le 21 juillet 1927 celle d'un terre-plein, amorce du futur quai 
        Ouest du môle du Ravin-Blanc. 
         
        En 1937 furent terminés la construction du prolongement de la jetée 
        du large et de la traverse Est de 519 m. de l'avant-port. 
         
        Les aménagements et installations suivants ont en outre été 
        réalisés depuis 1924 jusqu'à ce jour : 
        - déplacement de la gare Oran-Marine vers le Sud ; 
        - déviation des égouts vers l'Est ; 
        - voie d'accès de la gare Karguentah au Port ; 
        - modification de la partie Ouest du môle Jules Giraud en vue de 
        la construction de la gare maritime ; 
        - construction du môle du Ravin-Blanc ; 
        - construction de l'avant-port ; 
        - élargissement du môle du Centre en vue d'augmenter la profondeur 
        au bord des quais à -8,50 ; 
        - installation au quai Henri Beaupuy d'un dock- silo. 
         
        Enfin, et de même qu'à Alger, le port d'Oran a subi des dégâts. 
        La tempête des 26 et 27 février 1936 a ouvert deux brèches 
        de 16 et 20 m. de largeur dans le mur de garde de la jetée du large. 
        La réparation de ces dégâts a coûté plus 
        de 26 millions au budget de l'Algérie. 
         
        La longueur totale des quais accostables est de 4.750 m. et la surface 
        des terre-pleins de 45 ha. Les voies ferrées desservant les quais 
        se développent sur 14 km. 260; elles sont reliées à 
        la gare d'Oran-Marine qui possède sur les terre-pleins Sud du bassin 
        Aucour deux voies principales et douze voies de triage et de debord d'une 
        longueur totale de 7 km. 64o. 
         
        Le commerce maritime trouve au port : douze vastes magasins publics dont 
        onze à simple rez-de-chaussée de 16.012 m. carrés 
        de superficie et un à un étage sur le môle du centre 
        de 2.025 m. carrés quatre bâtiments constituent la gare maritime 
        sur le môle Jules Giraud : 
        - un dock-silo à céréales de 30.000 tonnes et un 
        hangar annexe de 40.00o quintaux ; 
        - un magasin de stockage de 1.986 m. carrés sur les terre-pleins 
        de la baie Sainte-Thérèse ; 
        - un outillage public géré par la Chambre de Commerce comprenant 
        quatre grues automobiles, deux grues électriques à portique 
        de 1 t. 5 à 3 t. ; huit grues électriques sur portique de 
        t t. 5 à 5 t. ; 
        - un outillage privé de quatre appareils transbordeurs de charbon 
        de 120 à 200 tonnes-heure et un transbordeur à palettes 
        de 200 tonnes-heure ; une grue électrique et une grue à 
        vapeur sur rails de 5 tonnes ; huit grues à vapeur fixes de t t. 
        5 à 3 tonnes et une grue électrique fixe de 15 tonnes. 
         
        Le matériel flottant du port comprend : 
        - 334 chalands et allèges de 30 à 350 tonnes de portée 
        en lourd ; 
        - 12 vedettes de 35 à 7o CV. et 22 remorqueurs de 6o à 50o 
        CV. ; 
        - 13 grues ou pontons-grues de t à 6 tonnes ; 
      DESCRIPTION GÉNÉRALE 
      
         
           
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              Le port d'Oran années 1950 
           | 
         
       
      Le port actuel est protégé 
        extérieurement par une jetée à talus dite jetée 
        du large sensiblement parallèle à la direction générale 
        du rivage, concave vers le large, d'une longueur de 2.790 m., par une 
        traverse de 519 m., issue du pied de la falaise Gambetta, au lieu dit 
        Cuevadel-Agua, et par un épi enraciné à la jetée 
        du large d'une longueur de 109 m. 
         
        Le navigateur qui franchit la passe de 150 m. de large entre la traverse 
        et l'épi, par des fonds de 24 m., pénètre dans l'avant-port 
        actuel où les fonds varient de 8 à 15 m. A 650 m. plus à 
        l'Ouest, une deuxième passe de 150 M. de largeur avec un fond moyen 
        de 15 m. lui donne accès clans le bassin Poincaré. Traversant 
        ce bassin 'sur 625 m. environ dans le sens Est-Ouest, il trouve devant 
        lui une troisième passe de 120 M. de largeur et 14 m. de profondeur 
        par laquelle il entre dans le bassin du Maroc. Une quatrième passe 
        à 550 m. plus à l'Ouest de 90 m. de largeur et de 10 m. 
        de profondeur forme l'entrée du bassin Aucour. Enfin, le Vieux 
        Port est atteint en franchissant une petite passe de 6o m. de largeur 
        par des fonds de 7 m. 
         
        Les surfaces actuelles des bassins sont les suivantes : 
      
         
          |  
             Avant-port  
           | 
           
             47 ha 
           | 
         
         
          |  
             Bassin Poincaré  
           | 
           
             50 ha 
           | 
         
         
          |  
             Bassin du Maroc  
           | 
           
             16 ha 
           | 
         
         
          |  
             Bassin Aucour 
           | 
           
             25 ha 
           | 
         
         
          |  
             Vieux Port 
           | 
           
             4 ha 
           | 
         
         
          |  
             Total 
           | 
           
             122 ha 
           | 
         
       
      soit les deux tiers de la surface des bassins 
        du port d'Alger. 
        -1 ponton bigue de 8-10 tonnes ; 
        - 1 ponton mâture de 50 tonnes 
        et 6 bateaux-citernes pour le ravitaillement des navires en eau douce. 
         
        En outre, la Marine Nationale permet, pour la réparation des navires, 
        l'utilisation d'un ponton de 1.200 tonnes et de deux docks flottants de 
        4.200 et 23.000 tonnes. 
      LE VIEUX PORT 
      Ce bassin, situé dans l'angle Sud-Ouest 
        du bassin Aucour, est maintenant limité au Nord par le môle 
        du centre et au Sud-est par le môle Sainte-Thérèse. 
        La longueur des quais accostables est de 720 m. 
         
        En raison de son faible mouillage (fonds de -4 à -5), il est réservé 
        aux embarcations de plaisance, aux sociétés nautiques, aux 
        remorqueurs et à la pêche. 
         
        Oran est le premier port de pêche de l'Algérie. Sa flotte 
        de pêche comptait en 1938 407 bateaux montés par plus de 
        1.700 marins. Parmi ces bateaux, 4 étaient des vapeurs et 351 fonctionnaient. 
        à moteur ; leur tonnage total dépassait 4.000 tonnes. 
         
        Le produit de la pêche avait atteint près de 12 millions 
        300.000 francs cette même année. 
         
        Un entrepôt réel des Douanes est installé en arrière 
        du quai Sud ; il offre une surface 7.613 m. carrés dans deux bâtiments 
        de deux et trois étages. 
      LE BASSIN AUCOUR 
      Il est séparé du Vieux Port 
        par les môles Sainte- Marie et du Centre ; sa limite Est est constituée 
        par le môle Jules Giraud. Sa profondeur varie de -4,50 à 
        -12 ; la longueur utilisable de ses quais est de 1.300 m. C'est un bassin 
        bien abrité où les plus grands navires des lignes de la 
        Méditerranée peuvent évoluer aisément. 
         
        Le môle du centre de 250 M. X 60 m. est affecté aux Service 
        du Pilotage de la Santé, des Phares et Balises et à la Direction 
        du Port. Sur le quai Nord ou quai d'Alger, est installé un vaste 
        magasin-cale à un étage de 109 m. X 26 m. occupé 
        par la Société Algérienne de Navigation pour l'Afrique 
        du Nord. Ce bâtiment est desservi par deux monte-charges électriques 
        de 1 o tonnes qui amènent les camions, chargés en général 
        de fûts, du niveau du terre-plein à la terrasse où 
        les fûts, par simple roulage, sont embarqués sur le pont 
        du navire bord à quai. 
         
        Dans l'angle Nord-ouest du bassin se trouve la partie du port réservée 
        à la Marine Nationale (plan d'eau, quai Lamoune et plan coupé). 
         
        En arrière du quai de rive dit " du Sénégal 
        " de 506 m. de longueur séparant le môle Sainte-Marie 
        du môle Jules Giraud, la Chambre de Commerce a construit cinq hangars 
        au nord de la gare d'Oran-Marine. 
         
        Le môle Jules Giraud est de forme rectangulaire de 260 m. de longueur 
        sur 140 m. de largeur. Les fonds devant ses quais vont de -7,40 à 
        -10,70. 
         
        C'est sur ce môle qu'a été construite la gare maritime 
        achevée en 1937 (la dépense s'est élevée à 
        près de 12 millions). Elle comprend quatre grands bâtiments 
        modernes à étage. Les trois premiers de 75 m. de longueur 
        et de 35 m. de largeur sont affectés aux trois Compagnies postales 
        de navigation (Compagnie Générale Transatlantique, Compagnie 
        de Navigation Mixte et Compagnie Générale de Transports 
        Maritimes à Vapeur) et sont pourvus de bureaux de passages, de 
        salles de visite pour les bagages, de terrasses et de passerelles pour 
        les voyageurs. Le quatrième, de même largeur que les premiers, 
        a 91 m. de longueur ; il est réservé au Service des colis 
        postaux, commun aux trois Compagnies postales de navigation, aux Chemins 
        de Fer Algériens, au service des P. T. T. et au contrôle 
        des produits exportés par l'O.F.A.L.A.C. 
      LE BASSIN DU MAROC 
      Ce bassin est.compris entre les môles 
        Jules Giraud et Millerand. Sa limite Sud est le quai Beaupuy de 420 m. 
        de longueur établi par des fonds de -7,40. 
         
        Le môle Millerand présente des murs de quai de 220 m. de 
        longueur à l'Ouest avec fonds de -9,30, de 200 m. au Nord (fonds 
        de -10,40) et de 380 m. à l'Est (fonds de -10). Il est affecté 
        momentanément aux charbons de réexportation en attendant 
        que le môle du Ravin- Blanc soit équipé en môle 
        aux charbons. 
         
        Le long du quai Beaupuy peuvent accoster bord à quai deux navires 
        pour le chargement de céréales stockées dans le dock-silo 
        de 30.000 tonnes construit sur les terre-pleins en arrière de ce 
        quai. Ce dock-silo est constitué par un bâtiment central 
        flanqué de deux ailes. Sa longueur totale est de p i m., sa largeur 
        de 26 m., ce qui lui confère une superficie totale de 2.366 m. 
        carrés. Le bâtiment central, ou chambre de travail atteint 
        une hauteur de 50 m. 40 dans laquelle sont aménagés un sous-sol, 
        un rez-de-chaussée et huit étages de hauteurs variables. 
        Les 
        silos abritent 180 cellules de trois capacités différentes 
        : le long de chaque aile sont disposées quatre fosses de déchargement 
        des navires chargés de céréales en vrac. 
         
        Chaque circuit peut livrer 200 tonnes-heure en vrac et l'appareil pneumatique 
        peut aspirer 100 tonnes-heure. 
         
        Les appareils permettent en outre : 
        - de décharger les wagons de céréales en vrac et 
        d'ensiler le grain avec un débit horaire de quatre fois 200 tonnes 
        ; 
        - de reprendre le grain au silo, le mettre en sacs et le charger sur navires 
        avec un débit horaire de deux fois 120 tonnes et sur camions ou 
        wagons lorsque l'ensachage est fait sous les mamelles des cellules ; 
        - de transvaser le grain de cellule à cellule à un débit 
        horaire de 200 tonnes ; 
        - de nettoyer le grain avant ensilage, de le désinsectiser, de 
        le peser et d'en mesurer le volume. 
         
        Toutes les opérations sont commandées par un équipement 
        électromagnétique. 
         
        Les travaux ont été terminés en 1935. 
         
        Ce bâtiment, qui comporte les derniers perfectionnements du genre, 
        a coûté plus de 21 millions. 
      LE BASSIN POINCARE 
      Ce bassin, à l'Est du précédent, 
        est séparé de l'avant-port par le môle du Ravin-Blanc. 
        Il aura deux darses lorsque le môle oblique, seulement amorcé 
        actuellement, aura été achevé. 
         
        Ses quais de rive sont : 
        - à l'Ouest, le quai Sainte-Thérèse de 120 m. de 
        longueur avec fonds de 8 m. utilisé par le commerce de vins et 
        de phosphates et pour la réception des hydrocarbures ; 
        - et à l'Est le quai de Brest de 200 m. avec fonds à -9,00 
        affecté à la Société Borgne pour les marchandises 
        diverses. 
         
        Le quai Ouest du môle du Ravin-Blanc longueur et il est accostable 
        par les navires de fort tonnage. 
      LE PORT DE RELÂCHE 
        ET LE PORT PETROLIER 
      Oran est le premier port de relâche 
        de l'Algérie. 
         
        En 1958, 1.386 relâcheurs jaugeant près de 2.800.000 tonneaux 
        sont entrés au port ; 1.512 de plus de 3.000.000 de tonneaux en 
        sont sortis.  
         
        Plus de 360.000 tonnes de charbon ont servi à leur ravitaillement. 
         
        Les dépôts de charbon sont faits sur le môle Millerand, 
        le long duquel les navires peuvent accoster bord à quai. Les relâcheurs 
        sont opérés également aux postes d'amarrage sur bouées. 
        Leur approvisionnement en combustibles solides est effectué à 
        raison de 6o tonnes- heure à l'aide de chalands et des moyens du 
        bord et de 100 à 110 tonnes-heure au moyen de grues spéciales 
        à vapeur. Le môle Millerand est équipé de quatre 
        appareils transbordeurs de 120 à 200 tonnes-heure. 
         
        En ce qui concerne le mazout, les Sociétés pétrolières 
        ont fait, sur les nouveaux terre-pleins de la baie Sainte- Thérèse, 
        d'importantes installations reliées au réseau des voies 
        ferrées du port. Les cuves ont une capacité totale de 32.420 
        m. cubes et sont reliées à des bouches à quai. 
         
        La Shell a installé sur la face Est du môle du Ravin- Blanc 
        une prise d'essence reliée à une station de pompage de 170 
        mètres cubes-heure refoulant par un pipe-line jusqu'au dépôt 
        d'hydrocarbures du faubourg Victor-Hugo. 
         
        Les réservoirs à bitume du port ont une capacité 
        totale de 3.390 m. cubes. 
      AMÉNAGEMENT ET 
        EXTENSION PRÉVUS DU PORT 
      Parmi les aménagements à réaliser 
        dans le port actuel figure en premier lieu la construction du môle 
        oblique amorcé dans le bassin Poincaré. De 300 m. de longueur 
        et de 120 m. de-largeur, il procurera cinq nouveaux postes à quai 
        avec des fonds variant de -0 pour le quai Ouest à -12 pour le quai 
        Est. Ce môle sera équipé de deux magasins et de quatre 
        grues électriques. 
         
        Auparavant, il sera nécessaire de déplacer la cale de halage 
        actuelle située à l'angle Est de l'amorce du môle 
        'oblique. Cette cale sera reconstruite lé long du quai Est du môle 
        Sainte-Marie et elle pourra recevoir des remorqueurs de 600 CV. calant 
        4 mètres. 
         
        Sur le môle Millerand seront construits cinq hangars dès 
        qu'il sera libéré des charbons à transférer 
        au môle du Ravin-Blanc ; l'outillage comprendra cinq grues électriques. 
         
        Dans le bassin Aucour, le quai du Sénégal sera élargi 
        pour permettre l'accostage de navires de 8 m. de tirant d'eau. 
         
        En 1938, les Ingénieurs du Port estimaient qu'il fallait vingt 
        postes à quai pour les opérations simultanées des 
        navires fréquentant journellement le port. Pour atteindre ce nombre 
        il sera nécessaire de relier le môle du Ravin-Blanc à 
        un môle dit " de la Cueva " à construire contre 
        la traverse du large, par un quai de rive de 430 m. de longueur fondé 
        à -12, et de protéger l'avant-port actuel des vents d'Est 
        et de Nord-est par le prolongement de la jetée du large sur 400 
        m. de longueur. 
         
        Il est vraisemblable que les besoins du commerce maritime entraîneront 
        la construction d'un nouvel avant- port à l'Est de celui existant 
        qui serait transformé en bassin. Pour éviter alors aux navires 
        un trop long parcours dans les bassins successifs et une gêne pour 
        leurs évolutions, peut:être sera-t-on amené à 
        déraser la jetée du large à son enracinement à 
        la pointe Lamoune et à ouvrir une passe vers le port voisin de 
        Mers-el-Kébir en cours de construction. 
         
        Une nouvelle voie d'accès aux terre-pleins de la baie Sainte-Thérèse 
        est projetée ; elle aura son origine au carrefour du pont de Gambetta, 
        à la cote +76, clans la partie Est de la Ville. 
         
        Enfin, la Chambre de Commerce se propose d'édifier au port un chai 
        à vin de 75.000 hl. en arrière du quai Beaupuy, un entrepôt 
        frigorifique de 1.810 m. carrés dans la partie Ouest de ce quai 
        et, en bordure de la gare maritime, un hangar-abri pour les expéditions 
        de fruits et de primeurs. 
      ACTIVITÉ DU PORT 
      Oran est desservi : 
        1°/ par trois lignes de chemin de fer à voie normale : 
        - la ligne Oran-Alger ; 
        - la ligne La Sénia-Aïn-Témouchént ; 
        - la ligne du Tlélat à la frontière marocaine avec 
        embranchement sur Ras-el-Ma ; 
        2°/ par une ligne à voie métrique d'Oran à La 
        Macta et à Colomb-Béchar ; 
         
        3°/ enfin par trois routes nationales : 
        - la route Nationale N° 2 de Mers-el-Kébir à Tlemcen 
        prolongée vers le Maroc par la grande rocade Nord allant vers Oudjda 
        ; 
        - la route Nationale N° 4 d'Alger à Oran,. par Mostaganem et 
        Arzew ; 
        - et la route Nationale N° 6 d'Oran à Géryville par 
        Mascara et Saïda. , 
         
        Ces routes seront complétées par une nouvelle route Aïn-Témouchent-Marnia 
        qui, empruntant la vallée de la Tafna, rapprochera la frontière 
        marocaine de la capitale oranaise. 
         
        Enfin, Oran sera dans l'avenir la tête de ligne du Méditerranée-Niger 
        et, à ce titre, son port aura à assurer une bonne part du 
        trafic de transit des produits en provenance ou à destination de 
        l'Afrique Occidentale Française. 
         
        Pour le moment, le port d'Oran est la porte de sortie de la majeure partie 
        des produits de I'Oranie. Les exportations portent principalement sur 
        les vins et les eaux- de-vie, sur les charbons de soute, sur les céréales 
        et les farineux et sur les laines et les peaux. C'est le premier port 
        d'Algérie pour les expéditions de céréales. 
         
        Par ce port entrent en Oranie, par ordre de tonnage décroissant, 
        la houille, les huiles minérales, et végétales, les 
        denrées alimentaires, les matériaux de construction, les 
        machines diverses. 
         
        Le port était fréquenté en 1938 par toutes les marines 
        étrangères. Le tonnage des navires entrés et sortis 
        était réparti par moitié entre le pavillon français 
        et 14 pavillons étrangers. Pour ces derniers venaient en tête 
        les navires anglais et les navires allemands avec respectivement 13 % 
        et 7% du tonnage total.  
      MOUVEMENT DES PRINCIPALES MARCHANDISES 
        DEPUIS 1928 
        (Les poids sont indiqués en milliers de tonnes métriques) 
      
         
           
              
              MOUVEMENT 
              DES PRINCIPALES MARCHANDISES DEPUIS 1928 
           | 
         
       
      Oran était le deuxième port 
        algérien en 1938, aussi bien du point de vue du tonnage de jauge 
        (14.663.546 tx) que du poids des marchandises (3.257.246 t. contre 3.565.615 
        pour Alger) qu'enfin du nombre des voyageurs (142.808). Par contre, il 
        détenait la première place quant au nombre des navires (8.643 
        contre 7.614 pour Alger). 
         
        Parmi les ports de France et de l'Afrique Française le port d'Oran 
        occupait en 1938 : 
        - le cinquième rang après Marseille, Le Havre, Alger et 
        Dakar pour le tonnage de jauge ; 
        - le septième pour le tonnage des marchandises et de la pêche 
        ; 
        - le douzième du point de vue du nombre des voyageurs ; 
        - enfin le cinquième après Marseille, Le Havre, Le Chapus 
        et Brest pour le nombre de navires. 
       |